Equateur, de la « selva » à la « costa »¹
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Equateur, de la « selva » à la « costa »¹
témoignage Equateur, de la « selva » à la « costa »¹ A travers ce projet international en Equateur, j’ai pu découvrir l’aspect spectaculaire des paysage andins, me sentir utile en participant à la protection d’une forêt primaire, découvrir mes talents d’enseignant ou encore vivre le quotidien d’une famille locale. Tout une aventure… C 'était la première fois que j'allais dans un pays andin. En arrivant à Quito, le 2 août, j'ai d'abord été surpris par le froid (même si j'avais été prévenu). La tension entre la basse latitude (sur l'équateur, à 50 km près) et la haute altitude (2800 mètres quand même) produit un climat capricieux, presque familier pour un belge. Forêt primaire Après une semaine de tourisme à Quito et aux alentours, j'ai rejoint la « Fundacion Proyecto Ecologico Chiriboga » pour un chantier de quatre semaines. Je me suis directement senti chez moi à la Fundacion, dès les premiers jours passés dans leur maison de Quito, qui accueille également d'autres volontaires faisant des projets plus longs. Carmen et Virginia donnent beaucoup de vie à cet endroit, et la nourriture est abondante (gare à ceux qui ne finissent pas leur assiette). Le premier lundi, nous avons pris un bus pour cahoter jusqu'au village de Chiriboga, qui donne son nom à la Fundacion éponyme. Nous sommes restés deux semaines dans la réserve Chiriboga, qui est un magnifique bout de forêt humide à flan de montagnes. C'est en fait un des derniers bouts de forêt primaire qui subsiste dans ce coin des Andes. L'objectif de la Fundacion est précisément de protéger ce coin de Volontaires equatoriens et étrangers à Chiriboga. Ph. Cyril Closset 18 / Le SCIlophone - n°48 paradis, et plus généralement, de sensibiliser au rôle écologique de la forêt humide, et aux ravages causés par la déforestation (érosions, disparition d'espèces végétales et animales, diminution des réserves en eau potable...). Durant cette première partie du chantier, nous devions compter les arbres de la forêt. Nous étions quatre volontaires européens et trois volontaires équatoriens. Ces derniers étaient des étudiants en gestion des forêts, et ce sont eux qui apportaient le savoir-faire nécessaire au projet. Il n'est en effet pas facile de compter tous les arbres d'une forêt de 400 hectares, surtout quand elle est située sur un terrain incliné. Chaque matin, nous grimpions pendant une à deux heures sur de petits chemins sinueux, pour ensuite quadriller la forêt en carrés de cent mètres sur cent mètre, à l'aide de boussoles, d'un mètre ruban et d'indispensables ba- Les enfants du Mirador San Antonio, Jipijapa. Ph. Cyril Closset. témoignage lises GPS. Notre aide la plus indispensable venait des deux travailleurs de la réserve Chiriboga, Don Juan et Don Iover, qui maniait dextrement la machette, nous orientaient dans la montagne et connaissaient les noms des arbres. Après la quadrillage, la partie la plus ennuyeuse consistait à compter les arbres: « nom, hauteur, diamètre du tronc... ». Nous marquions de 300 à 700 arbres par jour, suivant la difficulté du terrain. Ce projet de longue haleine sera continué les années suivantes par d'autres volontaires, le but étant de faire un inventaire de la forêt afin de pouvoir la déclarer officiellement « réserve naturelle » et assurer ainsi sa survie. Cette partie du chantier était dure physiquement et moralement, mais également inoubliable, pour la complicité entre volontaires européens et équatoriens, pour toutes nos conversations au milieu de la forêt, pour l'adrénaline qui montait lorsque nous devions couper tout droit sur des pentes très raides, pour la beauté de la montagne, des arbres, des orchidées,... Niño Après un bref retour à Quito, nous quittâmes les Andes pour la chaleur de la Côte. Durant la deuxième partie du chantier, nous devions enseigner l'anglais à Jipijapa, une ville de la province de Manabí, à une demiheure en bus de l'océan Pacifique. Nous étions logés en famille d'accueil. J'ai développé une grande affection pour ma famille, notamment pour les petits enfants (un et deux ans), qui m'appelaient « niño ». Chaque matin, je donnais cours d'anglais durant 5 heures dans une petite école primaire, de 30 élèves tous âges confondus. C'était un travail très intéressant, et assez compliqué pour quelqu'un comme moi qui n'avait aucune expérience d'enseignement avec des enfants. J'ai eu la chance d'avoir des élèves motivés, en tout cas la plupart du temps, et j'étais fier quand ils comprenaient une phrase. Les plus jeunes étaient les meilleurs en ce qui concerne la prononciation. De leur côté, les enfants m'ont appris à faire danser une toupie de bois... L'école se situait dans un quartier périphérique de Jipijapa, le mirador San Antonio. Des volontaires de courte durée (deux à trois semaines) viennent ainsi dans cette école deux à trois fois par an, le but étant que les élèves aient eu un premier contact avec l'anglais avant l'école secondaire. Je ne sais pas si j'ai été très « utile », mais en tout cas, l'échange était très enrichissant pour moi et pour eux. C'était également intéressant de discuter de pédagogie avec les deux profs de l'école. Durant ces deux semaines, nous avons eu plus de temps libre, que nous avons mis à profit pour visiter la Côte de Manabí entre volontaires. J'ai également passé beaucoup de temps avec ma famille. Le temps est passé très vite, trop vite... A la fin de ces deux semaines, il a fallu retourner à Quito pour d'autres adieux déchirants avec Carmen et Virginia. Je crois bien que j'aime l'Equateur. Je reviendrai. Cyril Closset 1. Il existe trois régions géographiques distinctes en Equateur : la "Selva", forêt tropicale, à l'Est ; La "Sierra", ou les Andes, au centre ; Enfin, la "Costa", la côte, à l'Ouest. Le SCIlophone - n°48 / 19