La guerre - Mission Maternelle 13

Transcription

La guerre - Mission Maternelle 13
La guerre (1894)
Henri Rousseau,
dit le Douanier Rousseau (1844-1910)
Huile sur toile - 114 x 195
Musée d'Orsay, Paris
L’artiste : Issu d'une famille modeste de Laval, Henri Rousseau s'engage dans l'armée avant de travailler pour
l'octroi de Paris, ce qui lui valut son surnom de "douanier". Autodidacte, il se met à la peinture vers 40 ans,
persuadé que les esprits guident son pinceau. Refusé au Salon des Artistes officiel de 1885, il peut néanmoins
exposer au Salon des Indépendants à partir de 1886. Malgré les critiques lui reprochant ses personnages figés,
son manque de perspective, ses couleurs vives, sa naïveté et sa maladresse, sa notoriété ira croissant et il se
liera d'amitié avec de nombreux artistes avant-gardistes (Derain, Matisse, Picasso ou Delaunay, mais aussi
Apollinaire et Jarry).
Description : Au centre de la toile et en occupant les 2/3 supérieurs, l'œil est attiré par une femme en robe
blanche, échevelée, montée – assise – courant à côté ? d'un cheval noir au galop. Elle tient dans une main une
épée et dans l'autre une torche dont la fumée évoque l'image d'une faux. Sa bouche est entr'ouverte, étirée
dans un rictus. On voit les deux côtés de la crinière du cheval, lui-même tout en longueur, langue sortie et
longue queue horizontale. Ils bondissent au-dessus d'un sol de galets jonché de corps nus, très clairs, certains
portant des blessures, becquetés par 4 corbeaux noirs. Au premier plan, un homme portant juste un pantalon
fixe le spectateur. Entre ses jambes, on distingue un visage percé d'un trou rouge au-dessus de l'œil.
Deux arbres noirs, presque sans feuilles, noires elles aussi, dont l'un a une branche cassée encadrent la scène.
Dans un ciel très bleu s'amoncellent des nuages orange et bruns.
Analyse : L'œil est attiré par le vêtement blanc de la déesse. Le tableau semble s'étirer en longueur à cause du
cheval, très allongé, dans une posture non anatomique. Les tonalités sont sombres : prééminence des couleurs
froides, brun, noir, gris, blanc (mais pas de vert, couleur de l'espérance). La seule couleur chaude est le
rouge, couleur du sang.
Tous les éléments du tableau semblent sur le même plan, malgré l'illusion d'une colline au fond.
La sensation de vitesse est donnée par les cheveux de la déesse, la crinière et la queue du cheval, la fumée de
la torche, en opposition avec l'immobilité des corps au sol.
Interprétation : Ce n'est pas une vision habituelle de la guerre : pas d'uniformes, que des victimes, y compris
la végétation. La déesse de la guerre orchestre cette destruction, montée sur un cheval monstrueux que rien
ne semble pouvoir arrêter…
Présentation aux élèves : Cette œuvre très effrayante ne peut être proposée qu'après un travail autour de la
peur, afin que les élèves ne bloquent pas sur les représentations expressives des corps.
Elle forme un tout et il n'est pas recommandé de la découvrir par bribes. On fera ressortir l'emploi des couleurs
froides qui donnent cette sensation de peur, le contraste entre la vitesse du cheval et l'immobilité des gisants,
le sentiment de destruction qu'exprime la toile.
Pistes d’activités
- Activités plastiques
o Silhouettes d'arbres
o Portrait de face, en s'appuyant sur les visages de la déesse et du corps au premier plan
o Opposition des couleurs : faire ressortir un graphisme de couleur chaude sur un fond de couleurs
froides ou inversement
o Reproduire un personnage ou un animal en mouvement
- Autres activités
o Langage : observer et décrire l’œuvre
o Langage : exprimer son ressenti, dire ce qui fait peur
o Sciences : les mouvements
o Sciences : les effets de la vitesse puis de l'air sur un corps léger
Mission Maternelle 13

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