09-Douanier Rousseau - Petites histoires d`artistes
Transcription
09-Douanier Rousseau - Petites histoires d`artistes
1 HENRI ROUSSEAU (1844-1910) L’homme qui croyait être un autre Paris, vers 1907. Tandis que l’art moderne est en train de naître, le douanier Rousseau peint pour son plaisir… Monsieur Rousseau était douanier. Non pas, comme vous le pensez, un intrépide carabinier qui traquait les contrebandiers, mais, comme il ne le disait pas, un modeste gratte-papier employé à l’Octroi de Paris pour contrôler les droits d’entrée. Ce qui lui laissait du temps pour dessiner. Monsieur Rousseau aimait la grande peinture. Non pas, comme vous le croyez, les grands chefs d’œuvres des musées, où il n’avait d’ailleurs jamais mis les pieds, mais, et c’était sa fierté, les tableaux des peintres pompiers, bien sages, bien lisses et bien proprets du Salon des Artistes Français. Et il faisait tout son possible pour les imiter. Copyright : Sylvie Léonard – Petites histoires d’artistes - 2012 Le douanier Rousseau : L’Octroi, 1890. Moi-même, portrait-paysage 1890. 2 Monsieur Rousseau faisait de grands voyages. Non pas, comme vous l’imaginez, des périples aventureux vers des pays mystérieux, mais, et c’était son secret, les voyages imaginaires qu’il faisait au Jardin des Plantes entre la ménagerie et la serre. Et c’est dans les albums qu’il aimait voyager. Monsieur Rousseau était un peintre de premier plan. Il exposait aux Salon des Indépendants et il avait beaucoup de succès. Non pas, comme il le pensait, pour son grand savoir-faire et son impressionnante habileté, mais, vous vous en doutez, pour sa grande simplicité et son étonnante naïveté. Copyright : Sylvie Léonard – Petites histoires d’artistes - 2012 Le douanier Rousseau : Paysage exotique, 1910. La carriole du père Juniet, 1908. 3 Monsieur Rousseau était l’ami des peintres et des poètes qui l’invitaient à toutes leurs fêtes. Non pas, comme il le croyait, parce qu’il était le plus savant et le plus sérieux d’entre eux, Mais, vous l’avez deviné, Parce qu’il était le plus innocent et le plus original. Et que son univers était vraiment très personnel. Et lorsque Monsieur Rousseau mourut, il devint un héros pour tous les artistes Non pas, comme il l’imaginait, parce qu’il était le meilleur des peintres réalistes, mais, vous l’avez compris, parce qu’il était, bien malgré lui, le plus grand des peintres naïfs. Et qu’il fut le premier à peindre comme on rêve. Copyright : Sylvie Léonard – Petites histoires d’artistes - 2012 Le douanier Rousseau : La Charmeuse de serpent, 1907. Le Rêve, 1910.