séquence 3

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séquence 3
SÉQUENCE 3 :
CANDIDE OU L’OPTIMISME, DE VOLTAIRE
Support : Candide de Voltaire (1759), en œuvre intégrale.
Objet d’étude : L’argumentation. Convaincre, persuader, délibérer.
Problématique : Comment Voltaire met-il le conte philosophique au service d’un critique de la société de
son époque et d’une réflexion philosophique sur la question du Mal, de l’optimisme et de la recherche du
bonheur ?
Lectures analytiques
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Chapitre premier : l’incipit du conte.
De « il y avait en Westphalie » à « tout fut consterné dans le plus beau et le plus agréable des châteaux
possibles » (chapitre complet)
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Chapitre 3 : la guerre.
De « rien n’était si beau, si leste, si brillant » à « et des héros abares l’avaient traité de même. »
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Chapitre 18 : l’utopie d’Eldorado.
De « Cacambo témoigna à son hôte toute sa curiosité » à « une galerie de deux mille pas, toute pleine
d’instruments de mathématiques et de physique »
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Chapitre 30 : l’explicit du conte.
De « Candide, en retournant à sa métairie fit de profondes réflexions » à « cela est bien dit, répondit
Candide, mais il faut cultiver notre jardin. »
Documents complémentaires
Texte complémentaire pour le chapitre 3 de Candide :
Article « guerre » de Voltaire, Dictionnaire philosophique portatif, 1764.
De « le merveilleux de cette entreprise infernale » à « le tout, pour les prétendus intérêt d’un homme que nous
ne connaissons pas ? »
Corpus sur les utopies :
Quelles sont les valeurs mises en avant dans les différentes utopies présentées dans ce corpus ?
- Platon, Critias
-Thomas More, Utopie, 1516.
- François Rabelais, Gargantua, chapitre 57, 1534.
- Cyrano de Bergerac, Les Etats et Empires de la Lune, 1657.
Lecture cursive
AU CHOIX :
Georges ORWELL, La Ferme des animaux.
Aldous HUXLEY, Le Meilleur des Mondes.
Lecture analytique numéro 1 : l’incipit de Candide.
Chapitre premier :
COMMENT CANDIDE FUT ÉLEVÉ DANS UN BEAU CHÂTEAU, ET COMMENT IL FUT CHASSÉ D'ICELUI
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Il y avait en Vestphalie2, dans le château de M. le baron de Thunder-ten-tronckh, un jeune garçon à
qui la nature avait donné les mœurs les plus douces. Sa physionomie annonçait son âme. Il avait le
jugement assez droit, avec l'esprit le plus simple ; c'est, je crois, pour cette raison qu'on le nommait
Candide. Les anciens domestiques de la maison soupçonnaient qu'il était fils de la sœur de monsieur le
baron et d'un bon et honnête gentilhomme du voisinage, que cette demoiselle ne voulut jamais épouser
parce qu'il n'avait pu prouver que soixante et onze quartiers3, et que le reste de son arbre généalogique avait
été perdu par l'injure du temps.
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Monsieur le baron était un des plus puissants seigneurs de la Vestphalie, car son château avait une porte
et des fenêtres. Sa grande salle même était ornée d'une tapisserie. Tous les chiens de ses basses-cours
composaient une meute dans le besoin ; ses palefreniers étaient ses piqueurs4 ; le vicaire5 du village était
son grand aumônier6. Ils l'appelaient tous monseigneur, et ils riaient quand il faisait des contes.
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Madame la baronne, qui pesait environ trois cent cinquante livres7, s'attirait par là une très grande
considération, et faisait les honneurs de la maison avec une dignité qui la rendait encore plus respectable.
Sa fille Cunégonde, âgée de dix-sept ans, était haute en couleur, fraîche, grasse, appétissante. Le fils du
baron paraissait en tout digne de son père. Le précepteur Pangloss était l'oracle8 de la maison, et le petit
Candide écoutait ses leçons avec toute la bonne foi de son âge et de son caractère.
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Pangloss enseignait la métaphysico-théologo-cosmolonigologie9. Il prouvait admirablement qu'il n'y a
point d'effet sans cause, et que, dans ce meilleur des mondes possibles, le château de monseigneur le baron
était le plus beau des châteaux et madame la meilleure des baronnes possibles.
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« Il est démontré, disait-il, que les choses ne peuvent être autrement : car, tout étant fait pour une fin,
tout est nécessairement pour la meilleure fin. Remarquez bien que les nez ont été faits pour porter des
lunettes, aussi avons-nous des lunettes. Les jambes sont visiblement instituées pour être chaussées, et nous
avons des chausses10. Les pierres ont été formées pour être taillées, et pour en faire des châteaux, aussi
monseigneur a un très beau château ; le plus grand baron de la province doit être le mieux logé ; et, les
cochons étant faits pour être mangés, nous mangeons du porc toute l'année : par conséquent, ceux qui ont
avancé que tout est bien ont dit une sottise ; il fallait dire que tout est au mieux. »
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Candide écoutait attentivement, et croyait innocemment ; car il trouvait Mlle Cunégonde extrêmement
belle, quoiqu'il ne prît jamais la hardiesse de le lui dire. Il concluait qu'après le bonheur d'être né baron de
Thunder-ten-tronckh, le second degré de bonheur était d'être Mlle Cunégonde ; le troisième, de la voir tous
les jours ; et le quatrième, d'entendre maître Pangloss, le plus grand philosophe de la province, et par
conséquent de toute la terre.
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Icelui : celui-ci. pronom démonstratif en ancien français, il n’est plus utilisé au XVIII°
Vestphalie = Westphalie (province de l’Allemagne)
Soixante et onze quartiers : 71 ascendants dont la noblesse est certaine
Piqueurs : cavaliers en charge de la meute lors d’une chasse à courre
Vicaire : adjoint du curé
Prête attaché à la cour d’un roi ou d’un prince
Plus de 110 kilos (une livre = 321 g)
Personne qui parle avec compétence et dont les propos sont incontestables
Mot composé forgépar Voltaire pour railler les titres pédantesques.
-La métaphysique a pour objet les domaines échappant à l’expérience concrète (Dieu, l’au-delà, le le Bien, le Mal, etc)
- la théologie est l’étude des questions religieuses
- la cosmologie est la science des lois de l’univers.
l’introduction de “nigo” (homonyme de “nigaud” discrédite d’emblée la science de Pangloss.
Chausses : bas
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Un jour, Cunégonde, en se promenant auprès du château, dans le petit bois qu'on appelait parc, vit entre
des broussailles le docteur Pangloss qui donnait une leçon de physique expérimentale à la femme de
chambre11 de sa mère, petite brune très jolie et très docile. Comme Mlle Cunégonde avait beaucoup de
dispositions pour les sciences, elle observa, sans souffler12, les expériences réitérées13 dont elle fut témoin ;
elle vit clairement la raison suffisante14 du docteur, les effets et les causes, et s'en retourna tout agitée, toute
pensive, toute remplie du désir d'être savante, songeant qu'elle pourrait bien être la raison suffisante du
jeune Candide, qui pouvait aussi être la sienne.
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Elle rencontra Candide en revenant au château, et rougit ; Candide rougit aussi ; elle lui dit bonjour
d'une voix entrecoupée, et Candide lui parla sans savoir ce qu'il disait. Le lendemain après le dîner, comme
on sortait de table, Cunégonde et Candide se trouvèrent derrière un paravent ; Cunégonde laissa tomber son
mouchoir, Candide le ramassa, elle lui prit innocemment la main, le jeune homme baisa innocemment la
main de la jeune demoiselle avec une vivacité, une sensibilité, une grâce toute particulière ; leurs bouches
se rencontrèrent, leurs yeux s'enflammèrent, leurs genoux tremblèrent, leurs mains s'égarèrent. M. le baron
de Thunder-ten-tronckh passa auprès du paravent, et voyant cette cause et cet effet, chassa Candide du
château à grands coups de pied dans le derrière ; Cunégonde s'évanouit ; elle fut souffletée par madame la
baronne dès qu'elle fut revenue à elle-même ; et tout fut consterné15 dans le plus beau et le plus agréable
des châteaux possibles.
Candide de Voltaire, chapitre premier, 1759.
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Il s’agi de Paquette, que nous retrouverons plus loin dans le roman
Sans souffler : sans un bruit
Réitérées : répétées
La raison suffisante est un terme emprunté à la philosophie de Leibniz
Consterné : anéanti
Candide, chapitre 3.
COMMENT
CANDIDE
SE
SAUVA
D'ENTRE
LES
BULGARES1,
ET
CE
QU'IL
DEVINT
Rien n'était si beau, si leste2, si brillant, si bien ordonné que les deux armées. Les trompettes, les
fifres3, les hautbois, les tambours, les canons, formaient une harmonie telle qu'il n'y en eut jamais en
enfer. Les canons renversèrent d'abord à peu près six mille hommes de chaque côté ; ensuite la
mousqueterie4 ôta du meilleur des mondes5 environ neuf à dix mille coquins qui en infectaient la
surface. La baïonnette fut aussi la raison suffisante6 de la mort de quelques milliers d'hommes. Le
tout pouvait bien se monter à une trentaine de mille âmes. Candide, qui tremblait comme un
philosophe, se cacha du mieux qu'il put pendant cette boucherie héroïque.
Enfin, tandis que les deux rois faisaient chanter des Te Deum7 chacun dans son camp, il prit le
parti d'aller raisonner ailleurs des effets et des causes8. Il passa par-dessus des tas de morts et de
mourants, et gagna d'abord un village voisin ; il était en cendres : c'était un village abare9 que les
Bulgares avaient brûlé, selon les lois du droit public10. Ici des vieillards criblés de coups regardaient
mourir leurs femmes égorgées, qui tenaient leurs enfants à leurs mamelles sanglantes ; là des filles
éventrées après avoir assouvi les besoins naturels de quelques héros rendaient les derniers soupirs ;
d'autres, à demi brûlées, criaient qu'on achevât de leur donner la mort. Des cervelles étaient
répandues sur la terre à côté de bras et de jambes coupés.
Candide s'enfuit au plus vite dans un autre village : il appartenait à des Bulgares, et des héros
abares l'avaient traité de même. [..]
Voltaire, Candide, chapitre 3, 1759.
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Ce nom renvoie à des tribus installées en Turquie et en Russie, il ne désigne pas un pays défini.
Leste : élégant
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Fifres : petites flûtes en bois.
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Salve, décharge de mousquets (fusils anciens)
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Expression empruntée au philosophe allemand Leibniz (1646-1716), elle caractérise ici sa philosophie optimiste.
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Raison suffisante (lexique philosophique emprunté à Leibniz) : principe selon lequel tout ce qui existe a sa raison d’être.
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Hymne chrétien (abrégé de te Deum Laudamus : Dieu, nous te louons)
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Allusion à l’éducation de Candide (chapitre1), Pangloss lui a appris qu’ « il n’y a point d’effet sans cause ».
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Abare : relatif au peuple d’origine mongole qui envahit l’Europe orientale du VI° au IX° siècle.
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Droit international qui régit les relations entre les Etats.
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Lecture analytique numéro 4 : l’explicit de Candide.
Extrait du chapitre 30 : conclusion.
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Candide en retournant dans sa métairie fit de profondes réflexions sur le discours du Turc.
Il dit à Pangloss et à Martin : « Ce bon vieillard me paraît s’être fait un sort bien préférable à
celui des six rois avec qui nous avons eu l’honneur de souper.
— Les grandeurs, dit Pangloss, sont fort dangereuses, selon le rapport de tous les philosophes ;
car enfin Églon, roi des Moabites, fut assassiné par Aod ; Absalon fut pendu par les cheveux et
percé de trois dards ; le roi Nadab, fils de Jéroboam, fut tué par Baasa ; le roi Éla, par Zambri ;
Ochosias, par Jéhu ; Athalie, par Joïada ; les rois Joachim, Jéchonias, Sédécias1, furent
esclaves. Vous savez comment périrent Crésus, Astyage, Darius, Denys de Syracuse, Pyrrhus,
Persée, Annibal, Jugurtha, Arioviste, César, Pompée, Néron, Othon, Vitellius, Domitien2,
Richard II d’Angleterre, Édouard II, Henri VI, Richard III, Marie Stuart, Charles Ier, les trois
Henri de France, l’empereur Henri IV3 ? Vous savez…
— Je sais aussi, dit Candide, qu’il faut cultiver notre jardin.
— Vous avez raison, dit Pangloss ; car, quand l’homme fut mis dans le jardin d’Éden, il y fut
mis ut operaretur eum4, pour qu’il travaillât ; ce qui prouve que l’homme n’est pas né pour le
repos.
— Travaillons sans raisonner, dit Martin, c’est le seul moyen de rendre la vie supportable. »
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Toute la petite société entra dans5 ce louable dessein ; chacun se mit à exercer ses talents.
La petite terre rapporta beaucoup. Cunégonde était, à la vérité, bien laide ; mais elle devint une
excellente pâtissière ; Paquette broda ; la vieille eut soin du linge. Il n’y eut pas jusqu’à frère
Giroflée qui ne rendît service ; il fut un très bon menuisier, et même devint honnête homme ; et
Pangloss disait quelquefois à Candide : « Tous les événements sont enchaînés dans le meilleur
des mondes possibles : car enfin si vous n’aviez pas été chassé d’un beau château à grands
coups de pied dans le derrière pour l'amour de Mlle Cunégonde, si vous n'aviez pas été mis à
l'Inquisition6, si vous n'aviez pas couru l'Amérique à pied, si vous n'aviez pas donné un bon
coup d'épée au baron, si vous n'aviez pas perdu tous vos moutons du bon pays d'Eldorado, vous
ne mangeriez pas ici des cédrats confits et des pistaches. — Cela est bien dit, répondit Candide,
mais il faut cultiver notre jardin . »
Voltaire, Candide, extrait du chapitre 30, 1759.
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Tous ces noms proviennent de la Bible
De Crésus à Domitien : personnages de l’Antiquité, présentés par ordre chronologique.
Princes de l’époque moderne, qui eurent une fin tragique.
Ut operatur eum : pour qu’il travaillât (citation de la Genèse)
Entra dans : fut d’accord avec
Tribunal religieux. juridiction créée au Moyen Age pour réprimer les délits d’hérésie ou d’incroyance. Très
active au XVIème siècle pour réprimer la Réforme, surtout au Portugal et en Espagne. Au XVIIème réprime les
délits : bigamie, atteintes aux biens de l’Eglise, blasphème… Abolie en 1820.
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Séquence 3 : Candide.
Document complémentaire pour l’étude du chapitre 3.
Voltaire reprochait à l’Encyclopédie son excessive prudence : il aurait souhaité une œuvre de combat, véhémente et militante,
plus directement efficace. En 1764, il fait paraître Le dictionnaire philosophique portatif qui s’avère être l’arme philosophique
tant désirée. Dans cette œuvre l’auteur confond avec une joie féroce dictionnaire et pamphlet et s’en prend avec une incroyable
violence à la Bible et à la doctrine chrétienne. Dans l’article « Guerre », le philosophe poursuit son inlassable combat contre la
« boucherie héroïque » dénoncée en 1759 dans Candide.
Article « Guerre »
Le merveilleux de cette entreprise infernale, c'est que chaque chef des meurtriers fait bénir ses drapeaux et
invoque Dieu solennellement avant d'aller exterminer son prochain. Si un chef n'a eu que le bonheur de faire
égorger deux ou trois mille hommes, il n'en remercie point Dieu ; mais lorsqu'il y en a eu environ dix mille
d'exterminés par le feu et par le fer, et que, pour comble de grâce, quelque ville a été détruite de fond en comble,
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alors on chante à quatre parties une chanson assez longue , composée dans une langue inconnue à tous ceux
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qui ont combattu, et de plus toute farcie de barbarismes . La même chanson sert pour les mariages et pour les
naissances, ainsi que pour les meurtres : ce qui n'est pas pardonnable, surtout dans la nation la plus renommée
pour les chansons nouvelles. […]
On paye partout un certain nombre de harangueurs pour célébrer ces journées meurtrières ; les uns sont
vêtus d'un long justaucorps noir, chargé d'un manteau écourté ; les autres ont une chemise par-dessus une robe ;
quelques-uns portent deux pendants d'étoffe bigarrée par-dessus leur chemise. Tous parlent longtemps ; ils citent
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ce qui s'est fait jadis en Palestine, à propos d'un combat en Vétéravie .
Le reste de l'année, ces gens-là déclament contre les vices. Ils prouvent en trois points et par antithèses que
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les dames qui étendent légèrement un peu de carmin sur leurs joues fraîches seront l'objet éternel des
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vengeances éternelles de l'Éternel; que Polyeucte et Athalie sont les ouvrages du démon ; qu'un homme qui fait
servir sur sa table pour deux cents écus de marée un jour de carême fait immanquablement son salut, et qu'un
pauvre homme qui mange pour deux sous et demi de mouton va pour jamais à tous les diables. […]
Misérables médecins des âmes, vous criez pendant cinq quarts d'heure sur quelques piqûres d'épingle, et
vous ne dites rien sur la maladie qui nous déchire en mille morceaux ! Philosophes moralistes, brûlez tous vos
livres. Tant que le caprice de quelques hommes fera loyalement égorger des milliers de nos frères, la partie du
genre humain consacrée à l'héroïsme sera ce qu'il y a de plus affreux dans la nature entière.
Que deviennent et que m'importent l'humanité, la bienfaisance, la modestie, la tempérance, la douceur, la
sagesse, la piété, tandis qu'une demi-livre de plomb tirée de six cents pas me fracasse le corps, et que je meurs à
vingt ans dans des tourments inexprimables, au milieu de cinq ou six mille mourants, tandis que mes yeux, qui
s'ouvrent pour la dernière fois, voient la ville où je suis né détruite par le fer et par la flamme, et que les derniers
sons qu'entendent mes oreilles sont les cris des femmes et des enfants expirants sous des ruines, le tout pour des
prétendus intérêts d'un homme que nous ne connaissons pas ?
Voltaire, article « Guerre », Dictionnaire philosophique portatif, 1764
QUESTIONS :
1. en vous aidant de l’encadré ci-dessous, identifiez les procédés de l’ironie utilisés dans le premier paragraphe.
2. Surlignez les termes appartenant au champ lexical de la violence et de la destruction, dans tout le texte.
3. Quel est le registre dominant dans le dernier paragraphe ? Quel sont les procédés utilisés dans ce paragraphe pour toucher
le lecteur ? En quoi diffèrent-ils des procédés du premier paragraphe ?
4. Voltaire critique l’implication de la religion dans la guerre :
- montrez (grâce à un relevé dans le premier paragraphe) que le champ lexical de la religion est systématiquement associé à
celui du Mal, par une série d’antithèses.
- par quels autres procédés Voltaire critique-t-il ici la religion ? (paragraphes 2 à 4)
QUESTION D’ENTRETIEN : quels points communs voyez-vous entre ce texte et le chapitre 3 de Candide ?
Les procédés de l’ironie (à savoir). L’ironie permet de tourner l’adversaire en dérision en s’appuyant sur la complicité du lecteur.
Elle s’appuie sur 3 procédés principaux :
1. l’antiphrase, qui consiste à dire le contraire de ce que l’on veut faire comprendre (« c’est sans doute un très bel art que celui qui
désole les campagnes »)
2. Le rapprochement de mots ou de situation appartenant à des domaines opposés (repérable grâce à des jeux d’antithèses
ou d’oxymores). Ex : « chacun marche gaiement au crime sous la bannière de son saint »
3. la périphrase satirique, qui consiste à remplacer un mot aux connotations valorisantes par un mot aux connotations
dévalorisantes (« un général trouve un grand nombre d’hommes qui n’ont rien à perdre (= des soldats/ guerriers) ; il les habille
d’un gros drap bleu à cent dix sous l’aune (= d’un uniforme de soldat)
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Il s’agit du Te Deum, chant d’action de grâce et de louanges en latin.
Le latin.
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Faute grossière de langage, emploi de mots inventés ou déformés.
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Nom ancien de la Rhénanie, région allemande du Rhin.
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Fard à joue.
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Deux grandes tragédies de Racine.
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