Chanteloup-les-Vignes - I

Transcription

Chanteloup-les-Vignes - I
FICHES EXPERIENCES
DEMARCHE DE PROJET
Chanteloup-les-Vignes
ILLE-DE-FRANCE
YVELINES
Un programme de gestion urbaine
en symbiose avec les orientations du schéma de
cohérence du renouvellement urbain
Partenaires :
- La Commune de Chanteloup-lesVignes,
- L’OPIEVOY (OPAC Interdépartemental
d’Habitations à Loyer Modéré de
l’Essonne, du Val d’Oise et des
Yvelines),
- La Société Anonyme d’Habitations à
Loyer Modéré La Lutèce,
- L’Etat,
- La Région Ile-de-France,
- Le Département des Yvelines.
Budget et Financement :
Sur la période 2001-2004, le coût
global est de 4,2 M€, répartis entre
3,45 M€ en petites interventions
(investissement) et 0,75 M€ en
fonctionnement, et dont 1,7 M€
seront réalisés sous maîtrise d’ouvrage
communale et 2,4 M€ sous maîtrise
d’ouvrage de l’OPIEVOY.
Les financements de l’Etat mobilisent
0,75 M€ dans le cadre du GPV et
1,1 M€ dans le cadre des lignes
« Qualité de service ». La Région
participe à hauteur de 0,37 M€ et le
Département à hauteur de 0,4 M€.
Contacts :
David Morgant, Directeur du GPV
Tél : 01 39 29 21 21
Florence Salmon, Chargée de mission
logement/gestion urbaine, EPAMSA
Tél : 01 39 29 21 30
Eléments bibliographiques :
« Chanteloup-les-Vignes : trouver des
réponses immédiates », in La lettre de
la DIV, septembre 2001.
Convention de gestion urbaine sur le
site de Chanteloup-les-Vignes.
Diagnostic de gestion urbaine sur le
site de Chanteloup-les-Vignes.
Approche de la problématique de la
gestion urbaine sur le site de
Chanteloup-les-Vignes
Partant du constat d’une grande dégradation du site de la
ZAC de la Noé, les partenaires du GPV ont décidé de mettre
en oeuvre un programme transitoire (2001-2004) d’amélioration de la gestion urbaine, qui s’inscrit dans une
démarche générale de retour à l’attractivité du site et dans
les orientations du schéma de cohérence du renouvellement
urbain.
CONTEXTE :Un site fortement dégradé
Avec 10 000 habitants, la commune de Chanteloup-les-Vignes est constituée de deux
principaux quartiers : le centre-bourg et la ZAC de la Noé, construite au début des
années 1970, qui regroupe environ 1800 logements sociaux, soit 67 % du total des
logements dans la commune. La ville se caractérise par la jeunesse de sa population
(55 % de moins de 25 ans), des difficultés sociales importantes (un taux de chômage
de 15 %) et d’importants retards scolaires.
Sur le site de la ZAC de la Noé, la situation était très dégradée en matière de gestion
urbaine : mauvais entretien des sols et de la voirie, insuffisant nettoyage des espaces
verts et des espaces publics, nombreux dysfonctionnements en matière de ramassage
des ordures ménagères et des encombrants, éclairage public défaillant, signalisation
éparse, locaux communs dégradés. Cette situation est notamment liée à la fréquence
des dégradations courantes qui provoque une course entre le renforcement du matériel
et la rapidité de sa destruction, à des problèmes de sécurité générale, à la fragilité de
la réhabilitation extérieure du bâti, et à de nombreux dysfonctionnements des locaux
communs et de la configuration générale du quartier.
L’impression générale de laisser-aller qui se dégageait du site conduisait à une appréciation négative des habitants sur leur lieu de vie, et nuisait fortement à l’attractivité
actuelle et future du site.
Au moment de la mise en place du GPV, le volet gestion urbaine a été identifié comme
une priorité. Dans la lignée d’un Protocole de gestion urbaine signé en 1999 par la
Commune, la DDE et l’OPIEVOY, qui soulevait les questions de la nécessaire clarification
de la gestion des espaces extérieurs et de la cohésion des interventions, un groupe de
travail a été mis en place en octobre 2000. Il associe la Commune, les deux bailleurs
(OPIEVO et La Lutèce), la DDE, le Conseil régional, le Conseil général et la Police. Les
DIV 2éme RENCONTRE DES GPV / 29 JANVIER 2002
travaux de ce groupe ont abouti à l’élaboration d’un programme de gestion urbaine,
ensuite décliné en convention de gestion urbaine, dont certaines réalisations ont déjà
débuté, sur la base de financements débloqués en 2000 et 2001.
La mise en oeuvre d’un programme de gestion urbaine
L’objectif affirmé de la mise en œuvre d’un programme gestion urbaine est de passer
d’une gestion « subie » (la difficulté éprouvée sur le site empêchant l’émergence d’une
stratégie d’action), à une gestion « active », fondée sur une stratégie d’action différenciée selon les cas et sur un renouvellement des méthodes sur la base d’objectifs délimités et mesurables. Sa mise en œuvre repose sur une approche commune et partagée
des différents intervenants, et sur une clarification des responsabilités de chacun sur
les différents espaces : les espaces extérieurs résidentiels sont ainsi reconnus de la responsabilité des bailleurs, alors que la commune est responsable des espaces extérieurs
à usage public.
La démarche, tout comme les charges mobilisées, est transitoire, c’est-à-dire que l’action vise à un retour à la normale et au droit commun à l’issue des trois ans pour laquelle elle est programmée. Par ailleurs, les économies réalisées par une meilleure organisation et l’inflexion des comportements étant réinvesties dans la gestion, le bilan est à
peu près neutre pour les charges locatives.
Enfin, ce programme trouve toute sa cohérence dans son articulation avec le schéma de
cohérence défini pour la ville : d’abord parce que sa mise en œuvre repose sur une
action différenciée selon les zones, en fonction des perspectives identifiées dans le
schéma de cohérence. Ensuite parce que la gestion urbaine est conçue comme devant à
la fois précéder (puisqu’elle produit un impact psychologique sur les habitants en
répondant à leurs attentes immédiates) et accompagner (puisqu’elle est une condition
de pérennisation des investissements et d’amélioration de la « commercialité » du site)
les interventions lourdes faites sur le site.
Des interventions qui visent à améliorer la gestion
du site au quotidien ...
Le programme de gestion urbaine, qui comprend un calendrier de mise en œuvre et des
modalités de financement, repose sur trois types d’actions :
L’amélioration des services urbains
La démarche a ici consisté, dans le cadre d’une démarche de collaboration et de mise
en commun des visions de la commune et des bailleurs, identifier un certain nombre de
questions jugées prioritaires, effectuer un point technique des dysfonctionnements et
décider des modifications à apporter.
Des opérations concrètes ont donc été définies sur un certain nombre de thèmes : le
ramassage des ordures ménagères et des encombrants (hausse de la fréquence, meilleur
stockage), l’enlèvement des carcasses automobiles, le nettoyage (acquisition d’une
balayeuse, charte propreté), éclairage, service postal (nouvelles boîtes et points de collecte), signalisation et adressage, sécurité (en lien avec le CLS).
Un programme de petites interventions
Suivant la même logique de collaboration entre les différents intervenants, l’accent a
été mis sur les petites interventions qui échappent d’habitude à la programmation et
ont pourtant un impact important en termes de gestion urbaine. Pour la commune, ce
sont des petits travaux systématiquement remis à plus tard. Pour le bailleur, il s’agit
d’interventions sur des espaces d’usages publics non prioritaires par rapport à ses fonctions principales, ou de problèmes n’ayant pas de maître d’ouvrage bien défini.
Ces interventions ont fait l’objet d’une programmation pluri-annuelle. Elles portent sur
la reprise des sols, l’aménagement des espaces publics, les ordures ménagères (mise en
place de bacs), l’éclairage public (reprise ponctuelle de certaines zones), le réaménagement de locaux ouverts au public et de locaux communs résidentiels, l’accès aux
locaux scolaires (signalisation et abords), l’amélioration des logements, et de petits
aménagements sur la zone d’activités.
Un travail sur les modes de gestion et d’organisation
Il est apparu que les deux points précédents ne pouvaient pas dispenser d’un travail sur
l’amélioration des modes de gestion et d’organisation, tant des partenaires que vis-àvis de la population.
En terme d’organisation de la commune, le programme prévoit donc la création d’une «
Régie de ville », chargée des tâches de nettoyage et d’entretien. Le recrutement d’un
responsable « Gestion urbaine » chargé de la conduite, de la mise en œuvre et de l’adaptation du programme, est en cours.
Au sein de l’OPIEVOY, une réorganisation de l’agence, notamment sur le plan technique,
visant à une meilleure réactivité, est en cours. Le suivi des gardiens sera également renforcé.
Par ailleurs, des tournées de terrain communes et des contacts réguliers entre les services des deux intervenants sont prévus.
Le programme comprend enfin un volet « Information/sensibilisation de la population »,
qui s’articule autour d’une mobilisation du tissu associatif et du développement des
relations avec les locataires.
Et les partenaires ont confié à la direction de projet une mission de pilotage et de coordination du programme, ainsi que d’appui méthodologique.
... Tout en tenant compte des orientations
du schéma de cohérence
Le programme de gestion urbaine de Chanteloup-les-Vignes a pour double ambition
d’anticiper et d’accompagner l’action conduite sur la recomposition du plan urbain de
la ZAC de la Noé. Un double objectif lui est ainsi assigné : celui d’offrir sur l’ensemble
du territoire une qualité de service urbain minimale, dans une logique de rattrapage ;
et celui de se donner les moyens d’une action différenciée selon les sites.
En application de cet objectif, la mise en œuvre du programme est adaptée aux zones
du quartier en fonction de leur devenir. Ainsi, sur la plus grande partie de l’ouest du
quartier, où sont prévus en 2003-2004 de grands travaux de modification de l’espace
urbain (création de voirie de désenclavement avec démolition d’environ 150 logements), le choix prioritaire est celui d’une logique de rattrapage. A l’est et dans d’autres
secteurs de l’ouest, il est possible de participer à l’objectif du schéma de cohérence de
conforter le fonctionnement de certains îlots, par une gestion urbaine plus élaborée
(par exemple un travail plus approfondi sur le rôle des gardiens et sur le fonctionnement résidentiel, la mise en œuvre d’un contrat d’objectifs associant la Commune,
l’OPIEVOY et la direction de projet, sur des aspects de requalification, de politiques de
peuplement et commerciale), la structure urbaine n’étant pas fondamentalement modifiée.
Les premières réalisations d’une action en plein démarrage
Grâce à des financements débloqués en 2000 et 2001, les premières réalisations du programme de gestion urbaine ont commencé. Sous la responsabilité de la Commune, les
sols ont été repris en différents endroits, la fréquence du ramassage des ordures et des
encombrants a augmenté et un nouveau prestataire a été embauché pour le nettoyage
du marché. Par ailleurs, l’OPIEVOY a commencé la remise en état de 75 logements
vacants, et a entamé des travaux de condamnation des doubles portes et de réfection
de 14 halls. Les recrutements de personnel sont en cours.
Même si l’impact sur la propreté du site est déjà visible, il est encore trop tôt pour dresser le bilan d’une action qui n’en est qu’à ses débuts. Ce programme sera suivi, tout au
long de sa mise en œuvre, par un prestataire extérieur sous la responsabilité de la direction de projet, qui sera chargé d’assister la Commune et les bailleurs sur des aspects
méthodologiques (mise au point d’indicateurs de suivi et d’évaluation, planification et
coordination du rôle des équipes, association des habitants, etc.) et sur la mise en
place et le suivi opérationnels.