"r3ilab" lance son plan de bataille - UP-tex

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"r3ilab" lance son plan de bataille - UP-tex
21 SEPT 10
Hebdomadaire Paris
OJD : 10091
61 RUE DE MALTE
75541 PARIS CEDEX 11 - 01 43 57 21 89
Surface approx. (cm²) : 1107
N° de page : 20-21
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LE "R3ILAB" LANCE
SON PLAN DE BATAILLE
A l'occasion de sa
naissance officielle,
la nouvelle structure
centrée sur
l'innovation
immatérielle a
présente ses projets.
Villepinte, 6 septembre
LA CONFÉRENCE INAUGURALE DU R3ILAB,
fff PRÉSENCE DE CHRISTIAN ESTROSI,
MINISTRE OE L'INDUSTRIE.
Le nouveau reseau a pour vocation de donner
naissance a des projets lies a l'innovation
immatérielle OR
UPTEX
2461535200507/GFP/MMG/3
Eléments de recherche : UPTEX ou UP TEX : pôle de compétitivité de la filière textile en Nord-Pas-de-Calais/Picardie, toutes citations
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LUSIEURS mois apres sa mise en orbite opérationnelle, le R3ilab vient
d'être inauguré officiellement, lors
du dernier Salon Maison & Objet,
en présence de Christian Estrosi, le ministre de l'Industrie, et de nombreux représentants de la filière. Mutation de l'ex-/?éseau industriel d'innovation du textile et de
l'habillement (R2ith), ce nouveau Réseau
de l'innovation immatérielle pour l'industrie fonctionnera de façon proche de celle
de son prédécesseur. A vocation hexagonale, le RSilab donnera naissance à des
projets labellisés et bénéficiant d'un financement diversifié (pouvoirs publics, institutions représentatives de la profession et
entreprises, éventuellement soutenues par
Oséo). Un budget d'environ 2 millions d'€
pour 2010 et 2011 a d'ores et déjà été débloqué par le ministère de l'Economie via
la Dgcis (direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services).
Mais, alors que le R2ith s'était attaché à
stimuler des projets de plates-formes technologiques (soit aujourd'hui 20 programmes opérationnels, ayant impliqué
environ 500 dirigeants d'entreprises), le
R3ilab s'attache, lui, à rallier les entreprises autour de chantiers liés à l'innovation immatérielle. Des chantiers qui seront animés par un binôme, composé à
chaque fois d'un coordinateur (un consultant expert) rémunéré et d'un président
industriel bénévole. Le RSilab est luimême abrité par Ylfrn (Institut français de
la mode) et animé par deux coordinateurs
à temps partiel, Danielle Clutier, directrice études et conseil à l'Ifin, et le consultant Stanislas Vandier.
Saluant le travail du réseau de la filière
textile, Christian Estrosi, le ministre de
l'Industrie, est venu pour sa part apporter
son soutien au R3ilab en soulignant que
«le gouvernement mettait lui-même le paquet sur l'innovation, accélérateur de la
sortie de crise». Et que cette innovation
dans les entreprises allait bien au-delà de
la recherche-développement et touchait
de multiples aspects : managérial, environnemental, organisationnel, social ou
ergonomique.
Sur pied depuis début 2010, le comité de
gouvernance du RSilab, composé de quatre personnes (Elizabeth Ducottet, Pdg du
groupe Thuasne et du comité, Nelly Rodi,
dirigeante de l'agence de style du même
nom, André Beirnaert, président de Y Uit
Nord et du pôle de compétitivité Up Tex,
P
UPTEX
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et enfin Dominique Jacomet, directeur général de VI fin), n'a pas chômé et a déjà
lancé cinq projets, tous désormais labellisés par le ministère.
Le plus avancé est une nouvelle édition
du programme dit Tech & Design, déjà
mené une première fois par le R2ith. Celui-ci consiste à faire collaborer des binômes créateurs-industriels - dans le domaine de l'habillement, de I ameublement
ou dans d'autres secteurs utilisateurs de
textile - pour trouver des solutions adaptées au comportement futur des consommateurs. Menée sous la houlette du Pdg
de Garnier-Thiébaut, Paul de Monclos,luimême engagé dans la première édition,
cette nouvelle vague vise à réunir une
vingtaine de binômes, soit le double de
l'édition précédente. Dix premiers binômes ont d'ores et déjà été constitués. Ils
réunissent ainsi les collants Le Bourget et
Patrick Norguet, le filateur Sofila et Sharon Wauchob, le tisseur Peltex et Sam Baron, le fabricant de chaussants Guille Le
Collégien et Mathilde Bretillot, le façonnier Avenir Couture et Earl Pickens, les
Brodeurs de France et le collectif Andrea
Crews, la confédération européenne du lin
et du chanvre (Cel), le teinturier Henri Flo
et Patrick Frèche, l'ennoblisseur Beyrand
et Félicie Bajard et, enfin, le spécialiste des
parapluies Le véritable Cherbourg et Mathieu Lehanneur.
Thierry Simon, le directeur général de
Le Bourget, est venu expliquer les raisons
de son intérêt pour ce projet. «Celui-ci
s'inscrit dans le cadre de la redynamisation
de notre entreprise, a-t-il expliqué. Le
Bourget a en effet souffert ces dernières années à la fois des problèmes d'une entreprise familiale et du phénomène de déconsommation des années 70 et 80, avec un
abandon du collant. D'où la mise en place
d'une stratégie de marketing de "survivor"
ayant permis sa remise sur les rails depuis
trois ou quatre ans. Mais il n 'y avait pas encore eu jusqu 'ici de démarche industrielle
et créative. Or il est temps pour nous de
nous adresser à une nouvelle génération de
consommatrices et de sortir des marchés
traditionnels. » De la part du designer Patrick Norgué, qu'il a choisi parce qu'il ne
venait pas du secteur du textile. Thierry Simon attend justement que celui-ci emmène la marque «vers une offre complémentaire et nouvelle et peut-être insolente,
pour aller jusqu'à la consommatrice».
De son côté, la designer Mathilde Bretillot a expliqué que l'idée de sa collabora-
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lion avec Guille Le Collégien était de faire
Le quatrième projet, Manu Maestria, est
sortir l'entreprise de son métier tradition- en voie de redéfinition II se proposait ininel, la chaussette, en intégrant de «nou- tialement de mettre en relation des créaveaux matériaux» Tandis qu'Henri de teurs avec des artisans pour doper l'innoFrance, le Pdg de So fila, a exprimé sa vo- vation dans les métiers d'art Maîs une
lonté à?«avoir un acces a la mer», c'est-à- telle démarche étant déjà plus ou moins
dire au consommateur final, via un projet proposée par d'autres structures, ses inide produit fini Conceptrice d'un fil écolo- tiateurs ont revu leur copie «L'idée est
gique, le Greenfil, la société compte ainsi maintenant d'aller plus lom en aidant V artisur la créatrice de mode Sharon Wauchob san - par un coaching approprié - à se
(qui défile à New York) pour imaginer un structurer pour se développer et devenir
accessoire (gants, chaussettes) qui lui ser- une véritable Pme», explique Stanislas
Vandier La dernière version du concept,
vira de tremplin vers le client final
qui bénéficiera d'un appui en réseau des
organisations professionnelles expertes
Des exemples de réussites
Le deuxieme projet, baptisé Impact en matière d'artisanat (cuir, horlogerie), a
Marchés, est lui aussi calqué sur le modèle éte approuvée et labellisée par le minisd'un autre chantier du R2ith, Business tère, et une première réunion de lanceModels, qui portait sur l'identification, ment de la nouvelle organisation aura lieu
l'analyse et la communication des meil- fm septembre. Enfin, le dernier projet en
leures pratiques en matière d'organisa- lice à avoir été labeille, Scenaru 2020, detion Supervisé par Jean-Guy le Floch, Pdg vrait être mené tambour battant
à"Armor Lux, lui-même impliqué par le
D'une façon générale, Elizabeth Ducotpassé dans Business Models, Impact Mar- tet a expliqué que, dans les chantiers mis
chês est centré sur le management de l'm- en œuvre par le RSilab, la dernière étape novation et ira détecter des exemples de celle de la commercialisation de l'innovaréussite dans la filière maîs aussi dans tion - sera désormais mieux prise en
d'autres secteurs Des exemples suscepti- compte. Ce qui devrait aller droit au cœur
bles d'inspirer les entreprises de textile- de Christian Estrosi, qui a lui-même soulihabillement Sur une vingtaine d'entre- gné que, si «la France est reconnue comme
prises visées, trois (le tisseur TF Crêation, un pays d'innovation», «elle peine à transle façonnier C2S et l'enseigne l'Occitane) former ses innovations en succes sur le plan
ont déjà fait l'objet d'entretiens.
commercial» Tandis qu'Hervé Descottes,
Le troisième projet, Tic (comme tech- Pdg de la société de maroquinerie Le Tannologies de l'information et de la commu- neur, rappelait que «le pilotage d'une
nication) et Mode, démarre lui de zéro et marque dè mode, dè luxe ou de maison dese met lentement en place Préside par vait se faire par l'aval et qu'un des proPhilippe Joffard, Pdg de Lafuma, et béné- blèmes de la France est de ne pas assez
ficiant d'un partenariat avec le pôle de prendre en compte la distribution»
compétitivité de l'imagerie numérique
Au sein du projet Tech & Design, dont la
Cap Digital, il a pour objectif de rappro- précédente édition n'avait fait qu'effleucher des entreprises de la filière textile-ha- rer cette dernière phase, une consultante
billement de celles spécialisées dans les ad hoc, Isabelle de Bussac (une ex-Pubhnouvelles technologies «Nous savons au- as), vient ainsi de se voir confier la misjourd'hui ce que nous voulons faire, nous sion d'aider les entreprises à préparer
avons défini les champs du possible», ex- cette étape de commercialisation Et cela
plique Philippe Joffard Alors que la notamment en identifiant avec eux un disconstitution de cinq binômes est visée, tributeur (grands magasins, enseigne spécinq premières entreprises (sans que les cialisée) qui viendrait se rallier au binôme
associations n'aient encore été forcément pour s'impliquer dès l'amont dans le prodéterminées) ont déjà été retenues Soit jet. Une démarche analogue pourrait entrois côté textile-habillement Lafuma, suite être engagée dans d'autres chantiers
Sofila et Armor Lux Et deux côté numé- (notamment Tic et Mode)
rique, Aldebaran, fabricant de robots soAu final, dans toutes ces initiatives
phistiqués, et Xilabs, fabricant de mini- amorcées par le R3dab, Elizabeth Ducotcapteurs notamment dans le domaine de tet entrevoit autant ^«aventures d'entre
la pollution.
prises fondatrices du futur». Maîs aussi
«des signes tres forts - sinon de sortie de
Métiers d'art
crise en tout cas d'horizons nouveaux f»
SOPHIE BOUHIER DE L'ECLUSE •
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PHILIPPE JOFFARD, PDG DE LAFUMA.
Il préside le projet Tic et Mode qui a pour objectif
de rapprocher des spécialistes des nouvelles
technologies et des entreprises de la filiere
Pu r rt
Vfrdv/Afp
"Scénarios 2020" imagine
l'avenir de la filière
L s'agit du cinquième et dernier projet à avoir été labeille, en août dernier, par le ministère de l'Industrie
(et donc à pouvoir bénéficier, partiellement, d'un financement de l'Etat)
«"Scénarios 2020" consistera à imaginer
des scénarios prospectifs à l'horizon
2020 pour la filière textile L'idée est de
préparer la sortie de crise, en offrant des
points de repère pour le futur», avait expliqué, il y a quèlques mois, Dominique
Jacomet, membre du comité de gouvernance du RSilab et directeur général de
l'Ifin (Institut français de la mode), qui
pilote le projet. L'originalité de la démarche est d'associer, «via un forum Internet, experts et chefs d'entreprise dans
une réflexion sur ce que seront les tendances à l'horizon 2020»
Première étape pour le lancement du
projet, un comité éditonal (constitué de
Dominique Jacomet, d'Ehzabeth Ducottet, dirigeante du groupe Thuasne et
présidente du comité de gouvernance
du RBilab, d'Evelyne Chaballier et de
Patricia Romatet, respectivement directrice des études économiques et pros-
I
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pectives et directrice d'études à rifin, et
de Stanislas Vandier, coordinateur du
RSilab) s'est réuni pour la première fois
le 8 septembre dernier II se réunira ensuite tous les mois jusqu'à fin 2010, en
élargissant son cercle, à chaque fois, à
d'autres participants ponctuels, des industriels, des économistes, des experts
ou des acteurs de la filière. Parmi eux :
Adeline de Monpezat, dirigeante de
Bouchara, Olivier Bochart, Pdg de
Trouillet, et Philippe Pasquet, président
du directoire du Salon Première Vision
En octobre, la réunion aura lieu à Lyon,
où les neurones d'industriels de la région seront aussi mis à contribution
L'idée est de procéder, à chaque fois, à
un brainstorming, afin d'élaborer les
grandes trames de quatre scénarios, lesquels seront ensuite enrichis sur le forum Internet. Ce dernier est mis en ligne
depuis le 20 septembre sur le site du
R3dab «Nous aimerions aboutir à la publication des quatre scénarios dès le premier trimestre 2011», observe Stanislas
Vandier.
S.B.E.
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Tech&Design bute sur la commercialisation
ES innovations créées au sem de la
première vague Tech & Design, menée de 2006 à 2008 au sem du R2ith,
n'ont pas toujours eu des suites commerciales très marquantes Certes, la
ceinture lombaire très féminine conçue
pour Thuasne, le leader europeen du
textile médical, par la designer industrielle Marie Macon a connu un beau
succès Figurant toujours au catalogue
de la sociéte, récompensée par un Janus
2007 de la Santé, elle s'est extrêmement
bien vendue sur prescription en pharmacie
Maîs les produits imaginés par les autres binômes créateurs-ingénieurs ont
généralement entamé une carrière plus
discrète sur le marché. Chez Lafuma,
par exemple, sur les dix modèles polaires et lifestyle imaginés par Agatha
Ruiz de la Prada, cinq seulement ont été
fabriqués et vendus, à hauteur de 100
pièces Maîs Philippe Joffard, le Pdg de
Lafuma, le reconnaît lui-même, l'objectif premier n'était pas de faire du chiffre
d'affaires maîs de sortir des sentiers battus et de se plonger dans un bain de
créativité «Nous avions confié a Agatha
une matiere basique, la polaire, pour
qu'elle nous aide a imaginer autre chose
et mettre en œuvre de nouvelles techniques industrielles d'utilisation, ex-
L
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phque-t-il Enfin, l'objectif était aussi de
créer un peu de buzz sympathique »
Des propos analogues sont tenus par
Hervé Descottes, le dirigeant de Le Tanneur, pour qui Stamslassia Klein avait
créé des accessoires de maison (rideaux,
coussins) en cuir, vendus aux Galeries
Lafayette en édition relativement limitée II évoque ainsi une «expérience très
intéressante qui a permis un décloisonne
ment de la creation dans l'entreprise, une
maniere de raisonner autrement et de
sortir des carcans où nous étions enfermes»
De son côté, Paul de Montclos, Pdg de
Garmer-Thiébaut, évoque une collaboration également fructueuse avec le styliste José Lévy, qui avait conçu pour la
société de linge de maison des articles
très fins et soyeux «Cela a non seulement fait évoluer notre image un peu
vieillotte d'entreprise du textile vosgien alors que nous sommes pourtant dotés de
machines ultramodernes - maîs nous a
aussi amenés a savoir mieux écouter nos
clients » Une démarche de meilleure réceptivité et d'innovation qui continue
aujourd'hui de porter ses fruits Paul de
Montclos évoque ainsi le lancement au
Salon Maison & Objets d'une nappe
qu'un traitement nano-technologique
met à l'abri des taches
S.B.E. •
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