David a fait du petit bois avec le grand séquoia

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David a fait du petit bois avec le grand séquoia
ACTUALITE Lorient
mardi 27 octobre 2009
David a fait du petit bois avec le grand séquoia
16 h 30 : David s'attaque, à la tronçonneuse, à la base du séquoia. Maintenue par des chaînes, la bille de bois a ensuite
été chargée dans un camion au moyen d'une grue qui, au passage, l'a pesée : 3 tonnes !
Émotion dans le quartier du Moustoir après l'abattage d'un grand séquoia vieux de 130 ans, hier, dans le jardin du lycée
Dupuy-de-Lôme. L'élagueur a suivi les recommandations d'un expert.
L'histoire
« L'arbre est, hélas, en fin de vie. Son dépérissement généralisé est dû à sa sénescence », à son âge canonique, 130 ans.
L'expert arboricole, Jean Richard, a donc préconisé son abattage. Le séquoia présentait en effet « un risque immédiat » de chute
en contrebas, sur l'allée très passante qui mène au lycée et sur le petit parc où les élèves de Dupuy-de-Lôme aiment flâner.
Depuis sa nacelle, David Routier observe quant à lui que « la tête de ce séquoia est saine. J'aurais bien attendu avant de
l'abattre. Mais on ne doit prendre aucun risque avec les lycéens. » Et l'élagueur de la société Sotrama de faire vrombir sa
tronçonneuse et, casque vissé sur la tête, de débiter le résineux haut de 27 m.
Nacelle mais aussi grue et camion benne : lorsque ces véhicules ont pris position hier matin rue du Professeur-Mazé, au niveau de
l'entrée arrière du lycée, les anciens du quartier se sont regroupés. « Nous avons d'abord cru qu'il s'agissait de l'élagage
annuel. » Avant de comprendre que les heures du séquoia étaient comptées. « Il était là bien avant nous, du temps où il y
avait un château et où ce parc faisait la jonction avec Chevassu. »
« L'expert ne s'est pas planté »
« Pendant les vacances, cet été, un arbre est tombé, relate Patrick Le Guyader, le jardinier du lycée. L'expert a estimé que
deux autres arbres, un faux acacia et un saule pleureur, présentaient aussi un danger immédiat. Ils ont été abattus. » Et à
chaque fois, l'écorce friable et le coeur du séquoia infesté de fourmis en attestent. « L'expert ne s'est pas planté ».
Dans tous les cas, notait un collègue de l'élagueur, « c'est David le plus malheureux ». Seule consolation : « Nous avons
convaincu l'expert de conserver un ginkgo biloba. » Apostrophés par un riverain, le jardinier et l'élagueur « s'attendaient à ce
type de réaction de la part des voisins ». Pour autant, ils rappellent qu'à l'autre extrémité du lycée, rue Charles-Bourke, « des
habitants ont demandé à couper deux peupliers d'Italie qui leur cachaient la vue... »
Il ne reste plus que trois séquoias à Lorient : deux près de la tribune sud du stade, un troisième replanté après que le résineux de
120 ans, qui trônait place Simone-de-Beauvoir, a été vaincu par la sécheresse de 2003. « L'espérance de vie d'un tel arbre est
de 100 à 110 ans sous nos latitudes. De 3 000 ans en Amérique du sud... »
A 16 h 45, le séquoia du lycée était débité en billes. Plus de 15 tonnes chargées en direction de la décharge de Calan. « Elles
devraient finir, au mieux, en bois de chauffage. » Reste la souche, qui faisait dire au jardinier : « Elle est belle, on dirait une
fleur... »
Yvan DUVIVIER.
Ouest-France

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