Jacques Weber

Transcription

Jacques Weber
Jacques Weber
Economiste et anthropologue, Directeur de recherche du CIRAD (Centre de coopération
internationale en recherche agronomique pour le développement), Jacques Weber a mené et dirigé
des recherches dans de nombreux pays tropicaux et en Europe. Son domaine d’intérêt principal
concerne les interactions entre dynamique sociale et dynamique naturelle, en théorie et en pratique,
dans le domaine de la biodiversité, du changement global et des ressources renouvelables.
Les travaux de Jacques Weber s’inscrivent dans le courant des recherches sur le “développement
durable”, une problématique qu’il a élargie à la question du maintien, de la survie du système vivant
planétaire.
A l’issue de ses études supérieures en 1971, Jacques Weber est recruté par l’ORSTOM (Office de la
recherche scientifique et technique outre-mer, devenue à présent l’IRD – Institut de Recherche pour
le Développement). Il travaille au Cameroun – son pays natal dont il parle quatre langues – jusqu’en
1978, avant de se rendre au Sénégal pour cinq ans et y créer une équipe de recherche en sciences
sociales sur les pêches. Puis en 1983, il rejoint l’IFREMER (Institut de recherche sur la mer) pour y
créer le département d’économie.
Jacques WEBER enseigne pendant dix ans à l’ENSAE (Ecole nationale de statistiques et d’analyse
économique) avant de devenir en 1992 chargé de conférences à l’Ecole des Hautes Etudes en
Sciences Sociales. Il assure également un enseignement en Master à l’Université Paris 6 – Pierre et
Marie Curie, ainsi que des conférences ponctuelles à l’ENS (Ecole Normale Supérieure) et à l’Ecole
Polytechnique.
En 1993, il s’éloigne des pêcheries pour créer au CIRAD une unité de recherche sur la gestion des
ressources renouvelables et de l’environnement. Fin 1998, il retourne à l’IRD pour y créer un
département Expertise et Valorisation.
De 2002 à 2008, il dirige l’Institut Français de la Biodiversité, un groupement d’intérêt scientifique
comprenant les huit organismes principaux de recherche publique, cinq ministères et des ONG. L’IFB
coordonne alors la recherche française sur la biodiversité, jouant un rôle de représentation en
Europe et dans le monde que conservera et étendra la Fondation pour la Recherche sur la
Biodiversité qui succèdera à l’IFB en 2008.
Ses recherches ont porté plus spécifiquement sur deux types de préoccupations : la gestion des
ressources renouvelables d’une part, et la façon dont des sociétés différentes confèrent à des biens
donnés un statut de “richesse”, puis les font circuler d’autre part.
En ce qui concerne la gestion des ressources renouvelables (forêts naturelles, faune, flore,
pêcheries…), Jacques Weber a commencé par étudier les exploitations cacaoyères familiales au
Cameroun, puis les relations entre cultures d’exportation et cultures vivrières dans l’ensemble du
pays, avant de s’intéresser aux pêcheries artisanales au Sénégal, et avec elles à la gestion des
ressources renouvelables et de l’environnement.
Pour ce qui est de la seconde préoccupation, celle de la notion de “richesse”, elle est née dans la
forêt camerounaise, où la richesse n’est pas constituée par de l’argent ou des marchandises, mais par
des liens de dépendance : la richesse se compte en dépendants. Dans ce type de société, où que ce
soit dans le monde, la destruction des biens dans des cérémonies somptuaires est de règle. L’intérêt
de Weber pour les modes de constitution et d’usage des richesses l’a amené à étudier les sociétés à
édifices monumentaux, comme l’Egypte pharaonique, la Mésopotamie, les empires Aztèque et Inca,
et Angkor. Ces travaux ont pour enjeu, comme ceux du premier type, de comprendre les
déterminants de la durabilité des sociétés.
Membre de plusieurs comités scientifiques nationaux et internationaux, de plusieurs sociétés
savantes internationales et de plusieurs comités de lecture de revues scientifiques internationales,
membre correspondant de l’Académie d’Agriculture et membre du Conseil économique du
développement durable (CEDD), vice-président du comité français du MAB (programme “L’Homme
et la biosphère” de l’UNESCO), membre du Comité de veille écologique de la Fondation Nicolas Hulot,
Jacques Weber est aussi vice-président de l’Association Française des Petits Débrouillards (AFPD), en
charge des comités scientifiques.
Parmi les nombreuses publications de Jacques Weber, citons-en quelques-unes :
“Évaluer et financer la biodiversité”, dans le séminaire 2009 de l’IFORE (Institut de Formation pour
l’Environnement), Les enjeux majeurs de la biodiversité, p. 32.
“Environnement et pauvreté : les pauvres ne sont pas coupables”, Sciences Humaines, juillet-août
2005.
Karsenty, A. et Weber, J., 2004. « Les marchés de droits dans la gestion de l’environnement ».
Introduction générale au N° spécial « Les marchés de Droits », revue Tiers Monde.
“Évaluations contingentes : les valeurs ont-elles un prix ?”, Intervention au CERI, Sciences-Po, juilletaoût 2003.

Documents pareils