Vers un questionnement métacognitif efficace

Transcription

Vers un questionnement métacognitif efficace
Vers un questionnement métacognitif efficace
“Dis-moi comment tu poses tes questions
et je te dirai si tu accompagnes bien. »
Questions à privilégier- Les questions non directives
 Celles qui apportent de la valeur ajoutée au dialogue
 Celles qui s’intéressent davantage au sujet plutôt qu’à l’objet
1. Les questions ouvertes ou à développement :
Toute question qui met l’autre personne en situation de réellement produire sa
réponse. « Qu’est-ce que…», « Que…», « Quel… »
Ex. - « Que pensez-vous de ce projet ? »
- « Qu’est-ce qui te questionne le plus dans cette situation ? »
- « Quel compromis cette situation t’a-t-elle demandé ? »
2. Les questions relais :
Ces questions sont en prise directe sur ce qui vient d’être dit et appellent des
explications, des faits, des précisions, que la personne interrogée ne vient pas de
fournir spontanément. « En quoi ? », « En quel sens ? », « Par rapport à quoi ? », « Sur
quel plan ? », « Par exemple ? »
Ex. - « Le nouveau logiciel n’est pas pratique…Ça ne va pas, ce n’est pas ce qu’on attendait.
- « En quoi ça n’est pas pratique ? »
- « Ben on perd du temps ! »
- « Par exemple ? »
3. Les questions miroir :
Ces questions font écho à ce qui vient d’être dit. Elles consistent à reprendre tels
quels les mots de l’énoncé qui précède en partie ou en totalité sur un ton interrogatif. Ce travail de miroir doit être fait avec tact. Il s’inspire d’un bon niveau
d’empathie.
Ex. - « Ce projet exige de tous les enseignants un haut niveau d’engagement. »
- « Un haut niveau d’engagement ? »
- « Ça nous oblige à plus de rencontres par cycle. On doit faire un plan d’action,
puis l’évaluer ; avant on ne faisait jamais cela. »
- « Avant ? »
4. Les questions de validation :
Ces questions sont traditionnellement présentées comme des pratiques de reformulation consistant à réguler les phénomènes de compréhension mutuelle. Elles
peuvent servir à :
-
résumer : « de tout ce qu’on vient de voir, est-ce qu’on peut retenir que… ? »
clarifier : « si je vous comprends bien, il serait plus utile de… ?
valider : « dis autrement, vous ne souhaitez pas recommencer l’activité ?»
5. Les questions de relance :
Il s’agit de repérer les verbes d’action dans une verbalisation et de relancer à
partir d’eux. Faire « X » et relancer sur « en quoi consiste faire X ».
Ex. - « Je commence par classer les différents documents »
- « Et quand vous commencez par classer les documents, que faites-vous ? »
- « Bon d’abord je les range par priorité. »
- « À quoi reconnaissez-vous la priorité d’un document ? »
Questions à éviter
 Celles qui n’invitent pas au développement ni à la réflexion
 Celles qui invitent à une réponse précise
1. Les questions fermées:
Toute question qui vise à obtenir une réponse par oui ou non. « Est-ce que ... »
« Pensez-vous que… » « Pouvez-vous… »
Ex. - « Pouvez-vous imaginer qu’il en soit autrement ? »
- « Est-ce que tu as réagi à ce commentaire ? »
2. Les pourquoi:
Ce style de questions oriente l’attention sur les raisons d’un acte et non sur sa
description. Ces questions appellent une réaction plutôt « défensive » et impliquent des réponses de justification, ce qui a pour effet de nous éloigner de ce
que la personne vit réellement.
Ex. - « Pourquoi as-tu fais ce choix ? »
- « Pourquoi souhaites-tu modifier cette façon de faire ? »
3. Les comment :
Ces types de questions renvoient plutôt à l’action qu’à la réflexion.
Ex. - « Comment as-tu fait ? »
- « Comment s’est passé votre réunion ? »
4. Les questions qui fournissent la réponse :
Ce style de questions tend à suggérer une réalité que la personne n’a pas abordée. Il s’agit d’une sorte de projection de notre propre pensée. Ceci constitue un
handicap majeur en matière de questionnement.
Ex. - « Avez-vous pensé à la consigne ? »
- « Tel que je te connais, tu dois être déçu ? »
- « Ne trouves-tu pas normal qu’ils aient eu cette réaction ? »
5. Les questions interro-négatives :
Ce sont des questions de « capture » ; elles recherchent clairement l’assentiment. Elles semblent demander la réponse qui s’impose, celle qu’on est en droit
d’attendre et qu’il faut donner pour être conforme.
Ex. - « Cela ne vous dérange pas trop si je regarde votre travail ? »
- « Comment ne pas acquiescer à une telle demande? »
Rosée Morissette Enr.
Document de travail sept. 2007