Adapter l`alimentation en fonction du niveau de performance

PRODUCTION ANIMALE
Adapter l’alimentation en fonction
du niveau de performance
ALIMENTATION DES CHEVAUX DE SPORT Les chevaux de concours sont des sportifs
de haut niveau. Pour que ces chevaux soient en mesure de fournir au bon moment
les performances élevées que l’on attend d’eux, il est impératif d’adapter leur alimentation.
L
Benjamin Laville,
Service technique UFA,
3052 Zollikofen
’organisme d’un cheval de sport est
soumis à de multiples pressions.
Juste avant l’obstacle, les muscles
des chevaux de saut doivent être contractés au maximum. Au moment de toucher
le sol, ce sont alors les tendons et le squelette du cheval qui sont fortement mis à
contribution. Pour un saut bien coordonné, les cellules oculaires, nerveuses et
musculaires doivent être en parfaite harmonie. La ration du cheval de sport doit
être supplémentée en énergie, en protéines et en substances actives, sans pour
autant surcharger son appareil digestif.
L’alimentation joue un rôle important au
niveau du cycle hormonal, de l’absorption d’eau ainsi que pour le bien-être psychique et physique du cheval.
Fibres structurées
Chez les chevaux fortement sollicités, il faut essayer
de trouver l’optimum entre fourrage de
base à faible concentration nutritive
(foin, ensilage, paille, un peu de pâture)
et concentré riche en énergie. Ces che-
Déhlia Oeuvray
au CSI à Arrezzo
(Italie) 2004.
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vaux doivent également consommer
quotidiennement entre 1 et 1.2 kg MS de
fourrage structuré par 100 kg de poids
vif. Un approvisionnement trop important en concentrés peut induire une perte d’appétit, la digestion de cet excès entraînant une acidification du contenu du
tractus digestif et de l’intestin grêle alors
que l’activité intestinale diminue. Dans
les cas extrêmes, une proportion de fourrage grossier insuffisante peut entraîner
un ulcère de l’estomac alors qu’un excès
risque de ballonner le ventre. Les chevaux sensibles à la poussière doivent recevoir des fourrages spécifiques.
énergétique élevée, un tel aliment (p. ex.
Hypona 785) doit être riche en vitamines, en éléments minéraux et en éléments traces (électrolytes). Il ne faut toutefois pas dépasser certaines valeurs.
Lorsqu’un cheval est affouragé trop intensivement,
l’énergie excédentaire est
stockée
Adapté au
niveau des
performances Un foin
de qualité moyenne suffit pratiquement à couvrir les besoins
d’entretien du
cheval.
Lors
d’un concours
de saut, de dressage ou d’une
course hippique,
le déclenchement
quasi explosif des
muscles entraîne une consommation accrue d’hydrates de carbones.
La ration doit donc être complémenté
avec un concentré plus facilement digestible. En plus d’une concentration
Revue UFA 9/04
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sous forme de graisse corporelle, qui
n’est plus disponible rapidement. De
plus, une valeur de base élevée en insuline influence négativement le niveau
des performances. Il faut donc constamment observer son animal et réagir rapidement aux changements qui apparaissent au niveau de sa constitution.
L’eau, «l’aliment» le plus important L’eau présente dans le corps
et les minéraux qui y sont dissous (électrolytes) jouent un rôle central. L’eau mise à la disposition des chevaux doit avoir
la qualité de l’eau potable et il est primordial au maintien de la circulation
sanguine et du métabolisme qu’ils en
boivent suffisamment. En principe, un
cheval a besoin de 3 à 4 l d’eau par kg de
MS ingérée, mais nettement plus lorsqu’il doit fournir un effort important et
que la température environnante est élevée. Il faut absolument laisser un cheval
se «refroidir» avant de l’abreuver s’il
vient de fournir un effort important!
Protéines, vitamines et minéraux Les besoins en minéraux sont
élevés en début d’entraînement, surtout pour le jeune cheval. Le stress
(restriction du contact social, transport,
concours) entraîne un besoin accru en
électrolytes. A l’entraînement, il faut
bien garder à l’esprit que la musculature
du cheval augmente et que les os longs
se compriment. Il faut donc augmenter l’apport en protéines de
haute valeur et en
substances minérales (élém e n t s
constitutifs
de l’ossa-
ture). A cette occasion, il faut particulièrement veiller à la qualité biologique de
ces protéines. Il est possible de pallier un
déficit en acides aminés en affourageant
différents types de protéines. Des aliments hautes performances comme
l’Hypona 785 tiennent compte de la diversité des besoins à ce niveau. A l’inverse, un excès de protéines surcharge le
métabolisme de l’urée, entraîne d’importantes pertes d’eau et d’électrolytes et
diminue le niveau des performances.
Lorsque la ration est exclusivement
composée de fourrage grossier, elle doit
être complémentée avec du sel (NaCL)
et un aliment contenant des substances
minérales et des éléments traces vitami■
nés (p. ex. Hypona 895).
Tableau: Valeurs nutritives de différents fourrages
en pour cent par kilo de matière fraîche
Fourrage
Avoine
Matière azotée
Protéine digestible
Matière grasse brute
Fibres brutes
Energie (MJ)
10.9
8.6
4.7
10.3
11.6
Foin de
prairies
9.1
5.2
2.1
26.6
8.2
Orge de
printemps
10.2
7.5
1.9
4.6
12.6
Interview de Déhlia Oeuvray
Revue UFA: Madame Oeuvray, voulez-vous brièvement présenter votre exploitation à nos lecteurs?
Déhlia Oeuvray: L’exploitation, sise à Chevenez
(JU) comprend un centre sportif pour la pratique
des sports équestres et une installation pour l'hébergement de chevaux privés ou en pension. L'infrastructure comprend: une
écurie avec 33 box, 2
douches intérieures, solarium,
deux selleries et deux buanderies. A l’extérieur, on trouve les carrés extérieux de
concours et d’exercice ainsi
qu’un carrousel d’entraînement pour 7 chevaux. Les pâturages attenants permettent aux chevaux de se
détendre. Nous avons deux club houses pour les
invités. Nous avons 4 employés et 1-2 stagiaires.
Qu’est-ce qui vous importe le plus: le sport, l’élevage ou le commerce?
Je suis active dans ces 3 domaines, mais
actuellement c’est le sport qui prime.
Votre amour des chevaux et du sport équestre
est-il né d’un événement particulier?
Je suis née dans un milieu équestre, mes parents
et grands-parents étaient déjà des
éleveurs de chevaux. Depuis mon
plus jeune âge, j’ai grandi au
milieu des chevaux.
Si les chevaux avaient le choix, pourquoi
choisiraient-ils votre écurie?
Pour plusieurs raisons: La mise à disposition
d'infrastructures modernes adaptées aux besoins
physiologiques d'un cheval de sport, les boxes
spacieux, bien éclairés avec fenêtres intérieures
et extérieures. Pour la compétence du personnel
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Son de
blé
14.4
10.7
3.7
11.8
9.4
Graines
de lin
22.9
17.2
32.4
6.6
14.5
Pulpes de
betteraves
10.1
5.6
0.6
13.9
10.8
Pellets
11.0
9.1
2.1
14.6
10.3
Huile
végétale
–
–
99.0
–
38.0
et les soins quotidiens qu'ils apportent. mais
également pour l'alimentation équilibrée et
adaptée mise à disposition.
Quel est le régime alimentaire d’un cheval de
sport, chez vous?
Deux grands repas matin et soir avec le
fourrage grossier, composés
d'ensilage d'herbe enrubanné
(balles carrées) et/ou de foin. En
complément aux fourrages
grossiers, les aliments Hypona
788 ou Hypona 889 FITNESS
sont distribués en fonction du
tempérament des chevaux. Une
à deux fois par semaine, un
mash est préparé et distribué.
Qui dit sport dit aussi repos. Comment récompensez-vous vos gagnants?
Les chevaux sont mis aux parcs, ils peuvent
manger de l'herbe et s'ébattre librement. Je
leurs donne des cubes récompense (friandise) et
également des carottes.
Je suppose que vous avez vu le film «L’homme
qui murmurait à l’oreille des chevaux». Ce
qu’on y montre correspond-il aux rapports
modernes avec les chevaux?
Cette façon de faire a été depuis longtemps
pratiquée par les vrais «hommes à chevaux». Je
trouve cette approche très positive car la relation
cavalière et cheval passe aussi par une intense
communication et une compréhension réciproque.
Vous avez déjà quelques succès à votre actif.
Quel est votre rêve, sur le plan sportif?
Je souhaiterais pouvoir participer un jour à un
ou plusieurs championnats (Europe, Monde et
Jeux Olympiques).
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