Les mules de la mode Mobilités de commerçantes angolaises au

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Les mules de la mode Mobilités de commerçantes angolaises au
Soutenance en vue de l’obtention du
DOCTORAT en Science Politique
Les mules de la mode
Mobilités de commerçantes angolaises au
Brésil et en Chine
Présentée par Léa BARREAU
Le lundi 12 décembre à 14h30
Amphithéâtre de la Maison des Suds
Esplanade des Antilles – Pessac
Membres du jury :
Mme Fariba ADELKHAH, Directrice de recherche, FNSP/CERI, présidente du jury
Mme Chloé BUIRE, Chargée de recherche au CNRS, Science Po Bordeaux/LAM
M. Michel CAHEN, Directeur de recherche CNRS, Sciences Po Bordeaux/LAM, directeur
de thèse
Mme Camille GOIRAND, Professeure des Universités, Sorbonne Nouvelle-Paris 3,
IHEAL/CREDA, rapporteure
M. Didier PÉCLARD, Maître d’enseignement et de recherches, Université de
Genève/Global Studies Institute, rapporteur
M. Ricardo SOARES DE OLIVEIRA, Professeur des Universités, Université de
Oxford/St Peter´s College
RÉSUMÉ
Cette thèse s’appuie sur les expériences professionnelles de voyage d’un petit groupe de
commerçantes transnationales angolaises baptisées moambeiras en raison de leur méthode
particulière d’importation : le commerce à la valise. Considérées en Angola comme étant en
marge de la légalité, ces femmes voyagent à l’étranger pour rapporter des produits
manufacturés (vêtements, chaussures, accessoires féminins) qu’elles transportent
directement dans leurs valises sans déclarer l’objectif commercial de leur activité. Ce
commerce, pratiqué sur l’ensemble du continent africain s’est développé depuis les années
1990 au sein de contextes économiques de pénurie alimentés par des politiques économiques
clientélistes. En Angola, la féminisation de ce commerce s’est intensifiée avec la fin de la
guerre en 2002 et l’ouverture des relations internationales avec des partenaires comme le
Portugal, le Brésil, Dubaï et la Chine. Cependant, depuis 2010, la constante dévalorisation du
kwanza face au dollar, la crise pétrolière et la mise en place de politiques bureaucratiques et
sécuritaires à l’échelle mondiale provoquent une crise de ces mobilités commerciales.
Ce travail analyse ces phénomènes en prenant pour étude de cas deux vagues de mobilités
commerciales féminines : la première de l’Angola vers le Brésil et la seconde de l’Angola vers
la Chine. S’intéressant aux rôles spécifiques des femmes africaines sur trois espaces,
l’observation menée sur les marchés de São Paulo, Luanda et Canton s’inscrit dans la
perspective de la globalisation « par le bas ». Les voyages d’affaires de ces femmes
chamboulent également les rôles de genre et la répartition des pouvoirs dans la famille.
Interrogeant les processus émancipatoires, ce travail cherche à vérifier si la circulation
commerciale permet aux femmes de prendre conscience des rapports de pouvoir qui les
marginalisent et de développer leur capacité à les transformer. Cependant, la thèse défendue
ici est que les caractéristiques de l’économie « parallèle » où les frontières entre le légal,
l’illégal, le licite et l’illicite se confondent, conditionnent les capacités d’autonomisation des
femmes et pénalisent la revendication collective de leurs droits. À l’heure de l’accélération de
la globalisation des échanges entre pays du Sud, cette thèse a pour ambition de donner une
vision intimiste et féministe de la mobilité en suivant le parcours et les récits de vie de
plusieurs femmes angolaises entre le Brésil, l’Angola et la Chine.
Mots-clés
Femmes, mobilités, voyages, commerce, mode populaire, marchés, douanes, rapports de
genre et de pouvoir, Brésil, Angola, Chine, globalisation.

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