Atteindre les étoiles Trois albums en trois ans

Atteindre les étoiles
Trois albums en trois ans ! Voilà ce dont nous ont gratifié les
autrichiens de The Sorrow grâce à leur deal avec Drakkar
Records. Le groupe a tout fait pour profiter de ce contrat au
maximum, et avec son dernier album éponyme sorti il y a trois
mois, compte bien décupler ses forces pour atteindre le prochain
niveau. A la recherche de nouveaux horizons, Mätze, Tobi et leurs
compagnons de route n'hésitent jamais à répondre aux questions
de Rock'N'Balls pour nous parler de leurs méthodes d'écriture, de
leur vision du business musical et de ce qui fait de The Sorrow un
groupe complet sur la scène européenne.
Entretien avec Mathias « Mätze » Schlegel (chant et guitare)
Interview, traduction et édition par Sponge
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Sponge (Rock'N'Balls): Je t'avais interviewé il y a 16 mois pour la sortie de
l'album précédent, et tu étais très optimiste quant à l'avenir de ce disque.
Comment ça s'est passé finalement, pour cet album ? Vous avez récolté ce que
vous avez semé avec The Origin Of The Storm ?
Mätze: Cet album sentait déjà bon quand on l'a enregistré, et maintenant pour le
nouveau, qui est sorti il y a trois mois, c'est encore meilleur ! On nous propose
énormément de concerts, on fait des dates sold out en Autriche, on est même entré à la
24ème place des charts albums dans notre pays. On a tournée deux clips vidéo,... donc
oui, je pense qu'on récolte ce qu'on a semé avec notre dernier album.
S: Vous avez enregistré trois albums en trois ans ! Pourquoi avez-vous l'air si
pressés ? Vous ne prenez jamais le temps de respirer un peu, les gars ?
Mätze: On a surtout besoin de se faire rapidement un nom dans le business, pour que
les affaires se maintiennent, mais on ne sortira pas de nouvel album durant les deux
prochaines années. En tant que jeune groupe, il nous faut toujours être présent, ou on
sera vite oubliés... mais on était aussi dans une phase très créative qui nous a permis de
sortir ces trois disques en trois ans.
S: Vous êtes donc de retour avec ce troisième album, qui porte simplement le nom
du groupe cette fois-ci. Je dois dire que j'aime cet album, les chansons sont
bonnes, mais j'ai été un peu déçu au niveau du son. Avec quel producteur avezvous travaillé, et êtes-vous contents du résultat ?
Mätze: Tu as peut-être entendu un autre mix que la version final de l'album. On n'était
pas tout à fait satisfaits non plus du son, mais la promo devait démarrer et on n'a donc
pas pu postposer la sortie du disque. Sky van Hoff, l'ancien guitariste de Machinemad
God, s'est occupé du mixage et du mastering, et est quand même parvenu à nous offrir
le meilleur son qu'on ait jamais eu en studio, selon nous.
S: Aviez-vous des envies différents avec ce nouvel album ? Comment avez-vous
mené les sessions d'écriture ? Etait-ce différent que pour The Origin Of The
Storm?
Mätze: La grande différence avec Origin..., c'est qu'on avait beaucoup plus de temps
pour composer, préparer et travailler nos chansons. Les idées de riffs ont été collectées
par nos guitaristes, puis on les a enregistrées dans notre local de répétition et on y a
ajouté des batteries électroniques. C'est comme ça qu'on a fait notre préproduction. Le
chant et les paroles sont toujours faits en dernier. On avait envie de créer une ambiance
mélancolique et épique sur cet album, on voulait sonner mature et brutal à la fois. Et
on voulait faire passer un sentiment triste et sombre avec la pochette, les paroles et la
musique...
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S: Pourquoi avoir choisi de ne pas donner de titre à ce nouvel album, et quelle est
la signification de ce loup sur la pochette ?
Mätze: On avait beaucoup d'idées de titres en tête, mais aucun ne correspondait aussi
bien à l'essence de cet album que The Sorrow. C'est pour cela qu'on ne lui a pas donné
de titre particulier. Le concept du loup dans un paysage glacé vient de Jonas
Valtysson, un jeune designer originaire d'Islande, qui a fait ce super travail pour nous.
Le loup représente une âme solitaire, qui erre et aspire à la liberté. Il faut voir tout le
livret de la pochette pour comprendre tout le concept.
« En tant que jeune groupe, il nous faut toujours être présent, ou
on sera vite oubliés... mais on était aussi dans une phase très
créative qui nous a permis de sortir ces trois disques en trois ans.
» (Mathias Schlegel)
S: Au niveau des paroles, avez-vous gardé les mêmes thèmes que pour vos albums
précédents pour écrire celui-ci, ou avez-vous choisi d'aborder d'autres idées ? De
quoi parlent ces nouveaux textes ?
Mätze: Sur cet album, les paroles parlent de situation personnelles que nous avons
vécues ces dernières années. Il n'y a pas de fantaisie brutale, pas de catastrophe
environnementale globale ou quoi que ce soit de ce genre. J'avais tellement de choses à
écrire, notre batteur souffrait d'un cancer, mais il va mieux maintenant. Début 2009,
mon père est décédé, j'ai alors écrit « Crossing Jordan ». Les paroles parlent de la vie,
de la mort, de l'amitié, de l'amour, de la haine et bien d'autres sentiments humains.
S: Quel est ta chanson préférée sur ce nouvel album, et pourquoi ? La mienne est
« Crossing Jordan », j'adore la rythmique sur ce titre, et aussi les mélodies sur le
refrain.
Mätze: Merci, on aime aussi beaucoup « Crossing Jordan », c'est pour ça qu'on l'a
choisie comme single. Mon morceau préféré pour le moment c'est « Draped In
Misery », j'adore les riffs, les changements de tempo, et c'est mon refrain préféré de
tout l'album !
S: Avez-vous des regrets au niveau de la création de cet album ? Quelque-chose
que vous feriez différement maintenant, avec du recul ?
Mätze: Non, pas vraiment. On changerait certainement quelques petites choses lors de
l'enregistrement et du mixage, mais du point de vue de l'écriture des chansons, il n'y a
rien à changer de notre point de vue.
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S: Tobi m'avait dit l'année passée que vous étiez toujours liés à Drakkar Records
pour ce nouvel album, et qu'après cela tout serait possible. Alors, avez-vous des
contacts avec d'autres labels ? Un deal en vue qui pourrait aider le groupe à
grandir, à passer à un autre niveau ?
Mätze: Notre contrat avec Drakkar Records est en effet rempli et nous aspirons à de
nouveaux horizons. En ce moment, on observe l'industrie de la musique, on réfléchit à
ce qui serait le mieux pour le groupe. Mais je ne signerais jamais un contrat à 360°
avec Roadrunner Records juste pour nous parer de leur logo. Aussi, on n'est pas assez
heavy pour les labels metal, et trop heavy pour les labels indépendants. On verra ce
qu'il se passera dans le futur, je pense que ce serait excitant.
S: Est-ce que la motivation est toujours au top après ces trois albums et vos
tournées, essentiellement en Autriche et en Allemagne ? Est-ce que vous aspirez à
quelque chose de plus grand, ou allez-vous continuer sur votre lancée ?
Mätze: La motivation est toujours au plus haut, et on aimerait jouer plus dans d'autres
pays, il y a des festivals bien cools qui arrivent, on va jouer avec Megadeth et Slayer
en Allemagne et en Autriche et on vient tout juste de tourner un clip vidéo. Ce n'est
pas nous qui pouvons changer tout cela, les gens doivent nous demander, pareil dans
les autres pays, le problème c'est que notre distribution principale ne fonctionnait bien
que dans les pays germanophones...
« En ce moment, on observe l'industrie de la musique, on réfléchit
à ce qui serait le mieux pour le groupe. Mais je ne signerais jamais
un contrat à 360° avec Roadrunner Records juste pour nous parer
de leur logo. » (Mathias Schlegel)
S: The Sorrow a donc déjà sorti trois albums, mais je n'ai jamais entendu parler
de vous jouant en Belgique, en France ou aux Pays-Bas... Prévoyez-vous de venir
jouer ici dans les prochains mois pour promouvoir ce nouvel album ? Vous
n'aimez pas quitter la maison, hein!? LOL
Mätze: On adorerait, honnêtement. Mais c'est vraiment difficile pour nous de quitter
les pays germanophones pour certaines raisons. Ce n'est pas évident de trouver une
chouette tournée européenne avec un plus gros groupe, sauf si on paye pour ça, et c'est
quelque chose qu'on ne fera jamais. Mais on a déjà joué dans les pays que tu as cités, à
Anvers, Amsterdam, Groningen, Deventer, Eindhoven, Paris et Marseille. On fait de
notre mieux pour organiser une nouvelle tournée européenne cet automne, espérons
que nous y arriverons.
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S: Est-ce que vous arrivez à vivre de votre musique à l'heure actuelle ? Ou avezvous toujours besoin d'un autre job à côté ?
Mätze: Chacun de nous travaille en dehors du groupe, mais c'est aussi quelque chose
de positif, ça nous oblige à nous donner à fond pour atteindre nos objectifs et ça nous
aide aussi à rester les pieds sur Terre.
S: As-tu vécu quelque chose de spécial lors de ta dernière tournée avec The
Sorrow ? Peut-être quelque chose de magique avec vos fans ? Ou une situation
marrante ? Donne-moi un os à ronger ! LOL
Mätze: Mon gars, ces dernières années, on a vécu tellement de choses incroyables ! Je
ne pourrais pas toutes les mentionner, même si je le voulais, parce que certaines sont
vraiment embarassantes. Une histoire sympa, c'est la fois où je suis tombé dans le
canal à Amsterdam, à côté du club où on jouait. Je voulais juste aller pisser, j'ai poser
mon pied dans le vide et je me suis retrouvé à nager dans une rivière d'urine. C'était
dégueulasse, mon téléphone, mon lecteur MP3, mon permis de conduire,... tout était
détruit... et j'ai vraiment été dégoûté et embarassé pendant plusieurs jours. C'était le
premier jour de notre tournée avec Chimaira et Maroon...
S: Merci pour cette interview, Mätze ! As-tu un dernier mot pour vos fans et nos
lecteurs ici en Belgique et en Europe ?
Mätze: Les amis, rendez-vous dans vos salles, dans les bars, chez vos disquaires, et
demandez The Sorrow ! J'espère qu'on pourra boire ensemble très bientôt ! Haut les
cornes !
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Reach for the skies
Three records in three years! That's what the Austrian guys from
The Sorrow offered us, thanks to their deal with Drakkar
Records. The band has done everything possible to take advantage
of this contract, and with its last eponymous record out for three
months now, the guys fully intend to increase tenfold their forces
to reach the next level. Searching for some new horizons, Mätze,
Tobi and their roadmates never hesitate to answer to the
questions of Rock'N'Balls, to talk to us about their writing
methods, their vision of the musical business and about what
makes The Sorrow a complete band on the European scene.
Conversation with Mathias « Mätze » Schlegel (singer & guitar)
Interview and editing by Sponge
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Sponge (Rock'N'Balls): I've interviewed you 16 months ago for the previous
record, and you were very optimistic about the future of this record. Now I'd like
to know how it felt for the band with this record? Did you reap what you've
sowed with The Origin Of The Storm ?
Mätze: This record felt already good while recording, and now, that the release was
three months ago, it even feels better. We get a lot of show offers, play sold out shows
in austria, even entered the album charts again on #24 in our country, shot two music
videos,… so yes, I guess we now can reap what we sowed with our last album.
S: You've recorded three records in three years! Why are you so in a hurry?
Don't you take time to breath a little bit, guys?
Mätze: We just needed to establish our name in the business, so that the buzz will be
maintained, even if we won´t release an album for the next two years. As a young band
you always have to be present, or you´ll be forgotten… and as well, we had a creative
run to put out three records in three years…
S: So you're back with a third record, a self-titled one this time. I must says that I
like this new record, the songs are good, but I've been a little bit disappointed
about the sound of it. Who did you work with as a producer, and are you happy
of the way this record took?
Mätze: You probably got another mix, than there is on the finished record. We were
not satisfied as well with the sound of it, but the promos had to go out, so the release
didn´t have to be rescheduled. Sky van Hoff, former guitarrist of Machinemade god,
handled the duties of mixing and mastering, and delivered the best sound the sorrow
ever had in our opinion….
S: Did you have some different desires with this new record? How did you lead
the writing sessions? Was it different than for The Origin Of The Storm?
Mätze: The main difference to the “origin…” sessions was that we got way more time
to write, prepare and work on the songs. Riff ideas were collected by our guitarplayers,
then we recorded them in our rehearsal room and programmed some drums to it. That
´s how we made our preproduction. The lyrics and vocals are always done at last. We
had the wish to create a melancholic, yet epic ambience on the record, we wanted to
sound mature and brutal at the same time. And we wanted to transport a sad undertone
with artwork, lyrics and music…
S: Why did you choose to self-title this new record, and what's the signification of
this wolf on the cover?
Mätze: We had a lot of potential album titles in mind, but none of them was matching
the ssence of the record as simply “the sorrow”. That is why we decided to make this a
selftitled one. The concept with the wolf in the icelandic landscape comes from jonas
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valtysson, a young graphic designer from iceland, who did an awesome job. The wolf
represents a lonely soul, wandering around and striving for freedom. You have to see
the whole booklet though, to get more of an insight.
« As a young band you always have to be present, or you´ll be
forgotten… and as well, we had a creative run to put out three
records in three years. » (Mathias Schlegel)
S: Talking about lyrics, did you keep the same main themes as for the previous
record to write this new one, or did you choose to approach some new things?
What are these lyrics about?
Mätze: On this record the lyrics revolve around personal situations we outlived the last
years. There is no brutal fantasy, no global environment catastrophy or sth like that
involved. I had so m uch to write about, our drummer was suffering of cancer, but he
is well now. In early 2009 my father died, so I wrote crossing jordan. The lyrics are all
about life, death, friendship, love, hate and a lot of other human conditions…
S: What's your favorite track on this new record, and why? Mine is “Crossing
Jordan”, I love the rythmic patterns on this one, and also the great melodies on
choruses.
Mätze: Thank you, we really like crossing jordan as well, that´s why we picked it as a
single. My favourite track at the moment is “draped in misery” awesome riffing, cool
tempo changes and my favourite chorus line on the whole album!
S: Do you have some regrets about the creation of this new record? Something
you would do differently now that you can listen to the finished thing?
Mätze: No, not really. We probably would handle a few things different in recording
and mixing, but from the view of songwriting there is nothing I would change at the
moment…
S: Tobi told me last year that you were always bound to Drakkar Records for this
new record, and that after that everything was possible. So do you now have
contacts with a major label? Something that could help the band to grow to the
higher level?
Mätze: Our contract with drakkar is now fulfilled and we set sails to new horizons. We
are observing the music industry a little bit at the moment, we ´re thinking a lot about
what would be best for the band. But I would never sign a 360° deal with roadrunner,
just to decorate ourselves with their logo. Another fact is, that we are not heavy
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enough for metal labels, yet to heavy for more indie labels. We´ll see what happens in
the future, it will be definitely exciting;)
S: Is the motivation always on top after these three records and the tours
essentially in Austria and Germany? Do you aspire to something bigger now, or
will you continue this way with The Sorrow?
Mätze: The motivation is still on top, and we want to play more in other countries,
there are cool festivals coming up, we´re playing shows with megadeth and slayer in
germany and austria and we just shot a new video. It´s not on us to change those facts,
people have to demand us as well in other countries, the problem was that our main
distribution only worked well in german speaking countries…
« We are observing the music industry a little bit at the moment,
we ´re thinking a lot about what would be best for the band. But I
would never sign a 360° deal with roadrunner, just to decorate
ourselves with their logo. » (Mathias Schlegel)
S: The Sorrow already released three albums, but I've never heard about your
band playing here in Belgium, or France, or Netherlands... Do you plan to come
and play here in the next months to promote your new disc? You don't like to
leave home, uh!? LOL
Mätze: We´d love to, honestly. But it´s really hard for us to get out of the german
speaking area for some reason. Nowadays it´s quite difficult to get a cool euro tour
with a bigger band, unless you pay for it and that´s something we would never do. But
all the countries you named we played already, we played in antwerpen, amsterdam,
groningen, deventer, eindhoven, paris and marseille. We try our best to do another
extensive euro tour this fall, let´s hope we can team up then;)
S: Did you now succeed in living on the band money? Or do you always need an
other job so survive?
Mätze: Everyone of us is still working besides playing in the band, but that´s a good
thing though, it let´s you strife harder for your goals an keeps you grounded.
S: Did you live some special moments on your last tour with The Sorrow? Maybe
something magic with fans? Or a funny situation? Give us some bones to gnaw!
LOL
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Mätze: Man, in the last years so many crazy things happened, I can´t mention them all,
rather would I want to, because they´re so embarassing. A great story is the one, where
I fell into a gracht in amsterdam right next to the club. I just wanted to go for a pee and
stepped into the void and found myself swimming in a river of urine. It was disgusting,
my phone, my mp3 player, my driving license,… everything was trash… and I really
was destroyed and embarassed for days. It was the first day on tour with chimaira and
maroon…
S: Do you have a last word for your fans and our readers here in Belgium and
Europe?
Mätze: Friends, go to your local clubs, bars, record dealers, etc.. and demand the
sorrow. I hope we can drink together ASAP! Horns up…
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