La mort de Ben Laden, « une péripétie dans l`Histoire - Aix

La mort de Ben Laden, « une péripétie dans l'Histoire »
Traqué depuis plus de dix ans, le chef d'Al-Qaida, Oussama Ben Laden a été tué par les
services spéciaux américains, dans la nuit de samedi à dimanche, dans sa résidence
d'Abottabab. Pour autant, la paix est-elle envisageable?
Pour Barack Obama « justice est faite ». Au regard de l'impact des attentats du 11 septembre, la
mort de Ben Laden n'est qu'une sanction symbolique du même ordre que le traumatisme
inimaginable subi par les Américains sur leur sol. Selon Rostane Mehdi, professeur de droit
international public à l'Université Paul-Cézanne, « il n'y a rien d 'étonnant. Il fallait que l'auteur
des attentats soit tué ».
Ben Laden, un chef terroriste parmi tant d'autres. Voilà ce que retient de son côté Marie-José
Domestici-Met, directrice de l'Institut d'Etudes Humanitaires Internationales d'Aix Marseille III.
« Ce n'est pas un changement énorme ». Une idéologie ne peut pas se tuer, il sera sans doute très
rapidement remplacé. Ce n'est pas la fin du terrorisme. Bien au contraire, les extrémistes n'en
resterons certainement pas à « cette défaite ». D'ailleurs, les autorités internationales mettent en
garde contre de susceptibles actes de vengeance. Ben Laden étant devenu un martyr, une icône, un
certains nombre d'attentats sont à craindre.
« La concomitance des mouvements arabes et la suppression de Ben Laden ne peut qu'interpeller.
Est-ce un tournant pour autant? ». Marie-José Domestici-Met s'interroge. Rostane Mehdi, n'y voit
qu'une péripétie dans l'histoire, « on bascule dans une ère nouvelle depuis plusieurs mois avec les
révoltes arabes, la mort de Ben Laden n'est qu'un événement de plus ». Cet épisode ne serait « qu'un
facteur déclenchant d'un retrait accéléré des forces américaines sur les territoires occupés », déjà
envisagé par Barack Obama. De là à entrevoir la paix, le chemin est encore long. Pour le professeur
la « stratégie de communication macabre » de la ligue islamiste extrémiste ne fera que s'intensifier.
Il est alors à craindre pour le sort des otages retenus par les groupuscules d'Al-Qaida...
Charlotte Penot et Lorine Catelan