ocgif vtt – ocgif vtt – ocgif vtt – ocgif vtt - ocgif vtt
Transcription
ocgif vtt – ocgif vtt – ocgif vtt – ocgif vtt - ocgif vtt
Page 33 Notre week-end au Mont Saint Michel 2 et 3 juillet 2010 Rendez-vous était donné à 20 heures à l’Hôtel des Bains (Saint-Jean-Le-Thomas) le vendredi 2 juillet : une date idéale pour faire un week-end de « prévacances » et commencer à se détendre avant les vraies. A peine arrivés, l’ambiance s’est avérée effectivement très dépaysante, avec la piscine dans l’hôtel et la mer à 500 mètres. Le repas du vendredi soir, servi dans la grande salle de l’hôtel était « spécial vététistes » sur la commande d’Alain et nous a mis de fort bonne humeur : des pâtes, des tartes, et bien sûr du vin, du pain, du fromage, bref tout ce qu’il faut pour faire 54 km de VTT le lendemain et 600 m de dénivelé. Nous étions une bonne quinzaine à table, et avons pu nous rencontrer des vétététistes de groupes différents, et leurs compagnes, compagnons, filles, frères, etc (bien que les premiers soient les plus nombreux bien entendu). Le lendemain matin 10 heures, nous étions une douzaine de candidats pour la balade en vélo. Notre guide nous a fait faire un tour exceptionnel autour de la baie, avec le Mont en arrière plan, puis la mer, les prairies, et selon les moments, sur ces prairies, chevaux, moutons, vaches, etc…. Le retour s’est effectué par des chemins en forêt la plupart du temps ombragés : tout était parfait même les petites pauses obligées pour les crevaisons et autres. Le midi, nous avons mangé notre pique-nique distribué le matin par à hôtel, et on s’est même accordé un peu plus tard un café sur une terrasse surplombant la mer. Nous avons ce jour là surtout découvert la partie sauvage et non touristique de la baie, par un temps superbe. Comme nous sommes rentrés assez tôt (vers 17 heures), il restait encore du temps pour se baigner (dans la piscine de l’hôtel ou à la mer), avant l’apéro et le dîner : une journée vraiment de rêve. Page 34 Page 35 Le lendemain, nous avions rendez-vous avec le même guide pour traverser la baie à pied jusqu’au Mont-Saint-Michel (et retour). Six heures de marche pour 14 kilomètres étaient prévues, avec une heure au Mont, et quelques petites pauses « culture » : en effet, grâce à notre guide nous n’avons pas marché idiot mais assimilé tout au long de la journée un certain nombre d’informations sur la baie. Au moment de partir, nous avons laissé nos chaussures à la voiture car c’est bien agréable de marcher une journée dans le sable ; toutefois si vous ne voulez pas marcher sur les gravillons à l’arrivée au Mont, ni passer pour des romanos et vous faire suivre à la trace dans les boutiques lorsque vous chercherez un petit cadeau à ramener à ceux qui auront gardé vos enfants pendant votre week-end, emmenez au moins des tongs ; et pensez à mettre de la crème solaire sur le dessus de vos pieds, car si vous n’avez pas l’habitude de marcher pieds nus en plein soleil pendant plusieurs heures, vous risquez d’avoir les pieds qui chauffent ensuite pendant plusieurs jours. Bref, tant que nous étions sur le sable, c’était très confortable, la sable étant alternativement doux ou rugueux, selon le degré d’humidité et de petits vers l’ayant malaxé avant que nous marchions dessus. Au bout d’une heure à peine, nous avons fait une première pause durant laquelle, notre guide nous a expliqué à l’aide d’un schéma tracé sur le sable l’histoire de la baie (en partant de l’époque temps où l’Angleterre n’était pas encore une île jusqu’à aujourd’hui). Il y a 20 000 ans, période glaciaire, le niveau de la mer était 100 m plus bas qu’aujourd’hui. Il y a 7000 ans le réchauffement climatique (déjà !) fait monter le niveau de la mer et la manche se dessine. Apparaissent alors le Mont et l’îlot de Tombelaine. La sédimentation et les oscillations naturelles du niveau de la mer ont conduit à la physionomie de la baie d’aujourd’hui. Puis l’homme a mis son grain de sel : digues, canalisation des rivières, drainages, création de polders, ont significativement modifié le cours naturel des choses, notamment en contribuant à l’ensablement de la baie. Arrivés près de Tombelaine (petit mont inhabité actuellement) qui se situe environ à 2500 mètres du Mont, nous avons bifurqué sur la gauche vers le Mont (sans avoir d’autres choix de toutes façons car la mer montait à grande vitesse). Avec les mirages, cette petite île ressemble à une soucoupe volante prête à décoller (d’autres du groupe trouvaient qu’elle ressemblait à un téton, chacun ses associations !). Le guide nous a expliqué l’histoire de Tombelaine qui doit son nom à une charmante Hélène amoureuse d’un guerrier et qui s’est jetée d’un des rochers de l’île lorsqu’elle a appris la mort de son bienaimé – le comte de Montgomery. Tombelaine viendrait donc de « Tombe d’Hélène ». Arrivés au Mont, envahi par les touristes, nous avons néanmoins trouvé un endroit calme pour piqueniquer face à la mer. Certains on pu faire quelques emplettes ou s’acheter une glace. Le retour s’est Page 36 fait d’un pas peut-être un peu plus rapide, avant une première pause qui nous a permis de réveiller les sables mouvants, sur les suggestions de notre guide. C’est très facile, il suffit de se mettre à danser d’un pied sur l’autre en groupe, et très vite, vous comprenez que vous marchez en fait sur une plaque de sable qui flotte et se détériore rapidement : le sable devient mou, puis se craquèle en se soulevant et l’impression qu’un monstre va en sortir et vous absorber en entier arrive très rapidement. Plus concrètement, si vous n’avez pas l’idée de répartir le plus possible votre poids sur la surface du sable, vous ne pouvez que vous enfoncer de plus en plus : la consigne ayant été donnée de s’enfoncer jusqu’à mi-cuisse, les deux d’entre nous qui avaient les plus grandes jambes se sont enfoncés en fait bien plus profondément que les autres et très vite leur absorption est devenue spectaculaire (mais pas dangereuse pour autant car notre guide surveillait tout ça de très près et avait au pire une corde à leur lancer). La dernière pause nous a permis de comprendre comment les 250 millions d’euros versés par les contribuables pour désensabler la baie seraient concrètement utilisés (construction d’un pont, d’une retenue d’eau se remplissant à marée haute et se vidant à marée basse, etc..). En effet, pour contrecarrer ce que l’homme a fait depuis deux siècles, d’immenses travaux ont été entrepris pour conserver l’insularité du Mont-Saint-Michel. Le barrage sur le Couesnon, partie intégrante du projet, agit au moment du lâcher d’eau comme une chasse d’eau géante qui évacue le sable autour du Mont. Sachez que bientôt vous paierez 8 euros pour vous garer à 800 mètres, puis prendre une navette pour 400 mètres, puis marcher encore 400 mètres. Vous ne pourrez plus rejoindre le Mont par la baie comme nous l’avons fait….il faudra s’arrêter un peu avant (cela dit sur le mont luimême il y a tellement de touristes au m2 que ce n’est pas plus mal de s’arrêter un peu avant). Il y a par ailleurs un projet d’une ligne TGV Paris-Le Mont, qui permettra d’y amener les voyageurs du monde entier. L’objectif est de passer de 3,5 à 6 millions de visiteurs par an !! Fallait-il faire tous ces travaux ? Ne fallait-il pas laisser faire la nature ? Stéphane, notre guide, homme de la baie, a provoqué toutes ces questions. A chacun d’y répondre… Dépêchez vous d’y aller vous aussi car c’est absolument et résolument EX-CEP-TIONNEL ! Merci à notre rédac-chef Alain de nous avoir concocté ce week-end qu’on n’est pas prêt d’oublier. Marie Carcassonne