resume sur la situation de l`alimentation infantile en france
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resume sur la situation de l`alimentation infantile en france
COMITE DES DROITS DE L’ENFANT Session 71 / janvier 2016 RESUME SUR LA SITUATION DE L’ALIMENTATION INFANTILE EN FRANCE Octobre 2015 (révisé en janvier 2016) Préparé par: Association Genevoise pour l’Alimentation Infantile (IBFAN – GIFA) – bureau de liaison global du réseau IBFAN, en collaboration avec la COFAM, La Leche League France et FIAN France Les obstacles suivants ont été identifiés: Absence de données spécifiques sur l’allaitement maternel et utilisation de définitions et indicateurs différents de ceux recommandés par l’OMS, à l’exception de la récente étude nationale Epifane 2012-2013 ; Faibles taux d’allaitement en comparaison avec les autres pays européens (taux d’allaitement exclusif jusqu’à 6 mois : 1,5%); Près de 40% de maternités en France n’ont pas des personnes ou mécanismes de référence pour le soutien à l’allaitement; Sur le plan gouvernemental, il n’existe pratiquement pas de promotion ni de soutien de l’allaitement maternel ; Le Code international de commercialisation des substituts du lait maternel n’est pas pleinement mis en œuvre ; Il n’y a pas de Comité national pour la promotion de l’allaitement maternel ; la CoFAM (Association pour la Coordination Française de l’Allaitement Maternel) organise la Semaine mondiale de l’allaitement ainsi que d’autres événements publics sur une base purement volontaire et sans soutien financier de la part du gouvernement ; Moins de 4 infrastructures médico-sanitaires sur 10 dispensent une formation spécifique et systématique sur l’allaitement maternel à leurs nouveaux employés ; Seulement 3.5% des accouchements ont lieu au sein d’hôpitaux et de maternités certifiés comme « amis des bébés » ; La durée du congé de maternité est de 16 semaines, dont 6 semaines avant la date probable de l’accouchement et 10 semaines après l’accouchement; les femmes ont droit à des pauses pour allaiter leurs enfants, même si la législation ne précise pas si celles-ci sont rémunérés ou non; Les récents changements législatifs relatifs aux congés parentaux rendent difficiles pour les femmes de rester à la maison et d’allaiter leurs enfants après l’âge de six mois, puisque le père est obligé de prendre son congé parental quand l’enfant a six mois ; Les directives nationales recommandent aux femmes séropositives de ne pas allaiter; ces directives n’ont pas été mises en conformité avec les nouvelles recommandations de l’OMS à propos du VIH et de l’allaitement maternel ; Absence de plan d’intervention en cas d’urgence contenant des directives spécifiques relatives à l’alimentation des nourrissons et des enfants en bas âge; Les politiques françaises sur l’agriculture et la nutrition ne sont pas conformes aux critères de « durabilité » et d’ « adéquation » inhérents au droit à une alimentation adéquate. Le Programme national nutrition santé (PNNS) et les autres programmes qui en découlent se focalisent sur la quantité plutôt que sur la qualité des aliments. En outre, ils ne conseillent pas aux parents de préparer eux-mêmes des aliments complémentaires avec des produits locaux, cultivés par des méthodes agro-écologiques, bien qu’il soit démontré que c’est l’option la plus sûre et la plus saine ; Absence de législation garantissant que les entreprises sont tenues responsables pour les violations des droit humains qu’elles commettent à l’étranger par le biais de sous-traitants ou de filiales qu’elles contrôlent, et au moyen desquelles elles acquièrent la plupart des avantages économiques. Nous formulons les recommandations suivantes: Garantir la collecte systématique de données spécifiques sur l’allaitement maternel en se conformant aux indicateurs et définitions officiels de l’OMS ; Encourager les pratiques optimales en matière d’allaitement maternel au moyen de campagnes de sensibilisation nationales et ciblées; Renforcer les programmes de formation de base des professionnels de santé en matière d’allaitement maternel, notamment parmi les médecins, les généralistes et les pédiatres, mais aussi parmi les sages-femmes, le personnel infirmier et les diététiciens. En outre, le renforcement de la formation médicale doit être indépendant et exempt de toute influence commerciale et de conflit d’intérêts ; Fournir une couverture médicale adéquate par du personnel qualifié en matière d’allaitement maternel dans toutes les maternités ; Assurer la pleine mise en œuvre du Code international de commercialisation des substituts du lait maternel ainsi que des résolutions ultérieures de l’Assemblé mondiale de la santé; Créer un Comité National sur l’Allaitement ou désigner la CoFAM comme compétent en la matière tout en renforçant son rôle et en prenant en charge son financement ; Renforcer les critères de l’initiative française Hôpitaux Amis des Bébés (IHAB) en vue d’assurer sa conformité avec l’IHAB internationale et étendre sa mise en œuvre à tout le pays ; Consolider la législation en matière de protection de la maternité en garantissant la rémunération des pauses allaitement et en étendant la durée du congé de maternité pour toutes les mères qui travaillent ; Collecter les données en matière de transmission du VIH de la mère à l’enfant et former les professionnels de santé en matière d’alimentation infantile et VIH/SIDA. Par ailleurs, il convient de respecter les recommandations de l’OMS de 2010 et de 2013 en matière de VIH et d’alimentation infantile et d’ajouter aux recommandations nationales une clause concernant les cas de femmes séropositives ayant décidé d’allaiter leurs enfants ; Assurer la protection et le soutien de l’allaitement maternel en situation d’urgence par la mise en œuvre d’un plan national en la matière et la désignation d’une personne chargée de la coordination des activités ; Amender la politique gouvernementale en matière d’alimentation en introduisant le critère de la qualité alimentaire, mais aussi en conseillant et aidant les parents à offrir à leurs bébés et à leurs jeunes enfants une alimentation saine et durable, basée sur des produits locaux cultivés par des méthodes agro-écologiques ; Promouvoir les méthodes agro-écologiques de production et d’approvisionnement alimentaire sur le plan national et européen, notamment à l’égard des aliments destinés aux nourrissons et des enfants en bas âge. Par ailleurs, il convient de leur assurer l’accès à une nourriture saine, sûre en nutritive; Inscrire sans délai à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale pour son examen en deuxième lecture la proposition de loi relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre.