ODC Dijon
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Observatoire colza - Bourgogne 2006-07 Une succession d’à-coups L’observatoire colza de la région Bourgogne est constitué de 45 parcelles agricoles suivies au cours de la campagne dans la région de Dijon. Ces parcelles sont situées dans différents milieux : des sols argilo-calcaires superficiels aux limoneux profonds. UNE CAMPAGNE PERTURBÉE La campagne 2007 aura été marquée par une succession d’à-coups climatiques et parasitaires défavorables au colza. L’automne/hiver a été anormalement doux et a laissé place à une sortie d’hiver humide qui a entraîné des pertes dues à l’hydromorphie. La sécheresse et la chaleur du mois d’avril ont limité la production de siliques alors que le rayonnement déficitaire en floraison a pénalisé le nombre de graines et le PMG. La pluviométrie excessive en mai-juin a favorisé les maladies de fin de cycle. Pluvio 06 25 Temp Moy 06 Temp Moy 05 20 15 10 5 0 -5 AUTOMNE/HIVER Les températures de l’automne sont extrêmement douces, proches de 2005. La fin novembre et le début décembre sont nettement plus chauds en 2006, ce qui a permis de rattraper certains retards de croissance observés à la suite de levées pénalisées par un mois de septembre sec. 1/ 9 8/ 9 15 /9 22 /9 29 /9 6/ 10 13 /1 20 0 /1 27 0 /1 0 3/ 11 10 /1 17 1 /1 24 1 /1 1 1/ 12 8/ 1 15 2 /1 22 2 /1 29 2 /1 2 -10 20 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0 Pluviométrie (mm) Températures (°C) Météo Dijon (21) 30 Source : Mét éo Fr ance 100% CETIOM – Observatoire Bourgogne - Colza 2006-2007 80% > 60 pl/m² 60% 40-60 pl/m² 40% 25-40 pl/m² 15-25 pl/m² 20% < 15 pl/m² Lignées Limons AC profond AC Sup Limons AC profond 0% AC Sup Peuplements variables selon les profils variétaux et les types de sols Environ deux tiers des parcelles se situaient dans la bonne fourchette de peuplement, c’est-à-dire entre 20 et 60 pieds/m². On constate, au fil des campagnes, une meilleure maîtrise de la densité pour les hybrides, même si des efforts restent encore à faire. Les peuplements excessifs se retrouvent surtout dans des sols superficiels. Rappelons qu’ils pénalisent le niveau de rendement. Dans tous les cas, évitez une densité supérieure à 60 gr/m² et visez 30 à 40 plantes/m² Hybrides page 1/4 120 Profondeur du sol (cm) Pas de réelle influence de l’état des pivots sur la biomasse 100 Les préparations de sols sont capitales pour 80 permettre l’installation d’un bon système racinaire. AC superficiel En entrée hiver 2006, 23% des parcelles ont une 60 AC profond longueur de pivot pouvant être limitante. (< 13 40 cm). En général, ce sont des structures Limons compactées qui en sont la cause, plus que le type 20 de sol. 0 La biomasse mesurée en sortie hiver est 5.0 7.5 10.0 12.5 15.0 17.5 20.0 22.5 25.0 habituellement très dépendante de la qualité du système racinaire (longueur et forme du pivot) et Longueur du pivot (cm) des conditions pédo-climatiques de l’année. En 2006, les colzas ont su profiter des conditions douces pour mettre en place une biomasse non limitante (>600 gr/m²) quelque soit la profondeur des racines. L’automne doux a favorisé la minéralisation et l’absorption des minéraux par les plantes. Adventices problématiques Plus de 15% des parcelles présentent une efficacité de désherbage insuffisante. Les adventices restantes sont fortement concurrentes du colza. Les géraniums, mercuriales, crucifères et repousses d’orge sont les plus souvent cités. Les enherbements sont parfois très localisés au niveau intra parcellaire. Enherbé limitant 16% Enherbé non limitant 37% Propre 47% PRIMTEMPS Températures (°C) Météo Dijon (21) 30 Pluvio 07 30 25 Temp Moy 07 Temp Moy 06 25 20 20 15 10 15 5 10 0 5 -5 18/6 4/6 21/5 7/5 23/4 9/4 26/3 12/3 26/2 12/2 29/1 15/1 0 1/1 -10 Pluviométrie (mm) Sur l’ensemble de la période hiver/printemps, les températures sont supérieures à la normale. L’hiver n’a pas été aussi rigoureux qu’en 2005 mais beaucoup plus pluvieux en contrepartie. Le mois d’avril, très chaud et très sec restera dans les annales, de même que la phase de remplissage, marquée par un enchaînement d’épisodes pluvieux. Source : Mét éo France Courbe de dilution (Colnenne) 5.0 4.5 Teneur en azote (%) Azote non limitant en 2007 Suite à de bonnes conditions d’assimilation par les plantes, les teneurs en azote mesurées sur une quinzaine de parcelles en début floraison indiquent que l’azote n’était pas ou très peu limitant en 2007. Seule une parcelle s’éloigne vraiment de la courbe représentée ci-contre. Cette courbe traduit la relation optimale entre la biomasse et la teneur en azote correspondante Limons AC superficiels AC profonds 4.0 3.5 3.0 2.5 2.0 1.5 0.0 2.5 5.0 7.5 10.0 12.5 Biomasse à F1-G1 (t/ha) CETIOM – Observatoire Bourgogne - Colza 2006-2007 page 2/4 15.0 Des insectes bien présents Les dégâts de charançons du bourgeon terminal concernent 2 parcelles du réseau. Difficile de connaître la nuisibilité directe car d’autres accidents sont apparus par la suite (ravageurs, maladies, intempéries) Les piqûres de charançons de la tige sont fréquentes. Néanmoins, les éclatements de tige ne concernent que 5% des parcelles. L’absence d’éclatement de tige ne signifie pas pour autant que l’incidence sur le rendement sera nulle. Les pucerons cendrés ont été repérés principalement en argilocalcaire sur des plantes ayant subi des stress préalablement. Maîtrise difficile des maladies de fin de cycle Après traitement fongicide, 86% des parcelles ont moins de 10% de pieds avec symptômes de sclérotinia. Une forte présence d’oïdium potentiellement dommageable a été observée sur 14% des parcelles. Surmaturité + intempéries = égrenage Les comptages au sol de repousses de colza juste après la récolte n’ont pas permis de discriminer les variétés entre elles. Les pertes de graines au sol sont surtout à mettre sur le compte de récoltes à surmaturité et d’intempéries (vent, grêle). ANALYSE DES COMPOSANTES DU RENDEMENT Classe de nombre de siliques/m² 60 51 50 % des parcelles Siliques peu nombreuses On considère qu’au-delà de 6500 siliques/m², cette variable n’explique plus les écarts de rendement. En dessous de 4500 siliques, les phénomènes de compensation de la plante ne suffisent pas à combler le manque. En 2007, près de 30% des parcelles se plaçaient en situation très limitante. Ce pourcentage inhabituel peut s’expliquer par une sécheresse très marquée et couplée à des températures exceptionnellement élevées en avril. limitant 40 non limitant 30 21 19 20 7 10 0 2 0 0 0 à 1500 1500 à 2500 Rendements décevants Les sols argilo-calcaires sont les moins productifs. Les limons sableux les plus productifs. La plupart des rendements inférieurs à 25q/ha s’expliquent par un faible nombre de siliques, des attaques de charançons et des accidents climatiques en fin de cycle. 2500 à 4500 4500 à 6500 6500 à 8500 8500 à 10500 à 10500 12500 Classe de rendements norme q/ha 40 35 33 35 % de parcelles 30 26 25 20 15 10 5 5 2 0 0 0 CETIOM – Observatoire Bourgogne - Colza 2006-2007 page 3/4 45 > à à 45 40 40 35 à à 35 30 30 25 25 à à 20 10 <= 10 20 0 PMG 0% PMG faibles Les PMG sont très faibles sur le réseau de l’observatoire. Seules 20% des parcelles dépassent 4g. La phase de maturation, rapide en 2007, n’a pas permis de remplir suffisamment le grain. A noter que PR46W31 et Aviso devancent les autres variétés sur cette composante. 40 % des parcelles 36 33 35 30 25 17 20 15 10 10 2 2 4,5 à 5 >5 5 0 <=3 Nombre de grains/m² limitant Calculé à partir du rendement et du PMG aux normes, le nombre de grains/m² est faible en 2007. Les parcelles inférieures à 80000 gr/m² (80% du 30 Limon arg 25 Limon sab Rendement q/ha Rendement q/ha AC profond 20 15 AC Sup AC profond 40 Limon arg 35 Limon sab 30 25 20 15 10 10 25000 50000 75000 100000 Nombre de grains/m² Relation nombre de grains/m² et PMG 5.00 AC Sup 4.75 AC profond 4.50 Limon arg 4.25 4.00 Limon sab 3.75 3.50 3.25 3.00 25000 50000 75000 100000 125000 Nombre de grains/m² 3.00 3.25 3.50 3.75 4.00 4.25 4.50 4.75 5.00 125000 PMG g PMG g 0 PMG g 4 à 4,5 réseau) ont subi à un moment donné un stress ou accident climatique (insectes, maladies de fin de cycle, égrenage, etc.). AC Sup 35 3,5 à 4 Relation PMG et rendement Relation nombre de grains/m² et rendement 40 3 à 3,5 Relation nombre de grains/m² et PMG 5.00 4.75 4.50 4.25 4.00 3.75 3.50 45 q 3.25 40 q 35 q 3.00 25 q 30 q 20 q 2.75 25000 50000 75000 100000 Nombre de grains/m² 125000 FAITS MAJEURS 2006-2007 ☺ les enracinements sont corrects à assez corrects dans près de 9 cas sur 10. ☺ la croissance est importante due à une climatologie favorable en octobre novembre. ☺ les indicateurs de nutrition azotée sont à l’optimum sur la quasi-totalité des parcelles échantillonnées à floraison. ☺ les peuplements sont variables, certaines densités de semis sont encore trop élevées : on note toutefois une sensible amélioration au fil des dernières campagnes le nombre de siliques est très limitant du fait de la courte durée de floraison. les pluies de mai et juin ont favorisé le développement de maladies de fin de cycle (sclérotinia, oïdium notamment) limitant les capacités de récupération du colza. les PMG et nombre de grains/m² faibles en 2007 ont fortement impacté sur le rendement CETIOM – Observatoire Bourgogne - Colza 2006-2007 page 4/4