Les interactions médicamenteuses cliniquement significatives dans
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Les interactions médicamenteuses cliniquement significatives dans
2011 VOLUME 1, NUMÉRO 7 Les troubles de l’humeur et de l’anxiété Conférences scientifiques MD CURRENT CLINICAL TOPICS FROM LEADING RA SPECIALISTS ACROSS CANADA AND AROUND THE UNE DEAL’ASSOCIATION ANXIEUX W ORESSOURCE R L D I N VÉDUCATIVE I T E D B Y POUR T H ELES R EMÉDECINS BECCA M C D O N A L D CANADIENNE C E N T R E F POUR O R ALER TRAITEMENT T H R I T I S ADES N DTROUBLES AUTOIM M U N EETDDE I S L’HUMEUR EASE Les interactions médicamenteuses cliniquement significatives dans les troubles de l’humeur : maximiser les bénéfices, minimiser les risques Association Canadienne pour le Traitement des Troubles Anxieux et de l’Humeur Par Marie-Josée Filteau, M.D., FRCPC et Jacinthe Leblanc, BPharm, DPH La plupart des patients qui souffrent de troubles de l’humeur unipolaires et bipolaires et de troubles anxieux nécessitent un traitement multimodal, incluant la pharmacothérapie, la psychothérapie et des modifications du mode de vie à long terme. L’objectif thérapeutique de tout traitement de la dépression majeure unipolaire est le rétablissement fonctionnel du patient asymptomatique. Cependant, au moins un tiers des patients n’atteignent pas la rémission et présentent des symptômes résiduels. Ces derniers sont associés à un risque accru de récidives, à une moins bonne qualité de vie et à une invalidité professionnelle1-3. Pour permettre aux patients d’atteindre une rémission complète, des associations médicamenteuses sont souvent utilisées4. Ces associations augmentent le nombre d’effets secondaires potentiels et entraînent des interactions médicamenteuses dont certaines sont cliniquement significatives5. De plus, de nombreux patients souffrant de troubles de l’humeur présentent des comorbidités psychiatriques et médicales nécessitant la prise de médicaments qui augmenteront le risque d’autres interactions médicamenteuses. Dans le présent numéro de Les troubles de l’humeur et de l’anxiété Conférences scientifiques, nous examinons les interactions médicamenteuses à surveiller dans le traitement des troubles de l’humeur et des troubles anxieux6-7. Des interactions médicamenteuses significatives peuvent résulter de plusieurs facteurs qui doivent être pris en considération. Certains de ces facteurs sont directement liés au patient, tels que son âge, son état de santé et son bagage génétique. Des variations dans les gènes codant pour les cytochromes peuvent expliquer certaines différences individuelles dans le métabolisme des antidépresseurs et donc dans la réponse clinique et dans la sévérité de certains effets indésirables qui y sont associés8. Un exemple bien connu de polymorphisme génétique est le cytochrome P450 (CYP) 2D6. Ainsi, 5 à 10 % des Caucasiens, 1,9 à 7,3% des Afro-américains et jusqu’à 1, 2 % des Asiatiques sont porteurs d’une variation génétique qui en fait des métaboliseurs lents des médicaments qui utilisent le CYP 2D6 pour leur élimination (absence d’activité de l’enzyme)8,9. Cependant, les Asiatiques sont plus susceptibles d’être des métaboliseurs intermédiaires (activité réduite du CYP2D6) comparativement aux Caucasiens8. À l’inverse, 1 à 2 % des Caucasiens et des Asiatiques et 20 % des Nord-Africains sont porteurs d’une variante génétique qui en fait des métaboliseurs ultra-rapides (plus d’une copie du CYP2D6). Ces patients sont moins susceptibles d’arrêter leur traitement antidépresseur en raison d’effets indésirables, mais l’efficacité des médicaments sera réduite8. L’enzyme CYP 2C19 n’a aucune activité chez 14 à 21 % des Asiatiques et chez 3 à 4 % des Caucasiens et Afro-Américains10. D’autres facteurs à considérer sont directement liés aux médicaments, comme leur métabolisme, leur potentiel d’induction ou d’inhibition du métabolisme, leur affinité pour certains récepteurs et les effets cliniques et indésirables qui en découlent. Certaines classes de psychotropes, comme les antidépresseurs de deuxième génération sont principalement métabolisés par plusieurs cytochromes et ne sont donc habituellement pas associés à des interactions sévères ou mortelles8. Les antidépresseurs de première génération, tels que les antidépresseurs tricycliques et les inhibiteurs non réversibles de la monoamine oxydase (IMAO) sont souvent associés à de graves interactions médicamenteuses4,11,12, ce qui a contribué à restreindre leur utilisation, depuis que des alternatives plus sûres sont disponibles4. Les deux types d’interactions à surveiller en pratique clinique sont les interactions pharmacodynamiques et les interactions pharmacocinétiques. Les interactions pharmacodynamiques résultent de l’action des molécules sur les récepteurs. Elles peuvent être additives ou opposées. La connaissance du mécanisme d’action et du profil d’effets indésirables des médicaments que l’on prescrit le plus souvent permet en général de prévoir ce type d’interactions. Dans le cas des interactions pharmacocinétiques, le taux plasmatique d’une molécule augmentera ou diminuera en présence d’une autre molécule. Il est plus difficile voire impossible pour le clinicien de connaître l’impact de toutes les enzymes impliquées dans le métabolisme des médicaments. Le métabolisme des médicaments conduit généralement à la formation de substances plus hydrosolubles qui sont donc plus facilement éliminées. Le métabolisme des médicaments comprend 3 phases8,11,12 • Les réactions de phase 1 résultent principalement du métabolisme oxydatif par une famille d’enzymes appelée Cytochrome P450. Les principales enzymes intervenant sont les CYP 1A2, 3A4, 2B6, 2C9, 2C19, 2D6 et 2E1. D’autres réactions comme celles d’hydrolyse ou de réduction font également partie de la phase 1 : notamment avec l’alcool déshydrogénase, les estérases, les amidases ou les flavine mono-oxygénases. Disponible sur Internet à www.humeuretanxieteconferences.ca Membres exécutifs du Conseil consultatif du CANMAT Raymond W. Lam, M.D., FRCPC Président exécutif, Vancouver Sidney H. Kennedy, M.D., FRCPC Président du groupe chargé de la dépression, Toronto Roger McIntyre, M.D., FRCPC Président – Développement commercial et de la recherche, Toronto Sagar V. Parikh, M.D., FRCPC Président chargé de l’éducation, Toronto Rédacteur, Troubles de l’humeur et de l’anxiété – Conférences scientifiques [email protected] Richard Swinson, M.D. Président du groupe chargé de l’anxiété, Co-président des adhésions, Edmonton Lakshmi N. Yatham, MBBS, FRCPC, MRCPsych (R.-U.) – Président chargé des troubles bipolaires, Vancouver Membres du Conseil d’administration du CANMAT Serge Beaulieu, M.D., Ph.D., FRCPC Montréal Marie-Josée Filteau, M.D., M.Sc., FRCPC Québec Glenda MacQueen, M.D. Ph.D., FRCPC Calgary Claire O’Donovan, M.D., FRCPC, Halifax Arun Ravindran, MB, Ph.D., FRCPC Co-président des adhésions Toronto Association Canadienne pour le Traitement des Troubles Anxieux et de l’Humeur Bureau de l’éducation Salle 9M-329, Toronto Western Hospital 399, rue Bathurst (Toronto) Ontario CANADA M5T 2S8 Le CANMAT – ou Association Canadienne pour le Traitement des Troubles Anxieux et de l’Humeur – est un organisme de recherche indépendant dont les membres sont issus de plusieurs universités canadiennes. L’objectif final du CANMAT est d’améliorer la qualité de vie des personnes souffrant de troubles de l’humeur et de l’anxiété, par des projets et des registres de recherches novatrices, le développement de programmes d’éducation fondés sur des données probantes et les meilleures pratiques et l’élaboration de lignes directrices/politiques. • Les réactions de phase 2 sont des réactions de conjugaison où des groupements comme l’acide glucuronique sont conjugués surtout via les enzymes UGT (uridine 5-diphosphate-glucuronosyl-transférases : UGT 1A et 2B). D’autres groupements tels le sulfate, la glycine ou le N-acétyl peuvent également être conjugués. • Les réactions de phases 3 se font grâce à des systèmes de transporteurs membranaires comme la Pgp (P-glycoprotéine) qui agit comme une pompe à efflux empêchant l’accumulation cellulaire des médicaments ou comme l’OATP (Organic Anion-Transporting Polypeptides) qui agit comme une pompe à influx en transportant les médicaments vers le foie ou les reins. Ces transporteurs permettent ainsi la détoxification de l’organisme. Cas 1 Suzanne est traitée pour un trouble anxieux généralisé. Après des essais pharmacologiques infructueux, elle obtient une bonne réponse à la duloxétine (60 mg/jour) associée à une thérapie cognitivo-comportementale. Elle souffre également du syndrome du colon irritable, et de migraines, pour lesquelles elle prend de l’amitriptyline (50 mg hs) régulièrement et du sumatriptan au besoin. Elle se présente aux consultations sans rendez-vous pour une infection urinaire et achète l’antibiotique prescrit, la ciprofloxacine, dans une pharmacie près de l’hôpital où elle a consulté. Le lendemain, elle consulte à nouveau pour nausées, diarrhées, vertiges et crampes abdominales. On peut soupçonner chez Suzanne un syndrome sérotoninergique (SS). L’association de plus d’un médicament ayant des propriétés agonistes de la sérotonine peut induire des symptômes sérotoninergiques ou plus rarement, un SS13. Suzanne prend 3 médicaments à potentiel sérotoninergique : la duloxétine, l’amitriptyline et le sumatriptan. De plus, la concentration de la duloxétine est probablement accrue par son antibiotique (ciprofloxacine) et la concentration de l’amitriptyline est probablement accrue par la duloxétine. Le SS se manifeste le plus souvent sous une forme légère, et se traduit par l’apparition d’irritabilité, d’agitation, de tremblements, de sueurs et de crampes abdominales associées à des nausées et/ou à la diarrhée. Dans les cas plus sévères, le patient se présente aux urgences dans un état de confusion pouvant aller jusqu’au coma, et souffre de myoclonies, d’hyperréflexie, d’ataxie, de tachypnée, de tachycardie et d’hyperpyrexie. Dans de rares cas, le patient souffre de convulsions, d’arythmies cardiaques et d’insuffisance rénale pouvant entraîner la mort. Ces manifestations sévères s’observent surtout en cas d’association d’un IMAO non-réversible et d’un ISRS ou du lithium. Avec les antidépresseurs de nouvelle génération, le SS peut être causé par plusieurs associations de médicaments, telles qu’un ISRS associé à la trazodone, au lithium, à la buspirone ou à un antipsychotique atypique. Le traitement des symptômes associés au SS consiste à arrêter au moins un des médicaments impliqués, si les symptômes sont peu sévères. Certaines manifestations telles que l’agitation ou les tremblements peuvent être traitées en ajoutant temporairement une benzodiazépine, par exemple le clonazépam ou le lorazépam. Dans le cas de symptômes sévères ou menaçant le pronostic vital, tous les agents sérotoninergiques doivent être arrêtés et un soutien des fonctions vitales doit être assuré. Dans ce cas-ci, la dose de duloxétine doit être réduite ou un autre antibiotique qui n’entraîne pas d’interaction avec la duloxétine doit être prescrit, par exemple le triméthoprim-sulfaméthoxazole. La dose de l’amitriptyline doit aussi être réduite à 25 mg hs. Ce cas illustre également l’importance de centraliser les informations dans une pharmacie et le rôle important du pharmacien dans la prévention des interactions médicamenteuses. Le tableau 1 présente les interactions potentielles avec les antidépresseurs les plus couramment prescrits14-25. Cas 2 Paule, une femme de 42 ans, est traitée pour une dépression chronique. L’épisode actuel est apparu il y a 8 mois et la patiente a d’abord été traitée par un antidépresseur recommandé en première intention dans les lignes directrices cliniques du Réseau canadien pour le traitement des troubles de l’humeur et de l’anxiété (CANMAT)22, soit la sertraline, optimisée jusqu’à 200 mg/jour. La trazodone est ajoutée à son régime thérapeutique pour traiter son insomnie à une dose de 50 mg, laquelle est augmentée graduellement à 200 mg au coucher. Le médecin de famille de la patiente lui recommande de faire de l’exercice et de réduire le plus possible sa consommation d’alcool, afin d’augmenter son niveau d’énergie. Malgré ses efforts, des symptômes persistent tels que la fatigue, l’anhédonie et des troubles de l’attention. La patiente tolère assez bien son traitement actuel à part une dysfonction sexuelle, de la diarrhée et un gain de poids. Le médecin de famille décide d’ajouter du bupropion 150 mg/jour pendant une semaine et 300 mg/jour par la suite. La patiente consulte à nouveau en se plaignant d’anxiété importante, de tremblements et de céphalées. La sertraline, et son métabolite actif la desméthylsertraline, sont métabolisés par plusieurs enzymes CYP. Ces molécules sont des inhibiteurs modérés du 2B6 et du 2C19 et des inhibiteurs légers du 1A2 et du 3A4 ainsi que des inhibiteurs dose-dépendants du 2D6, la plus forte inhibition étant produite à des doses supérieures à 150 mg23. La trazodone est métabolisée par le 3A4. Cependant, elle se transforme en un métabolite anxiogène, la m-chlorophénylpipérazine (mCPP), métabolisée par le 2D6. Le bupropion est métabolisé par le 2B6, et sa concentration accrue via l’inhibition compétitive de cette enzyme par la sertraline pourrait augmenter le risque de convulsions associé au bupropion. De plus, le bupropion est un inhibiteur modéré du 2D6 (comme l’est probablement la sertraline à 200 mg/jour), et va donc empêcher l’élimination de la mCPP. Dans le cas ci-dessus, le médecin propose à la patiente de diminuer la dose de bupropion, mais elle refuse de continuer à prendre du bupropion, en raison de l’anxiété qu’elle éprouve. Le médecin lui prescrit alors de l’aripiprazole, un antipsychotique atypique, en association avec la sertraline et la trazodone. L’aripiprazole a l’avantage d’entraîner un faible risque de gain de poids. Le médecin diminue également la trazodone à 150 mg hs. L’aripiprazole est également un substrat du 3A4, mais il est métabolisé aussi en partie par le 2D6. Lorsqu’il est associé à une dose élevée de sertraline, son taux sérique augmente, ce qui peut accroître les effets secondaires de début de traitement. De plus, comme l’aripiprazole exerce un effet agoniste partiel sur les récepteurs sérotoninergiques 5HT1a, il faut surveiller la survenue éventuelle de symptômes sérotoninergiques. L’aripiprazole est amorcé à faible dose (1 mg) le matin, laquelle est augmentée à 2 mg deux semaines plus tard. Cette association est tolérée et permet à la patiente d’atteindre la rémission. Ce cas illustre les interactions possibles lorsqu’on associe des antidépresseurs, mais également le fait que certains antidépresseurs qui sont des inhibiteurs du CYP 2D6, peuvent augmenter les concentrations plasmatiques des antipsychotiques atypiques, tels que l’aripiprazole, la clozapine et la rispéridone, qui sont des substrats de cette enzyme. La dose de ces antipsychotiques peut devoir être réduite, comme dans le cas présent et chez les personnes qui sont génétiquement des métaboliseurs lents du 2D6. Le tableau 2 présente les interactions possibles associées à ces agents antipsychotiques8,11,19,25. Cas 3 Antoine est un patient bipolaire de type I traité à l’acide valproïque (1250 mg/jour), et qui prend également du citalopram 30 mg par jour pour un trouble panique comorbide. Antoine souffre également d’arthrite psoriasique, qui s’est aggravée lorsqu’il était traité au lithium, lequel fut remplacé par de l’acide valproïque. Lors d’une période d’exacerbation de ses douleurs arthritiques, Antoine ajoute de lui-même un AINS en vente libre, l’ibuprofène à la dose de 600 mg (soit 3 comprimés de 200 mg) deux fois par jour. Ses douleurs persistant, il consulte son rhumatologue qui prescrit de la prednisone à dose décroissante pendant deux semaines. Après quelques jours, Antoine ressent de violentes douleurs à l’estomac et se présente à l’urgence. Au questionnaire sur ses habitudes de consommation, il admet fumer de la marijuana quotidiennement depuis 3 ans. Le médecin urgentiste diagnostique un ulcère gastrique avec saignements et prescrit du pantoprazole. Il arrête le citalopram et recommande au patient de revoir son médecin. Ce dernier discute avec lui de l’importance de traiter adéquatement ses symptômes d’anxiété et de la nécessité de cesser la consommation de drogues qui peuvent déstabiliser le trouble bipolaire dont il souffre et entraîner des interactions négatives avec ses médicaments. Ce cas illustre l’importance de bien connaître les habitudes des patients concernant l’utilisation des médicaments en vente libre et la consommation de drogues ainsi que le risque de saignements associé à la Tableau 1 : Interactions avec les antidépresseurs Paroxétine (Paxil®) Fluoxétine (F; Prozac®)/ norfluoxéine (N) Fluvoxamine (Luvox®) Sertraline (Zoloft®) Citalopram (Celexa®)/ escitalopram (Cipralex®) Duloxétine (Cymbalta®) Bupropion (Wellbutrin®) Substrats du CYP2D6a et de la P-gpb Augmente la concentration de ces agents – réduire la dose ou éviter l’association Inhibiteurs du CYP2D6c Augmentent la concentration de paroxétine – réduire la dose IMAO Syndrome sérotoninergique – éviter l’association AINS, AAS, warfarine, CS Augmentent le risque de saignements GI – utiliser avec prudence et ajouter un IPP si nécessaire Codéine, oxycodone, hydrocodone, tamoxifène, tramadol Prévient la transformation en métabolites actifs – éviter l’association Autres Augmente la concentration de la benztropine/procyclidine (40 %) – réduire la dose Substrats du CYP2D6a F+N augmentent la concentration de ces agents – réduire la dose ou éviter l’association Substratsd du CYP3A4 et/ou de la P-gp F+N augmentent la concentration de ces agents – réduire la dose ou éviter l’association Substratse du CYP2C19 et du 2C9 F+N augmentent la concentration de ces agents – réduire la dose ou éviter l’association IMAO Syndrome sérotoninergique – éviter l’association AINS, AAS, warfarine, CS Augmentent le risque de saignements GI et la concentration de la warfarine – utiliser avec prudence et ajouter un IPP si nécessaire Codéine, oxycodone, hydrocodone, tamoxifène, tramadol F+N préviennent la transformation en métabolites actifs – éviter l’association Autres F+N augmentent la concentration du valproate (50 %) – réduire de moitié la dose de valproate Substrats du CYP3A4 et/ou de la P-gpd Augmente la concentration de ces agents; la CBZ réduit la concentration de la fluvoxamine – réduire la dose de ces substrats ou éviter l’association Substrats du CYP2C19 et du 2C9e Augmente la concentration de ces agents – réduire la dose ou éviter l’association IMAO Syndrome sérotoninergique – éviter l’association AINS, AAS, warfarine, CS Augmentent le risque de saignements GI et la concentration de la warfarine – utiliser avec prudence et ajouter un IPP si nécessaire Substrats du CYP1A2f Augmente la concentration de ces agents – réduire la dose ou éviter l’association IMAO Syndrome sérotoninergique – éviter l’association AINS, AAS, warfarine, CS Augmente le risque de saignements GI – utiliser avec prudence et ajouter un IPP si nécessaire CBZ, phénytoïne Réduisent la concentration de la sertraline – augmenter la dose ou éviter l’association Substrats de la P-gpb Augmente la concentration de ces agents – réduire la dose ou éviter l’association Autres Double la concentration de la lamotrigine, et risque d’éruption cutanée – réduire la dose de moitié et surveiller les signes d’éruption cutanée; augmente la concentration des ATC – réduire la dose IMAO Syndrome sérotoninergique – éviter l’association AINS, AAS, warfarine, CS Augmentent le risque de saignements GI – utiliser avec prudence et ajouter un IPP si nécessaire CBZ, phénytoïne Réduisent la concentration du citalopram/escitalopram – augmenter la dose ou éviter l’association Autres Le citalopram augmente la concentration de la désipramine – réduire la dose Substrats du CYP2D6a Augmente la concentration de ces agents – réduire la dose ou éviter l’association Inhibiteurs du CYP2D6c Augmentent la concentration de la duloxétine – réduire la dose IMAO Syndrome sérotoninergique – éviter l’association AINS, AAS, warfarine, CS Augmentent le risque de saignements GI – utiliser avec prudence et ajouter un IPP si nécessaire Codéine, oxycodone, hydrocodone, tamoxifène, tramadol Prévient la transformation en métabolites actifs – éviter l’association Autres Les inhibiteurs du CYP1A2g augmentent la concentration de la duloxétine, et les inducteurs du 1A2h la réduisent – Modifier la dose de la duloxétine en conséquence Substrats du CYP2D6a Augmente la concentration de ces agents – réduire la dose ou éviter l’association IMAO Inhibent le métabolisme de la dopamine et de la noradrénaline – ou éviter l’association Codéine, oxycodone, hydrocodone, tamoxifène, tramadol Prévient la transformation en métabolites actifs – éviter l’association CBZ, phénytoïne Réduisent la concentration du bupropion, et perte d’efficacité – augmenter la dose ou éviter l’association Inhibiteurs du CYP2B6i Augmentent la concentration du bupropion et le risque de convulsions – réduire la dose ou éviter l’association Levodopa Augmente la concentration de la dopamine, et neurotoxicité potentielle – éviter l’association Tramadol, théophylline, CS, ginkgo biloba, ciprofloxacine Augmentent le risque de convulsions – surveiller étroitement ou éviter l’association Tableau 1 : Interactions avec les antidépresseurs (cont) Mirtazapine (Remeron®) Trazodone (Desyrel®) IMAO Syndrome sérotoninergique – éviter l’association Inducteurs du CYP3A4j Réduisent la concentration de la mirtazapine – augmenter la dose ou éviter l’association Fluvoxamine Augmente (x4) la concentration de la mirtazapine – éviter l’association Inhibiteurs du CYP2D6c Augmentent la concentration du m-CPP et l’activité anxiogène – éviter l’association, si possible, ou réduire la dose de la trazodone IMAO Syndrome sérotoninergique – éviter l’association j Venlafaxine (Effexor®) Desvenlafaxine (Pristiq®) Inducteurs du CYP3A4 Réduisent la concentration de la trazodone – augmenter la dose ou éviter l’association Inhibiteurs du CYP3A4k Augmentent la concentration de la trazodone – réduire la dose Inhibiteurs du CYP2D6c Augmentent la concentration de la venlafaxine – réduire la dose IMAO Syndrome sérotoninergique – éviter l’association AINS, AAS, warfarine, CS Augmentent le risque de saignements GI – utiliser avec prudence et ajouter un IPP, si nécessaire Inhibiteurs puissants du CYP3A4 Augmentent la concentration de la venlafaxine IMAO Syndrome sérotoninergique – éviter l’association AINS, AAS, warfarine, CS Augmentent le risque de saignements GI – utiliser avec prudence et ajouter un IPP si nécessaire Inhibiteurs puissants du CYP3A4l Augmentent la concentration de la desvenlafaxine (de 40 % avec le ketoconazole) – réduire la dose Parmi les antidépresseurs, la mirtazapine, la desvenlafaxine, le citalopram et l’escitalopram sont associés aux risques les plus faibles d’interactions a Substrats du CYP2D6 : Duloxétine, venlafaxine, ATC, rispéridone, phénothiazines, m-CPP (métabolite anxiogène de la trazodone), diphenhydramine, propranolol, métoprolol, dextromethorphan, paroxétine, aripiprazole, atomoxétine, fluoxétine, and fluvoxamine b Substrats de la P-gp : Digoxine, cyclosporine, certains bloqueurs calciques et certains agents anticancéreux c Inhibiteurs du CYP2D6 : Fluoxétine, quinidine, propafénone, terbinafine, bupropion, duloxétine, paroxétine, clomipramine, chlorpromazine, perphénazine, et lévomépromazine d Substrats du CYP3A4 et/ou de la P-gp : Bloqueurs des canaux calciques, statines (excepté la pravastatine et la rosuvastatine), buspirone, trazodone, CBZ, éthinyl estradiol, méthadone, quétiapine, sildénafil, testostérone, alprazolam, bromazépam, triazolam et diazépam e Substrats du CYP2C19/2C9 : Citalopram, ATC, oméprazole, esoméprazole, pantoprazole, lansoprazole, propranolol, diazepam et clopidogrel/phénytoin, AINS, S-warfarine, tolbutamide, losartan, irbesartan, tétrahydrocannabinol, amitriptyline et fluoxétine f Substrats du CYP1A2 : Olanzapine, clozapine, amitriptyline, clomipramine, imipramine, caféine, acétaminophène et duloxétine g Inhibiteurs du CYP1A2 Ciprofloxacine, fluvoxamine et théophylline h Inducteurs du CYP1A2 : Phénobarbital, CBZ, phénytoïne, oméprazole et fumée du tabac i Inhibiteurs du CYP2B6 : Paroxétine, fluvoxamine, sertraline, fluoxétine, clopidogrel, ticlopidine, ritonavir, nelfinavir et éfavirenz j Inducteurs du CYP3A4 : CBZ, barbituriques, phénytoïne, millepertuis, dexaméthasone, prednisone et modafinil k Inhibiteurs du CYP3A4 : Fluvoxamine, fluoxétine, clarithromycine, kétoconazole, fluconazole, amiodarone, diltiazem, vérapamil, ritonavir, saquinavir, indinavir, nelfinavir et jus de pamplemousse l Inhibiteurs puissants du CYP3A4 : kétoconazole, fluvoxamine, clarithromycine et ritonavir CYP = cytochrome P450; P-gp = P-glycoprotéine; IMAO = inhibiteur de la monoamine oxydase; AINS = anti-inflammatoire non stéroïdien; AAS = acide acétylsalicylique; CS = corticostéroïde ; GI = gastro-intestinal; IPP = inhibiteur de la pompe à protons; CBZ = carbamazépine; ATC = antidépresseur tricyclique; mCCP = méta-chlorophénylpipérazine Tableau 2 : Interactions avec les antipsychotiques atypiques Aripiprazole (Abilify®) Inhibiteurs du CYP2D6a Augmentent la concentration de l’aripiprazole et du déhydroaripiprazole (métabolite actif) – réduire la dose de moitié Inducteurs du CYP3A4b Diminuent la concentration de l’aripiprazole et du déhydroaripiprazole – doubler la dose Inhibiteurs du CYP3A4 c Augmentent la concentration de l’aripiprazole et du déhydroaripiprazole – réduire la dose de moitié Olanzapine (Zyprexa®) Inhibiteurs du CYP1A2d Augmentent la concentration de l’olanzapine – réduire la dose Inducteurs du CYP1A2 ou de l’UGTe Diminuent la concentration de l’olanzapine – augmenter la dose Quétiapine (Seroquel®) Inducteurs du CYP3A4b Diminuent la concentration de la quétiapine – augmenter la dose ou éviter l’association Augmente la concentration de la CBZ-époxide (neurotoxique) – éviter l’association avec la CBZ Inhibiteurs du CYP3A4c Augmentent la concentration de la quétiapine – réduire la dose Rispéridone (Risperdal®) Inducteurs du CYP3A4b Diminuent la concentration de la rispéridone – augmenter la dose ou éviter l’association Inhibiteurs du CYP2D6a Augmentent la concentration de la rispéridone – réduire la dose Ziprasidone (Zeldox®) Inducteurs du CYP3A4b Diminuent la concentration de la ziprasidone – augmenter la dose ou éviter l’association Médicaments qui allongent l’intervalle QTf Risque de torsade de pointes – éviter l’association Parmi les antipsychotiques, la palipéridone et la ziprasidone sont associés aux risques les plus faibles d’interactions. a Inhibiteurs du CYP2D6 : Fluoxétine, quinidine, propafénone, terbinafine, bupropion, duloxétine, paroxétine, clomipramine, chlorpromazine, perphénazine et lévomépromazine b Inducteurs du CYP3A4 : CBZ, barbituriques, phénytoïne, millepertuis, dexaméthasone, prednisone et modafinil c Inhibiteurs du CYP3A4 : Fluvoxamine, fluoxétine, clarithromycine, kétoconazole, fluconazole, amiodarone, diltiazem, vérapamil, ritonavir, saquinavir, indinavir, nelfinavir et jus de pamplemousse d Inhibiteurs du CYP1A2 : Ciprofloxacine, fluvoxamine et théophylline e Inducteurs du CYP1A2 ou de l’UGT : Phénobarbital, CBZ, phénytoïne, oméprazole et fumée du tabac f Médicaments qui allongent l’intervalle QT : ATC, fluoroquinolone et antiarythmiques UGT = uridine diphosphate glucuronosyltransférase Les troubles de l’humeur et de l’anxiété Conférences scientifiques Tableau 3 : Interactions avec les stabilisateurs de l’humeur Lithium Valproate (Depakene®) Lamotrigine (Lamictal®) Topiramate (Topamax®) Inhibiteurs de l’ECA, IRA, BCC Augmentent la concentration du lithium, effets toxiques possibles – surveiller les signes de toxicité et réduire la dose de lithium, si nécessaire AINS, diurétiques (principalement les thiazides) Réduisent la clairance du lithium – éviter l’association ou utiliser avec prudence Aminophylline, théophylline, mannitol, acétazolamide, sels de sodium, citrate de potassium Réduisent la concentration du lithium en augmentant sa clairance – éviter l’association, sauf pour traiter une intoxication au lithium Lamotrigine (substrat de l’UGT) Réduit de 60 % la clairance de la lamotrigine et augmente les métabolites toxiques avec un risque de réactions cutanées graves (syndrome de Stevens-Johnson ou NET) – réduire la dose de la lamotrigine de moitié et introduire lentement le médicament Inducteurs de l’UGTa Augmentent la clairance du valproate – augmenter la dose du valproate AAS (forte dose) Réduit la liaison du valproate aux protéines et la clairance du valproate et augmente ainsi le risque de toxicité – éviter l’association, en particulier avec de l’AAS à forte dose Warfarine Déplace la warfarine de ses sites de liaison aux protéines et augmente le risque de saignement – surveiller l’INR Phénytoïne Déplace la phénytoïne de ses sites de liaison aux protéines, augmente le risque de toxicité de la phénytoïne et augmente les métabolites toxiques du valproate provenant de l’induction du CYP2C9 – idéalement, éviter l’association, ou réduire le plus possible la dose de phénytoïne CBZ Augmente la clairance du valproate et augmente la concentration de la 10,11époxy-CBZ (métabolite neurotoxique) et des métabolites toxiques du valproate – idéalement, éviter l’association, ou exercer une surveillance étroite Olanzapine Augmente le risque de gain pondéral – éviter l’association, si possible Inducteurs de l’UGTa (y compris l’oxcarbazépine) Augmentent la clairance de la lamotrigine, concentration réduite de 40 % avec la CBZ (et augmentation possible de la concentration de la 10,11-époxy-CBZ) et de 40 % avec la phénytoïne – augmenter la dose de la lamotrigine ou éviter l’association Inhibiteurs de l’UGTb Doublent la concentration de la lamotrigine et de ses métabolites toxiques, augmentent le risque d’éruption cutanée grave – la lamotrigine augmente la concentration de la sertraline – réduire la dose de la lamotrigine au moins de moitié et introduire lentement le médicament Contraceptifs oraux (éthinyl estradiol) Augmentent la clairance de la lamotrigine (27 à 64 %) – augmenter la dose de la lamotrigine Inducteurs de l’UGTa Diminuent la concentration du topiramate, et augmentation de la concentration de la phénytoïne – éviter l’association ou augmenter la dose du topiramate Contraceptifs oraux (éthinyl estradiol) Réduit la concentration de l’éthinyl estradiol, ce qui augmente le risque de grossesse et de saignements intermenstruels, en particulier avec les contraceptifs faiblement dosés et à une dose de topiramate >200 mg/jour Inhibiteurs de l’anhydrase carboniquec et antacides Augmentent le risque de formation de calculs rénaux – éviter l’association, ou limiter l’utilisation à une courte période a CBZ, phénytoïne, phénobarbital, primidone, topiramate, rifampicine et ritonavir; b Valproate et sertraline; c Acétazolamide et zonisamide ECA = enzyme de conversion de l’angiotensine; IRA = inhibiteur du récepteur de l’angiotensine II; BCC = bloqueur des canaux calciques; NET = nécrolyse épidermique toxique; INR = ratio international normaliséz prise d’ISRS, lorsqu’ils sont utilisés en association avec des AINS, des corticostéroïdes, de l’aspirine ou des anticoagulants comme la warfarine24. L’ibuprofène a un effet antiplaquettaire tout en causant une importante irritation gastrique. La prednisone augmente cette réaction. De plus, la marijuana, en tant que substrat du CYP2C9 et du 3A4, entre en compétition avec l’ibuprofène par le biais du 2C9 et peut augmenter sa concentration plasmatique. Le cannabis entre également en compétition avec la prednisone par le biais du 3A4 et peut accroître ses effets. D’autres substances peuvent également causer des interactions indésirables : • La cocaïne et la phencyclidine (PCP) sont des substrats du CYP3A4 • Les amphétamines sont des substrats du CYP2D6 • La fumée de cigarettes induit le CYP1A2 • Le millepertuis induit le CYP3A4 et la P-gp intestinale. Il peut aussi causer des symptômes sérotoninergiques lorsqu’il est ajouté à d’autres substances qui augmentent le taux de sérotonine • Le gingko biloba a un effet antiplaquettaire et inhibe le CYP2C9 • Le ginseng a aussi un effet antiplaquettaire et interagit avec la warfarine Cas 4 Nicole est une patiente de 35 ans, atteinte de trouble bipolaire I et traitée avec de l’acide valproïque 1000 mg par jour. Elle présente des signes de dépression. Son médecin veut éviter le lithium, car des membres de sa famille souffrant de trouble bipolaire ont présenté une hypothyroïdie et une insuffisance rénale secondaire à la prise de ce médicament. Il commence donc par la sertraline à une dose de 50 mg/jour, qu’il augmente à 150 mg/jour sans réponse évidente. Il débute un traitement par la lamotrigine à une dose de 25 mg/jour, qu’il augmente à 50 mg/jour la semaine suivante, en diminuant la sertraline à 100 mg/jour. Cependant, la patiente consulte à nouveau pour une éruption cutanée diffuse au niveau des bras et du tronc. Le médecin cesse immédiatement la lamotrigine qu’il remplace par de la quétiapine. Les troubles de l’humeur et de l’anxiété Conférences scientifiques Ce cas illustre une interaction importante à connaître entre deux stabilisateurs de l’humeur fréquemment utilisés. L’acide valproïque est un inhibiteur puissant de l’enzyme de conjugaison UGT 1A4, et la lamotrigine est principalement métabolisée par cette voie. Parmi les antidépresseurs, la sertraline est le seul ISRS à inhiber de façon spécifique et puissante l’UGT 1A4, ce qui implique qu’une dose aussi faible que 25 mg/jour de sertraline double la concentration plasmatique de lamotrigine, augmentant ainsi le risque d’éruption cutanée. De plus, la lamotrigine est secondairement métabolisée par des cytochromes P450, qui produisent des métabolites toxiques. Quand la voie métabolique principale est inhibée par le valproate et/ou la sertraline, la voie secondaire est utilisée, produisant davantage de ces métabolites toxiques, ce qui explique l’incidence plus élevée des éruptions cutanées pouvant se compliquer plus rarement d’un syndrome de Stevens Johnson ou d’une nécrolyse épidermique toxique19,25. Les cliniciens doivent donc utiliser avec prudence l’association de la lamotrigine et de l’acide valproïque, ou de la lamotrigine et de la sertraline. Si ces associations s’avèrent nécessaires, il faut réduire de moitié la dose de lamotrigine et l’augmenter toutes les deux semaines. C’est-à-dire que l’on administre la dose de 12,5 mg/jour pendant les deux premières semaines, laquelle est augmentée à 25 mg/par jour pendant les deux semaines suivantes, puis progressivement jusqu’à une dose maximale de 100 mg/jour26. Hormis avec le traitement d’association à l’acide valproïque ou à la sertraline, les éruptions cutanées observées sous lamotrigine sont généralement peu sévères et ne nécessitent pas nécessairement son interruption, mais exigent une surveillance étroite de cette éruption cutanée et une augmentation plus lente de la dose. Le tableau 3 énumère les interactions potentielles associées aux stabilisateurs de l’humeur8,11,19,25. Conclusion Les interactions sont particulièrement fréquentes entre les médicaments couramment prescrits pour les troubles de l’humeur unipolaires et bipolaires et les troubles anxieux d’une part et d’autres médicaments et drogues utilisés régulièrement d’autre part, et elles doivent être prises en considération dans le choix de psychotropes. Pour assurer le rétablissement fonctionnel de leurs patients, dont les pathologies psychiatriques et médicales sont souvent chroniques et comorbides, les médecins n’ont souvent d’autre choix que de recourir à des associations pharmacologiques en raison de l’efficacité souvent limitée des monothérapies. La complexité des interactions médicamenteuses nécessite un travail d’équipe, qui associe au minimum le médecin, le patient et le pharmacien. Lorsqu’une bonne alliance thérapeutique existe entre le patient et les intervenants de la santé, et que les informations sur le profil pharmacologique et les autres habitudes de consommation sont centralisées et circulent bien, de nombreuses interactions médicamenteuses cliniquement significatives peuvent être évitées ou bien surveillées. Le présent article se veut un support informatif pour le médecin, mais ne peut remplacer une approche multidisciplinaire qui est essentielle pour assurer des soins optimaux aux patients. Le Dr Filteau a été membre de conseils consultatifs et conférencière dans le contexte de la formation médicale pour les compagnies AstraZeneca, BristolMyers Squibb, Eli-Lilly de Janssen-Ortho, de Lundbeck, de Pfizer, de Servier et de Shire. Mme Leblanc a été membre de conseils consultatifs et conférencière dans le contexte de la formation médicale/pharmaceutique pour AstraZeneca, Biovail, Bristol-Myers Squibb, Eli Lilly, Genpharm, GlaxoSmithKline, Janssen-Ortho, Lundbeck, Organon, Pfizer et Shire. References 1. Papakostas GI. Major depressive disorder: psychosocial impairment and key considerations in functional improvement. Am J Manag Care. 2009;15(11 Suppl): S316-S321. 2. Möller HJ. Outcomes in major depressive disorder: the evolving concept of remission and its implications for treatment. World J Biol Psychiatry. 2008;9(2):102-114. 3. Kennedy N, Paykel ES. Residual symptoms at remission from depression: impact on long-term outcome. J Affect Disord. 2004;80(2-3):135-144. 4. 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Ressources additionnelles : Sites web sur les interactions : InterMed-Tx. www.InterMED-Rx.ca Division de pharmacologie clinique de l’Université d’Indiana www.drug-interactions.com UN PARTENARIAT POUR UNE FORMATION MÉDICALE INDÉPENDANTE La publication de Les troubles de l’humeur et de l’anxiété conférences scientifiques a été rendue possible grâce aux subventions à l’éducation de Biovail Canada Inc. • Bristol-Myers Squibb Canada • Pfizer Canada Inc. © 2011 CANMAT ou l’Association Canadienne pour le Traitement des Troubles Anxieux et de l’Humeur, seule responsable du contenu de cette publication. Éditeur : SNELL Communication Médicale Inc. en collaboration avec CANMAT (Association Canadienne pour le Traitement des Troubles Anxieux et de l’Humeur). Les troubles de l’humeur et de l’anxiété – Conférences scientifiques est une marque déposée de SNELL Communication Médicale Inc. Tous droits réservés. L’administration des traitements décrits ou mentionnés dans Les troubles de l’humeur et de l’anxiété – Conférences scientifiques doit toujours être conforme aux renseignements thérapeutiques approuvés au Canada. SNELL Communication Médicale Inc. se consacre à l’avancement de la formation médicale continue de niveau supérieur. 144-007F SNELL