Les entreprises de Bretagne invitées à évaluer
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Les entreprises de Bretagne invitées à évaluer
actu TMS Questionnaire Les entreprises de Bretagne invitées à évaluer leur démarche de prévention Travail & Sécurité. Quelle a été la genèse de ce questionnaire ? ■ Renaud Nuyts, ingénieurconseil de la CRAM Bretagne. Dans le cadre du Plan national d’actions coordonnées (PNAC) contre les TMS, il nous a paru intéressant d’aider les entreprises à faire un état des lieux de leur dynamique de prévention sur le sujet. Le questionnaire est divisé en trois parties : mobilisation, investigation et maîtrise des risques. Chacune contient sept questions, auxquelles il faut répondre par oui ou par non. C’est un guide qui permet à l’entreprise d’identifier 14 Travail & Sécurité – Juin 2010 ses forces, ses faiblesses et ses pistes de progrès. ■ Philippe Dubois, contrôleur de sécurité dans le Morbihan. Nous avons ciblé dans un premier temps les entreprises du secteur agroalimentaire en Bretagne concernées par le PNAC TMS (1), soit 120 établissements. Comment le questionnaire est-il exploité ? ■ P. D. Deux utilisations sont possibles. L’idée première est que l’entreprise l’exploite en autodiagnostic. Après avoir rempli le questionnaire, les acteurs font leur état des lieux et définissent ce qui a été fait et ce qui demande à être développé en matière de prévention des TMS. Mais si l’entreprise le souhaite, elle peut être accompagnée par le contrôleur de sécurité. Le questionnaire sert alors de support d’entretien, au cours d’un CHSCT ou lors de réunions avec le chef d’entreprise, l’animateur sécurité ou autre. Ses résultats sont exploitables instantanément. C’est un guide de réflexion, il ouvre le débat et structure le dialogue entre les acteurs. Quels sont les premiers constats tirés de l’utilisation de ce questionnaire ? ■ P. D. Les premiers retours sont très encourageants. Les utilisateurs déclarent avoir eu un moment de dialogue et de réflexion qui a débouché sur un plan d’actions personna- lisé. Les entreprises commencent à structurer et à monter leur démarche de prévention. Cette réflexion interne les aide à passer de l’action ponctuelle à un projet structuré et global. J’ai notamment eu le cas d’une entreprise qui s’était investie sur la thématique TMS, dans le cadre d’une formation-action. de pilote compétent pour coordonner et pérenniser l’action. Pour répondre à ce besoin, nous avons élaboré une formation-action de cinq jours. À l’issue de celle-ci, les « référents » sont capables de dépister les risques, d’établir des priorités, d’animer la démarche d’analyse des situa- © Gael Kerbaol/inrs La CRAM de Bretagne a élaboré un questionnaire d’évaluation de la dynamique de prévention des troubles musculosquelettiques (TMS). Son objectif : aider les entreprises à évaluer l’état d’avancement de leur démarche de prévention. Entretien avec Renaud Nuyts, ingénieur-conseil et référent TMS à la CRAM Bretagne et Philippe Dubois, contrôleur de sécurité en agroalimentaire dans le Morbihan. Ses dirigeants pensaient acquis le fait que les TMS faisaient partie intégrante de leur stratégie. Or, le questionnaire a mis en lumière le fait que la prévention des TMS n’était absolument pas une priorité. Nous avons par ailleurs constaté qu’impliquer le médecin du travail suscitait de nouvelles questions. Et quelles sont les perspec- tives ? ■ R. N. Les réponses aux questionnaires montrent qu’une des faiblesses les plus fréquemment rencontrées dans les entreprises est le défaut tions de travail critiques et de rechercher de solutions. Le questionnaire sera prochainement déployé dans toutes les CRAM, via leur correspondant TMS. Il est actuellement diffusé également dans les Paysde-la-Loire. Il n’est pas propre à l’agroalimentaire et est utilisable dans d’autres secteurs confrontés à des TMS. 1. Les entreprises retenues parmi une liste établie par la CNAMTS avaient une sinistralité forte en TMS. Propos recueillis par Céline Ravallec