Plan d`affaires sociales
Transcription
Plan d`affaires sociales
Campus Abroad Brésil 2012 Tourisme solidaire Plan d’affaires sociales Professeurs : Marleï Pozzeïbon et Luciano Barin-Cruz Vanessa Blouin Élea Hernandez Marieve Fortin Camille Lefebvre Kwong Hang Vin Lam Lea Marin Justly Castelneau Marie-ève Simoneau Stéphanie Doucet Victoria Smaniotto Table des matières Introduction ................................................................................................................................ 2 Jericoacoara : histoire.............................................................................................................. 2 Objectifs du campus ................................................................................................................ 3 Analyse ....................................................................................................................................... 3 PESTEL..................................................................................................................................... 3 Les besoins et les opportunités................................................................................................ 5 Stratégie : le tourisme communautaire ....................................................................................... 6 Mission ................................................................................................................................... 6 Vision ...................................................................................................................................... 6 Méthodologie ......................................................................................................................... 7 L’élaboration de la stratégie .................................................................................................... 7 Implantation ............................................................................................................................... 9 Proposition du projet .............................................................................................................. 9 Intrants ................................................................................................................................... 9 Entreprises privées (Project abroad, Double sens et etc.)................................................... 10 Organisation étudiante (brésilienne et internationale)....................................................... 11 Les ONG ............................................................................................................................ 13 Facilitateurs .......................................................................................................................... 13 L’association communautaire ............................................................................................ 13 Raphaël et sa femme. ........................................................................................................ 14 TUCUM.............................................................................................................................. 14 Le réseau d’hébergeurs en détails ..................................................................................... 15 Les demandeurs de service - Communauté : école et santé ................................................. 16 Éducation .......................................................................................................................... 16 Santé ................................................................................................................................. 18 Le format du produit : package .............................................................................................. 19 Conclusion ................................................................................................................................ 20 Stratégie d’impact social ....................................................................................................... 20 Conclusion ......................................................................................................................... 23 Annexes ......................................................................................... Error! Bookmark not defined. 1 Introduction Jericoacoara : histoire Dans le cadre du Campus international Brésil 2012, la mission de notre équipe consiste à élaborer un plan d’affaires permettant d’implanter un social business participant à l’inclusion sociale des habitants de la ville de Jericoacoara. Jericoacoara est un petit village situé dans le Nordeste brésilien, l’Etat du Ceará. Il fait partie d’un rassemblement de communautés comptant dix villes, dont Jijoca, la municipalité où se situent d’ailleurs la mairie et le secrétariat de l’environnement et du tourisme. Jeri, comme les locaux l’appellent, est un magnifique petit village entouré de lagons bleus, d’immenses dunes de sable et entouré d’une zone, qui depuis 2002, est devenue un parc national. Pour aller à Jericoacoara, la plupart des voyageurs passent généralement par Fortaleza, la capitale du Ceará située à cinq heures de route, puis prennent un autobus ou un minibus. Les dernières 45 minutes se font en camionnette sur une route de sable. Si la circulation y devient donc encore plus difficile, ce trajet reste sans aucun doute dans les mémoires de chaque touristes et participe au caractère très préservé de ce petit bout de paradis. C’est un endroit où il fait bon vivre pour les nombreux touristes qui viennent profiter ici d’une des dix plus belles plages au monde et d’un des seuls endroits du Brésil où l’on peut voir le soleil se coucher sur la mer. Petits magasins de luxe au sol ensablé, restaurants design aux menus internationaux et jolis hôtels de bords de plages sont donc au rendez-vous pour le bonheur de plus de 8000 touristes en hautes saison. Mais qu’en est-il des 2500 locaux? C’est après avoir passé une semaine à analyser le contexte dans lequel nous nous trouvions, qu’une nouvelle réalité s’est offerte à nous. Historiquement, il s’agissait d’un petit village de pêcheurs possédant sa propre économie locale. Cependant, depuis une dizaine d’année, Jeri s’est fait connaître à l’international et le tourisme n’y a cessé d’augmenter. Ainsi, les pêcheurs ont peu à peu délaissé leur métier pour se tourner vers ceux du tourisme. Le problème étant que tous n’aient pas réussi et que dorénavant, la grande majorité des business rentables est détenue par les investisseurs étrangers, les locaux eux, lorsqu’ils travaillent, ne sont qu’employés à de basses fonctions pour des salaires modiques. Dans les années 1980, la majorité des touristes résidaient chez les habitants. C’était une question de culture, collectiviste, avant d’être une question de commodités. Mais peu à peu les petits hôtels appelés « pousadas » se sont développés, il est devenu plus facile de trouver son logement (notamment grâce à la couverture internet) et un toursime différent s’est développé. D’une petite communauté de surfeurs ou voyageurs, s’est aujourd’hui une foule de touristes venant du monde entier qui arpente les rues de Jeri. Ce tourisme grandissant bénéficie principalement aux investisseurs étrangers et à toute personne disposant de ressources financières suffisantes et malheureusement, très peu aux habitants. Ces investisseurs achètent des terrains sur le bord de la mer pour y construire des pousadas et divers attraits touristiques au détriment des locaux repoussés de plus en plus aux portes du village. De plus, comme nous l’a mentionné un jeune travailleur d’une pousada, un des 2 principaux effets pervers causés par le tourisme, est l’augmentation du coût de la vie alors que les travailleurs locaux ne gagnent pas un meilleur salaire, ce qui ne fait qu’accentuer leur misère. Finalement, ce sont tous les aspects des conditions de vie des locaux qui sont touchés ; en plus du recul dans les terres, de la paupérisation et de l’asservissement de la population locale, on ne peut nier une pollution croissante. Il y a une forte corrélation entre le nombre de touristes et l’accumulation de déchets et le système de gestion des déchets est très mal adapté aux besoins de la communauté. En somme, le tourisme est en train de faire perdre aux habitants de Jericoacoara leur culture traditionnelle, l’ancien moteur de leur économie, la pêche, mais aussi une qualité de vie certaine. Dans l’ensemble, la richesse est très mal redistribuée de sorte que la majorité des locaux s’appauvrissent alors que les riches et les étrangers profitent de la manne apportée par le tourisme. Objectifs du campus C’est dans ce contexte que notre équipe de vingt étudiants, accompagnés de deux professeurs, s’est lancé entre le 26 mai et le 3 juin, dans le but de recueillir les informations permettant aux futures générations d’implanter un social business. Une affaire permettant de lutter contre l’exclusion sociale des locaux, permettant à terme d’améliorer leur condition de vie en général. Analyse PESTEL Étant donné que les élus font les lois, nous avons jumelé les facteurs politiques et légaux. Premièrement, la lourdeur et la complexité des divers paliers gouvernementaux sont flagrantes dans la région de Jijoca. Par exemple, à Jeri, la loi fédérale qui stipule qu’aucun véhicule motorisé ne peut circuler sur la plage ne peut pas être appliquée par le municipal puisque ce dernier ne dispose d’aucun agent fédéral. L’effet culturel et bureaucratique rend le processus d’application des lois interminables. En effet, cela peut prendre jusqu’à deux ans pour cause de manque de ressources. Dans le même ordre d’idée, les règlementations liées aux stationnements ne sont pas respectées, car aucune amende n’est octroyée si les gens n’obéissent pas, il en est de même pour la gestion des déchets. Néanmoins, des lois plus sévères concernant la protection de l’environnement sont à venir comme nous l’a clairement annoncé la mairie lors de notre visite. Finalement, il y a une mauvaise redistribution des ressources, car les taxes des pousadas de Jeri génèrent beaucoup de revenus, mais ceux-ci ne sont pas nécessairement redonnés à la communauté de Jericoacoara. Ils sont souvent redistribués à d’autres villages de la communauté encore moins bien nantis, ce qui entraîne une certaine inégalité d’un village à l’autre. Cependant, il est à noter que Jeri est la communauté la plus riche de Jijoca et que de ce fait, ses habitants devraient être les premiers à sortir de la pauvreté. Ainsi, une taxe locale va sans doute être implantée afin que les revenus de la communauté restent à Jeri. Cela aiderait la population et, par le fait même, à combattre l’exclusion sociale. 3 En ce qui a trait à l’environnement, le facteur prédominant est qu’il n’y a pas de programme efficace de récupération et encore moins de programme de tri-sélectif. De plus, comme mentionné précédemment, il y a un manque flagrant de ressources et de sensibilisation pour réussir à enrayer le problème d’amoncèlement de déchets dans les rues. Toutefois, la mairie semble dévouée à la cause et déterminée à améliorer cette piètre situation. Des lois beaucoup plus sévères relatives à l’environnement seront mises en place sous peu. De plus, la mairie souhaite prendre part à des mouvements environnementaux d’ampleur et désire obtenir des certifications liées à l’environnement. La certification « plage propre » par exemple, pourrait être l’une d’entre elles. Des cours de gestion environnementale sont offerts à tous les étudiants de 12 ans pour réussir à les sensibiliser en bas âge. À titre d’exemple, il existe aussi la semaine de l’environnement où il est possible d’assister à une compétition et un défilé de mode de vêtements recyclés. Pour conclure, bien que la situation environnementale soit très peu enviable, on perçoit tout de même une forte volonté de changement afin de remédier à la situation. Le premier point à aborder en regard du facteur social est la pauvreté dans laquelle la population de Jijoca et des environs est plongée. Plusieurs personnes doivent s’infliger de longues journées de travail afin de subvenir à leurs besoins de base. En conséquence, certains enfants ne vont pas à l’école par nécessité familiale, puisque l’école n’est pas obligatoire. Plusieurs enfants abandonnent donc l’école avant d’avoir fini leur 9e année. Par le fait même, il est aussi laborieux d’instaurer des services de sensibilisation et de récupération, car vu le faible niveau d’éducation, les gens ne sont pas très réceptifs à ces initiatives. Il y a un manque flagrant de ressources dans le domaine de la santé et de l’éducation pour pouvoir contribuer au bienêtre social de la population. Le manque d’incitatif pour attirer des professionnels est une des causes de la diminution de ce bien-être. Donc, après réflexion, nous avons conclu que l’éloignement géographique de Jijoca et de Jericoacoara est à la base même de la plupart des problèmes sociaux de la population, puisque cet éloignement rend difficile l’accès à certains services essentiels. Par exemple, très peu de médecins et de professeurs veulent venir travailler en région éloignée d’autant plus qu’il n’existe aucun incitatif mis sur pied comme des primes d’éloignement pour encourager ceux-ci à venir s’installer dans le village. Le manque de spécialiste représente d’importantes lacunes en éducation et en santé. Finalement, l’éloignement géographique rend difficile l’accès aux villages et aux économies avoisinantes et a pour effet de renforcer les problèmes sociaux énumérés ci-dessus. L’éloignement géographique ne permet pas d’avoir les services de bases essentiels auxquelles nous sommes habitués, ce qui cause d’autres problèmes comme l’alcoolisme et la maltraitance envers les animaux, d’autres sujets tout aussi présents, mais dont nous n’avions pas encore parlé jusqu’à présent. Ce manque de ressources et d’éducation engendre un taux d’alcoolisme élevé au sein de la population et une forte consommation de drogues. Compte tenu de ce qui précède, personne ne sera étonné de constater que la population est aussi prise avec un problème de propagation de maladies sexuellement transmissibles important comme dans tout pays où 4 l’indice de développement humain est bas. Comme mentionné précédemment, la culture des habitants trépasse prématurément, notamment à cause de l’augmentation fulgurante des touristes. Les locaux sont donc entraînés dans le cercle vicieux de la pauvreté et de l’exclusion social. Puisque Jeri est un petit village éloigné et que la majorité des gens peinent à pouvoir subvenir à leurs besoins de base, il est peu étonnant qu’il y ait peu de ressources technologiques et que celles qui sont présentes ne sont pas nécessairement accessibles aux plus démunis. À Jeri, quand on parle de ressources technologiques, on se limite presque exclusivement aux ordinateurs, donc à Internet et au téléphone, puisque la technologie présente, même dans le domaine de la santé par exemple, est très peu élaborée. Il y a ce type d’équipement dans les pousadas, les cyber-café et il existe un laboratoire informatique à l’école du village. Finalement, l’économie de la communauté se base principalement sur des activités touristiques telles que l’artisanat local vendu sur la plage, l’équitation, le kitesurf et les hôtels. Les besoins et les opportunités La beauté, la tranquillité, l’agréable température du site ainsi que le fait qu’il s’agisse d’une réserve protégée représentent les principales forces de Jeri. Les nombreuses activités et les diverses manifestations culturelles comme les bateaux de pêche qui viennent s’échouer sur la plage le matin et les spectacles de capoeira (danse typique) sont d’autres forces de la communauté puisque cela représente des incitatifs à choisir Jeri comme destination plutôt qu’une autre. Il est aussi important de mentionner le haut degré de sécurité de la localité contrairement à la grande majorité du reste du Brésil. Les infrastructures déjà en place et principalement le conseil communautaire qui est très ouvert à développer de nouvelles idées sont des forces non négligeables, car elles nous seront essentielles lors de la mise en œuvre de notre projet. Grâce à ces nombreuses forces, Jericoacoara représente un nid d’opportunités. La situation géographique de Jijoca et les paysages présents à Jericoacoara représente une opportunité en soi. En effet, c’est un avantage compétitif énorme face à d’autres destinations touristiques. Ce lieu fabuleux attire et continura d’attirer les touristes. Ensuite, la construction de l’aéroport international à Jijoca représente certainement une autre opportunité permettant d’attirer davantage de touristes qui eux économiseront en temps de transport. De plus, lors de notre séjour, nous avons remarqué que certains touristes manifestent de l’intérêt pour vivre chez les habitants afin de découvrir la culture d’origine et que, parallèlement, de nombreux locaux se sentent intéressé à recevoir des touristes chez eux. Quelques barrières seront toutefois à surmonter : la langue est une faiblesse majeure; mis à part les touristes brésiliens, peu de personnes parlent couramment l’anglais. La pollution et les animaux errants, en plus de pouvoir propager virus et maladies, peuvent indisposer certains individus. La pauvreté elle-même peut représenter une faiblesse. En effet, les touristes 5 venus de pays pauvres ou en développement ne voudront pas participer à ce genre d’opération. Habitués à la misère chez eux, ils ne partent pas en vacances pour y être de nouveau confronté. Finalement, le manque de services et d’infrastructure ne feront pas rêver les touristes ayant un problème de santé par exemple; en effet, ils devront se déplacer à Fortaleza (à cinq heures de route) pour obtenir les soins nécessaires en cas d’urgence. La principale menace pour la région serait la construction de l’aéroport. En effet, elle risque d’appauvrir et d’exclure encore plus les misérables en faisant accroître le coût de la vie. Parallèlement, la hausse du tourisme aggraverait probablement d’autres problèmes comme l’alcoolisme, la consommation de drogue et la perte de la culture. De ce fait, il faut à tout prix encadrer ce tourisme, conscientiser la communauté locale de ses forces et faire en sorte de leur donner le plus de pouvoir possible. Stratégie : le tourisme communautaire De l’idée à la mise en place des recherches. Mission Briser le cercle vicieux de la pauvreté en augmentant les ressources en éducation, en santé et en favorisant le tourisme communautaire et ainsi promouvoir la culture locale. La communauté de Jijoca et ainsi certains de ses habitants moins nantis pourraient aussi profiter de la montée en popularité du tourisme dans leur région. Le but étant donc d’attirer un autre type de voyageur ; inciter des voyageurs à venir réaliser une expérience sociale en proposant des activités d’aide à la communauté (volontariat) à Jericoacoara avec la possibilité de vivre chez un natif plutôt que favoriser l’expansion du tourisme « commercial » déjà présent. Et ensuite promouvoir, à l’aide de notre volet « tourisme et découverte » de la région, le tourisme communautaire autour de Jijoca pour partager la culture locale. Vision Par ce projet, nous voulons aider des habitants à faibles revenus qui ont été repoussé par l’arrivée des pousadas et de la montée du tourisme commerciale à vivre d’un revenu d’hébergement de façon stable en hébergeant des étrangers qui rechercheraient un voyage de type différent. En effectuant un travail de volontariat dans des domaines où la communauté ressent certaines lacunes, nous augmenterons la qualité de vie ; éducation et santé autant pour les enfants que les adultes, selon les besoins. De plus, nous désirons que la culture locale soit répandue à travers le tourisme communautaire en faisant vivre les touristes chez différents habitants de différents villages de la municipalité de Jijoca. Bref, nous voudrions créer un réseau des habitants locaux dans le but de consolider leurs efforts pour compétitionner avec les investisseurs étrangers. L’inclusion sociale étant donc notre point d’ancrage dans ce projet. 6 Méthodologie Lors de notre première réunion, nous avons établi les différentes parties prenantes de notre projet. En tout premier lieu, il était évident que l’offre (les logements des locaux) serait la principale cible de notre recherche. En effet, elle sera la première bénéficiaire de ce projet social et sans elle, rien ne pourra être mis en place. La seconde partie prenante est les clients, nous devons connaître leurs besoins, nous devons nous assurer qu’il y aura un marché pour ce genre de tourisme. Enfin, nous voulons en savoir plus sur le contexte concurrentiel en questionnant les pousadas (du bord de mer, mais aussi les plus reculées) et les propriétaires des logements à louer. Ainsi nous pourrons savoir quel positionnement allouer à ce genre de tourisme. De plus, nous avons identifié des facilitateurs (Raphaël, Carla et Fernanda) que nous espérons pouvoir rencontrer à plusieurs reprises. C’est avec eux que le projet se montera ici. Pour chacune de ces parties prenantes, nous avons élaborées une série de questions au regard de l’analyse de la situation, de la conception et de l’implantation. Ces questions étaient larges et qualitatives pour ne pas influencer les répondants. Nous les avons fait traduire en portugais avant de commencer. Pour l’action sur le terrain ou même sur internet, nous nous sommes questionnés sur l’organisation du temps. Nous avions l’option d’étudier tous ensemble une partie prenante (offre, clients, facilitateurs notamment) par jour. Mais nous avons pensé que cela risquerait de ne pas être assez profond (un jour pour la partie offre –travail avec la communauté- ne semblait pas assez du tout) et que, de plus, à neuf, l’organisation serait inefficace. Nous avions une seconde option : étudier une partie prenante par jour, séparé en plus petites équipes, pour couvrir tout le village; mais encore une fois, une journée par partie prenante semblait peu et nous risquions d’interviewer les mêmes personnes deux fois si la communication entre les souséquipes venait à manquer. Finalement, il restait une dernière option : trois jours de recherches, trois équipes de trois personnes, une partie prenante par équipe. Pour choisir les équipes, nous avons chacun été vers le sujet qui nous plaisait le plus. La partie « concurrence » semblait impliquer moins de communication avec les locaux et une plus grande partie « internet » que les autres parties prenantes; ainsi les membres de l’équipe se sentant moins à l’aise avec l’interaction directe avec la communauté se sont tournés vers ce sujet. La partie « offre » plaisait à ceux qui aiment cet échange et la partie « client » à ceux qui aiment visiter les blogs par exemple. L’élaboration de la stratégie Partis dans l’idée de former un réseau de locaux pouvant recevoir les touristes chez eux en l’échange de quelques services rendus, nous avons dû reconsidérer mainte fois la direction de notre projet. En effet, une fois sur place, notre idée de « donnant-donnant » requérait de prendre des informations sur les services dont aurait eu besoin la communauté. Après plusieurs rencontres et de nombreuses questions posées, nous nous sommes rendus compte que les habitants n’avaient pas besoin d’heure de ménage, de cours de cuisine, ou de ravalement de façade, ce qu’ils voulaient, c’était de l’argent. En échange d’un lit, il fallait payer. Nous nous sommes dit alors que ce n’était pas grave, que l’on pouvait changer d’idée et l’orienter vers un 7 réseau d’hébergment chez les locaux, et si finalement il serait payant, au mois les touristes paieraient moins cher que dans des pousadas et les locaux gagneraient directement un revenu. Mais pour que cela réponde à notre volonté d’aider à l’inclusion sociale, notre mission, nous voulions toucher la classe la plus pauvre de Jeri. Ainsi, il y aurait une vraie aide à la communauté. Notre second axe de recherche, les places disponible chez les gens, nous ont cependant montré qu’on ne pouvait pas logé des touristes dans la classe la plus pauvre de Jeri. La place manquait souvent, mais surtout, le climat social de ces familles n’aurait pas été assez rassurant pour des touristes venus de l’étranger. Alcool, retards intellectuels, violence, nous ne pouvions pas travailler avec ces gens dans un délais restreint. Nous avons donc décidé de nous attaquer à la classe de locaux légèrement plus aisés, ceux ayant déjà un petit commerce ou les rentes de quelques chambres déjà à louer. Cependant, à ce moment-là, nous nous sommes demandé en quoi nous aidions réellement la communauté. Soit nous amenions de l’argent des pousadas vers des locaux, mes les plus aisés de ceux-là. Il nous fallait rajouter un aspect plus social, un service qui aiderait à plus long terme et à plus grande échelle la communauté entière… C’est là que nous avons pensé au volontariat et donc au tourisme solidaire. En effet, nous allions permettre à Jeri de rentrer dans un réseau de destination pour les missions humanitaire. Ainsi, à longueur d’année, des touristes (étudiants souvent) viendraient non seulement loger chez l’habitant, mais aussi rendre un service à la communauté : cours de langues, de mathématiques, de gestion, soins de santé, protection de l’environnement etc. Les habitants de Jeri s’en sortiraient avec de plus grandes connaissances scolaires, une meilleure qualité de vie et un peu plus d’argent dans leur poche. C’est ainsi que notre démarche a commencé, le plan était clair : 1. Créer un réseau de locaux désireux de participer au projet et pouvant recevoir des touristes chez eux; 2. Trouver un local se sentant concerner et enthousiasmé par le projet afin qu’il le reprenne en son nom et l’implante à son village; 3. Entrer en contact avec des organismes de service volontaire et de programme humanitaire pour faire connaître Jericoacoara et l’opportunité qui s’y trouve. 8 Implantation Proposition du projet L’objectif du projet est d’augmenter le niveau de service et de ll’éducation ’éducation dans le village de Jericoacoara à l’aide du tourisme spécialisé qui consiste en des missions de développement de la communauté (enseignements, programme de sensibilisation et etc.). Pour ce faire, le modèle d’opération vise à développer un mécan mécanisme isme de collaboration mettant en lien les différentes parties prenantes locales et internationales intervenant dans le réseau de la création de valeurs. Voici le schéma sommaire de ce dernier, composé de 3 maillons dont chacun comporte plusieurs parties prenantes: pr Intrants • Organisation étudiante • Entreprises privées • ONG Facilitateurs • Centre communautaure • Agence de tourisme communautaire • Municipalité de Jijoca Projets locaux • Éducation (langue, sensibilisation et ,etc.) • Soins santé Les points traités dans cette section sont : • • • La particularité de chaque partie prenante : prérequis, valeur ajoutée, limites La chaîne de création de la valeur dans le réseau global, les relations. La description des projets locaux (santé et éducation) Intrants Nous croyons que les étudiants sont des agents de changement importants qui pourraient contribuer considérablement au développement communautaire de Jericoacoara. Il s’agit en effet d’une tranche de la population qui a une conscience ssociale ociale et une volonté d’agir particulièrement prononcées. En témoignent la popularité et l’abondance des projets humanitaires auxquels participent les étudiants. La réciprocité dans l’échange entre l’étudiant et la communauté est la clé du projet du tourisme tourisme communautaire que nous proposons. Offrir Jericoacoara comme destination pour une mission humanitaire permettrait aux étudiants de vivre une expérience culturelle particulière leur offrant la possibilité de saisir les enjeux rencontrés par la communauté locale en termes de développement économique et d’inclusion sociale. En contrepartie, les étudiants y contribueraient selon leurs compétences respectives. Il s’agit d’un processus d’apprentissage bénéfique pour toutes les parties prenantes. Pour cibler et attirer ce type d’étudiants conscientisés et motivés, nous avons identifié quelques parties prenantes qui pourraient être utiles : les organisations étudiantes universitaires, les entreprises privées et les ONG. 9 Entreprises privées (Project abroad, Double sens et etc.) Une autre source d’intrants potentielle serait les organismes ou entreprises privées actuellement présentes dans le monde à des fins communautaires. Nous entendons donc par la une entreprise profitable dont les activités sont orientées sur l’aide aux communautés plus démunies à divers niveaux. Cela englobe des organismes faisant affaires avec des étudiants de plusieurs domaines d’études différents, des professeurs, des voyageurs, etc. Toute entreprise ou organisation pouvant apporter un bénéfice à la communauté pourrait être un intrant potentiel. Nous avons commencé certaines recherches internet afin de trouver quelques entreprises potentiellement intéressées par le projet. Nous avons monté un fichier Excel afin de comptabiliser les courriels envoyés et les réponses reçues. Jusqu’à présent, un des organismes externes ayant montré un grand intérêt au projet est «Travel to teach». (http://www.travel-to-teach.org/) Comme nous pouvons le lire sur le site internet, «Travel to teach» est une organisation de volontaires offrant une expérience de volontariat à l’étranger afin de principalement enseigner la langue anglaise. Ils offrent aussi la possibilité d’enseigner les technologies de l’information, les arts ou le français. C’est Joaquin Salvador Batres qui fit suite à notre courriel avec un grand intérêt pour notre projet. Celui-ci est actuellement le coordinateur des projets d’Amérique centrale et du Mexique. Nous gardons donc présentement contact avec celui-ci par e-mail et par skype. Lorsque le plan d’affaire sera traduit en anglais, nous lui feront parvenir ainsi que les coordonnés de nos agents internes de Jericoacoara. L’organisation lance des programmes depuis 2002 et a déjà envoyé plus de 3000 volontaires à travers le monde. Cette organisation, par son intérêt pour notre projet ainsi que sa mission générale semble être un intrant fort intéressant. Leurs coûts varient inévitablement selon les destinations et sont affichés en euros sur leur site internet. La durée des projets offerts varie entre 2 semaines et 6 mois, ce qui correspond tout à fait à nos besoins. Leur approche permet à diverses catégories d’intrants de faire part au projet de volontariat. Leur site propose des stages, stages linguistiques (gap year), pour les arrêts de carrière, les 50 ans et plus, les petits groupes (amis par exemple, collègues, etc.) ainsi que parents. Les prix peuvent alors varier où être réduits et l’expérience peut profiter à plusieurs et peut aussi amener une gamme plus vaste de connaissance à la communauté. Il faudra donc continuer les démarches avec «Travel to teach», qui démontre un bon intérêt, afin d’éventuellement voir les conditions au partenariat de Jericoacoara et de l’organisme. Nos agents internes devront éventuellement contacter Joaquin qui communique actuellement avec nous. Les démarches à entreprendre seront donc : • Assurer une communication d’informations avec Joaquin et lui transmettre notre plan d’affaire traduit en anglais • Aviser nos agents internes de l’intérêt de l’organisation «Travel to teach» • Mettre en relation les personnes de références de la communauté avec Joaquin 10 • • Déterminer les projets envisageables à développer communément Établir les modalités de collaboration et implantation du projet (durée, nombre de stagiaires, quand, où, quoi, comment) Par ailleurs, nous avons envoyé plusieurs courriels à différentes organisations. Certaines réponses ne sont pas revenues et d’autre laisse place à une ouverture au projet dans les années futures. Le fichier Excel résumera les réponses reçues afin de savoir avec qui faire les suivis court-terme ou moyen/long-terme. Les organisations contactées sont, par exemple, celles offrant des expériences d’enseignements à l’étranger, de carrières à l’étranger, de stages, etc. Pour le suivi des autres organismes il faudra donc : • Conserver les courriels envoyés et reçus dans un dossier réservé à cette fin • Mettre à jour le dossier Excel lors de l’envoi et la réception de courriel • Établir des codes de couleurs afin d’identifier plus rapidement les suivis à effectuer • Communiquer les informations supplémentaires aux entreprises intéressées par le projet Organisation étudiante (brésilienne et internationale) Parmi les différents intrants que nous avions ciblés, différentes universités ont été contactées afin de savoir si premièrement, les forfaits pouvaient facilement être affichés sur leur réseau d’offres d’emplois et de stages et deuxièmement, si ce type de projet pourrait intéresser leurs étudiants. À la différence des organisations, la réponse que nous avons reçue d’un employé du HEC était que les étudiants ne seraient pas intéressés à débourser pour réaliser un projet de la sorte. Cependant, pour l’affichage des forfaits, trois universités nous ont répondus positivement. L’UQAM, UdeM, HEC Montréal, UQTR et ULaval ont été contactés au Québec. Deux universités semblaient intéressées par le projet, leur département d’affaires internationales ayant répondu, mais elles attendent plus d’information sur le projet en soi. Nous avons aussi essayé de voir si le projet pourrait intéresser des étudiants Brésiliens. Cette idée nous est venue de notre rencontre avec les étudiants de l’Université fédérale du Ceara qui sont très impliqués socialement et qui nous enviaient de partir pour Jericoacoara. Nous nous sommes alors demandé si ce type de projet ne pourrait pas être soutenu par leur école alors que certains projets du type sont déjà financés. Les trois étudiants auxquels nous avons soumis l’idée ont répondu positivement. Notre contact à l’école cependant n’a pas donné de nouvelles. AIESEC : AIESEC est une organisation internationale d’étudiants non gouvernementale et à but nonlucratif. Elle vise à offrir à ses membres l’opportunité de voyager à l’étranger pour des stages 11 professionnels ou des projets de développement communautaire. AIESEC1 a un réseau de 60 000 étudiants présents dans les universités de 113 pays différents. Ceci représente 10 000 stagiaires potentiels qui cherchent à vivre une expérience internationale telle que celle que Jericoacoara pourrait proposer. Le fonctionnement de l’organisation est comparable à une agence de ressources humaines procédant au « matching » entre les différents stages offerts et les profils des stagiaires internationaux. Dans le cadre du projet à Jericoacoara, AIESEC aiderait à trouver les stagiaires pour les programmes d’enseignement linguistiques (anglais/espagnol) ou de matières scientifiques (mathématiques) destinés aux élèves de l’école secondaire ou au grand public et pour les projets du centre de premier soins sur la sensibilisation aux maladies sexuellement transmissibles et à l’usage de stupéfiants. Avec sa présence internationale et une base de données de 10 000 stagiaires, AIESEC garantie une autonomie au niveau de la gestion et la recherche de stagiaires étrangers. C’est une organisation « porteuse de ballon » indépendante qui a une structure organisationnelle bien établie. Une fois l’entente de collaboration signée entre AIESEC et le demandeur de service, un responsable du projet sera identifié et il s’engagera à trouver un candidat adéquat dans sa base de données selon les critères de sélection retenus. La particularité de l’offre de service d’AIESEC réside dans : 1- un processus de sélection de stagiaires, 2- un encadrement et assistance pour la durée totale du projet (réception «départ, conditions du travail, hébergements et etc.) 3- un appui à l’inclusion, à la compréhension de la culture locale et la gestion des relations avec les autres parties prenantes (ex. communication directe avec les demandeurs de service tels que le centre de premier soins et l’école secondaire du Jericoacoara). Certaines conditions s’imposent toutefois dans la relation de collaboration avec AIESEC. Dans le cadre d’un projet de développement communautaire, l’association demande au responsable du projet/stage de fournir : l’hébergement gratuit, un contrat d’offre de stage décrivant les conditions du travail et les attentes du projet, un encadrement adéquat par un superviseur ou un maitre du projet. AIESEC est collaborateur pertinent dans le cadre de notre projet à Jericoacoara car les stagiaires/étudiants s’engagent à rester une durée prédéterminée sur les lieux et la relation est encadrée par un contrat de stage. Ceci représente une très grande stabilité et fiabilité au niveau du flux de stagiaires. De plus, la mission et la vision de l’association concordent parfaitement au concept de développement communautaire et durable qui caractérise les projets à mener à Jericoacoara. Plus concrètement, les démarches à entreprendre : 1 AIESEC in numbers: http://www.aiesec.org/cms/aiesec/AI/about/index.html 12 • • • • Contacter le chapitre étudiant d’AIESEC le plus proche de la région de Jijoca : AIESEC Fortaleza2 Proposer les projets de la communauté de Jericoacoara (Éducation et Santé) Établir les modalités de collaboration et implantation du projet (durée, nombre de stagiaires, période du stage, lieu, contenu de celui-ci et modalités) Mettre en relation les personnes de référence de la communauté (agence/centre communautaire/centre de santé/école) avec les gestionnaires de stages d’AIESEC Les ONG Les organismes non gouvernementaux seront d’une aide capitale à la réussite de notre projet. Effectivement, c’est en créant des partenariats avec quelques-uns d’entre eux que nous pourrons amener des étrangers à Jijoca. De plus, des organismes tels que Médecins du monde, Médecins sans frontières, Ingénieurs sans frontières, Psychologues du Monde, Pharmaciens sans frontière et Maison de Sagesse ont déjà manifestés un intérêt pour notre projet pilote. C’est en collaborant avec eux que nous arriverons à inclure Jijoca comme une nouvelle destination pour l’organisme. Pour mettre en place le projet, il nous fallait trouver des « porteurs de ballons » locaux, capables de gérer l’implantation et le quotidien des opérations. Facilitateurs Les facilitateurs sont des personnes locales, rencontrées sur place, pouvant prendre la place de gestionnaire du projet. Nous avons identifiés différents « porteurs de ballons » potentiels. Ces derniers, en plus de faire la promotion de notre projet, se chargeraient d’en faire l’implantation. L’association communautaire L’association communautaire est un partenaire important pour notre projet puisque ce sont les membres de cette dernière qui sont au courant des besoins de la communauté. Nos deux principaux contacts, Carla et Raphael en font partie. C’est par le biais de cette association que notre idée de projet a pris forme et par le soutien des membres. Nous espérons aujourd’hui que l’association pourra conscientiser la communauté au sujet de notre projet et qu’elle pourra promouvoir celui-ci de manière locale pour attirer toujours plus d’hébergeurs. Nous espérons aussi que ce centre soit le lieu où la communauté viendra demander un service supplémentaire (besoin de plus d’heures de soutien scolaire, besoin de construire un entrepôt pour les produits du jardin communautaire, besoin d’un spécialiste en environnement…). Bref, ce serait le centre communautaire qui recevrait les demandes et qui pourrait ensuite écrire de nouvelle offre de postes pour les touristes volontaires. 2 AIESEC Fortaleza : http://www.aiesec.org.br/fortaleza/assessoria-de-imprensa/aiesec-fortaleza/ 13 Raphaël et sa femme. Raphael est un membre de l’association communautaire. Ce dernier possède une agence de tourisme et c’est lui qui a lancé l’idée de tourisme communautaire lors de notre première rencontre puisque c’est ce qu’il essaie de développer avec l’aide de l’organisation TUCUM qui en propose actuellement. Il connait extrêmement bien la région et ses habitants et a d’ailleurs pu nous en faire rencontrer plusieurs. Son rôle dans notre projet serait donc : • • • • de recevoir le participant, de lui trouver un logement dans la base de données qu’il détient (uniquement des locaux)3, de le mettre en contact avec la personne ressource de son projet de volontariat d’organiser son volet tourisme avec l’hébergement et les activités. Nous avons donc un individu motivé par l’idée, passionné par sa culture, disponible et qui de plus serait récompensé parce que son entreprise de tourisme, Experimente Jeri, en retirerait des profits et de la visibilité. Nous lui faisons confiance puisqu’il fait partie de l’association communautaire et que tout au long de notre séjour, il nous a accompagné et fait comprendre le contexte dans lequel nous nous trouvions. Il pourrait aussi se charger, avec l’association communautaire, de faire rayonner le projet et de réceptionner les nouvelles demandes des hébergeurs. Il devra continuer à développer le réseau de locaux en s’assurant qu’ils répondent à des critères précis (à élaborer avec l’organisme qui se charge d’envoyer les touristes à Jericoacoara). TUCUM TUCUM est une organisation qui propose déjà le tourisme communautaire dans certains villages de la région de Jijoca. Nous avons été visiter un de leurs points. Ils sont visibles sur internet et avait aussi une affiche dans le village dans lequel nous avons été. L’organisation sera un partenaire important pour Raphael et son agence afin de lui fournir plus facilement des adresses de maisons d’habitants disponibles. L’idée de rajouter Jericoacoara au réseau de Tucum est donc à envisager. L’une des tâches principales de ces facilitateurs, en plus de faire le lien sur place entre les intrants (les touristes) et les demandeurs du service (l’école et le centre de santé) sera de trouver les logements locaux des futurs touristes volontaires. En effet, en plus de trouver la place, il faudra aussi réussir à faire changer les mentalités : les habitants ne comprennent pas pourquoi les touristes viendraient se loger chez eux s’il y a des pousadas offrant un meilleur confort. Or comme nous savons que beaucoup de touristes seraient intéressés, il ne reste plus qu’à le faire savoir dans la municipalité entière de Jijoca. 3 Voir en Annexe, la liste des logements potentiellement disponibles pour le projet que nous avons visités 14 Le réseau d’hébergeurs en détails Nous souhaiterions créer une nomenclature de tous les hébergements disponibles à Jericoacoara. Nous pourrions distinguer différentes classes de confort, salle de bain individuelle ou non, cuisine individuelle ou non, service offert par le local ou non, internet ou non, langue anglaise ou non etc. Ainsi, différents modèles et différentes expériences pourraient être proposés aux touristes. Un voyageur de deux semaines désireux de connaître un grand choc culturel ira vivre directement chez le local, dans sa maison, ne parlera pas du tout l’anglais, et n’aura ni internet ni toilettes privés alors qu’un voyageur voulant aider la communauté pendant six mois désirera peut-être avoir un peu plus d’autonomie et un confort plus élevé. Nous avons aussi pensé à l’éventualité d’un touriste accompagné (un couple, ou deux amis, tous deux faisant partis du programme). Ainsi, il faudra préciser dans la nomenclature combien de personne peuvent résider dans la même maison. Nous souhaiterions aussi qu’u « guide de l’hébergeur » soient édités. Une liste des choses à faire ou à ne pas faire devrait être écrite en portugais. Cette base pourra être distribuée aux futurs hébergeurs sachant lire, et expliquée verbalement aux analphabètes. Celui-ci expliquerait les standards qu’il faudrait garder en tout temps dans la maison (propreté, nourriture s’il est question d’une pension complète…). Carla pourrait être une partenaire de Raphaël dans la recherche de logement. En effet, cette brésilienne tient le seul « homestay » du village et en a monté un site internet4. Sa grande maison est mise à disponibilité des touristes cherchant à vivre une expérience familiale. Elle propose deux grandes chambres et un studio aménagé dans le jardin. La cuisine et les salles de bain sont communes mais tout le confort est présent dans cette charmante demeure (même internet). Une ambiance amicale règne et les filles de la maison ne seront jamais contre une soirée bière et barbecue avec leurs invités qu’elles baladent même parfois en journée. Nous avons pensé que cette maison pourrait être le point de départ de notre projet pilote. Les propriétaires sont emballées par le projet et sont de toute confiance : elles nous ont assuré qu’elles réserveraient leurs places disponibles pour le projet. Cette question de la possibilité de réservation est primordiale. Sans elle, le projet ne peut se faire. Or c’est une réalité à Jericoacoara, pour les habitants locaux, le principe de réservation n’existe pas : si vous réservez pour des dates par exemple entre le 10 et le 30 septembre, rien ne dit que si le premier du mois quelqu’un est passé pour louer le mois au complet le propriétaire ne lui aura pas octroyé la place. Ainsi, nous pensons que la « Casa das meninas » de Carla est un bon point de départ. Une autre maison bien différente mais tout aussi chaleureuse pourrait sans doute fonctionner pour le projet pilote. C’elle de la Dona Maria, une grand-mère ayant toujours vécu à Jericoacoara et vivant aujourd’hui avec toute sa famille au cœur du village. Ici, ni internet, ni anglais, mais une vraie expérience dépaysante. Si Maria ne se voit pas partager beaucoup avec ses invités, tous pourront assister à la confection de ses fameuses « torta de banana » (gateau aux bananes) reconnues dans le monde entier (une star de la cuisine brésilienne est même 4 http://www.jericoacoara-homestay.com/asmeninas 15 venue faire une émission avec elle). Elle peut accueillir quatre personnes chez elle, pour un montant de 500 reais par mois par exemple. Voilà ici l’exemple de deux maisons pouvant recevoir les projets pilote. Deux expériences bien différentes mais, nous en sommes sûres, tellement enrichissantes. Les demandeurs de service - Communauté : école et santé Dès notre arrivée à Jericoacoara nous avons cherché à saisir le contexte du village. Comprendre l’environnement dans lequel la population évolue et pouvoir ainsi déceler d’éventuels champs d’action pour notre projet. Pour ce faire nous sommes allés à la rencontre de la population ellemême, des hommes et des femmes que nous nous interceptions dans les rues, ou encore des commerçants que nous interrogions. Au fil de ces discussions divers problèmes nous sont immédiatement apparus, deux d’entre eux nous ont interpellés à savoir l’éducation et la santé. Nous avons décidé de creuser un peu plus, ce qui nous a menés à rencontrer le conseil communautaire et ce à maints reprises. Ils nous ont confirmés les problèmes évidents en matière de santé et même d’éducation. Nous avions trouvé nos champs d’action, une orientation pour un projet de tourisme communautaire jusque là un peu flou. Éducation a. Description de la situation Dans un premier temps nous avons tenté de saisir la situation de l’éducation à Jericoacoara. En effet, nos premières discussions avec la population de Jeri nous ont laissé entendre que l’éducation laissait à désirer. Et pour cause dès la première journée nous avons rencontré une commerçante qui a choisi de scolariser ses enfants à Fortaleza. Perplexes, nous avons choisi de nous pencher sur le problème apparent de l’éducation. Pour cela nous avons rencontré le directeur de l’unique école du village. Tout d’abord les élèves de l’école ont entre 3 et 14 ans. En effet il existe 9 années scolaires à la suite desquelles aucune formation n’est disponible à Jericoacoara. Par ailleurs l’organisation de l’école est très simple, selon leur âge et leur année scolaire les élèves sont répartis dans des classes à laquelle correspond une plage horaire. À tire d’exemple les élèves de 1ere année peuvent être scolarisé de 9h à 12h tandis que leur camarades de 5e année auront cours de 15h à 18h. En fait les élèves ont cours une partie de la journée et sont laissés à leur compte et à ceux de leurs parents le reste du temps. D’après le proviseur cela est du à un manque d’infrastructure. En outre il n’a pas la capacité d’accueillir tous les enfants toute la journée. Il n’y a déjà pas l’espace mais il faut aussi faire face à un manque de personnel. En discutant avec lui et avec la population nous avons en effet pu relever un manque évident de professeur. En questionnant un peu plus on découvre la cause de ce problème. En fait le trajet pour venir à Jericoacoara est relativement long (nous l’avons-nous même remarqué) et s’effectue dans des voitures spécialisées. Les professeurs considèrent cela comme un fardeau dont ils attendent une compensation, sauf que la municipalité ni aucune autre autorité n’est prête à augmenter les salaires de ces professeurs. Résultat des comptes ceux-ci préfèrent enseigner ailleurs. On découvre aussi que Beaucoup d’élève décroche entre la 6e et la 9e année, particulièrement les élèves en difficulté. Aucun programme d’aide n’est mis en 16 place mais ils sont parfois suivis plus ardemment par leur professeur. Le directeur attribue cet échec à des méthodes d’enseignement trop classiques et pas assez innovantes. En clair à Jericoacoara l’éducation est un réel problème. Nous avons donc décidé de faire de ce secteur un des champs d’intervention de notre projet. Le directeur est aussi d’avis que b. Postes à combler En discutant avec le directeur nous avons cherché ensemble quels besoins il serait prioritaires de combler. En outre il faudrait un prof d’anglais et d’espagnol notamment pour des enfants scolarisés de la 1ere à la 6e année, le but est de les sensibiliser à la langue anglaise. Aussi un professeur de mathématique est requis. Celui-ci serait chargé de venir en aide aux élèves en difficulté scolaire car on a pu voir que les lacunes sont souvent au niveau des mathématiques et des matières techniques. Le directeur est aussi d’avis que le manque de maitrise de la langue anglaise des adultes du village est un handicap notamment dans cette région où l’économie dépend du tourisme. Il trouve intéressant l’idée de faire profiter les adultes qui le désirent de cours d’anglais à l’école. Une fois que nous avons déterminé les besoins à combler dans ce contexte éducationnel précis, il a fallu s’interroger sur la manière de les combler. c. Description du projet et conditions de faisabilité Immédiatement nous avons pensé aux étudiants stagiaires qui sont souvent les personnes les plus disponibles et intéressés à faire profiter de leur nouvelle expertise. Il s’agirait en outre de stagiaires bénévoles internationaux ou locaux qui se rendraient à l’école publique de Jeri pour donner les cours. Le directeur insiste sur fait que le plus important est qu’il puisse compter sur nos stagiaires pour une longue durée car on ne peut pas réellement faire de suivi avec des stagiaires occasionnels sans compter qu’on ne peut pas aller en profondeur sur des courtes durées. Le temps minimum requis est donc 6 mois d’immersion à Jeri, de préférence de Janvier à Juin. Les cours de langues pour adultes seraient dispensés le soir tandis qu’on créerait une plage horaire pour les cours d’anglais et de mathématique pour les enfants. Le directeur met à notre disposition 4 salles pour les cours du soir. d. Lien avec les intrants et les facilitateurs Les étudiants internationaux se verront offert ce stage par l’association étudiante AIESEC tandis qu’au niveau local c’est l’Université fédérale du Céara (UFC) qui sera à l’origine du stage. Aussi on compte sur le conseil communautaire de Jeri pour nous aider avec la distribution et la promotion de ce projet. De plus les étudiants dormiraient chez l’habitant c'est-à-dire chez un natif de Jericoacoara capable d’accueillir quelqu’un dans sa maison. Cela constituerait un revenu pour cet habitant et s’inscrirait donc parfaitement dans notre idée d’aider les locaux. Voilà donc l’idée générale de notre projet au niveau de l’éducation. Les détails du « produit », son fonctionnement et sa mise en application seront en outre expliquer plus en détail dans une 17 prochaine partie. C’est là un défi que de parvenir à améliorer ou du moins d’apporter une aide appréciable dans ce contexte où l’éducation laisse à désirer. En fait il va falloir réussir à faire le lien entre nos stagiaires et le village de Jericoacoara, au travers notamment du conseil communautaire, de la municipalité mais aussi de l’école elle-même. Une offre de stage devra être rédigé par les associations étudiantes et devront comprendre certains critères indispensable. À titre d’exemple l’étudiant bénévole devra maitriser le portugais de manière à pouvoir communiquer avec les élèves. Santé a. Description de la situation Aujourd’hui à Jericoacoara, il existe qu’une clinique de santé qui s’apparente plus à un centre d’urgences qu’à un centre de santé. Il y a une infirmière sur place et le médecin n’y vient que deux fois par semaine. L’hôpital le plus proche se trouve a Jijoca à 45 minutes de piste (20km), encore faut il que les équipements spécialisés soient en état de fonctionnement. Les cas les plus graves sont envoyés à Acaraú (60km) ou à Fortaleza. Il faut alors compter, environ cinq heures de route. On comprend alors que sur le plan de la santé, la communauté locale se trouve dans une situation assez précaire. Cela n’échappe à personne et alarme les membres du conseil communautaire de Jericoacoara. L’infirmière du poste de santé déplore un manque de personnel et de temps. Elle estime qu’il faudrait, en plus du travail qu’elle fournit aux cotés du médecin généraliste, travailler en coopération avec l’école afin d’éduquer et de sensibiliser les enfants aux Maladies Sexuellement Transmissibles, aux drogues, ou encore leur inculquer de simples gestes d’une bonne hygiène de vie (comment se brosser les dents par exemple). La clinique possède tout de même le matériel de base nécessaire pour administrer les premiers soins, assurer des consultations médicales ou garantir les soins dentaires élémentaires. b. Les postes à combler Dans l’immédiat le poste à combler serait celui de dentiste. Le matériel essentiel à l’exercice de cette activité est en excellent état et se trouve déjà sur place. c. Description du projet et conditions de faisabilité Notre but serait, dans un premier temps, de faire venir de jeunes dentistes, récemment diplômés, à la recherche d’un stage ou des professionnels souhaitant effectuer une mission de volontariat dans le domaine dentaire. De ce fait, il serait intéressant de contacter le secrétariat de la santé 5 de Jijoca, afin de mettre en place un partenariat entre ce dernier et la clinique de santé de Jericoacoara. Le secrétariat de 5 Secrétariat de la santé: Contacter Mr. Valdilene (97135766) 18 la santé pourrait, en apportant son aide, représenter un facilitateur notable, dynamiser le projet et faciliter sa mise en place. Le secrétariat serait en mesure d’organiser le travail des professionnels une fois sur place. Par la suite, nous aimerions développer le projet pour être en mesure de proposer plus de postes, aux bénévoles ainsi qu’à la clinique de santé, tels que des médecins de garde, ou tout postes jugés nécessaires par la clinique. La maîtrise des notions de bas de la langue portugaise est une qualité indispensable compte tenu du fait que la grande majorité de la population ne parle pas anglais. d. Lien avec les intrants et les facilitateurs. Nous proposerions le projet à des universités locales, telles que l’Université Fédérale de Ceara (UFC), l’organisme Projects Abroad, ou encore Dentistes sans frontières, qui enverraient des étudiants ou bénévoles réaliser des missions médicales. En premier lieu, nous voudrions initier le projet avec un partenariat avec Projects Abroad que nous avons contacté et qui s’est avéré être très intéressé. Cet organisme propose des stages et missions bénévoles dans le domaine médical entre autres, en Asie, Afrique et Amérique Latine. Nous jouerions un rôle d’intermédiaire afin de référencier le projet sur leur site internet, puis de mettre l’Organisme en contact avec la clinique de santé de Jericoacoara, ou avec le secrétariat médical, pour qu’ils traitent directement ensemble dans le cadre de l’organisation des missions médicales. Les étudiants de l’UFC, sous la tutelle de leurs professeurs, offrent des consultations médicales gratuites aux habitants du quartier, et l’organisme Dentistes sans Frontière a pour but d’offrir des soins dentaires bénévolement à des populations démunies, des conseils sur l'hygiène buccale et de soutenir le développement de compétences locales. Notre projet partage donc les même objectifs et valeurs. Les étudiants, stagiaires ou bénévoles seraient logés chez l’habitant contre une rémunération. Les organisateurs de la mission ou les étudiants eux-mêmes seraient chargés de contacter Raphael pour gérer l’hébergement. Ils seraient accueillis et pris en charge à leur arrivée à Jericoacoara par Raphael ou Carla, tous deux s’étant épris du projet et portés volontaires. Ces derniers, emmèneraient les nouveaux arrivants à leur logement, puis au centre de santé (où ils rencontreraient les responsables du centre) et leur feraient visiter le village et les alentours. Le format du produit : package En faisant nos recherches et par déduction, nous avons trouvé que les projets de volontariat proposés internationalement sont souvent accompagnés d’un volet tourisme. Le participant a donc la chance d’aider une communauté et aussi de profiter de son passage pour visiter les environs. Pour notre objectif de partage de la culture locale, ce volet était très intéressant. Nous 19 avons donc décidé de proposer des forfaits sous la même forme que les propositions populaires. La région de Jijoca ne fait pas partie du registre des grandes organisations de volontariat, notre mission étant donc de la faire connaître. Pour le participant, demeurer dans une maison d’hôte permet de vivre la culture locale, mais il fallait aussi introduire des activités qui permettraient davantage de découvrir de la région de Jijoca. De plus, comme notre premier et principal contact possède une agence de tourisme, il était intéressant de pouvoir développer son entreprise locale à la fois avec notre projet. Donc, nous proposons des forfaits de volontariats avec un volet de tourisme pour une durée pré-déterminée (6 mois minimum dans le cas de l’éducation et moins dans le cas d’une intervention de sensibilisation dans le domaine de la santé) que le participant choisira selon ses habiletés et ses intérêts et selon la description du forfait. L’hébergement se fera chez un habitant de la région de Jericoacoara ainsi que la réalisation du projet de volontariat. Ensuite, pour la partie touristique, le participant sera invité à visiter la municipalité de Jijoca en résidant chez divers habitants dans les villages voisins (tourisme communautaire déjà en place que nous voulons continuer de développer – TUCUM). Notre contact sera donc le lien entre le participant et les hôtes. Ce dernier organisera le voyage du participant et pourra lui proposer des activités en plus de l’hébergement. Conclusion Stratégie d’impact social Notre stratégie d’impact social repose sur notre projet lui-même, par la suite les impacts sociaux qui y sont reliés auront des répercutions à court-terme qui évolueront graduellement vers un impact social encore plus grand à long-terme. Hébergement a. Stratégie Au niveau de l’hébergement, la stratégie d’impact sociale initiale était d’inclure les locaux dans l’activité touristique au niveau de l’hébergement. Principalement, nous visions la promotion du tourisme communautaire à Jijoca à l’aide de nos personnes ressources à l’interne ainsi que des ressources externes comme des sites internet, des organisations étudiantes, des entreprises ou organisations privées ainsi que certains ONG. Il s’agit plus particulièrement de créer un réseau de gens prêt à recevoir des volontaires durant leur séjour. L’hébergement serait en priorité chez les locaux afin de stimuler l’activité économique de ceux-ci, par la location d’appartement ou de chambre à louer dans la région de Jijoca, principalement Jericoacoara. b. Impact social Au niveau de l’impact social, la stratégie d’impacts peut être analysée avec plus de profondeur. À la base, le projet fait avant tout la promotion du village de Jericoacoara et apporte un revenu 20 supplémentaire à la population. Une nouvelle forme de tourisme prendrait forme à Jeri, soit le tourisme communautaire. Un nouveau segment de visiteur est alors visé et l’activité du tourisme en bénéficie directement. Un aspect de la stratégie utilisé est l’hébergement au sein de la communauté locale. En favorisant cet hébergement chez les locaux, on aide les natifs à intégrer l’activité touristique de la région tout en leur apportant un revenu supplémentaire direct. Cela encourage Jericoacoara à conserver le patrimoine culturel de la région qui est actuellement sur le point d’être engloutie par le développement touristique massif. De plus, cet apport touristique ayant des motifs différents pourrait combler les périodes mortes de la basse saison touristique, soit lorsque la température y est moins bonne pour les vacances ou les sports ou simplement lors des périodes non-estivales brésiliennes. Par ailleurs, en habitant chez les locaux il y aura un important échange culturel qui pourrait être poussé plus loin. La réciprocité culturelle pourrait s’établir au niveau de la cuisine, de la langue, des sports, de l’apport aux tâches ménagères et au travail quotidien, au partage de savoirs, etc. L’interaction entre les locaux et les voyageurs créerait donc un impact direct sur la communauté dès l’hébergement par cet échange culturel. À plus long-terme, la vision du tourisme par les gens locaux pourrait positivement changer. Cela pourrait stimuler leur intérêt à participer au développement touristique actuel autant au plan monétaire qu’au plan culturel et qu’au niveau du plaisir de l’échange culturel. Par ailleurs, cela pourrait ouvrir leur esprit sur une nouvelle vision de la transformation et de l’évolution de leur culture dans ce milieu actuellement très dynamique. La communauté se sentirait inclus à part entière dans cette expansion touristique et non rejeté ou mis à part, en quelque sorte, comme cela peut en être le cas actuellement. À un niveau encore plus poussé, ils apprendront probablement à voir leur propre culture sous un œil différent, car ils la verront évoluer à travers les regards de ces étrangers motivés et fascinés de là découvrir. Ils verront l’intérêt des étrangers stimuler leur propre intérêt et valorisation de la conservation de leur patrimoine culturel. Les voyageurs à missions communautaires sont souvent ouverts à la découverte et sont fasciné par la différence culturelle qu’ils immergeront. Cela pourra avoir comme impact une fierté aux locaux, qui sentiront l’importance qu’on leur accorde et la valorisation qu’on leur donne. Ce sentiment ne pourra qu’être directement positif sur leur estime et indirectement sur leur motivation à s’investir dans leur communauté. Pour que tous ces impacts sociaux soient concrètement et volontairement favorisés par le projet, l’implantation de celui-ci devra suivre certaines stratégies d’implantation. Tout d’abord, l’hébergement doit être organisé hors des posadas touristiques traditionnelles. On doit prioriser l’hébergement chez les locaux et principalement chez les natifs de la région de Jijoca. L’hébergement devra se faire le plus possible à Jericoacoara ainsi que les petits villages voisins, permettant ainsi un impact et une immersion culturel plus grande. Le principe de la réciprocité à l’échange sera alors davantage stimulé par cet hébergement à proximité des natifs. Il faudra par 21 ailleurs trouver des hôtes étant près à introduire les visiteurs à la culture. Ceux-ci devront être motivés par le projet et par son impact et non seulement pour l’argent. Éducation a. Stratégie La formation offerte par les étudiants hébergés au sein de la communauté sera donnée en échange d’un endroit où loger. Celui-ci sera fourni par le réseau d’appartement à louer déjà établi au sein de la région. Nous prévoirons également un certain nombre de temps pour les séjours. Ceux-ci seront déterminés selon chaque type de formation. Effectivement, pour qu’une formation ait un réel impact, cela peut parfois prendre plus de 6 mois. Nous avons aussi l’intention de fournir des formations aux adultes en tourisme, en gestion, en anglais, en finance et en leadership. b. Impact social Les formations apportées par les étudiants et professionnels étrangers amèneront de nouvelles connaissances à la population de Jijoca. Par exemple, une formation en langues, en mathématiques et en gestion améliorera l’éducation de la prochaine génération pour les aider à s’insérer dans l’activité touristique de la région qui grandi sans arrêt. Cela les aidera à devenir employeurs au lieu d’employé. Ça améliorera les interactions qu’ils auront avec les touristes et ça les aidera à aller chercher des ressources externes plus facilement. En améliorant la capacité de gestion, le niveau de langue et le niveau de connaissance en mathématiques les locaux de Jericoacoara seront plus aptes à profiter du tourisme. Tous ces apports éducatifs amèneront bien plus que de simples connaissances, ils amèneront de la confiance en soi, de meilleures opportunités d’emploi et une plus grande force sur le marché. Finalement, tous ces apports amélioreront, éventuellement, la qualité de vie des habitants de Jijoca. Santé et Sensibilisation a. Stratégie Pour ce qui est de l’amélioration du système médical, notre stratégie est de faire venir des étudiants en médecine, des infirmiers, des dentistes et des professionnels de la santé. Pour ce qui est de la sensibilisation auprès des habitants de Jijoca, nous voulons faire venir des étudiants en psychologie et en programmes connexes pour qu’ils puissent venir faire des interventions sociales en effectuant des programmes de sensibilisation diverse. b. Impact social Les soins médicaux offerts à la population apporteront un meilleur système de santé au sein de la municipalité, les gens seront plus en santé, il y aura une réduction du nombre de mortalité, 22 plus de productivité, moins de découragement et plus d’allégresse. La sensibilisation contre les drogues entraînera une diminution de la vente et consommation de drogue en bas âge et une bonne réduction de la quantité de jeunes qui emprunteront ce chemin pour suivre les plus vieux. Ces jeunes verront s’ouvrir à eux d’autres portes représentant de nouvelles opportunités et d’autres chemins à emprunter. Cela aidera les enfants à s’épanouir, à mieux vivre et à devenir autonomes dans le cadre de leur environnement social, culturel et économique. La sensibilisation au niveau de l’hygiène corporelle et dentaire sera aussi très importante pour améliorer l’image de soi, la santé et le bien-être des gens. La sensibilisation à l’environnement amènera des valeurs de respect et une conscientisation à la population pour qu’ensuite leurs gestes soient tous effectuée dans le respect de la nature. Une sensibilisation par rapport aux animaux enseignera au gens à prendre soins des animaux, à les respecter et c’est comme ça qu’ils développeront des valeurs d’amitié, de générosité et de respect d’autrui. Il faudra valoriser le travail d’équipe en faisant des Jeux éducatifs pour créer des rapprochements dans la communauté. La sensibilisation des jeunes affectera toutes les prochaines générations. Conclusion L’hébergement d’étudiant de toutes spécialités qui viennent en aide à la population de Jijoca entraînera, à long terme, de grands impacts sociaux. Ce tourisme communautaire augmentera les ressources disponibles dans le village, le niveau de vie de la communauté, les connaissances des générations futures. Cela pourrait bien briser enfin le cercle vicieux de la pauvreté dans lequel les locaux sont actuellement plongés. 23 Annexes 1. Liste d’Organisations Non Gouvernementales internationales avec lesquelles il serait intéressant de créer un partenariat. Médecins du monde Adresse URL : http://www.medecinsdumonde.ca/ Médecins sans frontières Adresse URL : http://www.msf.ca/ Pharmaciens sans frontières Adresse URL : http://www.psfci.org/ Psychologues du monde Adresse URL : http://www.psychologuesdumonde.org/ Ingénieurs sans frontières Adresse URL : http://www.isfq.qc.ca/ Infirmières et infirmiers sans frontières Adresse URL : http://www.iisf.ca/fr/About.aspx Maison de Sagesse Adresse URL : http://www.maison-de-sagesse.org/ AIESEC Adresse URL : http://aiesec.ca/en Emmaüs International Adresse URL : http://www.emmaus-international.org/ Aide et Action Adresse URL : http://www.aide-et-action.org/ 24 2. Base de données des organisations privées contactées. 3. Échange de courriels avec Projects Abroad. o Bonjour Victoria, Merci beaucoup pour votre courriel et de votre intérêt pour Projects Abroad. C'est notre bureau en Angleterre qui s'occupe des nouveaux partenariats. Je vous invite à soumettre une présentation de votre projet en anglais à notre équipe en Angleterre par courriel à [email protected]. Expliquez bien vos objectifs de projets, quel serait le rôle de Projects Abroad, etc. Je reste à votre disposition si vous avez d'autres questions. 25 Bien cordialement, Ansa Mohammad Conseillère de Programmes | Program Advisor ---------- Original Message ---------- Bonjour, Je suis actuellement au Brésil, dans la région du Ceara (une des moins développées du pays), pour y faire un "Campus Abroad" avec mon école HEC Montréal. Ce programme s'enligne dans un principe de Service Learning, en effet nous essayons d’utiliser nos connaissances de gestion pour répondre aux besoins de la communauté d'ici. Nous basons nos projets sur l'écotourisme, ou le tourisme durable, et nous avons pensé que le tourisme solidaire pourrait être une grande opportunité pour vous et pour les villageois. Le projet de mon équipe serait de faire en sorte que les locaux cessent de perdre du pouvoir dans leur village aux profits des investisseurs étrangers. Nous voudrions que le tourisme soit adapté aux locaux et non le contraire. Nous sommes actuellement sur place pour former une base de données d'habitants souhaitant participer au projet en recevant les touristes chez eux (comme une alternative aux hôtels d'ici). De plus, nous analysons le type de services dont la communauté a besoin. Que ce soit avec l’école locale, l’association communautaire, ou le centre de santé, nous cherchons les missions qui pourraient être proposé aux touristes solidaires. Puisque cela s'insère dans votre plan d'affaire, nous souhaiterions savoir comment insérer la municipalité de Jijoca à vos destinations/missions. Jericoacoara, un des villages de la ville se trouve sur un parc naturel, le village est connu pour ces belles plages préservées et serait donc une jolie attraction pour les touristes. De ce fait, nous pensons que ce serait une grande opportunité d'affaires pour vous et un bon moyen d'aider la communauté très pauvre des environs. Il nous faut à présent un partenaire comme vous, une plate-forme comme la vôtre pour que le projet prenne forme. Merci en tout cas. Victoria *Ce courriel de départ est celui qui a été envoyé à tous les organismes privés cités ci-dessus (Annexe 2) 4. Liste des locaux de Jericoacoara déjà intéressés. Nom Carla (Casa Nombre de places 6 Prix Anglais Négociable oui Douches – WC privés oui Cuisine privée non Internet oui 26 das selon la mininas)* durée Maria 4 250/500 Non Oui Non non Chagas 4 500 Non Oui Oui Non Jeriathome** 12 250 Oui Oui Oui Non • * À privilégier pour le projet pilote • ** http://www.jeriathome.com/ Attention, le concept « chez l’habitant » n’est pas présent ici mais c’est une « guest house » détenue par un local. 27