Faire la pluie et le beau temps guillaume Jacob - ESCER
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Faire la pluie et le beau temps guillaume Jacob - ESCER
René Laprise, chercheur à l’UQAM Faire la pluie et le beau temps guillaume Jacob Prédire le temps qu’il fera dans cent ans: voilà le défi de René Laprise. Dans sa boule de cristal – l’ordinateur le plus puissant de l’UQAM – le professeur voit des catastrophes s’annoncer. Mais il constate aussi que ses prédictions ne sont pas toujours les bienvenues. avoue être fier du travail accompli et de son retentissement. «Avant ça, mon groupe de recherche n’était même pas connu de plusieurs de mes collègues uqamiens!» Celui qui dirige le Centre pour l’étude et la simulation du climat à l’échelle régionale (ESCER) a passé deux ans et demi à travailler bénévolement sur ce rapport fatidique. «J’ai collaboré avec des chercheurs de toutes origines et de toutes spécialités. C’était un défi scientifique incroyable. Évaluer nos connaissances sur le climat, c’est trouver des consensus, chercher cette ligne de partage entre la prudence des hypothèses et l’audace des affirmations pour arriver aux conclusions les plus fidèles à la réalité.» Soulever la tempête Lorsqu’il a commencé sa carrière au Service météorologique du Canada dans les années 1970, René Laprise était loin de se douter que son champ d’étude deviendrait l’enjeu majeur du XXIe siècle. Réduction des gaz à effet de serre, réfugiés climatiques, fonte de la calotte glacière: les effets des changements climatiques sont bien réels, et ils commandent le COOPUQAM.COM Fournisseur de service agréé s Le n aux e v ou B M ac oo les changements climatiques. «C’était vraiment odieux. Les gens derrière ça ont enfreint la loi. Ils sont allés voler des données informatiques. Ils ont ensuite distillé ces informations phrase par phrase pour passer un message complètement erroné.» Fonte de financement Photo: Jean-François Hamelin Q uelque part en 2003, le téléphone sonne dans le modeste bureau de René Laprise, professeur et expert en modélisation du climat à l’UQAM. Au bout du fil, un représentant du gouvernement canadien l’invite à se joindre au Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC). Cette équipe internationale de chercheurs a pour mission d’établir l’état des connaissances à l’égard des changements climatiques et de leurs répercussions sur les activités humaines. Lorsque le professeur accepte de se greffer à l’aventure, il ne s’attend pas à être décoré du prix Nobel de la paix quatre ans plus tard. René Laprise reçoit cette distinction convoitée en compagnie de ses collègues, pour la somme de leur travail. «On ne pensait jamais avoir autant de visibilité», se souvient-il. Le chercheur a été propulsé sous les feux de la rampe après la sortie du quatrième rapport du GIEC, qui établit un lien clair entre les activités humaines et le réchauffement climatique. Désigné personnalité de l’année Radio-Canada/La Presse en 2007, l’humble scientifique «Évaluer nos connaissances sur le climat, c’est trouver des consensus, chercher cette ligne de partage entre la prudence des hypothèses et l’audace des affirmations pour arriver aux conclusions les plus fidèles à la réalité.» - René Laprise changement. Certains «climato-sceptiques» persistent toutefois à les remettre en cause. «Ces gens ne sont pas des experts de la recherche en climat, ils sont dans le déni, déplore René Laprise. Ce sont parfois des scientifiques dans des domaines connexes, mais ils n’ont pas la crédibilité d’intervenir dans un débat qui doit se faire entre experts climatologues.» Le professeur rappelle que la révision par les pairs est une des bases de l’avancement de la science moderne. «Un ent ! v i r r ka débat scientifique ne peut se faire sur la place publique, par médias interposés, comme on a vu l’automne dernier lors du “climategate”. C’est de cette manière que Galilée a été accusé.» René Laprise a mal digéré les attaques menées contre certains scientifiques du GIEC en novembre 2009, deux semaines avant le sommet de Copenhague. La divulgation de courriels échangés entre des scientifiques révélait de prétendues failles dans leur démarche afin d’exagérer Depuis sa fondation, en 2003, l’ESCER a développé une expertise de renommée mondiale pour la modélisation du climat. Cette réputation pourrait flétrir, s’inquiète René Laprise. Les coffres de la Fondation canadienne pour les sciences du climat et de l’atmosphère (FCSCA), principal outil de financement de ce type de recherche, sont vides. Et le gouvernement fédéral, son principal bâilleur de fond, ne compte pas les regarnir. «En tout cas, on n’a absolument aucune indication qu’ils veulent le faire, note René Laprise. Le gouvernement fédéral dit vouloir évaluer le programme durant les deux prochaines années avant de prendre la décision de le refinancer ou non. C’est assez de temps pour que tous les chercheurs de haut niveau aillent vers d’autres instituts de recherche à l’étranger.» Le professeur se désole de voir dilapidés les efforts faits par le Canada depuis quinze ans. «Dans trois mois, si on ne trouve pas d’autres sources de financement, on risque de perdre cinq employés au sein de l’ESCER. Sans compter qu’on ne sera pas en mesure d’offrir de bourses aux étudiants attendus à la maîtrise et au doctorat pour l’automne prochain, ce qui compromet les inscriptions.» Faute de pouvoir attirer des étudiants, René Laprise va même jusqu’à envisager la fermeture du seul programme francophone en étude du climat au Canada. «Ce qui est paradoxal, parce que c’est le gouvernement fédéral qui a mis sur pied le programme francophone à l’UQAM vers la fin des années 1960, pour respecter la Loi sur les langues officielles et former des gens aptes à offrir le service météorologique en français.» Si la politique semble vouloir s’immiscer dans les activités du chercheur, celui-ci affirme avec philosophie vouloir se préserver de ces débats. «Mon rôle, en tant que scientifique, c’est d’énoncer les choses telles qu’elles sont. La science doit être utile pour prendre des décisions, mais elle ne doit pas les prescrire.» Profitez de la baisse de prix sur les anciens modèles! ok MacBo de r à parti 899 $ té Quanti t limi é coopuqam.com Boutique informatique Mini Boutique INFO 280, rue Sainte-Catherine Est, 514-987-3000 poste 2654 405, rue Ste-Catherine Est pavillon Judith-Jasmin (local J-M205), 514-987-3000 poste 6884 lundi - merc. : 9 h 00 - 18 h 00, jeudi - vend. : 9 h 00 - 20 h 00, samedi : 10 h 00 - 17 h 00 4 COOPUQAM_10x3,5_MTLCampus_MacBooks.indd 1 Montréal Campus REV Client : Coop Uqam/MacBooks Format : 10” x 3,5” Parce que ça vous us revient ! Devenez membre ! 4/18/10 11:28:51 21 AM avril 2010