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Westminster & City News
NUMÉRO 47
Du 27 novembre au 3 décembre 2015
ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE
POLITIQUE MONETAIRE ET FINANCES PUBLIQUES
Charlie Bean critique la qualité des statistiques publiées par l’ONS – L’ancien sous-gouverneur de la Banque
d’Angleterre pour la politique monétaire estime dans un rapport d’étape sur les statistiques économiques que
l’Office for National Statistics pêche par un manque de « curiosité intellectuelle, d’ouverture, d’autocritique et
d’écoute de ses clients ». Le rapport souligne que 7 séries ont perdu leur statut de « statistique nationale » en 2014
et 2015 et indique que, sur les 1 386 économistes qui font partie de la fonction publique britannique, seulement 41
travaillent pour l’ONS. Il rappelle aussi que seul 10 % du personnel basé à Londres a choisi de continuer à travailler
pour l’ONS lors du transfert du siège à Newport au Pays de Galles en 2007. Si l’option d’un retour à Londres est
écartée, le rapport suggère de créer une antenne dans la capitale pour attirer plus d’économistes qualifiés. Enfin, il
appelle les administrations à donner à l’ONS un accès plus systématique à leurs données, en particulier les données
fiscales. Le rapport final sera publié avant la présentation du budget le 16 mars 2016.
La Banque d’Angleterre et le Treasury prolongent jusqu’en 2018 le Funding for Lending – Le programme,
qui vise à soutenir le crédit aux entreprises, devait arriver à échéance au 31 janvier 2016, et sera prolongé jusqu’en
janvier 2018. Le FLS permet aux établissements financiers qui augmentent leurs prêts à l’économie d’emprunter
des bons du Trésor à des taux privilégiés auprès de la Banque d’Angleterre. Il a été créé en juillet 2012, initialement
pour une durée de 2 ans. Il concernait à l’origine les prêts aux ménages et aux entreprises, mais ce champ a été
réduit, d’abord aux seuls prêts aux entreprises, puis aux seules PME. La Banque d’Angleterre prévoit, pour la
nouvelle extension de deux ans du FLS, de privilégier les banques n’ayant pas encore bénéficié du programme. Il
s’agit de celles ayant récemment reçu leur agrément ou ayant changé d’actionnariat depuis avril 2013, ou celles
dont les encours de prêts n’excèdent pas 60 Md£ au 31 décembre 2015. Le FLS a permis d’accorder pour 63,6 Md£
de prêts à l’économie depuis sa création. Au T3 2015, 2,4 Md£ de prêts ont été accordés, après 5,1 Md£ au T2.
COMMERCE ET INVESTISSEMENT
Les investissements directs étrangers au Royaume-Uni ont diminué de 16 % en 2014 – Selon l’ONS, les flux
d’IDE entrants se sont établis à 27,8 Md£ en 2014, contre 33,0 Md£ en 2013. Le stock est en revanche en hausse,
à 1034,3 Md£ en 2014, après 910,3 Md£ en 2013. Les investissements directs en provenance de la France
s’établissent à 4,6 Md£ en 2014, contre un désinvestissement à hauteur de 5,1 Md£ en 2013. Le stock d’IDE français
au Royaume-Uni s’établit à 76,0 Md£, en hausse de 11,3 Md£ par rapport à 2013. Dans le même temps, les
entreprises britanniques ont désinvesti à l’étranger, les flux d’IDE sortants s’établissant à leur plus bas niveau depuis
10 ans, à -79,9 Md£ contre 28,4 Md£ en 2013. Les investissements britanniques en France s’élèvent à 511 M£,
après un désinvestissement de 8,0 Md£ en 2013. Le stock d’IDE britannique en France s’établit à 38,2 Md£, après
37,7 Md£ en 2013.
Les prévisions de l’OBR reposent sur une immigration nette très supérieure à la cible du gouvernement –
D’après les calculs du quotidien The Guardian, les prévisions économiques et de finances publiques publiées fin
novembre par l’OBR intègrent une hypothèse d’immigration nette annuelle revue à la hausse de 165 000 à 185 000.
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Cela se traduit par une hausse de la population active, et en conséquence de la croissance potentielle et des rentrées
fiscales. En 2010, le gouvernement britannique a promis de ramener l’immigration nette en dessous de 100 000 par
an. L’objectif a été confirmé en mai 2015 par David Cameron. Selon l’ONS, l’immigration nette sur un an était de
336 000 en juin 2015, au plus haut historique.
INDICATEURS MACROECONOMIQUES
Les PMI de novembre suggèrent un rebond de la croissance au 4e trimestre, tiré par les services – L’indice
PMI pour les services atteint 55,9 en novembre, au plus haut niveau depuis juillet, après 54,9 en octobre. En
revanche, l’activité manufacturière décélère fortement : après avoir atteint un plus haut depuis juin 2014 en octobre
(à 55,2), l’indice PMI rechute à 51,7. L’activité ralentit également dans le secteur de la construction, à 55,3 en
novembre (au plus bas depuis 7 mois), après 58,8 en octobre. Pris ensemble, les indices suggèrent selon l’institut
Markit une progression du PIB de 0,6 % au T4, après 0,5 % au T3.
L’ONS confirme le ralentissement de l’activité au T3 2015 – Selon la deuxième estimation de l’ONS, la
croissance du PIB a été de 0,5 % au 3ème trimestre, après 0,7 % au T2. Sur un an, le PIB augmente de 2,3 % (après
2,4 % au T1 2015). L’acquis de croissance pour l’année 2015 s’établit à 2,2 %. Sur le trimestre, l’activité a été
soutenue par la consommation des ménages (en hausse de 0,8 %, contribution de 0,5 pt à la croissance), la
consommation publique (+1,3 %, 0,3 pt), et l’investissement des entreprises (+2,2 %, 0,2 pt). Le commerce extérieur
plombe en revanche la croissance du PIB de 1,5 pt, ce qui représente la plus forte contribution négative depuis le
début de la série statistique en 1997 : les exportations n’ont augmenté que de 0,9 %, tandis que les importations
étaient en très forte hausse (5,5 %). Une partie de ces importations a été stockée, les variations de stocks contribuant
positivement à la croissance à hauteur de 0,9 pt. Le PIB britannique est désormais supérieur de 6,4 % à son pic précrise, atteint au T1 2008. Les chiffres définitifs de l’ONS pour le T3 2015 seront publiés le 23 décembre.
ACTUALITÉ FINANCIÈRE
REGULATION FINANCIERE
Les banques britanniques passent avec succès les stress tests organisés par la Banque d’Angleterre –
L’exercice 2015 concernait les sept établissements financiers britanniques dont les dépôts sont supérieurs à 50 Md£
(Barclays, HSBC, Lloyds, Nationwide, RBS, Santander UK et Standard Chartered), sur la base de leur bilan à la
fin 2014. Le scénario économique comprenait en particulier un très fort ralentissement de la croissance en Asie. Si
aucun établissement ne présente des fonds propres inférieurs aux seuils de ratio CET1 (4,5 %) et de ratio de levier
(3,0 %) dans le scénario défavorable, la PRA considère que les tests relèvent une capitalisation insuffisante pour
deux banques. Elle relève qu’à l’issue du test, Standard Chartered ne respecte pas les exigences de capitaux Tier 1
de 6 % et indique que la capitalisation de RBS n’est pas conforme aux directives individuelles (individual guidance)
données par le superviseur. La PRA n’exige toutefois pas de mesures de recapitalisation, compte tenu des
augmentations de fonds propres déjà effectuées ou programmées par les deux établissements.
Le FPC exclut un durcissement des exigences en fonds propres pour les banques britanniques– Dans le
Capital Framework publié conjointement au Financial Stability Report, le Financial Policy Committee fixe un
objectif de fonds propres Tier 1 conforme aux définitions de Bâle 3 de 11 %, dont au moins 9,5 % de fonds propres
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common equity. Mark Carney a indiqué que la capitalisation des banques britanniques est désormais quasiment au
niveau jugé adéquat par le superviseur : sur la base des définitions provisoires, elle est de 13 %, contre une cible
d’environ 13,5 %. Le FPC a par ailleurs décidé de maintenir à 0 % le coussin de fonds propres contracyclique. Une
hausse lors de la prochaine réunion du FPC en mars prochain semble probable : le FPC indique en effet que le
niveau « normal » (quand les risques ne sont ni faibles, ni élevés) du buffer se situe à 1 %. La PRA doit examiner
au premier trimestre 2016 les exigences de fonds propres spécifiques à chaque établissement, afin de déterminer la
part qui pourrait être englobée dans le coussin de fonds propres contracyclique.
La FCA consulte sur la protection des PME en matière de services financiers – Dans un document de
discussion, pour réponse au 18 mars 2016, le régulateur britannique sollicite des avis sur le caractère adéquat du
degré de protection juridique dont bénéficient les petites et moyennes entreprises, et sur la façon dont elle interagit
avec elles. L’accès de l’ensemble des PME au médiateur du crédit (Financial Ombudsman), qui ne traite pour
l’instant que les demandes des particuliers et des très petites entreprises, est en jeu. La question d’une hausse du
plafond des compensations que peut ordonner le médiateur, actuellement fixée à 150 000 £, est également posée.
BANQUES ET ASSURANCE
Le nouveau DG de Barclays sera soumis à un clawback de 10 ans sur sa rémunération variable – Le contrat
de travail de Jes Staley, qui occupe le poste de directeur général de la banque depuis le 1er décembre, est le premier
à intégrer une clause de remboursement de la rémunération variable sur une durée aussi longue. Cette clause sera
rendue obligatoire par la PRA à partir du 1er janvier 2016. Elle concerne les cadres dirigeants (« senior managers
») et pourra être activée pendant une période de 7 ans, qui pourra être étendue à 10 en cas d’enquête en cours, en
cas de faute individuelle grave (« reckless misconduct »), de grave détérioration des performances financières d’un
établissement ou de manquement caractérisé dans la gestion des risques. Le contrat de Jes Staley prévoit un salaire
fixe de 1,2 M£ par an, complété par une rémunération variable pouvant aller jusqu’à 7 M£.
Directeur de la publication : Alain de Cointet
Service économique régional de Londres
Ambassade de France au Royaume-Uni
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Toutefois, il ne peut en aucun cas être tenu responsable
de l’utilisation et de l’interprétation de l’information
contenue dans cette publication.
Rédigé par : Guillaume de Conihout, Pauline Ennouchy,
Thomas d’Yvoire
Revu par : Emmanuel Bétry
Version du 3 décembre 2015
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