patrick still lives

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patrick still lives
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PATRICK STILL LIVES
PATRICK VIVE ANCORA
Titre original : PATRICK VIVE ANCORA
Autre titre : PATRICK STILL LIVES
Année : 1980
Nationalité : Italie
Acteurs : Gianni Dei, Sacha Pitoeff, Carmen Russo, Mariangela Giordano, Anna Veneziano, Paolo Giusti,
Franco Silva & John Benedy
Réalisateur : Mario Landi
Scénario : Piero Regnoli
Musique : Berto Pisano
troupe se voit agrémentée de la participation de Gianni Dei
(acteur attitré de Mario Landi, dans GIALLO A VENEZIA et
LE IMPIEGATE STRADALI) et Sacha Pitoëff (qui était
Kazanian dans INFERNO et qui joue le père de Patrick).
Le père de Patrick, le docteur Hershell, recherche les
personnes suspectées d´avoir causé l´accident qui a plongé son
fils, Patrick, dans le coma. Il souhaite les livrer à ce dernier
qui, grâce à ses pouvoirs en télékinésie, pourra exercer sa
vengeance. Mais parmi les suspects, il y a Lydia, une jeune
femme dont Patrick tombe amoureux.
C´est donc en Italie que PATRICK, le film de Richard
Franklin réalisé en 1978, trouve une séquelle non officielle :
elle n´a en tout cas presque rien à voir avec l´original, assez
sobre, retenue et tout en tension car le film de Mario Landi
n´est qu´une succession de scènes gore et de scènes érotiques
destinées à appâter le spectateur.
C´est après avoir réalisé GIALLO A VENEZIA et une
tripotée d´épisodes du Maigret transalpin que Mario Landi se
lance dans cette séquelle prometteuse : le film australien avait
en effet rencontré un succès, limité certes, dans son pays et
connu une carrière honorable en Italie. L´équipe qui prend en
charge cette suite prépare également, dans le même temps,
celle, non officielle, de L'ENFER DES ZOMBIES de Lucio
Fulci (LE MANOIR DE LA TERREUR qui n'aura finalement
que bien peu de liens) : les deux films, produits par Gabriele
Crisanti, partagent le lieu, une actrice (Mariangela Giordano,
qui joue Stella) et l´auteur Piero Regnoli, qui est également
connu par ses scénarii pour Lucio Fulci (DEMONIA, VOICES
FROM BEYOND) ou Umberto Lenzi (L'AVION DE
L'APOCALYPSE), ses westerns (NAVAJO JOE) et qui a
réalisé PLAYGIRLS AND THE VAMPIRE en 1962. Cette
Drôle de séquelle que ce film qui n´évoque en rien son
modèle : les seuls points communs sont le prénom du héros,
son coma et ses pouvoirs mentaux. Pour le reste, ni dans le
traitement, ni dans le ton, ni dans l´écriture les deux films n´ont
de ressemblance. Le produit de Mario Landi est pittoresque
dans le sens où il ne s´articule qu´autour des scènes choc, qui
sont soulignées par une musique si caractéristique des films
d´horreur qu´elle en devient presque caricaturale. On peut donc
trouver à la partition un aspect inspiré de certaines séries Z
assez appréciable ; en tout cas, elle sert de lien entre les
séquences dénudées ou sanglantes sans que le scénario ne
trouve d´autre logique que celle inspirée par la déraison du
personnage principal, décidé à détruire tous les protagonistes
depuis son lit (le rôle de Patrick, tenu par Gianni Dei est plutôt
confortable !).
On peut essayer de se passionner pour le projet du jeune
homme alité car ce n´est pas la profondeur des personnages qui
fait l´intérêt du film ; ils sont d´ailleurs assez haïssables : il
s´agit dès lors de les voir souffrir, se donner en spectacle, et
terminer bouillis dans la piscine du château, dévorés par des
bergers allemands, ou pendus au bout d´un crochet au dessus
d´un puits.Une des scènes les plus évocatrices du film reste
l´empalement particulier réservé à Stella : après avoir
découvert le cadavre d´un chat éventré dans le réfrigérateur
(que fait-il là, c´est une des questions sans réponse laissées par
le scénario…), elle est attaquée par un tisonnier volant qui,
mené par la volonté de Patrick, l´oblige à s´asseoir, jambes
ouvertes, sur le billot de la cuisine et la pénètre de part en part.
Cette scène, cela va sans dire, a été largement censurée dans la
version présentée sur le DVD allemand de l´éditeur Astro. Elle
y est cependant suggérée, mais les plans les plus "gore" ont été
coupés avec la volonté d´épargner les yeux sensibles (mais pas
les esprits puisqu´on comprend effectivement très bien ce qui
se passe). Autre séquence censurée : la séquence d´onanisme
durant laquelle, sous l´influence de Patrick, Lydia (Anna
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Veneziano) s´adonne à des caresses fort suggestives. C´est la
scène où l´érotisme est le plus démonstratif dans ce long
métrage qui, plus que le scénario, privilégie incontestablement
les arguments de vente. Certains plans coupés ne l´ont pas été
avec la même logique : pourquoi la censure des premiers plans
du films (post-générique), qui nuit terriblement à la
compréhension du film ? Cette version en devient à plusieurs
moments véritablement incompréhensible. Un scénario (déjà
flou à l´origine) mutilé, les scènes choc censurées, le DVD
allemand ne permettait pas de découvrir ce film sous un jour
convenable.
L´édition DVD du label Shriek Show de Media Blasters la
surpasse largement : en outre l´éditeur allemand Astro
proposait seulement le film dans une copie 4/3 très granuleuse
et bourrée de défauts de pellicule, le tout sans véritable bonus
(seules les filmographies des acteurs principaux y étaient
proposées).
Media Blasters s´en tire donc avec les honneurs en
proposant deux éditions parallèles : l´une de la version
censurée, et une version Uncut, malheureusement sur deux
disques distincts et vendus séparément, bien sûr... Une pratique
qui oblige à acheter les deux disques pour obtenir les deux
montages ou se contenter seulement de l'un des deux !
La version Uncut est présentée en 16/9 dans un ratio 1.66:1
alors que la version allemande était présentée en 4/3 dans un
ratio légèrement supérieur à du 1.33 (du genre 1.48:1). Pour
recadrer sa version, Media Blasters a préféré gagner de l´image
sur les côtés mais a légèrement rogné l´image en bas et en haut.
L´édition Shriek Show offre une image plus nette, avec de
très rares tâches ou flous, contrairement à l´édition allemande.
Les couleurs sont moins chatoyantes et plus ternes mais la
globalité est véritablement confortable à regarder : en ne
forçant pas les contrastes, ce qui était fait sur le DVD
allemand, l´édition Shriek Show rend leur profondeur, leur
couleur aux images. Les détails illisibles sur la copie allemande
apparaissent clairement sur la copie américaine.
Quelques bonus viennent compléter cette édition, dont une
interview de Grabriele Crisanti (le producteur) dans laquelle on
apprend qu´il ne connaît pas vraiment le film de Richard
Franklin (est-ce un film scandinave ? dit-il !). L´interview de
Gianni Dei n´est pas riche d´enseignements ; il avoue
seulement n´avoir jamais vu PATRICK STILL LIVES ; on
comprend mieux à l´écoute de ces deux membres de l´équipe
du film ce que peut être le cinéma d´exploitation.
Pour un long métrage très secondaire, Shriek Show réalise
une édition vraiment correcte, et c´est le film qui y gagne :
l´image et le traitement sonore sont presque parfaits. La
présentation générale est propre et les bonus bien suffisants :
on peut regretter l´absence de sous-titres français, ce qui est
une habitude chez les petits éditeurs américains.
Jérôme Peyrel
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