Septembre 2015

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Septembre 2015
Spécial l Endodontie
L’usinage par électro-érosion, késako ?
Pas vraiment nouveau, le procédé
aussi appelé EDM, pour ElectroDischarge Machining, est utilisé
dans l’industrie depuis des décennies pour la réalisation de pièces à
tolérances précises dans des métaux
durs. Il consiste à enlever de la
matière sur une pièce métallique
de manière sélective en appliquant
un courant de forte intensité par
l’intermédiaire d’une électrode de
forme définie. Le pilotage informatique de l’outil permet d’usiner
des formes complexes avec des
tolérances élevées, de l’ordre de
5 µm. L’innovation, c’est d’arriver à
miniaturiser le système de façon à
produire des instruments aussi fins
et sophistiqués dans leur forme
que des limes endodontiques.
Précurseurs de la méthode, les
Français de Neolix proposent
depuis un moment un Opener
court (15 mm) très conique (12 %)
dont la partie active très travaillante est redoutable d’efficacité. Et
comme le NeoNiti C1, c’est son nom,
peut être précourbé, pas grandchose ne lui résiste, avec un tantinet de doigté et des aides visuelles
dignes de ce nom… Addition à
cette gamme en devenir, le NeoNiti
A1 présente des paramètres très
consensuels avec un diamètre de 25
à la pointe et une conicité de 6 %.
Mis en rotation entre 300 et 500 t/
min avec un couple maximum de 1,5
N.cm, il réalise une mise en forme
avec une grande efficacité reposant
à la fois sur ses arêtes tranchantes
et un état de surface abrasif, deux
caractéristiques liées au processus
de fabrication.
Coltène embraye le pas avec une
sous-famille de sa gamme HyFlex,
opportunément appelée EDM.
Complète, la séquence propose un
Opener court, un Glide Path File
(10, 5 %) et un instrument de mise
en forme OneFile de diamètre 25…
Ainsi que trois instruments de finition de diamètres croissants et conicités décroissantes : 40 à 4 %, 50
à 3 % et 60 à 2 % pour la mise en
forme des canaux larges, une étape
souvent négligée par manque d’instrumentation adaptée.
Les propriétés annoncées, et progressivement confirmées par la
littérature, témoignent d’une flexibilité et d’une résistance à la fracture plus élevées. Une longévité
doublée par rapport à la précédente
génération qui était elle-même
trois fois supérieure à celle d’instruments concurrents, pour ce qui
concerne le nombre de rotations
avant fracture sous contrainte, par
exemple. Intuitivement, les rares
images visibles dans les documentations laissent planer un doute sur
la possibilité de nettoyer un tant
soit peu sérieusement ces surfaces
abrasives, dans la mesure où ces instruments sont destinés à être réutilisés ! Une raison de plus de penser
puis de passer à l’usage unique, dès
que l’option sera économiquement
viable…
Foisonnement d’innovations, donc, à l’occasion de cet IDS 2015 qui s’est déroulé il y a
quelques mois en Allemagne, particulièrement en endodontie où la plupart des acteurs
présentaient des nouveautés significatives. Aspect méconnu de l’exposition, la possibilité
de rencontrer, voire d’assister à des workshops animés par les meilleurs experts
de la discipline. Invités par les marques, ils sont aussi généreux dans les informations
délivrées que demandeurs de retours pratiques, gage d’échanges toujours intéressants
et souvent fructueux ! À prévoir donc, pour la prochaine édition qui se déroulera à Cologne
du 21 au 25 mars 2017.
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L’INFORMATION DENTAIRE n° 32 - 23 septembre 2015