EACM News n°8_110824
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EACM News n°8_110824
Edition n° 8 – Août 2011 EACM NEWS Libres propos: Le dossier : Site Sander à Haubourdin De nouvelles formes d’implication de la population ? Rares sont aujourd’hui les projets d’implantation d’industrie qui ne génèrent de vives oppositions dans le voisinage proche du futur site. Dans notre domaine d’activité, carrières et installations de stockage de déchets soulèvent rarement l’enthousiasme des populations et des édiles dans les premières phases d’élaboration du projet. On peut le regretter et rappeler le temps où il était tellement plus facile d’entreprendre. Mais les situations dans lesquelles le promoteur de projet ne fait pas place aux demandes des populations et des élus permettent rarement d’arriver à ses fins ! Certains opérateurs choisissent la stratégie du « tout juridique », tentant par de longs et coûteux contentieux, d’obtenir grâce au juge ce qu’ils n’ont pu obtenir du préfet. Une PME peut elle espérer prospérer dans le temps en choisissant cette stratégie ? Pas certain. EACM propose à ses clients une troisième voie, consistant à ouvrir un dialogue, parfois délicat à entamer, avec les populations locales, via les élus, afin que tous les acteurs, élus, population et industriel, puissent trouver une solution à une équation à multiples inconnues. Si un projet industriel est forcément générateur d’une perturbation non souhaitée, donc rejetée par la population, il peut également être générateur, s’il est bien pensé, de réels avantages pour la collectivité. Et, parmi les avantages, l’emploi ne suffit plus, sans parler de l’ex taxe professionnelle qui ne revenait plus depuis bien longtemps dans la poche des communes ! Les parties prenantes doivent donc se mettre autour de la table et inventer un mode de vie commun ; charge à nous de les aider à être inventifs. Tanguy Latron Origine du projet Après avoir aidé de nombreux clients à optimiser les coûts de gestion de leurs sites pollués, cela faisait plusieurs années que nous réfléchissions à une nouvelle prestation qui nous semblait pouvoir répondre à une problématique rencontrée par certains acteurs. Partant du constat que de nombreux projets de requalification sont bloqués par le risque juridique et financier que représente la prise en charge de la dépollution d’un site, il semblait possible de racheter de tels sites, en tenant compte de l’état de pollution, de prendre en charge juridiquement et financièrement sa dépollution, puis de les revendre. La première opportunité s’est présentée en 2006 lorsque la préfecture du Nord, sur les conseils de la DRIRE, nous a contactés pour obtenir notre avis sur la friche Sander à Haubourdin. La liquidation judiciaire de la société Sander était impécunieuse depuis plusieurs années et conservait dans son patrimoine une friche polluée d’environ 5 ha au Sud de Lille. Les arrêtés préfectoraux complémentaires n’avaient aucun effet et le site présentait deux problématiques majeures : • La démolition des bâtiments, non achevée probablement par faute de moyens, laissait un site dangereux alors même que la friche servait de terrain de jeux à de nombreuses personnes comme en témoignait les balles de paint ball et les cabanes aménagées ça et là. • Le site se trouve dans l’emprise du périmètre des champs captants de Lille Sud, ressources essentielles en eau potable de l’agglomération lilloise et sa pollution menaçait directement la qualité de la nappe de la craie. Les étapes de la démarche Après avoir étudié le dossier avec d’éventuels financeurs, la solution retenue fut de créer une société ad hoc, Ecofriche, regroupant les compétences techniques d’EACM ainsi que des personnes physiques et morales aptes à financer l’opération. L’objectif assigné à cette société, une fois propriétaire des terrains, était double : répondre aux attentes de l’administration tout en apportant aux professionnels de l’immobilier des garanties sur l’état du site et la faisabilité technique et économique de leurs projets. La démarche mise en œuvre a tout d’abord consisté à synthétiser l’ensemble des données existantes relatives au site, puis à réaliser un diagnostic approfondi de la qualité des sols, par le biais de sondages répartis de façon homogène selon une maille de 15*15 m afin de caractériser précisément et complètement la pollution et sa répartition. (Suite de l’article au verso) Le dossier : Site Sander à Haubourdin (suite) 3,19 ZONE 3a Une fois acquise une image fine de la répartition des pollutions, un dialogue constructif a été mené avec la mairie afin de préciser les orientations urbaines attendues par la collectivité sur ce site. Cette étape a permis de faire émerger des attentes différentes des orientations retenues dans le PLU puis d’orienter le plan de gestion. ZONE 6 3,2 0,89 1,42 ZONE 3b 1,47 1,48 0,16 1,75 0,22 0,93 0,06 0,59 0,24 0,53 0,21 86 1 2,31 0,27 ZONE 4 4,09 0,22 0,99 0,15 8,45 0,58 105 0,19 4,35 0,08 0,75 ZONE 1 0,45 Trichloroéthylène ZONE 5 0,95 9,81 supérieure à 5 mg/kg ZONE 2 2,19 0,12 Comprise entre 1 et 5 mg/kg Le plan de gestion est le document qui explicite les modalités de gestion de la pollution retenues par le maître d’ouvrage, en fonction de l’usage futur, et qui valide l’absence de risque pour les personnes le fréquentant après mise en œuvre de ces modalités. Comprise entre 0,5 et 1 mg/kg Comprise entre LQ (0,05) et 0,5 mg/kg La troisième étape a consisté à soumettre ce plan de gestion à la Préfecture et à la DRIRE afin de clore le dossier administratif du site, d’une part, et de rassurer les promoteurs futurs d’autre part. Les deux objectifs ont été atteints puisque la préfecture du Nord a validé le plan de gestion le 1 juillet 2010 et que le site a fait l’objet d’une promesse de vente à un promoteur local en 2010, la vente définitive devant intervenir en 2013, après modification du PLU et obtention des permis de construire. Une expérience reproductible ? Notre connaissance de la gestion des sites pollués nous amène à penser qu’une telle expérience est bien entendu reproductible et qu’elle répond à un cas de figure spécifique, lorsque la pression foncière est moyenne et le risque élevé. En effet, en cas de pression foncière forte, comme cela peut être le cas en région parisienne ou dans les grandes agglomérations, le bilan financier des opérations de promotion permet de supporter des coûts de dépollution et les promoteurs acceptent d’en prendre le risque. A l’inverse, lorsque la pression foncière est faible ou très faible, il existera des cas dans lesquels la valorisation du terrain après dépollution ne pourra jamais couvrir les coûts de gestion de la pollution. La valeur du terrain est alors négative. Dans ces cas, seule la collectivité peut prendre en charge une opération de dépollution. L’action de sociétés comme Ecofriche trouve donc toute sa pertinence entre ces deux extrêmes et chaque cas sera à étudier individuellement afin de trouver le bon équilibre entre les coûts des mesures de gestion de la pollution et la valorisation future des terrains. Tanguy Latron Développement des agences Mathieu Douceré et Julien Toutain ont rejoint respectivement nos agences de Lille et Paris en tant qu’ingénieurs d’études. Mathieu revient d’Australie où il a passé trois ans dans l’industrie minière. Julien, quant à lui, est géologue et a récemment travaillé au BRGM sur la carte géologique. Solenn Guégan quittera le 15 septembre l’agence de Lille pour rejoindre nos équipes parisiennes. Colloque ADEME EACM a été retenu par l’ADEME comme intervenant pour la 3e édition des journées techniques nationales « Reconversion des friches urbaines polluées » qui se dérouleront à Paris les 11 et 12 octobre 2011. Nous y présenterons la requalification de la friche PCUK à Wattrelos (qui vous a été présentée dans l’édition n°4 de EACM News). Myriam Erckelboult a rejoint l’agence de Dunkerque en tant qu’assistante polyvalente. EACM Paris- 8, rue Sainte Lucie, 75015 Paris – Tél. 33 (0)1 53 95 29 99 – Fax 33 (0)1 53 95 32 34 EACM Lille - 7, rue Gustave Delory, 59000 Lille – Tél. 33 (0)3 20 15 10 25 – Fax 33 (0)3 20 15 10 24 EACM Dunkerque - 2, rue de Beaumont, 59140 Dunkerque – Tél. 33 (0)3 28 51 22 49 – Fax 33 (0)3 28 51 29 13 SARL au capital de 120 000 € – RCS Paris B 403 356 405 – Siège social : 42 bis, rue de Bourgogne, 75007 Paris – NAF 7112B