F Histoire des croix pamphlet
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F Histoire des croix pamphlet
L’HISTOIRE DES CROIX DU MONT SUGARLOAF Ce qui suit est un compte rendu publié de l'accident qui a coûté la vie à deux jeunes femmes, le 9 novembre 1924, alors qu’elles sont tombées du mont Sugarloaf. Il a été publié dans le journal hebdomadaire The Graphic le 13 novembre 1924. Les croix ont été peintes sur le versant du mont Sugarloaf en leur mémoire. À une certaine époque, le fait de peindre l'une des croix a bouleversé certains citoyens âgés qui avaient connu la famille et étaient au courant des détails de l'incident. Le compte rendu de l’événement a été publié pour faire connaître aux jeunes et aux nouveaux habitants l'histoire qu’évoquent les croix du mont Sugarloaf. Il s’agit de l’un des drames les plus tristes de l'histoire de Campbellton, alors que, en ce dimanche soir du 9 novembre 1924, deux jeunes vies pleines de promesses prirent fin de façon tragique. Vers 16 h, Mme Edmund McLean, 19 ans, et Mlle Lottie Ramsay, 17 ans, filles de M. et Mme Sydney Ramsay, de Campbellton, sont parties en promenade et ont décidé d'escalader le mont Sugarloaf. À partir de ce moment, on ignore ce qu’elles ont fait si ce n’est que les empreintes de leurs pas menaient au sommet de la montagne et finissaient au bord de la falaise. Leurs cadavres, meurtris et défigurés, ont été retrouvés au pied de la montagne, 600 ou 700 pieds plus bas. Ayant quitté la ville vers 16h, il faisait presque nuit lorsqu’elles ont atteint la cime. On croit qu’une fois au sommet, les deux sœurs se sont rendues au bord pour admirer le paysage, et que l’une d’elle a eu un vertige ou a glissé sur la neige en attrapant l'autre, l’entraînant ainsi avec elle dans une chute fatale. Comme elles n’étaient pas de retour à la maison à 20 h et que Mme McLean avait un bébé de six mois, son mari et ses parents ont commencé à s’inquiéter et à se renseigner auprès des parents et voisins. Vers 22 h cependant, leur inquiétude avait atteint un seuil critique. Pensant que les malheureuses jeunes femmes s’étaient peut-être perdues, plusieurs hommes sont partis à leur recherche. La lune illuminait la nuit mais, après des heures de recherche, on n’avait retrouvé aucune trace des jeunes femmes. Au lever du jour, un groupe de sept personnes est reparti à leur recherche. Quatre d’entre eux ont directement emprunté le sentier menant au sommet du mont Sugarloaf. Ils ont suivi les empreintes de pas jusqu’au bord de la falaise, puis ont fait signe aux trois personnes se trouvant au bas de la montagne qui sont tout de suite remontées vers le haut. Très peu de temps après, M. J. H. Moores, un policier, M. W.. Smith et M. Gay ont aperçu le premier corps, celui de Mme McLean, parmi les rochers. L'autre corps fut découvert tout près de là, coincé dans un arbre. Bien qu’il n’ait pas été aussi gravement meurtri, la mort devait également avoir été instantanée. On a réclamé des couvertures et transporté les corps vers le bas de la montagne afin que le coroner puisse les examiner. Sur les ordres du coroner Martin, les corps ont été transportés dans les locaux de l’entrepreneur de pompes funèbres Graham, où le coroner et le Dr MacPherson les ont examinés. Après un examen détaillé, le coroner a décrété qu’une enquête n'était pas nécessaire. Au fil des ans, de nombreuses personnes avaient escaladé la montagne Sugarloaf. Cet accident fut le premier de nature grave, bien que, quelques années plus tôt, un raquetteur ait fait une chute assez importante et s’était légèrement blessé. Plusieurs années auparavant, le versant de la montagne était recouvert de pousses d’épinettes et de sapins, mais elles avaient brûlé deux ans plus tôt et la pluie avait délavé les rochers, de sorte qu'ils représentaient maintenant un mur de haut en bas. En plus des parents et du mari éplorés, les défuntes ont laissé dans le deuil deux sœurs, Mme Ernest White, d’Alberta, et Mlle Ella de New York ainsi que quatre frères dont Sydney en Angleterre, James, Calvin et Auley, à la maison. Les funérailles ont eu lieu le mercredi à 15 h et ce fut l’une des cérémonies les plus grandioses jamais vues. Un grand nombre d'automobiles, de calèches et de personnes ont suivi à pieds le cortège funèbre jusqu'au cimetière rural. Les révérends W.W. McNairn et Brock Humphreys ont célébré les services funèbres à la maison. De nombreuses couronnes de fleurs furent offertes pour rendre hommage aux deux jeunes femmes, exprimant ainsi l’estime qu’on avait pour elles. Le mari et les parents éplorés méritent la plus sincère sympathie de tous pour leur lourde perte.