Fragment de manuscrit du Paradis perdu de la main de Pilorge
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Fragment de manuscrit du Paradis perdu de la main de Pilorge
Fragment de manuscrit du Paradis perdu de la main de Pilorge, avec corrections et additions autographes de Chateaubriand Auteur : Chateaubriand, François-René de Nature : fragment de manuscrit Date : – Mesures : 23 x 18,2 cm Nombre de page(s) : 1 Cote : MS 992* 9 Chateaubriand vouait une grande admiration au poète et essayiste anglais John Milton (1608-1674), auquel il consacra de nombreuses pages de son Essai sur la littérature anglaise (1838). En 1836, il publia une traduction du Paradis perdu (1667), poème biblique en douze chants consacré au péché et de la rédemption à travers la chute de Satan et de la légion des Anges révoltés. Cette traduction, « littérale dans toute la force du terme », selon Chateaubriand lui-même, est encore considérée comme la plus fidèle au texte original, car l’écrivain s’y est efforcé de suivre au plus près la forme originale du poème. Le fragment conservé dans les collections de la Maison de Chateaubriand est un extrait du livre I : après leur révolte contre Dieu, Satan et plusieurs légions d’anges sont tombés en Enfer, où ils cherchent un moyen de retrouver le ciel. « [...] Si flexible et si simple est leur substance, qu’elle n’est ni liée, ni cadenassée de jointures et de membres, ni échalassée sur des os fragiles comme notre chair pesante. Mais dans telle forme qu’ils choisissent, dilatée ou condensée, brillante ou obscure, ils peuvent exécuter leurs [s] résolutions aériennes, et accomplir les œuvres de la haine ou de l’amour. Pour ces Divinités la race d’Israël abandonna souvent celui qui était sa force vivante, déserta son culte pour se prosterner devant des Dieux animaux. En expiation de quoi les têtes juives inclinées dans les batailles aussi basses que leurs autels, se courbèrent devant la lance du plus méprisable ennemi. [...] » (Chateaubriand, traduction du Paradis Perdu de Milton, livre 1). Le manuscrit est de la main de Hyacinthe Pilorge (1795-1861), originaire de Fougères, en Bretagne, qui entra au service de Chateaubriand en 1816 comme secrétaire et homme de confiance, et y resta jusqu’en 1843.