Qui suis je
Transcription
Qui suis je
Le « Vivre et le faire-ensemble » Des élèves de plusieurs classes de seconde suivent cette année un enseignement d’exploration dont l’intitulé est le « vivre et le faire-ensemble ». Il s’agit pour eux d’inventer des situations de faire ensemble. Ils ont ainsi monté des sketchs sur le vivre-ensemble pour dire des situations de rejet ou d’intolérance. Dans les textes qui suivent, ils ont répondu à la question « qui suis-je ? ». L’idée était de leur faire comprendre que l’être humain ne se construit pas tout seul. Tous l’ont bien compris. A la fin de l’année, il s’agira pour eux de dire « qui est l’autre pour moi ? ». « Rien aux yeux de tous Tout à ses yeux Je ne suis personne Ou je suis tout le monde Je suis un adolescent Mais aussi un adulte Mais aussi un animal En fin de compte Je suis tout et rien » Y. « Moi, je ne suis personnes, je suis tout le monde, mais ma mère me dit que je suis sa fille et mon père également. Je vis dans une société où il y a beaucoup de couleurs de peau et moi je suis noire. C’est la couleur que j’ai depuis ma naissance. Je suis comme ma copine de classe : je marche comme elle, je mange comme elle et j’ai les mêmes centres d’intérêt qu’elle. Certaines personnes disent que je suis un être humain parce que je réfléchis et que je sais faire la différence entre le mal et le bien. Mais beaucoup de personnes sont comme ça. Est-ce la société ou la couleur de peau qui nous rend différents ? Peut-être que c’est l’environnement. Je vis dans un environnement de différences et j’apprends à peine à me connaître grâce à l’autre. Ce que je suis ? Je ne sais pas. Je suis concentrée sur le concept de l’humanité, la vie, la liberté. Et pourquoi la liberté ? Parce qu’on ne vit qu’une fois. » A. « Peut-être que si je n’avais pas demandé le prénom de cette fille lorsque j’étais petite, elle ne serait pas devenue ma meilleure amie et qu’elle ne m’aurait pas aidée à devenir ce que je suis aujourd’hui. Qui suis-je ? Maintenant que mon amie est partie, est-ce que je resterai la même ? Je suis comme je suis, mais je ne sais pas contrôler ma tristesse, ma joie, ma colère. Tout le monde est unique, ce qui veut dire que moi aussi, je le suis ». M. « Je suis né en France, je suis sénégalais et français, mais je ne me sens pas français à 100 %, parce que le regard des gens et le racisme ne diminuent pas, surtout dans le monde du travail, je pense… ». I. « Je n’ai pas d’origine étrangère, je suis français de souche, ma mère est bretonne et mon père auvergnat. Je ne crois pas en Dieu, je suis athée et je pense que l’humanité ne provient d’aucune religion, simplement de l’évolution. Il y a des choses qui m’énervent comme le racisme ou d’autres injustices, comme priver une personne de sa liberté. J’éprouve beaucoup de colère devant l’injustice et je suis révolté parce qu’on construit toujours plus d’armes et on cause toujours plus de guerres… ». T. « Je suis de nationalité Irlandaise. Et je suis contre le terrorisme ! Je suis Charlie mais seulement si cela reflète la liberté d’expression, car je ne soutiens pas les caricatures faites sur les religions. Je suis chrétien et je respecte absolument toutes les religions, toutes les personnes… ». T. « Je ne sais pas qui je suis, mais j’arrive à contrôler ma parole, mes pensées et ma colère. C’est pour éviter de blesser les autres. Je pense que je suis trop gentil et ça retombe sur moi ce qui me rends moyennement bien dans ma peau ». D. « Qui suis-je ? Un être vivant et unique, comme les autres ». A. « Je suis une fille que ne manque de rien, qui a tout ce dont elle a besoin, mes deux parents sont en vie, j’ai à manger, à boire, des vêtements, un téléphone, je n’ai pas d’excuses de me plaindre ». I.