Stephen Hawking - Accueil
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Stephen Hawking et Leonard Mlodiniow : Y a-t-il un grand architecte dans l’Univers ? Edtions Odille Jacob, février 2011. Au sujet d’une intelligence créatrice Dans notre monde sécularisé, Dieu pose problème : il semble être de trop ; il est de bon ton en tous les cas de ne plus s’en revendiquer, même si, nous l’avons vu, notre cerveau nous fournit aussi la mécanique avec laquelle il devient possible de transcender l'ego, possible de sortir d'une existence purement matérielle pour aller vers une existence spirituelle, vers un Dieu supérieur, en un lieu absolu d'unicité où tous les désirs sont apaisés. Alors, a-t-on encore le droit de s’y référer ? D’en parler de manière poétique ou logique ? Les sciences peuvent-elles d’une quelconque façon nous l’interdire ? L’illustre physicien Stephen Hawking, dans son dernier livre « Y a t-il un grand architecte dans l’Univers ?», s’emploie en tout cas à nier l’existence de Dieu d’une façon qui fort heureusement, selon Philippe Guillemant, s’avère très provocante et maladroite, et ouvre après examen toute grande la porte à une argumentation inverse, au point que ce dernier se demande : « Stephen Hawking serait-il un agent secret de Dieu ? » Il apparaît en effet dans ce livre que si l’on écarte simplement le postulat initial d’un déterminisme fermant la porte à toute idée d’un Dieu créateur, Stephen Hawking avance une théorie qui rejoint totalement la Théorie de la Double Causalité sur différents points essentiels, au point qu’elle pourrait elle-même recevoir le qualificatif de « Théorie de la Double Causalité (de Stephen Hawking)». Ceci n’a évidemment pas échappé à Philippe Guillemant qui a écrit sur son site internet : « La Théorie de la Double Causalité (TDC) vient de recevoir un soutien très inattendu de la part d'un physicien de renom - Stephen Hawking - qui dans son dernier livre "The Great Design" traduit en français sous le titre "Y a-t-il un grand architecte dans l'univers?" reprend tous ses arguments de base, y compris celui qui pouvait sembler le plus stupéfiant: le concept de déterminisme inversé, qui s'avère tout à fait équivalent à la Cosmologie Descendante - ou Cosmologie Top-Down - avancée par Stephen Hawking, puisqu'il écrit page 171: « En cosmologie, il faut renoncer à voir l'histoire de l'univers selon une approche ascendante supposant une histoire unique avec un point de départ et une évolution, mais au contraire adopter une approche descendante en remontant le cours des histoires possibles à partir du présent.... Voilà qui nous conduit à une conception radicalement différente de la cosmologie et de la relation de cause à effet car les histoires qui contribuent à la somme de Feynman n'ont pas d'existence indépendante: elles dépendent de ce que l'on mesure. Ainsi, nous créons l'histoire par notre observation plutôt que l'histoire nous crée ». Stephen Hawking ne se contente donc pas de parler d'une création de l'histoire par notre observation, il reconnaît que cela entraîne la nécessité de revoir notre conception de la relation de cause à effet, s'agissant de remonter le temps en faisant dépendre les causes de leurs effets, ce qui n'est pas autre chose qu'un déterminisme inversé. 1 Stephen Hawking et Leonard Mlodiniow : Y a-t-il un grand architecte dans l’Univers ? Edtions Odille Jacob, février 2011. Mais ce n'est pas tout ! Non seulement Stephen Hawking met en avant cette idée fondatrice de la TDC, mais pour alimenter sa propre théorie il avance presque toutes les autres interprétations des résultats de la recherche sur lesquelles la TDC est fondée : 1. nous créons la réalité par notre observation, 2. cette création est plus exactement une sélection parmi toutes les réalités possibles, 3. toutes les réalités possibles sont créées automatiquement par l'univers, 4. l'histoire vécue se crée du présent vers le passé, et non du passé vers le présent, 5. la théorie du multivers (des univers parallèles) est la meilleure interprétation de la Mécanique Quantique, 6. la théorie des cordes M est la meilleure théorie de grande unification. Malgré ces 6 points de convergence, Stephen Hawking aboutit à des conclusions opposées à la Théorie de la Double Causalité authentique (celle qui explique les synchronicités) car il postule un véritable dogme en sciences: LE DETERMINISME qui, contrairement à ce que l'on pense, n'est pas scientifique, mais seulement indispensable à la science actuelle (à cause des équations déterministes sur lesquelles elle est fondée). C'est la raison pour laquelle Monsieur Hawking est contraint de nier l'existence du libre arbitre ainsi que l'existence de Dieu. Il importe cependant de remarquer qu'il exclut déjà toute intervention divine dès le début de son livre : « C'est à Laplace que l'on attribue le plus souvent la première formulation claire du déterminisme scientifique : si l'on connaît l'état de l'univers à un instant donné, alors son futur et son passé sont entièrement déterminés par les lois physiques. Cela exclut toute possibilité de miracle ou d'intervention divine. Le déterminisme scientifique ainsi formulé par Laplace est la réponse du savant moderne à la question 2 (Les lois de la nature admettent-elles des exceptions, autrement dit des miracles ?). C'est, en fait, le fondement de toute la science moderne et l'un des principes essentiels qui sous-tendent cet ouvrage ». En prétendant donc répondre à la question "Y-a t-il un grand architecte dans l'univers ?" à la fin de son livre, la démonstration de Stephen Hawking se présente comme un véritable sophisme - voire une imposture intellectuelle - puisque ses conclusions (nul besoin de Dieu) sont déjà contenues dans ses hypothèses (le déterminisme qui exclut toute intervention divine). Par ailleurs, sa théorie présente un défaut majeur: elle ne dit aucun mot sur la question fondamentale de savoir quels sont les observateurs-acteurs de l'univers qui créent la réalité (hommes ? animaux ? plantes ? cailloux ? machines ? ...). Or il est facile de comprendre pourquoi Stephen Hawking esquive cette question: lui apporter une réponse reviendrait à faire la différence entre les objets de l'univers qui ont le statut d'observateur-acteur et ceux qui ne l'ont pas, et ce serait aussi inconcevable pour lui que de faire la différence entre les objets de l'univers qui ont un libre arbitre et les autres. Inconcevable, car cela briserait son dogme déterministe qui oblige à considérer tous les êtres humains comme des machines biologiques. 2 Stephen Hawking et Leonard Mlodiniow : Y a-t-il un grand architecte dans l’Univers ? Edtions Odille Jacob, février 2011. En vérité je vous le dis, ce statut d'observateur-acteur de l'univers enfin reconnu par la science s'accompagnera bel et bien de la propriété de libre arbitre - sans laquelle il ne pourrait y avoir d'observateur agissant par réduction de la superposition d'états ». Retenons de ce texte le point essentiel qui, à travers l’autorité de Stephen Hawking, semble aujourd’hui reconnu par la science actuelle : nous sommes les observateurs-acteurs (acteurs en tant que constructeurs) de l’univers dans la mesure où nous créons l’histoire par notre observation. Si l’on ajoute à cela le principal postulat de Philippe Guillemant, à savoir notre libre arbitre, nous pouvons commencer à percevoir pourquoi ce dernier en déduit que nous sommes à la fois les capteurs et les acteurs de Dieu lui-même. Face aux résultats de la physique moderne, la science ne parvient encore à s’opposer à l’idée de Dieu qu’en invoquant, pour sauver le déterminisme, la suprématie du hasard sur le libre arbitre. Elle est pourtant incapable de nous nous expliquer ce qui fait surgir ce hasard ou de nous dire d’où il vient. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Einstein ne supportait pas cette idée en proclamant : « Je refuse de croire que Dieu joue aux dés », sous-entendant ainsi que derrière un tel hasard se cache en réalité le retour en force de Dieu. Les failles de l’approche déterministe Comme l’a démontré Philippe Guillemant dans son livre La Route du Temps (www.doublecause.net), la science contemporaine permet d’envisager autrement le rôle d’un Dieu créateur ou celui de l’univers. Le dogme matérialiste du hasard et de la nécessité est en train de prendre sérieusement l’eau de toute part. Vous pouvez le lire aussi dans l’avant-propos et l’introduction à l’Arbre de vie de Jésus disponible sur ce site. Nous sommes en réalité arrivés en un temps où une révolution scientifique et spirituelle devient nécessaire, car les faits sont têtus : La question d’un Dieu créateur revient en force sans être illégitime ; elle est présente dans le domaine de la cosmologie, par exemple, où les nouvelles découvertes scientifiques sont étonnantes : ainsi, le physicien Amand Fässler, du collègue de Küng, en 1994, lors d'un colloque de théologiens et de physiciens à Tübingen, expliquait "avec quelle exactitude devait être "calculé" le petit supplément de matière par rapport à l'antimatière, à quelle aune de précision devait être "apprécié" le supplément infime de protons par rapport aux antiprotons (1 + 10 puissance 9 = 1,00000001) supplément sans lequel ne serait jamais apparu un univers de rayonnement et de matière, ni le rapport extraordinaire de 25% d'hélium originel et 75% d'hydrogène! Et par suite pas davantage la formation de galaxies, d'étoiles et de planètes assez stables pour accueillir la vie dans cet univers!" La précision relevée par Fässler n’est pas unique. On a découvert (en fait au début des années 2000) que le fameux modèle standard de la physique repose sur une vingtaine de constantes fondamentales. L'un des exemples le plus frappant est la célèbre constante de structure fine. La valeur de cette constante (précisée en 2006) est exactement 1 divisé par 137,03599679, ce qui nous donne 0,0072973525376 ; ces chiffres impliquent qu'il est très difficile d’attribuer au hasard un tel réglage. Statistiquement parlant, cela représente environ une chance sur 1040 ! En comparaison, les chances de gagner à la 3 Stephen Hawking et Leonard Mlodiniow : Y a-t-il un grand architecte dans l’Univers ? Edtions Odille Jacob, février 2011. loterie, avec une seule grille remplie, sont bien supérieures, de 1 sur 2'000'000. Les tenants du déterminisme vous diront pourtant avec mépris que les chances de gains sont quasi nulles ! Mais ils admettent sans broncher - ni se questionner plus avant ! - l’incroyable coup de chance qui a permis à de l’Univers de trouver son équilibre du premier coup… Ainsi, après avoir évoqué à quel point notre existence dépend du carbone qui a nécessité tout un long processus, de la stabilité de notre système solaire, avec le fin positionnement nécessaire du Soleil et de la Terre, S.Hawking nous dit : « Toutes ces coïncidences heureuses comme la forme de l'orbite planétaire ou encore la masse du Soleil sont dites environnementales car elles sont dues à la bonne fortune de notre environnement et non à un hasard favorable dans les lois fondamentales de la nature. L'âge de l'Univers est également un facteur environnemental : s'il existe bien un avant et un après dans l'histoire de l'Univers, l'époque actuelle semble être la seule propre à accueillir la vie. Ces coïncidences environnementales sont faciles à comprendre car il est clair que notre habitat, un parmi tant d'autres dans l'Univers, se doit d'être favorable à l'éclosion de la vie. Le principe anthropique faible ne soulève donc guère controverses p.189). » Il fallait oser l’écrire ! M. Hawkin est coincé : il ne peut en aucun cas faire remonter ces heureuses coïncidences au hasard ou à la nécessité car cela voudrait dire que l’Univers contenait cette finalité. Mais il ne voulait pas non plus dire trop ouvertement que l’émergence de la vie, dans son modèle, est tout simplement et nécessairement un possible parmi tous les possibles que peut créer l’Univers, que l’émergence de la vie aurait pu ne pas avoir lieu ou ne pas aboutir, car dans ce cas l’Univers joue aux dés ! L’introduction de ces coïncidences heureuses est un pur sophisme : au nom de quoi notre habitat, un parmi tant d’autres dans l’Univers, se devait-il d’être favorable à l’éclosion de la vie ? De la bonne fortune de notre environnement. D’où vient-elle ? D’un Univers qui fait ses gammes en explorant tous les possibles. Et qu’est-ce qui nous dit qu’il pourrait y avoir d’autres bonnes fortunes ? Rien, puisque ce n’est pas inscrit dans les lois fondamentales de la nature, mais l’Univers peut néanmoins, pourquoi pas, faire ressortir ailleurs la bonne solution du chapeau ! Ce type de raisonnement n’a rien de scientifique : c’est l’acte de foi d’un militant athée. C’est d’ailleurs très probablement pour cette raison que M.Hawkin n’aborde pas la question soulevée par Philippe Guillemant : elle ne dit aucun mot sur la question fondamentale de savoir quels sont les observateursacteurs de l'univers qui créent la réalité (hommes ? animaux ? plantes ? cailloux ? machines ? ...). Or il est facile de comprendre pourquoi Stephen Hawking esquive cette question: lui apporter une réponse reviendrait à faire la différence entre les objets de l'univers qui ont le statut d'observateur-acteur et ceux qui ne l'ont pas, et ce serait aussi inconcevable pour lui que de faire la différence entre les objets de l'univers qui ont un libre arbitre et les autres. Inconcevable, car cela briserait son dogme déterministe qui oblige à considérer tous les êtres humains comme des machines biologiques. Nous retrouvons la même démarche militante dans l’évocation de la naissance de l’univers à partir de rien. « La naissance de l’Univers est un phénomène spontané qui explore tous les scénarios possibles (p.168). » Après le Big Bang toutefois, l’Univers a trouvé son assise du premier coup : nous n’avons trace d’aucun essai infructueux. La bonne solution est sortie immédiatement du 4 Stephen Hawking et Leonard Mlodiniow : Y a-t-il un grand architecte dans l’Univers ? Edtions Odille Jacob, février 2011. chapeau. A cela, il faut encore ajouter ce constat un rien désabusé : « Les quantités fondamentales et même la forme des lois apparentes de la nature ne s’avèrent déterminées ni par la logique ni par un principe physique (p.177). » Cela n’empêche pas M.Hawkin de dire : « La gravitation déformant l'espace et le temps, elle autorise l'espace-temps à être localement stable mais globalement instable. À l'échelle de l'Univers entier, l'énergie positive de la matière peut être compensée par l'énergie négative gravitationnelle, ce qui ôte toute restriction à la création d'univers entiers. Parce qu'une loi comme la gravitation existe, l'Univers peut se créer et se créera spontanément à partir de rien, comme cela a été décrit au chapitre 6. La création spontanée est la raison pour laquelle il existe quelque chose plutôt que rien, pourquoi l'Univers existe, pourquoi nous existons, Il n'est nul besoin d'invoquer Dieu pour qu'il allume la mèche et fasse naître l'Univers (p.219). » C’est pourtant au nom de la logique et d’un principe physique – la gravitation – que M.Hawkin peut nous dire que nous n’avons nul besoin de Dieu…La démarche est franchement douteuse, tout comme celle qui consistait à dire que « la philosophie était morte, faute d’avoir réussi à suivre les développements de la science moderne, en particulier de la physique (p.11). » Il conviendrait d’avoir ici un peu plus de modestie et de sérieux. « L'histoire récente de la physique comme des mathématiques a, malgré ses résultats tout à fait dignes d'admiration, laissé malgré tout entrevoir aussi des limites de principe de la connaissance physique et mathématique. Même pour la biologie, en particulier la neurobiologie qui se construit sur l'édifice de la physique et des mathématiques, cela pourrait être lourd de conséquences. — Avec la théorie des quanta, la physique a buté sur des limites essentielles. La relation d'indétermination de Heisenberg est un de ses axiomes de base: puisque la position et la vitesse d'une particule ne peuvent être mesurées en même temps, il est par principe impossible de calculer par avance certains événements d'ordre atomique. L'indétermination permet seulement une probabilité statistique. — Les mathématiques ont buté précisément dans la problématique des fondements sur des limites de principe. Selon le second théorème d'incomplétude de Gödel de 1930, il n'y a aucune certitude universelle et nécessaire dans la pensée mathématique grâce à des preuves finies, constructives, d'absence de contradiction. La conclusion est claire: en même temps que les possibilités prodigieuses, il faut regarder en face les limitations inhérentes aux sciences physiques. Il y a des questions limites où la compétence des mathématiques et de la physique s'arrête. À l'encontre d'une mise sous tutelle de la pensée et de l'action humaines non seulement par la religion, mais aussi parfois du côté des sciences physiques, il faut toujours maintenir qu'il n'existe aucun critère de nature mathématique et physique qui permettrait de considérer comme «dénuées de sens» des propositions méta-empiriques de nature théologique et philosophique, de déclarer que ce sont des «faux problèmes ». La possibilité de mathématiser ne saurait être l'objectif de toute science; ne serait-ce que dans le domaine des sciences historiques qui doivent considérer des événements singuliers, la mathématisation est impossible à mettre en oeuvre, en 5 Stephen Hawking et Leonard Mlodiniow : Y a-t-il un grand architecte dans l’Univers ? Edtions Odille Jacob, février 2011. philosophie ou en psychologie aussi elle bute sur des limites évidentes. Depuis les années 1980, il s'en est suivi en mathématiques, à l'évidence, un déplacement d'accent: on est passé des questions à propos des fondements, manifestement impossibles à résoudre définitivement, à une attitude plutôt pragmatique et à des problématiques concrètes (H.Küng, PETIT TRAITÉ DU COMMENCEMENT DE TOUTES CHOSES, p.48-49) ». Que faire de ce constat ? Face à une science cernée par les conséquences de ces deux points de vue extrêmes, celui du hasard et celui du libre arbitre, en l’occurrence par un possible retour en force de l’idée d’un Dieu créateur, nous avons à revendiquer fermement le droit de nous situer sur les grandes questions de la vie dans un langage qui refuse l’exagération manifeste du déterminisme et du hasard, ou celle de coïncidences heureuses, sans pour autant être taxés de doux rêveurs ! Car fondamentalement, même si nous pouvons accepter les affirmations athées de M.Hawkin comme n’importe quelle affirmation métaphysique, nous devons en récuser la prétention à détenir la vérité scientifique. Et dès lors, leurs auteurs ne peuvent s’en tenir à des sophismes : ils devront comme toute philosophie qui se respecte se risquer à répondre aux trois questions fondamentales : Que puis-je connaître ? Que puis-je faire et que m’est-il permis d’espérer ? Gageons que sur ce point le travail ne sera pas simple : s’il est possible de promouvoir l’émerveillement face à cet Univers singulier qui explore tous les possibles des possibles, de le ressentir même dans une sorte d’extase mystique, le contraire sera aussi vrai, qui verra l’effroi, la colère-peurtristesse venir contredire ce bel élan enthousiaste puisque fondamentalement l’Univers n’a aucun sens pas plus que la vie ! Nous serons donc le produit d’un nonsens, appelés néanmoins – comment faire autrement, sauf à se tirer une balle dans la tête ? – à donner un sens à notre vie. La position qui voudrait désespérer en toute lucidité d’avoir à donner du sens, reviendrait quand même à en donner un dans le fait même de désespérer. Si de surcroît le libre-arbitre est nié, si nous sommes pour les tenants du déterminisme de simples machines biologiques, alors que nous reste-t-il d’humain ? Une fuite en avant dans la connaissance et la technologie ? Ou plus radicalement encore d’être à l’image de l’Univers en nous contentant de faire comme lui en explorant tous les possibles des possibles sans état d’âme ? Il faudra bien que les tenants du déterminisme contemporain acceptent de descendre de leur piédestal pseudo scientifique pour répondre aux questions fondamentales que les humains se posent depuis la nuit des temps et qu’ils se risquent un peu mieux et plus clairement à définir ce qui fait notre humanité. Une telle entreprise athée n’est pas impossible (CF. l’article consacré à André Comte-Sponville). (Auteur : Philippe Nussbaum, pasteur, juillet 2011) 6