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Transcription

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Notre week-end au Mont Saint Michel
2 et 3 juillet 2010
Rendez-vous était donné à 20 heures à l’Hôtel des
Bains (Saint-Jean-Le-Thomas) le vendredi 2 juillet :
une date idéale pour faire un week-end de « prévacances » et commencer à se détendre avant les
vraies. A peine arrivés, l’ambiance s’est avérée
effectivement très dépaysante, avec la piscine dans
l’hôtel et la mer à 500 mètres. Le repas du vendredi
soir, servi dans la grande salle de l’hôtel était
« spécial vététistes » sur la commande d’Alain et
nous a mis de fort bonne humeur : des pâtes, des
tartes, et bien sûr du vin, du pain, du fromage, bref
tout ce qu’il faut pour faire 54 km de VTT le
lendemain et 600 m de dénivelé. Nous étions une
bonne quinzaine à table, et avons pu nous rencontrer
des vétététistes de groupes différents, et leurs
compagnes, compagnons, filles, frères, etc (bien que les premiers soient les plus nombreux bien
entendu).
Le lendemain matin 10 heures, nous étions une
douzaine de candidats pour la balade en vélo.
Notre guide nous a fait faire un tour exceptionnel
autour de la baie, avec le Mont en arrière plan, puis
la mer, les prairies, et selon les moments, sur ces
prairies, chevaux, moutons, vaches, etc…. Le
retour s’est effectué par des chemins en forêt la
plupart du temps ombragés : tout était parfait
même les petites pauses obligées pour les
crevaisons et autres. Le midi, nous avons
mangé notre pique-nique distribué le matin par
à hôtel, et on s’est même accordé un peu plus
tard un café sur une terrasse surplombant la mer. Nous avons ce jour là surtout découvert la partie
sauvage et non touristique de la baie, par un temps superbe. Comme nous sommes rentrés assez tôt
(vers 17 heures), il restait encore du temps pour se baigner (dans la piscine de l’hôtel ou à la mer),
avant l’apéro et le dîner : une journée vraiment de rêve.
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Le lendemain, nous avions rendez-vous avec le
même guide pour traverser la baie à pied jusqu’au
Mont-Saint-Michel (et retour). Six heures de marche
pour 14 kilomètres étaient prévues, avec une heure
au Mont, et quelques petites pauses « culture » : en
effet, grâce à notre guide nous n’avons pas marché
idiot mais assimilé tout au long de la journée un
certain nombre d’informations sur la baie. Au
moment de partir, nous avons laissé nos
chaussures à la voiture car c’est bien agréable de
marcher une journée dans le sable ; toutefois si
vous ne voulez pas marcher sur les gravillons à
l’arrivée au Mont, ni passer pour des romanos et
vous faire suivre à la trace dans les boutiques
lorsque vous chercherez un petit cadeau à ramener
à ceux qui auront gardé vos enfants pendant votre
week-end, emmenez au moins des tongs ; et
pensez à mettre de la crème solaire sur le dessus
de vos pieds, car si vous n’avez pas l’habitude de marcher pieds nus en plein soleil pendant plusieurs
heures, vous risquez d’avoir les pieds qui chauffent ensuite pendant plusieurs jours. Bref, tant que
nous étions sur le sable, c’était très confortable, la sable étant alternativement doux ou rugueux,
selon le degré d’humidité et de petits vers l’ayant malaxé avant que nous marchions dessus. Au bout
d’une heure à peine, nous avons fait une première pause durant laquelle, notre guide nous a expliqué
à l’aide d’un schéma tracé sur le sable l’histoire de la baie (en partant de l’époque temps où
l’Angleterre n’était pas encore une île jusqu’à aujourd’hui). Il y a 20 000 ans, période glaciaire, le
niveau de la mer était 100 m plus bas qu’aujourd’hui. Il y a 7000 ans le réchauffement climatique
(déjà !) fait monter le niveau de la mer et la manche se dessine. Apparaissent alors le Mont et l’îlot de
Tombelaine. La sédimentation et les oscillations naturelles du niveau de la mer ont conduit à la
physionomie de la baie d’aujourd’hui. Puis l’homme a mis son grain de sel : digues, canalisation des
rivières, drainages, création de polders, ont significativement modifié le cours naturel des choses,
notamment en contribuant à l’ensablement de la baie.
Arrivés près de Tombelaine (petit mont inhabité actuellement) qui se situe environ à 2500 mètres du
Mont, nous avons bifurqué sur la gauche vers le Mont (sans avoir d’autres choix de toutes façons car
la mer montait à grande vitesse). Avec les mirages, cette petite île ressemble à une soucoupe volante
prête à décoller (d’autres du groupe trouvaient qu’elle ressemblait à un téton, chacun ses
associations !). Le guide nous a expliqué l’histoire de Tombelaine qui doit son nom à une charmante
Hélène amoureuse d’un guerrier et qui s’est jetée d’un des rochers de l’île lorsqu’elle a appris la mort
de son bienaimé – le comte de Montgomery. Tombelaine viendrait donc de « Tombe d’Hélène ».
Arrivés au Mont, envahi par les touristes, nous avons néanmoins trouvé un endroit calme pour piqueniquer face à la mer. Certains on pu faire quelques emplettes ou s’acheter une glace. Le retour s’est
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fait d’un pas peut-être un peu plus rapide, avant une première pause qui nous a permis de réveiller les
sables mouvants, sur les suggestions de notre guide. C’est très facile, il suffit de se mettre à danser
d’un pied sur l’autre en groupe, et très vite, vous comprenez que vous marchez en fait sur une plaque
de sable qui flotte et se détériore
rapidement : le sable devient mou,
puis se craquèle en se soulevant
et l’impression qu’un monstre va
en sortir et vous absorber en
entier arrive très rapidement. Plus
concrètement, si vous n’avez pas
l’idée de répartir le plus possible
votre poids sur la surface du
sable, vous ne pouvez que vous
enfoncer de plus en plus : la
consigne ayant été donnée de
s’enfoncer jusqu’à mi-cuisse, les
deux d’entre nous qui avaient les
plus grandes jambes se sont
enfoncés en fait bien plus
profondément que les autres et
très vite
leur absorption est
devenue spectaculaire (mais pas
dangereuse pour autant car notre guide surveillait tout ça de très près et avait au pire une corde à leur
lancer).
La dernière pause nous a permis de comprendre comment les 250 millions d’euros versés par les
contribuables pour désensabler la baie seraient concrètement utilisés (construction d’un pont, d’une
retenue d’eau se remplissant à marée haute et se
vidant à marée basse, etc..). En
effet, pour contrecarrer ce que
l’homme a fait depuis deux
siècles, d’immenses travaux ont
été entrepris pour conserver
l’insularité du Mont-Saint-Michel.
Le barrage sur le Couesnon, partie
intégrante du projet, agit au
moment du lâcher d’eau comme
une chasse d’eau géante qui
évacue le sable autour du Mont.
Sachez que bientôt vous paierez 8
euros pour vous garer à 800
mètres, puis prendre une navette
pour 400 mètres, puis marcher
encore 400 mètres. Vous ne
pourrez plus rejoindre le Mont par
la baie comme nous l’avons
fait….il faudra s’arrêter un peu
avant (cela dit sur le mont luimême il y a tellement de touristes au m2 que ce n’est pas plus mal de s’arrêter un peu avant). Il y a
par ailleurs un projet d’une ligne TGV Paris-Le Mont, qui permettra d’y amener les voyageurs du
monde entier. L’objectif est de passer de 3,5 à 6 millions de visiteurs par an !!
Fallait-il faire tous ces travaux ? Ne fallait-il pas laisser faire la nature ? Stéphane, notre guide, homme
de la baie, a provoqué toutes ces questions. A chacun d’y répondre…
Dépêchez vous d’y aller vous aussi car c’est absolument et résolument EX-CEP-TIONNEL ! Merci à
notre rédac-chef Alain de nous avoir concocté ce week-end qu’on n’est pas prêt d’oublier.
Marie Carcassonne