Devenir fonctionnaire
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Devenir fonctionnaire
Devenir fonctionnaire ? « Dans tes rêves... » Article paru dans l'édition du 15.11.05 a fonction publique oppose au recrutement en son sein de jeunes issus de l'immigration une sorte de « double peine », relèvent les enquêtes menées par l'Insee (enquête Formation et qualification professionnelle 2003) et l'Institut national d'études démographiques (INED). L'accès à la fonction publique étant réservé aux seuls ressortissants de l'Union européenne, les immigrés qui n'ont pas obtenu la nationalité française en sont, par définition, exclus. Et la probabilité pour leurs enfants de devenir des serviteurs de la puissance publique est d'autant plus faible que l'on devient plus facilement fonctionnaire de père en fils. On compte ainsi en 2002 26,2 % d'enfants de fonctionnaires (32,5 % pour la catégorie « cadre ») dans les rangs de la fonction publique. Denis Fougère et Julien Pouget, chercheurs à l'Insee, ont calculé que la proportion de jeunes dont les deux parents sont originaires du Maghreb, qui est de 1,3 % dans la population de 18 à 65 ans, n'est plus que de 0,6 % dans la fonction publique. Affinant ces observations, les chercheurs de l'INED constatent, à partir des données du recensement de 1999, que la part des enfants d'immigrés salariés de la fonction publique est encore plus faible aux postes de fonctionnaires titulaires et dans la fonction publique d'Etat (par opposition aux fonctions publiques territoriale et hospitalière), mais qu'elle est en revanche supérieure à la moyenne dans les emplois aidés (17,6 % des hommes immigrés arrivés en France à l'âge de 10 ans et moins, 13,1 % des hommes nés en France de deux parents étrangers, contre 6 % de Français « de souche ») et dans les contrats à durée déterminée (respectivement 20,8 %, 21,4 % et 12,8 %). Ces disparités tiennent à la différence de niveau d'études, mais même une fois ce facteur neutralisé, la probabilité pour le fils de deux parents étrangers de devenir fonctionnaire titulaire demeure près de cinq fois moindre que pour un Français de souche. Antoine Reverchon