Trois jeunes chercheuses se distinguent

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Trois jeunes chercheuses se distinguent
CAHIER SPÉCIAL éducation
18
journalmetro.com
Mercredi 3 août 2016
Trois jeunes chercheuses se distinguent
Le concours «Ma thèse en 180 secondes», tenu le printemps dernier à Montréal lors du congrès de l’Association francophone pour le savoir (Acfas),
a permis à de jeunes chercheurs de s’illustrer. Métro s’est entretenu avec les trois lauréates de cette année, qui représenteront le Québec
à la finale internationale du concours, le 29 septembre à Rabat, au Maroc.
Anicée Lejeune
[email protected]
La santé mentale
et le bien-être
des patients
Vulgarisatrice
dans l’âme
Doctorante en biologie
moléculaire à l’Institut de
recherches cliniques de
Montréal (IRCM), Carine
Monat a remporté le premier prix ainsi que le prix
du public.
Le sujet de sa thèse?
«J’étudie le développement
de la rétine afin d’élaborer
des thérapies cellulaires.
En cas de cécité, par
exemple, il est possible
de remplacer des cellules
rétiniennes qui ne
fonctionnent pas avec
des cellules créées en
laboratoire», explique
Carine Monat.
L’étudiante, qui
achèvera son doctorat à
l’automne, adore transmettre ses connaissances.
«J’aime bien montrer que
la science est accessible.
C’est trop facile de dire
que les gens sont trop stupides pour comprendre»,
lance-t-elle.
D’ailleurs, c’est avec la
même volonté de vulgariser qu’elle a lancé, en
octobre 2014, L’Œuf ou la
Poule, une émission sur la
radio web de l’Université
du Québec à Montréal.
Après un baccalauréat
en sciences biomédicales,
une maîtrise en biologie
spécialisée sur la neuroscience et plusieurs stages,
dont un à l’Institut de la
vision à Paris, cette Française de 28 ans a décidé de
faire son doctorat au Québec. Elle a posé ses bagages
à Montréal en 2011 dans
le laboratoire de Michel
Cayouette, à l’IRCM.
La jeune femme a
consacré la quasi-totalité
Toujours chercher
«Ce que j’aime en
tant que chercheur,
c’est qu’on a beau
avoir une idée, on ne
cherche pas à avoir
raison. En réalité,
on fait tout pour se
contredire, pour être
sûr qu’on a raison.»
Carine Monat,
doctorante en biologie moléculaire
à l’IRCM
de sa vingtaine à faire de
la recherche et envisage
aujourd’hui – même si
des doutes subsistent – de
travailler dans le domaine
de la communication
scientifique. «Je me vois soit
comme journaliste scientifique, soit comme médiatrice dans l’organisation
d’événements», dit-elle.
En attendant, Carine
Monat représentera
«fièrement le Québec» lors
de la finale du concours.
«Peu importe si je gagne
ou pas, indique-t-elle. Ce
qui m’intéresse, c’est la
rencontre avec d’autres
doctorants et la visite
de laboratoires.»
Alex Drolet-Dostaler,
doctorante en psychologie
clinique à l’Université
du Québec en Outaouais
(UQO), a terminé deuxième
du concours.
La doctorante a réussi à
vulgariser en trois minutes
le sujet de sa thèse intitulée
«L’urgence en psychiatrie :
redonner le pouvoir à l’usager». «Ma thèse porte sur
la possibilité d’instaurer,
dans le système de santé,
des moyens d’anticiper les
crises et d’éviter de prendre
des mesures sans le consentement des personnes en
psychiatrie», explique-t-elle.
Alex Drolet-Dostaler,
qui avait déjà participé au
concours il y a deux ans
sans toutefois l’emporter,
considère que sa participation est importante pour
développer des habiletés
en vulgarisation scientifique. «C’est essentiel pour
transmettre ses résultats de
recherche de façon concise
et intéressante pour le
public», souligne-t-elle.
Quant à la finale internationale, la doctorante
estime que l’expérience
l’emporte sur la victoire.
«Ça va être une compétition très féroce : il y a aura
d’excellents orateurs et des
gens passionnés et créatifs.»
Étudier en psychologie
s’est imposé comme une
évidence pour cette jeune
femme de 25 ans. «J’ai toujours été intéressée par les
relations interpersonnelles,
le comportement humain
et la façon dont l’individu interprète sa réalité.»
Après un baccalauréat en
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LA SESSION DÉBUTE LE 29 AOÛT
514 939-2006 | collegelasalle.com |
Guy ou Atwater
Comprendre
le cerveau
pour soigner
la maladie
d’Alzheimer
Diffusion
«Mon projet a des
retombées cliniques
majeures, alors si ça
peut avoir un effet
sur la prestation de
service, je trouve
ça important que
l’information soit
diffusée.»
Alex Drolet-Dostaler,
doctorante en psychologie clinique
à l’UQO
psychologie à l’Université
d’Ottawa, Alex Drolet-Dostaler a travaillé pendant un
an dans le secteur communautaire en santé mentale
avant d’entamer un doctorat à l’UQO, qu’elle doit
terminer cet été.
Si l’étudiante a quelques
doutes quant au chemin
professionnel qu’elle
empruntera, elle admet
s’être découvert un amour
pour la recherche. «Après
mon doctorat, je veux
faire mes premiers pas
dans le monde du travail.
Toutefois, éventuellement,
je continuerai mes études
pour devenir professeure et
chercheure», conclut-elle.
•
•
C’est en présentant en trois
minutes sa thèse portant
sur le lien entre le diabète
et la maladie d’Alzheimer
que Maud Gratuze, doctorante en neurobiologie à
l’Université Laval, a gagné
son billet pour la finale
internationale du concours
«Ma thèse en 180 secondes».
«Le diabète est un important facteur de risque pour
la maladie d’Alzheimer,
explique la doctorante de
27 ans. On s’est rendu
compte que les gens qui
font du diabète courent un
plus grand risque de développer la maladie d’Alzheimer. Le but était d’établir le
lien entre ces maladies pour
peut-être ralentir la progression de l’Alzheimer.»
Le concours illustre,
selon elle, l’importance de
savoir vulgariser. «C’est une
qualité que tous les chercheurs devraient avoir.
C’est important que les
gens sachent sur quoi
on travaille et qu’ils comprennent l’importance
de la recherche.»
Après un baccalauréat en
biologie des organismes et
une maîtrise en biologie de
la santé humaine en France,
Maud Gratuze s’est spécialisée en neurobiologie et
en endocrinologie avant de
s’installer au Québec, à l’automne 2013, pour entamer
sa thèse. «Le sujet et l’équipe
de recherche m’intéressaient. Je ne connaissais pas
la recherche en Amérique
du Nord. C’était donc un
Admissibilité aux prêts et bourses
Cours en français ou en anglais et certains programmes
maintenant offerts en cheminement bilingue
Défi
«Je trouvais ça
intéressant que deux
maladies en pleine
expansion comme le
diabète et l’Alzheimer
aient un lien. C’était
un défi d’essayer de
les comprendre.»
Maud Gratuze,
doctorante en neurobiologie
à l’Université Laval
bon moyen d’y avoir accès»,
raconte-t-elle.
Curieuse de nature et
passionnée de biologie,
Maud Gratuze ambitionne
de poursuivre ses travaux
sur la maladie d’Alzheimer.
«On ne comprend qu’une
infime partie du cerveau»,
lance la jeune femme,
actuellement en démarches
pour mener des études
postdoctorales à l’université
Harvard, à Boston.
Si la finale internationale du concours lui semble
quelque peu intimidante,
elle se réjouit de pouvoir y
participer. «Je n’y vais pas
en tant que concurrente
mais plus pour l’expérience», conclut-elle.

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