le destin du poete
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le destin du poete
ZALIMKNAN YAGOUBE LE DESTIN DU POETE (Poésies choises) Traduit par CHAMIL ZÂMAN TABLE DES MATIERES Nizamaddine Chamcizadé, Chamil Zanian Notre poète, Zalimkhan Yagoube ............................................ Lève-toi, ma Patrie! .................................................................. Poète, écris dans des tranchées ................................................. Tu triompheras ......................................................................... Ma haine ................................................................................. Lettre à mon frère soldat............................................................ Ma poésie .............................................................................. Le chagrin ............................................................................... La future génération ................................................................ Le destin du poète..................................................................... S'il est poète............................................................................... Encore ...................................................................................... Je suis la terre d'Azerbaïdjan ................................................... Un conte de trois jours ............................................................. Deux gouvernement, deux destins ......................................... Fuzouli - Sabir ......................................................................... L'homme ....................................................................... .................. Le plus grand héroisme .......................................................... S'il n'était pas ............................................................................ La scène .................................................................................... La fonction................................................................................. A mon père, à mon maitre ........................................................ NOTRE POETE, ZALIMKHAN YAGOUBE Zalimkhan Yagoube (Yagoubov Zalimkhan Youssif ogly) est né le 21 janvier 1950 dans la région administrative Bolnissi de Géorgie, dans le village de Khapanakhtchie. Après avoir terminé l'école secondaire il vient à Bakou, entre à l'Université d'Etat et fait ses études à la faculté de bibliothécaire. Comme poète, il débute par son poème (1966), dédié au poète de Chota Roustavéli, éminent et illustre poète de la Géorgie... Il est aussi l'auteur de drame écrit en vers "Achygue Alaskare" que l'on montre en 1987 sur la scène du théâtre de drame de la ville de Agdame... Il a publié ses recueils de poésies suivants: "La voix de mon coeur" (Bakou, 1980), "Mon chemin a commencé par mon pays" (1981), "Les brasiers d'où j'ai pris le feu" (1986), "Nous sommes broderies d'une amour" (1989), "Soit accueilli ton adoration!" (1991), "L'alarme du poète" (1995), etc. La poésie de Zalimkhan, dans laquelle il exprime la foi en l'avenir, ou il y a un charge de douleur aussi lourde que le monde, c'est la douleur de la Terre natale! C'est naturel pour un poète chez qui la Terre natale est mise en sang, divisée en morceaux... 1 C'est étrange que le poète a frémi tant par la division de la terre qu'en voyant la réunfication des deux Etats allemands, il l'appelle comme le bonheur humain, et en même temps, il diffame l'impérialisme comme un accident antihumain: Regarde, c'était le gouvernement perdu-P Allemagne, Regarde, c'était l'état vainqueurl'U.R.S.S.-l'unique; A présent le nom du premier est au premier rang, Avec son sol et le ciel le deuxième est cahotique... Aucun poète ne pourra exprimer avec sensibilité mieux que le poète azerbaïdjanais la division du pays, sa grande tragédie... La douleur impitoyable de cette tragédie s'est absorbée par notre sang jusqu'à la moelle des os à l'aide de la berceuse de la mère. Les poèmes de Zalimkhan Yagoube sont des hoquets d'une nation qui est invitée chez lui et le héros lyrique du poète en sonnant l'alarme condamne les traîtres. Dans les poèmes comme "La lettre à mon frère soldat", "La future génération", "Poète, écris ta poésie dans les tranchées...", "Je suis la terre d'Azerbaidjan" l'adoration à la terre prisonnière divisée, la responsabilité des citoyens pour le destin de la nation est forte. Si nous croyons à ce qu'après les prophètes ce sont les poètes qui viennent, alors c'est juste que le Saint Dieu entend bien des poètes. C'est donc un vrai poète c'est la langue de sa nation, c'est son coeur battant, c'est son épée et ce sont ses yeux qui rient et pleurent. Et c'est pourquoi on n'ap pelle pas poète toute personne (n'importe quelle personne) qui compose des poésies. Zalimkhan est le guide de notre esprit. Il n'a aucun envis que d'être poète. Dans tous ses poèmes, poète fait l'éloge de l'esprit de la terre; et en même temps, lui, poète, il sème comme un semeur cet esprit dans tout le Touran... Dans cet esprit l'alarme de Bortchaly, de Gueïtcha, de Zanghazour... partout hoquettent des pareils sentiments. Et peut-être pour cela cet esprit, de temps en temps, attire notre poète vers le saze*... Et il joue au saze comme ses ancêtre renommés Alaskare, Chamchir... comme ceux des troubadours français avec son esprit de vivre. Cet esprit voyage avec l'auteur partout: en Chine, en Allemagne, à la Mecque... et il prononce toujours ainsi: Que l'on ne m'appelle aigrefin, On ne passera sa vie en vain, Je suis de la vie au déclin, -La terre d'Azerbaidjan pour tous! Zalimkhan est un maître de mots qui connait la difficulté de la situation des poètes et son temps qui se complique de jour en jour; il comprend très bien l'exigence, le besoin de la poésie actuelle dont le peuple exige du poète lui-même et c'est pourquoi il est poète de son époque. * le saze - c'est un instrument national à corde. 2 "Lève-toi ma Patrie, lève-toi ma nation!" - ces paroles prononcées par le poète il y a quelques années à propos de l'occupation arménienne, fait plus tard se dresser les cheveux sur la tête, fait partager le coeur humain... et tout de même, il nous fallait de pareils mots, parce que c'était le cri de l'histoire, de la terre, de l'époque d'une peuple que l'on ne voulait pas vivre, même ne pouvait pas entendre en Europe, en Amérique, ou dans n'importe quel pays... Il nous fallait de pareils mots pour que la nation se lève, qu'elle se mette à la défense de la Terre natale, qu'elle se batte contre les Arméniens occupants... Ce poème du poète est l'hymne dans la guerre imposée par les Arméniens contre les Azerbâidjanais... comme la "Marseillaise" des Français contre les Prussiens., bref, le poète azerbâidjanais Zalimkhan Yagoube, c'est Claude-Josephe Rouget de Lisle français! L'énergie du poète, c'est celle de la nation et le poète parmi ses compatriotes est sans désir, et c'est pourquoi quand on entend le nom de poète tout le monde se lève. Mais c'est plus difficile de sauvegarder le nom et le mérite du poète que de le dire. NIZAMADD1NE CHAMCIZADE, docteur es lettres; CHAMIL ZAMAN, traducteur, candidat es lettres. LEVE-TOI, MA PATRIE!... L'ennemi sait ce qu'il y a sur et sous cette Terre, lui, C'est pourquoi il fait pleuvoir sur lui une grêle de balles jour et nuit; Que je me sacrifice pour ton brouillard, et pour ta fumée, oui, Transforme-toi, ma vérité, en épé, en bouclier mon courage, Lève-toi ma Patrie, lève-toi ma nation la sage! Choucha, Latchyne, Khodjaly se tordent en douleur, II y a tant de plaies dans des poitrines et des coeurs, Vaguif*, Chamchir**, Alaskare*** sont sous le joug des malfaiteurs, 3 Mon attente et mal du pays feront brûler l'orage, Lève-toi ma Patrie, lève-toi ma nation la sage! Des réfugiés dans des forêts sont sans cimetières, Ceux qui partagent leurs morceaux sont sans suaires, Des précipices, des cols et des recepés-notre destinée amère Je me suis creusé par la fumeur et par toutes les images Lève-toi, ma Patrie, lève-toi ma nation la sage! Si mes perdus se trouverons, mes morts ne revivront plus, J'ai été coupé par les haches, mes branches ne s'allogeront plus, J'ai planté des arbres, ses fruits mûrs, nous ne les cueillirent plus, Entre les griffes des ennemis mon paradis est enfer la rage, Lève-toi ma Patrie, lève-toi ma nation la sage! Tant que des injustes cliquettent, la vérité est fait de nous, Nous pleuront amèrement des rivières et des sources se perdront à nous, A chaque pas des morceaux de terre et des abrits sont perdus pour nous, Je n'ai jamais été prisonnier, qu'est-ce que cela cet esclavage? Lève-toi ma Patrie, lève-toi ma nation la sage! Que ta haine soit ton fusil, ne l’attend pas n'importe où, Prends la foi dans la victoire, crois-la partout! N'attends ni le sert, ni le chah, sur la vérité appuie-toi! Je n'ai pas de sympathie pour celui de... va au delà de ta charge, Lève-toi ma Patrie, lève-toi ma nation la sage! Sur ma bague en or Kalbadjarc s'est une pierre précieuse, Dans mes yeux sanglants Kalbadjare c'est une goutte lumineuse, Sur ma tête Kalbadjare c'est une pierre dangereuse, Ma fortune est cambriolé par des ennemi, mis en gage Lève-toi ma Patrie, lève-toi ma nation la sage! Ni à Tertère, ni à Gargare, ni à Khatchyne n'a plus de goût, Le sang des fils ont rougi, les cheveux des mères sont devenus roux, A Khodjaly et à Latchyne on est tombé mort pour tout Aux bouts de ces chemins la mort, c'est mon destin parage, 4 Lève-toi ma Patrie, lève-toi ma nation la sage!!! * Vaguif (Mollah Panah, 1717-1797) poète d'Azerbaidjan. ** Chamchir Gourban ogly Godjaev (1893-1980) - l'un des achygues connus d'Azerbaidjan. *** Alaskare Almammade ogly (1821-1926) l'un des achygues très connus d'Azerbaidjan. 5 POETE, ECRIS DANS DES TRANCHEES... Allongez une giffle à un crime fait, Tirez sur l'oeil de trahison que l'on a fait défait, Soyez au garde-à-vous, sur chaque terrain, passez, Ecris sur le chagrin, mais aussi sur des torrents, Poète, écris dans des tranchées, pas chez toi à présent! Essuyez l'humidité des yeux, mille aide de pleurer, Transforme en joie le malheur des mères... Affile ton épée, aiguise ta plume honorée, Chacun a sa portion, dédie aux félons, aux braves gens, Poète, écris dans des tranchées, pas chez toi à présent! Si nous comprenions à temps nous aurions notre succès sages, Pencherait une partie de terre notre pesanteur, charge, Que coule notre sueur avec le sol qu'elle se mélange, Ce que tu pourras, écris pour les jours ignoblement, Poète, écris dans des tranchées, pas chez toi à présent! Pour le chagrin du peuple sois un achygue - ozan, Ecris le livre d'aujourd'hui, sois un créateur osant, Sois un creusant de tranchée, un soldat exténuant, Ecris dans des troubles, des travaux glorifiants, Poète, écris dans des tranchées, pas chez toi à présent. Aie ta teinte, ta couleur comme une aurore rayonnante, Aie ton combat dans des places des guerres menaçantes, Que tes paroles soient ton canon, ton épée agaçante, Ecris dans une sensation déchaînante dans un lent, Poète, écris dans des tranchées, pas chez toi à présent. Ce qui convient, et ne convient pas à ton âge, à ton destin, Mon Dieu, comme il a été soumis ce peuple sans fin, Orne d'or chaque mot, écris chaque ligne en or fin, Grave cette histoire en or dans la mémoire du temps, Poète, écris dans des tranchées, pas chez toi à présent. TU TRIOMPHERAS Toi, tu es mon Lion luttait avec la mort à chaque pas, Toi, tu es mon vivant, mon immortalité à jamais pas à pas, 6 Toi, tu es chauffeur de poêle, mon poêle, mon saint compas, Parmi centaine de milliers tu n'es que mon unique pas, Dieu est aussi Unique, tu n'es pas seul, tout ira, Tu triompheras! Il y a des épreuves que l'on ne peut franchir comme un tour, Il y a des justes qui se noient dans l'injustice toujours, Il y a des couteaux sanglants qui t'enfoncent tour à tour, Il y a des gredins, vauriens qui se sapent chaque jour, Tes douleurs comme des hauts monts soient dans de beaux draps, tu triompheras! Si se courbent des douleurs Khapaz, Gochgare-tes montagnes, Si les mains illicites touchent tes biens, tes présents, Si les forces noires frappent à ta porte sans cesse tant, Si cette Terre entière met son habit tout sanglant, Si tes voies claires se couvrent de brouillard épais, ingrat, Tu triompheras! Si la terre et le ciel se chargent d'armes contre toi, Si ta frontière divine crève dans plusieurs endroits, Si la moitié de sept millions meurent à tort et à droit, Si tes fils héros tombent comme des hommes droits Si les sangs coulés rougissent partout et l'ennemi en rira Tu triompheras! Toi, tu as des cheveux qui ont blanchi en une nuit, Tes fleuves Gargare, Khatchyne qui pleurent sans bruit, Karabakh et Latchyne se lamentent jour et nuit Il y a de la douleur lancinante, intolérable, amère, Il y a des vauriens qui nous rongent comme des vers Pour garder l'Indépendance si nous avons le supplice de Tantale, Pour garder l'Indépendance si nous avons la nostalgie natale Tu triompheras! 7 Tu triompheras! MA HAINE Quand le juste est battu, l'injuste bat tout le temps, Quand le mal marche vers ta porte souvent, Quand chez vous "votre hôte" vous bat tant, Déchaîne-toi, souffle comme le vent, ma haïne! S'il y en a un... qui veut nous faire souffrir, S'il s'empare de notre fortune pour se nourrir, S'il veut la frontière de la Patrie contrevenir, Transforme-toi en foudre publiquement ma haïne! S'il veut enlever ta pierre, crie à corps perdu, Selle ton cheval, tire à la cible, frappe au but, Le jour d'essai fait te voir par ton heureuse issue, Aie de la haine pour tes ennemis haineusement, ma haine! On doit tomber comme la pluie sur ma terre à moi, Se lever comme le Soleil dans ma Patrie, on doit, Egorger la trahison dans c'est assez suffisant, ma haïne! Prends les armes, done c'est assez suffizant, ma haïne! S'il ne défend pas le destin de cette Terre, A qui faut-il une contrée nue, une carrière, Si l'Azerbaïdjan n'est pas satisfait par des rêves, Comme une épée recoupe des têtes creuses sur le champ, ma haïne! LETTRE A MON FRERE SOLDAT Si tu recules, à l'arrière, c'est le précipice, Si tu te mets à côté, c'est la mort; Le courage de l'homme, c'est la victoire, Si brise la dignité, c'est la mort. Le cheval de la Patrie ne hennira pas, S'il n'y a pas de braves à la frontière; Personne ne pourra dormir sous le sol, -S'il n'a pas sa place sur la terre. N'oublie pas la vérité cruelle, Pas de Patrie, s'il n'y a pas de citoyens. S'il n'y a pas de terre et de pierre, Chez toi il n'y a ni arbres, ni hommes, - rien... 8 Tout en étant la nourriture pour des ennemis Nous autres, nous allons étant tout bu autant... Nous sommes arrivés à l'histoire avec grandeur, Nous en allons en nous amoindrissant... Des flots de fumées s'élèvent partout, Azerbaïdjan est dans le brouillard à présent; Des doutes, des suppositions l'ont rongé, A présent est dans le soupçon - Azerbaïdjan... Creuse la tranchée, ouvre le chemin toi-même, Laisse sortir la nation de brouilard, de soupçon; Deviens le coup le plus fort d'u îe armée, Sors la nation des temps difficiles, - dit - on... La victoire n'est pas une portion, un présent Que l'on apporte, donne à toi-même; Si tu ne gagne pas la bataille, Te maudiront ces monts, collines et plaines. Le temps nous fera voir dans sa glace, Ce que l'on a fait, où s'est-on retourné; Qui a confié la nation aux malhonnêtes, -Pour la nation qui est devenu l'honneur net! Mon vaisseau sanguin, mon oeil droit que tu saches, Mon mont infranchissable doit être toi-même; La nation t'a confié son destin à jamais, Mon honneur respectable doit être toi-même! MA POESIE (abrégée) Tu as le droit d'être tête et à la tête, Donne l'alarme à la Patrie, ma poésie! Que les lignes se transforment en obus, El les mots en balle, pousse des cris, ma poésie! Des mères perdent leurs fils autant, Tant que des bébés s'ensenglantent tant, Hulule, émets des cris à l'Azerbaidjan, Empoigne, saisis le fusil, ma poésie! Des insensibles n'auront ni foi, ni loi, Ne bougera pas le bout de leur petit doit, C'est la plus lourde charge, prends sur toi, Ne te range pas de côté, chérie, ma poésie! Mon fusil le plus fort que t'en aide, 9 Mon demain, mon aurore que t'en aide, Mon Dieu, mon honneur que t'en aide, Transforme-toi en lampe, rougis, ma poésie! Notre chemin est dur, notre travail est lourd, Sois plus fort que fort, ne fais pas un four, Tu es possesseur de cet Etat, fait un tour Ne te transforme pas en hôte petit, ma poésie! Tu es plus cher que l'or chaque jour, chaque moment, N'attends personne, la vie jamais ne t'attend, Secoue la terre, ranime les cieux tout le temps Ne niche pas dans le cahier, sois hardie, ma poésie! Sois une plante de mont, une fleur de plaine, Un orage de terre, sur l'ennemi une haine, Ayant soif un soldat, sois toujours l'haleine, Sois une source pure, on dit, ma poésie! Fais parler l'ennemi, interroge-le chaque fois, Impose lui, qu'il prenne ses torts à soi, Et le droit, et la justice, et la terre sont à toi, Partout, à toute gorge crie, ma poésie! Aime ton printemps fleuri, ton hiver froid, Appelle ta charrue, ton araire et ta foi, Défends chaque empan de cette terre à toi, Incline-toi devant cette Patrie, ma poésie! Ecris-toi comme un chef-d'oeuvre divin, Brille comme le soleil, vient comme le matin, Rencontre la victoire comme le Dieu le Saint, Le jour de Victoire mon drapeau, bénis, ma poésie! LE CHAGRIN J'ai voté pour toi, j'ai eu tort, Je t'ai élu, je me suis détruit fort. Quand je t'ai élu, je pensais que, Tu es permis dans ton travail, ta besogne; Et quand tu allais à la tribune, Tu élèverais le nom de la nation. Pourquoi tu n'as pas su que le destin – De la nation passe par le feu, par les eaux; Que le destin de la nation passe par la tribune Occupé par toi, ce n'est pas ton niveau. Je te considérais comme un grand rocher, 10 Mais tu n'avais ni une lourdeur, ni un poids; L'orage et l'ouragan qui nous font voir tout, Tombe celui qui n'a pas de racine, ni de foi. Tu as jeté de la poudre aux yeux, Karabakh est resté hors de pourparlers; Aucune aide de ta part à ce peuple, Nous n'avions aucune aide que d'en parler. Tu as glissé la main dans la poche de celui qui vendait la Patrie aux ennemis; Et encore nos rêves, nos esprits ont coulé, Nous t'avions vu... tu n'es qu'un nom permis. Celui qui parle au nom du peuple, Doit réaliser l'esprit comme un dilemme; C'est peu, de nous faire connaître aux autres, Faut nous faire savoir à nous-mêmes... Je n'enseigne à personne en ce moment, Nous sommes tombés dans le malheur; Nous avons fait connaître les autres par un, Et nous nous sommes retardés... par malheur... Quand je t'ai élu, j'étais dans l'esprit, Que tu sois la lumière pour des yeux sombres; Que tu ne sois que le fusil pour nous défendre, Que tu deviennes la conviction dans le coeur, Que tu sois un drapeau sur notre tête... Je ne croirais que l'on dise la nation tant, Et soit hors de nation tout autant... LA FUTURE GENERATION Faisons de grands yeux de demain ces jours bourrus, Qui et comment a servi ce peuple dira la future génération; Choisira, mettra à part le mal et le bien Ses comptes avec nous et réglera la future génération. Seront toujours tranquilles ceux qui ont une bonne conduite, Cette cendre se répandra sur ceux qui ont soufflé la lumière subite, Si les pierres n'ont pas été mises sur une base forte et valide Elle ne pourra regarder ce jour, mourra la future génération, Dans le nid de l'aigle si nous laissons le hibou, S'il bat des ailes, à l'aide des autres n'importe où, Dans de vilains draps si nous mettons nous 11 Nos jours ridicules, nos situations rira la future génération. Elle verra sur sa nappe des pilafs empoisonnés toujours, Elle verra dans des yeux des mères des larmes nuit et jour, Quand nous sommes insouciants, elle ne soutiendra le pour, Comme un agneau doux bêlera la future génération. S'emportera comme une onde, s'enfilera comme une mer, Balayera des vauriens et fera à jamais les taire, Se fichera de ceux qui ont vendu la Patrie, la Terre... La trace des sales types, effacera la future génération. Le coeur, l'amour, l'esprit... si nous les gardons à carreau, Par la lumière de Khatai si nous ouvrons des lumières en haut, Kharabakh, Gueïtcha, Zangazour si nous les donnons nous beau Tournera sa direction, vers nous viendra la future génération. Si nous mettons à notre moelle des os du levain permis, Notre ténacité sera une barrière de fleuve hord de soi mis... Devant les persuasions n'endurera ni une pierre, ni un rocher, ni... Si tous les monts soient des barrières les perceront la future génération! LE DESTIN DU POETE Parfois tu en seras pour tes peines, tu en feras deuil, Parfois ton sacrifice sera un mouton, ne le perds pas de l'oeil, Parfois tu auras un pied dans la tombe, sur le seuil, Cet univers est ton océan, tu en es un brin y mis, C'est le destin du poète, ne t'attriste pas mon chéri! Il a un mal infranchissable, et intolérable est son charge, Son racine est dans le sol, sa branche est dans les nuages, Il voudrait être sous terre pour la Patrie, "il n'est si bon sage...", Le poison du monde ce sont les poètes 12 qui boivent virilement, réfléchis, C'est le destin du poète ne t'attriste pas mon chéri! Comme un mot, se poser de bouche en bouche, c'est ton devoir, Tu fais brûler... celui qui prend et tu brûles toi-même par un espoir, Quand il froid tu gèles dans le ciel sans nuages le soir, A la fin ton destin est du feu, ou de l'eau tu t'abandonnes à la rêverie, C'est le destin du poète, ne t'attriste pas mon chéri! Les saints mots... sont dans des yeux des lampes et des lumières, Ils sont des fusils et des armes pour faire des manières, Et toi, tu n'en as que des cahiers et des feuilles de papiers, Et il y a des types qui ont beaucoup de besognes, ou de paroles vaines... causeries... C'est le destin du poète, ne t'attriste pas mon chéri! Parfois on te gardera comme une idole et on s'inclinera devant toi, Parfois on te dépitera et te fera vexer, ma foi, Et on t'écorchera de la tête jusqu'aux pieds et te capitera la tête à la fois, Des milliers d'années s'en écouleront, on n'en cessera pas des causeries, C'est le destin du poète, ne t'attriste pas mon chéri! Tant qu'il y a des affaires louches, des foudres, des orages dangereux, Dans ton jardin il y a toujours des fleurs à cueillir, tu es heureux, Comme le Saint Dieu t'a donné un tel coeur si radieux, C'est le feu de tous et de tout, le monde, c'est l'abri, C'est le destin du poète, ne t'attriste pas mon chéri! S'IL EST POETE... (abrégée) S'il est un vrai poète... En se changeant en source il coulera à coeur joie, En se changeant en pluie il tombera à coeur joie, 13 Tous les paysages divins du monde, Dans son coeur il cueillira à son coeur joie, Il évaluera son jour et sa nuit, Il pratiquera les oeuvres divines à temps. Dans la nuit il créera le matin tout le temps... Au milieu d'hiver il créera le printemps... Les chemins du Dieu son infranchissables Il a créé des marchés tombés dans le péché. Aux poètes le temps ne sourira jamais, Il préparera une ténedyre* pour les y jeter; Les calomnies se transformeront en potences, mais Il préparera toujours des cordes pour les pendre... S'il n'avait pas dévoré à mon intérieur Par le regard brutal si l'on ne le battrait... Sur l'Araze sa fermeté lancera des ponts, Son feu sacré, un nouveau Kur, créera... De rester une goutte de sombre il n'admettait pas Il créera le monde entièrement à la lumière S'il est un vrai poète... Des chardons blesseraient ses mains et ses pieds Des fleurs lui souriraient toujours, aux poètes; La beauté ferait aimer, les belles aimeraient Les anges ne seraient pas déçus les poètes. Il est le jour, le feu, l'amour et la lumière, Son monde, sa Patrie, son abri même est l'amour Son Dieu, son sanctuaire, son Etre Suprême est l'amour.. Si le monde n'avait que deux biens terrestres L'un des deux qui l'aime est l'amour... Dans des grands coeurs il se transformeras en source, Son amour élèvera l'homme dans une vie à jamais, douce... * une ténedyre - une fosse d'une certaine profondeur oii l'on cuit du pain. ENCORE Si dans le peuple tu ne fais pas tous tes efforts, Si moralement tu ne bandes pas tous tes efforts, Si tu n'efforces pas comme un éléphant si fort... Tu ne pourras pas marcher avec assurance, Devant toi il y a encore des levages et des vallées... 14 Prépare des chemins tendus sans cesse à la fois, Prépare des mains transformantes en poing, ma foi, Prépare des bras qui lèveront à la fois des poids, Tenez ferme tes épaules toujours comme des rochers, Il y a des poids encore que l'on doit les enlever... Ceux qui ont privé des droits, doivent les reprendre, Ils ne doivent pas être distrait, ou nous surprendre, Approche-toi, aide les impuissants à l'âge plus tendre, Les besoins du monde n'épuise pas... c'est évident, Il y a encore des solitaires, des seuls et des étrangers... Il a fait des éclairs, des nuages ont branlé, Dans le coeur des cieux le silence s'est ébranlé, L'orage a mis l'épreuve la fidélité de nature Des rochers ont vacillé, des pins ont branlé Nous avons vu des rixes, des massacres, des guerres, Ne brûle pas, comme il y a encore des racines à cicatriser. JE SUIS LA TERRE D'AZERBAÏDJAN... Ce mont est à moi-même, J'y suis sa source. Et la mèche devenue la braise,Dans sa prairie douce. C'est à moi-même, cette pierre, C'est mon âge et mon histoire; A moi, ce roc... qui est mon frère, Je suis sa voix qui pousse... Cette route n'est qu'à moi, Ces rives sont mon gauche et mon droit; Khazar, c'est ma poitrine, Kur, c'est mon bras, Araze - mon isolation qui tousse... On doit distinguer le bien du mal, Sur mon épaule la charge est lourde; Ma racine est celle de Dédé Gorgoude* Je suis de Garadjaoglan, la source... Que l'on ne m'appelle aigrefin, On ne passera sa vie en vain, Je suis, de la vie au déclin, La terre d'Azerbaïdjan pour tous! UN CONTE DE TROIS JOURS... La nature m'a raconté un conte Sur la terre allemande, de trois jours; La terre et le ciel ont ouvert leur secret, Le bon sens a raconté, a murmuré l'amour... 15 L'univers est une belle, bien-aimée Les eaux sont déesses coquettes; La source qui coule du sein des rochers C'est la chanson d'amour de Heine... nette... Chaque pouce de terre - cadeau par le Dieu, Elle est pure, toute vierge, nouvelle... Les montagnes sont - Schiller le vieux. -Les fleuves - Beethoven, de nation de la belle... Les esprits s'enfoncent dans des vastes étendues, Le mot et le métier s'envolent et s'animent, on dit; Un être humain s'unit avec le Dieu, Dans la Patrie qui a créé les génies! * Dédé Gorgoude - chef d'une peuplade, en même temps un achygue demi - mythe. DEUX GOUVERNEMENTS, DEUX DESTINS... Regarde, c'était le gouvernement perdu- l'Allemagne, Regarde, c'était l'état vainqueur - l'U.R.S.S.-l'unique; A présent le nom du premier est au premier rang, Avec son sol et le ciel le deuxième est cahotique... Les pas du premier sont hardis, audacieux, Et le deuxième tombé dans les griffes des miséreux. Le premier avait été partagé en deux parties Lui, il s'est réuni, est devenu comme un corps... Et le deuxième, était une forteresse inaltérable... Il s'est écroulé, c'est aplani, et alors... Le verdict du temps a bien prononcé sa parole, Qui était vainqueur, et qui était vaincu C'est le temps qui a dit le dernier mot!!! FUZOULI – SABIR Quand il s'est attaché à la beauté, à une jolie. "Quelle stupeur!" - a dit Fuzouli; Mais quand il a dépleuré, Quand il a ri pour sa nation "Quel coeur!" - a dit Sabir. Ils ont pétri la stupeur, - avec le coeur, Ils ont travaillé la pâte une telle, Ils ont trouvé l'immortalité dans ce monde mortel. Chacun d'eux restera comme la vie dans la poésie azerbaïdjanaise... L'un - comme un fort de stupeur, L'autre - comme un fort de coeur... 16 L'HOMME (abrégée) L'homme est médecin quand il ouvre l'oreille d'un sourd, l'oeil d'un aveugle, et la langue d'un muet en donnant une partie de son amour aux malades comme un délivreur; En dissipant la lumière de ses yeux dans des coeurs! L'homme est poète quand il aime l'univers par la pureté d'un bébé ou par l'intérêt d'un enfant! Quand son goût, son intuition vierge coule comme une source de montagne en se clairifiant! L'homme est peintre quand il transforme les couleurs du monde en sensation, en les faisant passer par son coeur! prenant la terre, le ciel, l'univers sans fin; sur une toile en les peignant... L'homme est compositeur quand l'écho des chansons, créées par lui-même, pénétrenet dans des coeurs; L'homme est pn phète quand il se soin .ent, se rappelle tout ce qu'il y a sur la terre! quand il apprend le moyen de parler à Dieu, en comprenant son droit; Quand il est médecin, compositeur, poète, prophète... Lui, il devient la lumière dans des yeux, le sang dans des veines, et l'énergie dans des corps... L'homme est au-dessus du niveau de l'umanité, devient un homme vrai, de sainteté, et de pureté!!! LE PLUS GRAND HEROÏSME Parmi des chardons mener à la fleur des ans, Parmi des satanes vivre une vie de cocagne, C'est le plus grand héroïsme! 17 Dans le feu de parfidie être hors de ruse, Dans des cancans tenir sa langue qui s'use... C'est le plus grand héroïsme! Parmi des vauriens et ceux qui ont des têtes vides, Ne pas tomber dans un piège des avides, C'est le plus grand héroïsme! Garder sa tête parmi ceux qui n'en ont pas, Parmi des distraits reprendre ses sens et le pas Etre ravi au septième ciel, en être au premier pas, C'est le plus grand héroïsme! Vivre au temps d'argent devenu futile, démodé, Des pauvres moralement dans le luxe, dégradés, Des esclaves de leurs ventres, des volets effrontés, Vivre dans brume des salauds qui ruinent la santé C'est le plus grand héroïsme! Cette nébulosité ne s'en va, nous nous mettons en peine, Ah! L'homme a fait tant de mal... est-ce par la haine? Pouvoir faire du bien dans le mal... domaine, C'est le plus grand héroïsme! S'IL N'ETAIT PAS... De temps à autre il nous paraît qu'une minute est plus longue qu'une heure, De temps à autre une heure est plus courte qu'une minute; Quelqu'un vit en bonne intelligence, 18 Et quelqu'un vit brièvement, pas dans l'aisance... Peut-être vivraient mille ans les minutes ennuyeuses, que l'on en a assez d'elles; Si elles n'étaient longues que des heures telles ou telles. LA SCENE Des milliers d'années il neige quand l'hiver vient, Des milliers d'années pleut à torrents, tiens! Il a plu, il pleut, il pleuvra encore! Des milliers d'années des fleurs embrassent l'aurore, Des milliers d'années le Soleil se lève de l'horizon d'or... Il s'est levé, il se lève, il se lèvera encore! Des milliers d'années le foudre trouble le repos, Des milliers d'années la terre trait des nuages hauts, II a trait, il trait, il traira encore! Des milliers d'années on ne quitte pas des jours funèbres, Des milliers d'années la lumière étouffe les ténèbres... Elle a étouffé, elle étouffe, elle étouffera encore! Ce que j'ai vu, je n'ai vu rien de nouveau, Sur la terre tout est beau, tel ou tel... Dans cette vieillesse et dans cette antiquité, Le monde est une scène devenue fraîche et belle! LA FONCTION La fonction des chacals le jour et la nuit 19 c'est hurler; La fonction des renards c'est de la queue frétiller. La fonction des serpents c'est ramper, se traîner, La fonction des aigles c'est voler sur les sommets. La fonction des rossignols c'est se mettre à chanter, La fonction des abeilles c'est faire le rayon de miel, La fonction des satans, c'est calomnier, La fonction des hommes c'est faire vivre, c'est créer... Je n'ai pas atteint encore à ma cinquantaine... J'en ai vu beaucoup, hélas... Parmi les gens, souvent si s'embrouillent les fonctions, Mais, chez des animaux cela ne s'embrouille jamais, dit-on. A MON PERE, A MON MAITRE Les chemins de vie comme en hiver et en été, Il fait chaud, on étouffe: il neige, on grelotte; En réfléchissant sur mon destin et ma fatalité, Tes cheveux ont blanchi... comme tu me pelotte. Je ne porte pas des lunettes, je n'ai aussi ni une canne, Je suis bien portant, je me porte toujours à ton aise; Comme j'ai fait blanchir tes cheveux aussi tant, Je te mettrai au propre, je me mettrai à mon aise... 20