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Mardi 08 avril, 18 heures, (1883° séance) Présidence J C Quéro, 36 participants Les Chesterfield, terre d’asile pour des fous. Kanouck et Alain Herbland Géographie et histoire Les récifs des Îles Chesterfield sont localisés de 19° à 22°S entre 158-160°E, dans le sud de la mer de Corail, entre la Nouvelle-Calédonie et l’est de L’Australie à 550 km de la Grande Terre, l’île principale de la Nouvelle-Calédonie à laquelle elles sont administrativement rattachées. Ces îles ont environ 120 km de long sur 70 km de large, sont composées de nombreux îlots et de récifs. Le Récif de Bellona, situé à 60km au sud est des Chesterfield est géologiquement séparé de l’archipel, mais y est communément rattaché. Le lagon des Chesterfield couvre environ 3500 km2. Ce lagon est entouré d’une barrière de corail, interrompue par de larges passes, excepté sur sa côte est, où il est ouvert sur 32 km. La plus grande partie du lagon est exposée aux alizés et à la houle océanique du sud-Est. Il est assez profond (moyenne de 51m). Les îlots centraux des Chesterfield semblent avoir été découverts par le Lt. Henry Lidgbird Ball sur le HMS Supply sur la route de Sydney à Batavia (aujourd’hui Jakarta) en 1790. Les récifs du sud ont été découverts ensuite par Mathew Boyd sur le bateau Bellona lors de sa route de Sydney à Canton en février1793. Donc ces îlots ont découverts tardivement. Ils n’étaient pas sur la route des grands explorateurs navigateurs du dernier tiers du XVIIIeme siècle comme James Cook, Bougainville, de Surville, La Pérouse ou encore d’Entrecasteaux lors de son voyage à la recherche de La Pérouse. Ces récifs ont longtemps constitué des dangers pour la navigation entre l’Australie, et Canton ou l’Inde : On répertorié une vingtaine de naufrages entre 1841 et la fin du XIXeme siècle, dont le Chesterfield, qui a donné son nom à l’archipel. Description, Exploitation, observations… Après leur découverte, la zone a été visitée par un nombre croissant de baleiniers pendant la relâche de la saison de pêche en Nouvelle Zélande. Quand en 1877 l’anglais Joshua William North trouve en abondance du guano aux Chesterfield, Alcide Jean Desmazures persuade le gouverneur Olry de la Nouvelle-Calédonie d’envoyer un bateau militaire, « La Seudre » pour les annexer. On a estimé à 185,000 m3 la quantité de guano sur l’Île Longue et à quelques centaines de tonnes sur les autres îlots. Ce guano a été exploité entre 1879 et 1888 par la « Higginson, Desmazures et Cie » de Nouméa, laissant l’Île Longue dénudée pour une longue période. En septembre 1944, pendant la Guerre du Pacifique les forces américaines (qui avaient leur base principale en Nouvelle-Calédonie) installèrent une station météo automatique dans la partie sud de l’Ile Longue qui a été abandonnée à la fin de la guerre. Les premières observations biologiques à caractère scientifique ont été réalisées sur l’Île Longue par Cohic le 26 septembre 1957 pendant 4 heures (!). Il a révélé, entre autres, une variété de parasites aviaires, dont la très répandue tique Ornithodoros, genre porteur d’arbovirus capable de causer des troubles chez l’homme. Cette île et les îlots du Mouillage ont été aussi visités en 1960 et 1962 lors d’un relevé des récifs coralliens de la NouvelleCalédonie. Un survol magnétique en 1966 et un survey sismique en 1972 complètent le tableau. En novembre 1968 une nouvelle station météo automatique a été installée sur l’îlot Loop. Depuis le centre ORSTOM (IRD aujourd’hui) avec la contribution de la Marine Nationale basée à Nouméa fait des observations épisodiques (Rancurel, en 1973 avec la Boudeuse et très récemment, en 2005 et 2007, les observations de Philippe Borsa, un chercheur de l’IRD sur la Glorieuse). « Notre expédition » Le corps de la présente conférence a consisté à montrer et commenter des vues de ses îlots ainsi que des photographies de leur faune (oiseaux essentiellement) et de leur flore, réalisées lors d’une « expédition » de 9 personnes (dont 3 ornithologues) effectuée depuis Nouméa du 13 au 25 juin 2007 à bord d’un catamaran de 46 pieds (6 jours sur place). Ces îlots sont essentiellement peuplés d’oiseaux marins dont les principales espèces figurent dans le tableau ci-dessous. (voir le tableau Excel joint que je n’ai pas réussi à insérer de manière satisfaisante !!!) Des souris ont été capturées uniquement sur la plus grande île (l’Île Longue) tandis qu’aucun rat n’a pu l’être, ce qui ne signifie pas leur absence. Conclusion Au-delà de l’aventure personnelle que constitue une telle expédition, on peut affirmer que ces îlots et récifs sont des lieux magnifiques, encore préservés, sauvés par leur isolement. Ils possèdent des caractéristiques communes mais on observe des différences d’un îlot à l’autre en particulier en fonction de leur taille (les plus grands possèdent une flore arbustive, les plus petits ne sont que des bans ce sable de corail). Cet archipel est important pour la reproduction de l’avifaune (et des tortues?) à l’échelle de la région pacifique SW. Conclusion Îles très isolées, peu visitées, sauf par des « voileux » car elles constituent un point de mouillage dans le vaste océan environnant. Notre petite expédition (6 jours sur place) est à la fois modeste, mais pas ridicule dans l’histoire de ces îles …. A compléter Communiqué du conférencier