Un programme de musique russe séduit le public
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Un programme de musique russe séduit le public
LA LIBERTÉ CANTON - GRAND FRIBOURG - SINGINE - BROYE 11 LUNDI 11 NOVEMBRE 2013 CRITIQUE CETTE SEMAINE Un programme de musique russe séduit le public singinois Les points forts de l’actualité MARDI 12 NOVEMBRE GUIN • Avec Moussorgski et Tchaïkovski, c’est à un tour en Russie que la Concordia a invité son public, sous la baguette de Jean-Claude Kolly. MERCREDI 13 NOVEMBRE VENDREDI 15 NOVEMBRE DIMANCHE 17 NOVEMBRE GRAND CONSEIL Les députés passent en revue le budget 2014 de l’Etat, placé sous le signe des mesures d’économie. Il assermentera aussi le nouveau conseiller d’Etat JeanPierre Siggen et élira, mercredi, Katharina Thalmann-Bolz à sa présidence pour 2014. MATERNITÉ L’Hôpital fribourgeois présente à la presse les détails des mesures de concentration de la maternité sur le site de Fribourg, et les perspectives de développement de la gynécologie et de l’obstétrique à l’HFR. ARÈNES La Municipalité d’Avenches dévoile une préétude réalisée pour couvrir les arènes romaines. L’idée est de mettre à l’abri le public et les acteurs de grands événements comme l’opéra, le Rock’oz et l’Aventicum Musical Parade. RECORD Dans le cadre du Comptoir broyard, quatre bouchers payernois vont tenter de battre le record du monde de la plus longue chaîne de saucisses de porc. Objectif: 1800 mètres dans un seul boyau. EN BREF MÉNIÈRES Un accident fait trois blessés La Concordia, une harmonie attentive à la gestique ample et précise de son chef, Jean-Claude Kolly. VINCENT MURITH DANIEL FATTORE A voir et à entendre. Une symphonie, un Mont chauve et des tableaux comme s’il en pleuvait, comme si chacun était invité à se balader dans une de ces expositions mondaines à ne manquer sous aucun prétexte. La Concordia a proposé dimanche un menu généreux à un public singinois fidèle. Entièrement constitué de transcriptions de pièces romantiques russes, le programme de ce concert de gala a séduit l’audience, qui a trouvé place sans peine dans la salle Podium de Guin. En cicérone averti, Jean-Claude Kolly, chef titulaire de l’ensemble d’harmonie, a assuré avec grâce et brio la visite guidée des fameux «Tableaux d’une exposition» de Modeste Moussorgski. L’auditeur perçoit une discrète tension dans les premières notes de la «Promenade» qui ouvre l’œuvre, jouées à un tempo soutenu. Il est conquis par les couleurs pastel, laiteuses, des bois. Plus loin, il y a de la fulgurance dans «Gnomus», description musicale du premier tableau, qui précède une ambiance élé- gante et aristocratique de la deuxième promenade – une ambiance portée par les flûtes de la Concordia. Plus tard, quelques moments descriptifs font naître des images, tantôt charnues, tantôt rehaussées d’une pointe d’acidité. Le public se souvient du «Marché de Limoges», où les clarinettes font montre d’un bel abattage et où l’orchestre fait la preuve d’une maîtrise calculée des nuances. L’auditeur retient aussi l’énergie du mouvement «La cabane sur des pattes de poule», porté par une grosse caisse vigoureuse et où les cuivres sont à la fête, quitte à forcer un peu leur talent. Ce moment musical précède le tableau de «La grande porte de Kiev», ample, brillant et empreint d’une coruscante solennité. Les bras grands ouverts, JeanClaude Kolly donne à ce dernier mouvement de l’œuvre toute l’ampleur qu’elle réclame, et soulève ainsi l’enthousiasme de l’auditoire. La première partie donne le ton: le programme ne manquera pas de couleurs. De façon passionnée, la Concordia ouvre les feux avec une belle exécution du final de la quatrième symphonie de Tchaïkovski. Cette version a pu paraître sèche, ce que l’on peut imputer à l’acoustique de la salle. Elle a surtout été un moment de grande précision musicale. Si le jeu des percussions s’avère d’une grande clarté, les différents registres de souffleurs se passent idéalement la balle: les flûtes sont chatoyantes, les cors font montre d’une chaleur indéniable. Enfin, l’exécution de «Une nuit sur le Mont Chauve» de Modeste Moussorgski est le fruit d’un travail approfondi sur les nuances, qui savent se montrer tour à tour sereines et furieuses. L’auditoire retient par ailleurs la lisibilité de l’exécution. Celle-ci donne à entendre des cuivres et des percussions qui claquent, et recèle quelques instants dansants. Et pour donner à entendre tout l’univers de cette pièce fameuse, Jean-Claude Kolly n’hésite pas à solliciter, d’un geste efficace, le meilleur de ce que chaque musicien peut donner. Ample et précis, le résultat se révèle enchanteur. I Samedi vers 19 h 10, un automobiliste de 56 ans circulait avec son véhicule de Ménières en direction de Vesin. A la suite d’une inattention, il a dévié sur la chaussée opposée et percuté frontalement une voiture venant en sens inverse. Celle-ci était conduite par un homme de 71 ans et transportait une passagère de 68 ans. Les trois personnes, blessées, ont été amenées à l’hôpital. La route a été fermée pendant 2 h 30, indique la Police cantonale fribourgeoise dans un communiqué. MÉMENTO GRAND FRIBOURG > THÉÂTRE-FORUM sur le thème de la migration par la troupe haïtienne Les Rescapés, invitée par l’ONG Eirne. HEP, rue de Morat, 16 h 30. > BONJOUR, ÇA VA? Atelier pour apprendre les premiers mots en français. LivrEchange, 16 h 30. > PERMANENCE ÉDUCATIVE Hôpital cantonal, pédiatrie, 15-17 h. Education familiale, 026 321 48 70. > PRO SENECTUTE Bowling tous les lundis et mardis de l’année à la rue St-Pierre 6, 14-16 h. > PRIÈRES St-Justin: 7 h messe, 18 h 30 prière pour la paix, notre gouvernement et nos politiciens. St-Nicolas: 18 h 15 messe. St-Hyacinthe: 6 h 50 laudes et messe, 12 h 25 office du milieu du jour, 18 h 30 méditation, 19 h vêpres. Chapelle du Christ-Roi: 8 h messe. Chapelle d’Ingenbohl: 8 h 15 messe. Notre-Dame: 9 h, 18 h 30 messes. > AÎNÉS MDA Repas de l’amitié le deuxième mardi du mois au restaurant St-Léonard. Rés. la veille: 026 422 79 66, 079 747 08 67. > ATELIER S’exercer à l’entretien d’embauche. Espacefemmes, rue Hans-Fries 2, lundi 18 novembre. Ins. aujourd’hui: 026 424 59 24. HISTOIRE Des cartes postales en guerre MARC-ROLAND ZOELLIG Retracer le climat social et politique de la Suisse entre 1914 et 1918 à travers le prisme de la carte postale, voilà le propos original de deux historiens de l’Université de Fribourg. Alexandre Elsig et Patrick Bondallaz, tous deux doctorants en histoire contemporaine, viennent de mettre le résultat de leurs recherches à disposition du public sur un site internet. Grâce à une présentation dynamique, le public peut y découvrir une soixantaine de cartes regroupées par thèmes (propagande, satire, allégorie, affaires politiques, humanitaire et quotidien de la guerre). Parfois subversives, certaines ont subi à l’époque les foudres de la censure fédérale… Car la Suisse a beau avoir été épargnée par les destructions de la Première Guerre mondiale, elle n’en a pas moins subi ses coups de boutoir idéologiques, qui ont ravivé les tensions entre les communautés linguistiques. La germanophilie de la Berne fédérale et des officiers supérieurs de l’armée suisse (en particulier le général Ulrich Wille) a d’ailleurs donné beaucoup de grain à moudre aux caricaturistes. Le Neuchâtelois Charles Clément a été particulièrement prolifique, et nombre de cartes postales ornées de ses œuvres n’ont pas passé le cap de la censure. C’est un peu par hasard qu’Alexandre Elsig et Patrick Bondallaz, qui travaillent sur l’histoire culturelle de la Suisse entre 1914 et 1918, sont tombés sur ces cartes postales, conser- vées dans un fonds d’archives au Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale à Berne. «Personne ne sait vraiment d’où elles viennent», observe Patrick Bondallaz. «Elles ne sont pas affranchies ni annotées et n’ont donc jamais été envoyées. Elles ont sans doute été collectionnées par un collaborateur des archives», hasarde-t-il. Les deux chercheurs ont aussi pu s’appuyer sur le travail de master que Joséphine Métraux a consacré à la censure des cartes postales suisses par la poste fédérale durant la Première Guerre mondiale. Ayant connu son âge d’or au début du XXe siècle, la carte postale était alors un vrai média de masse très populaire auprès du public. I > www.14-18.ch Sur cette carte postale dessinée par le caricaturiste neuchâtelois Charles Clément, Guillaume Tell remet à l’ordre un officier adepte du style prussien. Elle a été censurée par la Confédération. DR