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Mgr Maroy, Archevêque de Bukavu, dénonce les préparatifs d’une guerre au Kivu
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Kinshasa, 2008-07-12 (Digitalcongo.net) - New Page 1
Mgr Maroy, Archevêque de Bukavu, dénonce les préparatifs
d’une guerre au Kivu
Source: digitalcongo.net
Kinshasa, 12/07/2008 / Politique
Les informations se multiplient et se recoupent. Pas plus tard qu’au
début de cette semaine, le gouverneur du Sud-Kivu a fait part de
mouvements d’infiltration dans cette partie de la République, à partir
du Rwanda.
Des éléments étrangers ont été arrêtes et ont livré certaines
informations précieuses relatives à des préparatifs d’une imminente
guerre contre la République démocratique du Congo.
Maintenant, c’est au tour de Mgr Maroy, évêque de Bu-kavu,
d’abonder dans le même sens avec plus de précision. Il l’a fait dans
une lettre remise à l’ambassadeur de France en Rdc, en séjour dans
cette partie de la République. Il affirme l’effectivité des préparatifs
d’une guerre contre la République dé-mocratique du Congo.
Entre les deux faits, une autre source d’information confirmait
l’organisation à Kigali, en date du 19 mai, d’une réunion secrète qui
aurait regroupé cer-taines personnalités tant congolaises, rwandaises,
burundaises qu’ougandaises. Y compris des responsables mili-taires
des pays voisins. Au cours de cette messe noire, il a été également
question de ces préparatifs de guerre contre la Rdc.
En attendant d’en savoir plus, force nous est de publier la lettre de
l’Evêque congolais à l’ambassadeur de France en République
démocratique du Congo.
Message remis à Son Excellence Bernard Prévost, ambassadeur de
France à Kinshasa, de passage à Bu-kavu
Excellence,
Au nom de toute la popu-lation de notre province, nous vous disons
très profondément merci pour votre visite en ce moment particulier de
l’histoire de notre province. Aujourd’hui nos villages et nos villes sont
dominés par une psychose de la guerre. Au constat de notre peuple, les
éléments sont ap-paremment réunis pour une nou-velle guerre au
Sud-Kivu.
Il y a un mouvement d’infiltration massive et systémati-que en
provenance du Rwanda par les points frontaliers de la rivière Ruzizi,
d’Uvira, de Nyangezi, de Kaza-Roho à Cabi Bukavu. Pour preuve, le
gouver-neur de la province a montré à la presse, le samedi 26 mai
2007, un sujet burundais forte-ment engagé dans le recrute-ment et la
finalisation d’une nou-velle guerre.
Le placement militaire re-produit le même schéma que celui qui a
prévalu juste avant le déclenchement de la guerre par le RCD en 1998.
En effet, la on-zième brigade dans la contrée de Walungu où sévissent
les massacres de Kaniola, la quatorzième brigade un peu plus au Nord
et la troisième brigade dans la ville de Bukavu, sont tou-tes
commandées par les offi-ciers issus de l’ex-mouvement
politico-militaire du RCD/Goma. Même le commandant second de la
dixième Région militaire, qui est chargé des opérations, est un ancien
du RCD/Goma. Par hasard ou réelle stratégie militaire.
De nouveau la campagne médiatique de la prétendue haine ethnique
resurgit dans les médias. Le macabre massacre de Kaniola à Walungu
dans la nuit du 26 au 27 mai 2007, rappelle bien celui de Lemera dans
le territoire d’Uvira avant les at-taques décisives de la guerre de
l’AFDL. La nature de la cruauté à l’arme blanche est contraire à notre
culture et rappelle les massacres de Kasika et de Makobola. Les
massacres de Kaniola ont été exécutés en pré-sence pratiquement du
major de l’armée régulière proche du commandant de la onzième
bri-gade militaire. Les cris de la population n’ont pas dérange son
sommeil alors que les massacres se produisaient non loin de l’endroit
où l’était basé.
Comme en 1996, notre armée régulière en pleine restructuration est
incapable de défendre la population. Comme en 1996 les
Banyamulenge sont instrumentalisés pour provoquer la guerre, ils se
retirent, surtout les femmes et les enfants, se-lon certains témoignages,
de nouveau vers les pays voisins et laissent seuls les hommes dans les
hauts plateaux du Sud -Kivu.
Excellence Monsieur l’Ambassadeur,
Des interroga-tions demeurent : Que signifie le silence des institutions
de la République, à savoir le chef d’Etat, le Parlement, le
gouvernement central et le Haut Commandement mi-litaire devant les
massacres à répétition à Kaniola. Sous d’autres cieux pour une prise
d’otage, même d’une seule per-sonne, l’appareil étatique de son pays
le mobilise. Pour le gou-vernement de la République démocratique du
Congo, devant la menace d’une nouvelle guerre et pendant que
sévissent des mas-sacres de population civile, au lieu de s’attaquer au
vrai pro-blème qui est d’ordre sécuritaire et militaire, on nous propose
la table ronde ‚ intercommunau-taire “. Complicité ou ignorance ?
(A suivre).
Fait à Bukavu, le 28 mai 2007
Mgr François-Xavier MAROY