Valeur du cliché thoracique en fin de traitement pour prédire une
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Valeur du cliché thoracique en fin de traitement pour prédire une
Int J Tuberc Lung Dis; 12(9): 1059-1064 © The Union 2008 Valeur du cliché thoracique en fin de traitement pour prédire une rechute de tuberculose pulmonaire C. D. Hamilton,* J. E. Stout,* P. C. Goodman, ‡ A. Mosher,* R. Menzies, ‡ N. W. Schluger, § A. Khan, ¶ J. L. Johnson, # A. N. Vernon, ¶ and the Tuberculosis Trial Consortium * Division of Infectious Diseases & International Health, Duke University Medical Center and the Durham Veterans’ Affairs Medical Center Durham, North Carolina, † Division of Chest Radiography, Duke University Medical Center, Durham, North Carolina, USA ; ‡ Montreal Chest Institute, McGill University, Montreal, Quebec, Canada ; § Division of Pulmonary Allergy & Critical Care Medicine, Columbia University College of Physicians & Surgeons, New York, New York, ¶ Division of TB Elimination, Centers for Disease Control and Prevention, Atlanta, Georgia, # Division of Infectious Diseases, Case Western Reserve University, Cleveland, Ohio, USA. Résumé CONTEXTE : Les patients dont le cliché thoracique (CXR) initial révèle une tuberculose (TB) pulmonaire cavitaire et qui restent positifs à la culture après 8 semaines de traitement ont un risque élevé de rechute. Le rôle du CXR en fin de traitement dans la prédiction de la rechute n’est pas encore clair. OBJECTIF : Déterminer dans quelle mesure un CXR de fin de cure prédit de manière indépendante une rechute de TB. SCHEMA : Nous avons mené une analyse secondaire d’un essai randomisé de traitement intermittent utilisant la RMP au cours de la phase de continuation du traitement de la TB chez 1 004 adultes séropositifs pour le virus de l’immunodéficience humaine et atteints d’une TB pulmonaire démontrée par la culture. RESULTATS : Les rechutes sont survenues chez 17,3% des sujets où une cavité persistait sur le cliché thoracique de fin de cure, chez 7,6% des sujets dont la cavité avait disparu à la fin de la cure et chez 2,5% de sujets qui n’avaient jamais eu de cavité (P = 0,002 pour la tendance). Dans l’analyse multivariée, les patients dont le cliché thoracique de fin de cure montraient la persistance d’une cavité sont significativement plus susceptibles de rechuter que ceux qui n’ont pas de cavité au début ni au CXR à 2 mois (risque relatif [RR] 4,22 ; IC95% 2,00-8,91) et sont plus susceptibles de rechuter que les sujets dont la cavité initiale avait disparu lors du CXR de fin de cure (RR 1,92 ; IC95% 1,09-3,39). CONCLUSION : Après contrôle pour les autres variables, la persistance d’une cavité après 6 mois de traitement TB est en association indépendante avec la rechute de la maladie. Le CXR de fin de cure peut aider à prévoir les sujets susceptibles de rechuter. MOTS CLÉS : tuberculose ; rechute ; cliché thoracique La tuberculose (TB) est un problème majeur de santé publique au niveau mondial avec des taux annuels d’incidence allant de 5 pour 100 000 habitants aux EtatsUnis et dans d’autres économies de marché à plus de 400 pour 100 000 dans la plus grande partie de l’Afrique subsaharienne et dans une grande partie de l’Asie.1-3 Le traitement standard de la TB exige un minimum de 6 mois d’un traitement basé sur la rifampicine (RMP) et comportant quatre médicaments lorsque les isolats sont tout à fait sensibles. Même avec un traitement standard, au moins 5% des sujets traités par les régimes recommandés connaîtront soit un échec du traitement soit une rechute de TB après l’achèvement du traitement. Les facteurs de risque associés à l’échec du traitement ou à la rechute comportent la persistance de bacilles visibles à l’examen microscopique et leur développement en culture malgré un traitement de 8 à 12 semaines,4,5 l’étendue initiale de la maladie pulmonaire (par exemple une maladie bilatérale par comparaison à une forme unilatérale),4 des cavités visibles sur les clichés thoraciques (RXT) initiaux4,6 une résistance à l’un ou l’autre des médicaments antituberculeux administrés,7,8 une malabsorption des médicaments antituberculeux,9 la co-infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH),10,11 et la non-adhésion des patients au traitement.12 Les facteurs de risque associés à une rechute de TB ont été identifiés dans le contexte d’un essai clinique randomisé basé aux Etats-Unis—Etude 22 du Consortium des Essais TB (TBTC)—une étude multicentrique comparant un régime de traitement TB standard administré deux fois par semaine au cours de la phase de continuation du traitement avec un traitement administré une fois par semaine et remplaçant l’agent standard RMP par un nouveau médicament, la rifapentine (RFP). La cohorte finale de l’étude comportant 1 004 sujets s’est limitée aux sujets séronégatifs pour le VIH.13 On a trouvé cinq caractéristiques associées de manière indépendante à une augmentation du risque d’échec ou de rechute. Celles-ci comprennent la positivité des cultures de crachats pour Mycobacterium tuberculosis après deux mois de traitement antituberculeux, la présence d’une cavité sur un RXT réalisé au cours des deux premiers mois de traitement, une insuffisance de poids, la bilatéralité de la lésion pulmonaire et le fait d’être de race blanche non-hispanique. Après ajustement pour les cinq facteurs de risque indépendants, le traitement attribué de manière aléatoire n’a pas prédit de manière significative l’échec ou la rechute. Le risque de rechute de la maladie a dépassé 20% dans le groupe où il y avait eu à la fois une culture positive des crachats après 2 mois de traitement et une cavité Auteur pour correspondance : Carol Dukes Hamilton, Box 3306, Division of Infectious Diseases & International Health, Duke University Medical Center, Durham, NC 27710, USA. Tél. : (+1) 919 684 3279. Fax : (+1) 919 681 7494. e-mail : [email protected] [Traduction de l’article : « The value of end-of-treatment chest radiograph in predicting pulmonary tuberculosis relapse » Int J Tuberc Lung Dis 2008; 12(9): 1059-1064] The International Journal of Tuberculosis and Lung Disease visible sur un RXT précoce et il a été inférieur à 2% dans le groupe où il n’y avait eu ni cavité visible au RXT, ni culture positive après 2 mois de traitement. En se basant sur ces observations, les Centers for Disease Control and Prevention recommandent de prolonger le traitement TB de 6 à 9 mois chez les sujets qui correspondent au groupe à plus haut risque.14 La première analyse des données de l’Etude 22 a permis d’importantes observations concernant l’échec et la rechute, mais ses résultats peuvent avoir une valeur limitée pour les programmes TB dans les pays où le fardeau de la TB est important parce que le groupe à haut risque est défini par les images au RXT et par les résultats de la culture au deuxième mois, deux éléments rarement disponibles dans les pays à faibles revenus. Dans ces pays, Les programmes TB s’appuient sur l’examen microscopique des crachats à la place de la culture pour s’assurer de la présence de bacilles tuberculeux dans les crachats. D’autre part, les RXT sont disponibles dans certains pays à faibles ressources qui ne disposent pas de la culture mycobactérienne et ils peuvent fournir un moyen accessible et efficient de détermination du risque de rechute. Nous avons émis l’hypothèse que les données de l’Etude 22 (y compris les observations radiologiques à la fin du traitement pour la TB pulmonaire) pourraient prédire la rechute de la maladie indépendamment des résultats de la culture, ce qui permettrait d’étendre l’utilité des données aux contextes à ressources limitées. MÉTHODES Nous avons utilisé un sous-groupe des données de l’Etude 22 TBTC—comprenant 1 004 adultes séronégatifs pour le VIH et atteints de TB pulmonaire à germes sensibles aux médicaments—pour faire une analyse du cliché thoracique à la fin du traitement (RXT-FT) et de sa capacité de prédire une rechute de la maladie indépendamment des résultats de la culture au deuxième mois. Dans l’Etude 22, les sujets atteints d’une TB pulmonaire à germes sensibles à tous les médicaments ont été randomisés vers un des deux bras de l’étude après avoir reçu un traitement standard directement observé de 8 semaines qui a comporté l’isoniazide (INH), la RMP, le pyrazinamide (PZA) et l’éthambutol. La moitié des patients a reçu l’INH et la RMP deux fois par semaine alors que l’autre moitié a reçu l’INH et la RFP une fois par semaine. Tous les sujets ont été traités pendant 24 semaines. On a exigé un RXT au cours des 2 semaines entourant la randomisation (qui avait lieu après 8 semaines de traitement standard) et un autre RXT à la fin du traitement (RXT-FT). Le RXT réalisé lors du diagnostic initial n’a pas été exigé pour l’étude, mail s’il en existait un, il a été évalué de la même manière que les clichés exigés pour l’étude et a été inclus dans la base de données de l’étude. Il n’y a pas eu de lecture centralisée des RXT au cours de l’Etude 22. Des investigateurs TB ou des radiologues ont revu les clichés de l’étude au niveau de chaque site et évalué, en se basant seulement sur des clichés face et profil, dans quelle mesure ils étaient « normaux », si on y voyait une cavité ou s’il y avait des signes d’atteinte bilatérale. Bien que les investigateurs du site étaient soit des médecins spécialisés en pneumologie ou en maladies infectieuses, très expérimentés pour le diagnostic et la prise en charge de la TB, ils n’ont pas bénéficié avant l’Etude 22 d’un entraînement spécifique pour l’interprétation des RXT. Après avoir obtenu les clichés ultérieurs, les investigateurs sur site (qui étaient au courant du bras de traitement et de la situation clinique) les ont comparés aux clichés antérieurs et estimé s’il y avait eu une progression de la maladie ou apparition de n’importe quelles nouvelles lésions. Une cavité sur un RXT « précoce » a été définie comme la présence d’une cavité sur un RXT réalisé au cours des 2 premières semaines du traitement TB initial (RXT initial) et/ou d’une cavité sur un RXT réalisé à la fin des 8 semaines d’induction juste avant la randomisation vers un des bras de la phase de continuation de 16 semaines. Une cavité « persistante » visualisée sur un RXT-FT a été définie comme la présence d’une lésion cavitaire diagnostiquée sur le RXT précoce et sur le RXT-FT. Les sujets de l’Etude 22 inclus dans notre analyse répondaient aux critères d’inclusion suivants : 1) ils avaient reçu au moins une dose du médicament de l’étude ; 2) ils disposaient des résultats de la culture des crachats au 2e mois, des résultats du RXT « précoce » et du RXT-FT ; et 3) ils ne correspondaient pas à la définition d’un échec de traitement. « L’échec de traitement » a été défini comme une culture positive au 4ème mois ou après le 4e mois du traitement TB ou comme la preuve d’une progression de la TB mise en évidence par les méthodes cliniques et/ou radiographiques en l’absence d’une culture positive. Puisque l’échec du traitement a été défini comme survenant avant la fin prévue du traitement, l’évaluation du RXT-FT pour prédire cet événement survenant avant la fin du traitement ne serait pas pertinente. Par contre, la « rechute » a été définie dans l’Etude 22 comme une culture positive ou comme des symptômes cliniques survenant après l’achèvement du traitement et elle constitue la variable de résultat pour cette analyse. Tous les sujets de l’étude ont dû soumettre des crachats pour frottis et culture à la fin du traitement mais également lors des quatre moments de suivi de l’étude au cours des deux années suivantes. Un diagramme général pour l’analyse de la rechute au RXT-FT apparaît à la Figure 1. Un moyen traditionnel pour l’évaluation de la quantification de la charge bacillaire est de compter le nombre de bacilles acido-résistants (BAAR) vu à l’examen microscopique du crachat expectoré. Nous avons utilisé un système de score allant de 0 (négatif) à 4+ correspondant au nombre de bacilles tuberculeux présents par mL de crachat concentré.15 Vu le nombre réduit de sujets dans chaque groupe, nous avons regroupé les frottis 3+ et 4+ indiquant une charge bacillaire de haut niveau et nous 1004 sujets de l’Etude 22 Inclus dans l’analyse (N = 834) Exclus (N = 170) 11échecs de traitement 1RXT précoce, RXT-FT culture au 2e mois faisant défaut 4RXT précoces cultures au 2e mois faisant défaut 11RXT-FT cultures au 2e mois faisant défaut 100 cultures au 2e mois faisant défaut 24RXT précoces faisant défaut 19RXT-FT faisant défaut Figure 1 Diagramme des données concernant l’analyse des RXT-FT et des rechutes montrant les exclusions basées sur le protocole. RXT = cliché thoracique ; RXT-FT = cliché thoracique en fin de traitement Cliché thoracique pour prédire une rechute de TB avons comparé les taux de rechute de ce groupe à celui de tous les autres (négatif, 1+ et 2+). Puisque la lecture des RXT n’avait pas été centralisée au cours de l’Etude 22, avant nos analyses, nous avons échantillonné de façon aléatoire les RXT en provenance de 10% des sujets de l’Etude 22 afin de déterminer si les données enregistrées au cours de l’étude avaient été biaisées. Trois investigateurs (CDH, JES ET PCG) ont relu 241 clichés provenant de 99 patients des sites TBTC ; ils ne connaissaient ni le bras de traitement attribué aux patients ni les résultats ; ils ont élaboré une lecture de consensus qui a ensuite été comparée aux interprétations originales des sites. Nous n’avons observé aucun biais significatif à l’exception du résultat pour la maladie bilatérale (P = 0,0004, χ2 de McNemar) que le groupe du consensus a décelé plus souvent que l’interprétation originale. La statistique kappa (κ) a été de 0,54 pour la cavité (80% de concordance), de 0,71 pour la maladie bilatérale (86% de concordance) et de 0,74 pour la présence de nouvelles lésions (97% de concordance). Sur base de ces observations, nous avons utilisé les données originales de l’Etude 22 en ce qui concerne les résultats de RXT pour nos analyses. Ce projet a obtenu un statut d’exception auprès du Duke University Health System Institutional Review Board et a été considéré comme non-recherche par le CDC. Les divers sites ont obtenu une exception ou une approbation auprès de leur bureau local de révision institutionnelle avant l’envoi des clichés sélectionnés au hasard pour une relecture centralisée. Analyse statistique L’objectif de notre analyse a été d’examiner dans quelle mesure les RXT-FT prédisaient de façon indépendante la rechute de TB, en ajustant pour les autres facteurs associés à la rechute de TB dans l’étude originale. L’analyse de l’Etude 22 originale a souligné cinq facteurs de risque indépendants pour l’échec ou la rechute : la race blanche, l’insuffisance de poids, une cavité visible sur le RXT précoce (RXT au moment du diagnostic ou au cours des 8 premières semaines du traitement), une atteinte pulmonaire bilatérale et une culture positive des crachats après 8 semaines d’un traitement standard. Après ajustement pour les facteurs de risque identifiés, le bras de traitement ne représentait pas un facteur prédictif indépendant d’échec ou de rechute.13 Toutefois, dans le but de confirmer que le bras de traitement n’avait pas prédit la rechute dans notre sous-groupe de sujets de l’Etude 22, nous avons introduit le traitement dans notre modèle multivariable initial et confirmé que le bras du traitement n’était pas un facteur prédictif significatif de rechute et n’avait pas confondu les estimations des autres facteurs prédictifs ; dès lors, il a été exclu du modèle final. De plus l’analyse indépendante de chaque bras a précisé que les mêmes variables étaient associées de manière significative à la rechute TB. Dès lors, pour notre analyse, les bras du traitement ont été combinés et la rechute de TB a été modélisée comme une variable dépendante dans le modèle des risques proportionnels de Cox. Pour le modèle de Cox, les sujets ont été retirés au moment du décès, de la perte de suivi ou de l’achèvement de la phase de suivi. On a réalisé une analyse univariée en utilisant dans ce modèle isolément chaque variable indépendante. On a réalisé une analyse multivariée en incluant toutes les variables associées de manière significative à la rechute de TB dans l’analyse de l’Etude 22 originale, plus deux autres observations de RXT-FT (maladie bilatérale et cavité). On a obtenu un modèle final par élimination rétrograde, en ne retenant que les variables associées de manière significative (P < 0,05) à la rechute de TB. On a défini comme facteur confondant significatif une modification supérieure à 10% du ratio de risque pour une variable particulière après élimination d’une autre variable du modèle.16 Les variables significativement confondantes ont été conservées dans le modèle quelle que soit leur signification statistique. Les sujets pour qui des valeurs faisaient défaut pour une variable donnée ont été retirés de l’analyse de cette variable ; on n’a pas réalisé d’imputation pour corriger les données faisant défaut. RÉSULTATS Sur les 1 004 sujets de l’Etude 22 originale, 834 ont répondu aux critères d’inclusion pour l’analyse actuelle (Figure 1). Les sujets répondant aux critères d’inclusion ont été comparables aux sujets exclus en termes d’âge, de sexe, de race/ethnicité, de RXT et de données cliniques (Tableau 1). Dans les deux premières colonnes du Tableau 2, apparaissent les résultats des analyses univariées et multivariées en provenance des données de l’Etude 22 originale à titre de référence. Dans les deux colonnes suivantes, apparaissent les résultats de notre analyse des données des RXT-FT. Soixante sujets (7,2%) ont rechuté—39 (9,3%) dans le bras expérimental (RFP) et 21 (5,1%) dans le bras contrôle (RMP). Chez les 834 sujets inclus dans notre analyse, toutes les variables identifiées à l’origine dans Tableau 1 Caractéristiques cliniques des sujets de l’Etude 22 TBTC Age moyen, années Sexe masculin Race Noire non-hispanique Blanche non-hispanique Asiatique/Iles du Pacifique Hispanique Natif Américain Insuffisance de poids Diabète Alcoolisme Cavité précoce Cavité fin du traitement Maladie bilatérale au RXT d’enrôlement Sujets Sujets utiavec lisés pour échec ou l’analyse données des faisant RXT-FT défaut (n = 834) (n =170) % % 43,7 46,1 75,2 73,5 Valeur de P pour comparaison 0,08 0,65 0,56 39,3 15,3 14,2 24,5 4,0 30,7 84,4 55,6 53,1 23,3 41,8 18,1 12,4 28,2 2,4 29,4 85,3 55,3 57,5* 19,1† 0,74 0,77 0,95 0,34 0,28 55,9 57,3‡ 0,74 * données faisant défaut pour 29 sujets. † données faisant défaut pour 34 sujets. ‡ données faisant défaut pour 8 sujets. TBTC = Tuberculosis Trials Consortium; RXT-FT = cliché thoracique en fin de traitement. The International Journal of Tuberculosis and Lung Disease Tableau 2 Facteurs prédictifs d’échec/rechute pour les données de l’Etude 22 originale et pour les données du RXT-FT Données de l’Etude 22 originale (n = 1004) RR univarié RR multivarié (IC 95%) (IC 95%) Variables Bras de traitement Culture des crachats Positive au 2e mois Cavité sur le RXT Aucune Cavité sur le RXT précoce Cavité sur le RXT précoce, disparue Cavité persistante sur le RXT-FT Race blanche Insuffisance de poids Maladie bilatérale (2e mois) Maladie bilatérale (RXT-FT) Données des RXT-FT (n = 834) RR univarié RR multivarié (IC 95%) (IC 95%) 1,86 (1,09–3,16) 4,73 (2,85–7,85) NA 2,80 (1,64–4,77) 1,86 (1,09–3,16) 4,73 (2,85–7,85) NA 2,61 (1,52–4,47) 1,0 (référent) 4,55 (2,31–8,96) —† —† 2,53 (1,49–4,31) 4,13 (2,44–6,98) 2,90 (1,57–5,36) —† 1,0 (référent) 2,97 (1,48–5,96) —† —† 1,89 (1,10–3,25) 2,97 (1,74–5,06) NA —† 1,0 (référent) —† 3,01 (1,42–6,40) 7,23 (3,52–14,85) 2,53 (1,49–4,31) 4,13 (2,44–6,98) 2,90 (1,57–5,36) 2,79 (1,66–4,69) 1,0 (référent) —† 2,19 (1,02–4,71) 4,22 (2,00–8,91)‡ 1,84 (1,07–3,17) 2,92 (1,71–4,99) NA NA * Les données des RXT-FT ne prennent pas en compte les cas d’échec du traitement ainsi que les RXT ou les cultures faisant défaut. † Analyse non exécutée. ‡ Valeur de P = 0,02 pour la comparaison des sujets avec cavité visible sur le RXT précoce vs. les sujets avec cavité persistante sur le RXT. RXT = cliché thoracique ; RXT-FT Cliché thoracique en fin de traitement ; RR = ratio de risque ; IC = intervalle de confiance ; ND = non disponible ; TB = tuberculose. l’Etude 22 sont restées associées de manière significative à la rechute de TB. Nous avons observé qu’une rechute de TB est survenue chez 17,3% des sujets (29/168) chez qui persistait une cavité sur le RXT-FT, chez 7,6% des sujets (21/275) chez qui une cavité décelée au début (cavité précoce) n’était plus visible sur le RXT-FT et chez 2,5% des sujets (9/365) chez qui aucune cavité n’avait été décelée ni sur le RXT précoce ni sur le RXT-FT (P = 0,002, test de Cochran-Armitage pour la tendance) (Figure 2). De plus, chez 26 sujets, le RXT-FT a mis en évidence une cavité qui n’avait pas été signalée lors du cliché précoce ; un d’entre eux a fait une rechute. Dans certains de ces cas, il s’agissait d’un infiltrat initial cachant une cavité sous-jacente qui est apparue lors de la résorption de l’infiltrat suite au traitement. Toutefois, dans d’autres cas, la cavité visible sur le RXT-FT peut avoir correspondu à une interprétation excessive du médecin traitant. Dans l’analyse multivariée qui a fait l’ajustement pour la race blanche, l’insuffisance de poids, la cavité visible sur le RXT précoce et la culture des crachats positive au 2e mois, les patients chez qui une cavité persistait sur le RXT-FT ont été significativement plus susceptibles de rechuter que ceux chez qui n’existait pas de cavité sur le RXT précoce (RR 4,22 ; intervalle de confiance [IC] Proportion de rechute 20 DISCUSSION Une cavité visible sur le RXT a été signalée chez 40% à 50% des patients nouvellement diagnostiqués comme atteints de TB pulmonaire.17 De la même manière, près de la moitié des sujets enrôlés dans l’Etude 22 TBTC étaient porteurs d’une cavité au moment de leur diagnostic. Le Tableau 3 Facteurs prédictifs de rechute lorsque les données de la culture ne sont pas disponibles Variable 16 12 8 4 0 Pas de cavité précoce 2,00-8,91, Tableau 2) et ont été également plus susceptibles de rechuter que les patients dont la cavité initiale avait disparu lors du RXT-FT (RR 1,92 ; IC 95% 1,093,39) (données non présentées au Tableau 2). Nous avons analysé également les données en supprimant du modèle les données de la culture des crachats afin de simuler la situation existant dans de nombreux pays à faibles ressources où la culture mycobactérienne n’est pas disponible. La persistance d’une cavité sur le RXT-FT est restée le meilleur facteur prédictif de la rechute (RR 4,81 ; IC 95% 2,31-10,03), suivie par l’insuffisance de poids (RR 3,19 ; IC 95% 1,88-5,42), la présence d’une cavité sur le cliché précoce ayant disparu au RXT-FT (RR2,23 ; IC 95% 1,04-4,79), et une charge bacillaire initiale importante à l’examen microscopique des frottis (3+ ou davantage) (RR1,95 ; IC 95% 1,14-3,34) (Tableau 3). Cavité précoce disparue sur le RXT-FT Cavité persistante sur le RXT-FT Figure 2 Proportion de sujets avec rechute de tuberculose en fonction des données du cliché thoracique précoce et sur le cliché en fin de traitement RXT = cliché thoracique ; RXT-FT = cliché thoracique en fin de traitement RR univarié (IC 95%) RR multivarié (IC 95%) Bras de traitement 1,86 (1,09–3,16) ND Frottis de crachats initial Négatif ou < BAAR 2+ 1,0 (référent) 1,0 (référent) Charge bacillaire importante (BAAR ≥ 3) 2,74 (1,61–4,66) 1,95 (1,14–3,34) Cavité sur le RXT Aucune 1,0 (référent) 1,0 (référent) Cavité sur RX précoce, disparue 3,01 (1,42–6,40) 2,23 (1,04–4,79) Cavité persistante sur RXT-FT 7,23 (3,52–14,85) 4,81 (2,31–10,03) Race blanche 2,53 (1,49–4,31) 2,24 (1,31–3,81) Insuffisance de poids 4,13 (2,44–6,98) 3,19 (1,88–5,42) RR = ratio de risque ; IC = intervalle de confiance ; ND = non disponible ; BAAR = bacilles acido-résistants ; RXT = cliché thoracique ; RXT-FT = cliché thoracique en fin de traitement. Cliché thoracique pour prédire une rechute de TB risque de rechute de TB des 16,9% des sujets chez qui persistait une cavité à la fin de 6 mois de traitement avaient doublé (17,3% vs. 7,6%) par rapport aux sujets chez qui la cavité était fermée à la fin du traitement. Après ajustement pour les autres facteurs prédictifs connus de rechute de TB, une cavité persistante sur un RXT-FT est associée de manière indépendante à un taux élevé de rechute de TB. Cette importante observation accroît de façon remarquable les observations de l’Etude 22 et fournit la preuve que même lorsque l’on ne peut pas obtenir la culture des expectorations au 2e mois, les programmes TB peuvent identifier les patients au plus haut risque de rechute et intervenir en prolongeant le traitement ou en assurant un suivi rapproché après le traitement. Même les programmes qui ne pratiquent pas de RXT initiaux en routine pourraient choisir de faire un RXT-FT chez les patients dont les frottis de crachats sont encore positifs à la bacilloscopie après 8 semaines de traitement. Notre analyse a plusieurs limitations. La limitation la plus significative est due au fait que l’Etude 22 n’a inclus que des patients séronégatifs pour le VIH et que nos résultats ne peuvent pas être généralisés aux personnes souffrant d’une infection VIH généralisée ou d’un syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA) qui connaissent un taux plus faible de maladie cavitaire.18-21 De plus, chaque site a été responsable de l’interprétation des RXT de ses patients dans un format standard simple mais il n’y a pas eu de lecture centralisée des RXT, pas de définitions préétablies pour la lecture des cavités et pas d’anonymat concernant le bras de traitement des patients ou leur évolution clinique. Toutefois, nous n’avons pas trouvé de biais significatifs dans les lectures faites sur le site par comparaison avec nos lectures centralisées à l’exception du résultat concernant les maladies bilatérales. Le niveau de concordance entre les observations faites au site original et les observations centralisées a été bon (κ 0,54), et concordant avec les autres travaux publiés.22 Néanmoins, nous avons essayé de standardiser les lectures du RXT dans les essais ultérieurs de traitement afin d’améliorer notre précision. Finalement, l’Etude 22 a utilisé un traitement TB intermittent durant la phase de continuation du traitement ; l’extrapolation de nos observations à des patients traités quotidiennement jusqu’au bout devrait être faite avec précaution. En conclusion, nos résultats démontrent que malgré un traitement conduit dans les règles de l’art et supervisé, les sujets séronégatifs pour le VIH qui gardent une cavité à la fin du traitement courent un risque significativement plus important de rechute de la maladie. Notre analyse fournit la preuve que le RXT-FT pourrait être une alternative à la négativation de la culture des crachats pour identifier les populations séronégatives pour le VIH à haut risque de rechute et qu’il pourrait être utile aux programmes de traitement de la TB pour lesquels les RXT-FT sont plus accessibles ou financièrement abordables que la négativation documentée de la culture après 2 mois de traitement. Remerciements L’Etude 22 de l’US Public Health Service/TBTC a été sponsorisée par le USCDC et a été financée en partie grâce à un Memorandum of Understanding entre le CDC et le Washington DC Veterans Affairs Medical Centers. Hoechst Marion Roussel, le fabricant de la RFP, a fourni ce médicament et à contribué aux frais de trois réunions d’investigateurs mais n’a participé ni au schéma de l’étude d’analyse originale ou secondaire, ni au recueil des données, ni à l’analyse des données, ni à leur interprétation ou à la rédaction du rapport. CDH a été soutenu par une allocation NIAID –A1001833. JES a été soutenu par l’allocation NIH/NIAID AI51409. Références 1Corbett E L, Charalambous S, Fielding K, et al. Stable incidence rates of tuberculosis (TB) among human immunodeficiency virus (HIV)-negative South African gold miners during a decade of epidemic HIV-associated TB. J Infect Dis 2003; 188: 1156–1163. 2Frieden T R, Sterling T R, Munsiff S S, Watt C J, Dye C. Tuberculosis. Lancet 2003; 362: 887–899. 3Dye C. Global epidemiology of tuberculosis. Lancet 2006; 367: 938–940. 4Aber V R, Nunn A J. Factors affecting relapse following short-course chemotherapy. Bull Int Union Tuberc 1978; 53: 276–280. 5Tripathy S P. 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