Plan d`affaires sociales

Transcription

Plan d`affaires sociales
Campus Abroad Brésil
2012
Tourisme
solidaire
Plan d’affaires sociales
Professeurs : Marleï Pozzeïbon et Luciano
Barin-Cruz
Vanessa Blouin
Élea Hernandez
Marieve Fortin
Camille Lefebvre
Kwong Hang Vin Lam
Lea Marin
Justly Castelneau
Marie-ève Simoneau
Stéphanie Doucet
Victoria Smaniotto
Table des matières
Introduction ................................................................................................................................ 2
Jericoacoara : histoire.............................................................................................................. 2
Objectifs du campus ................................................................................................................ 3
Analyse ....................................................................................................................................... 3
PESTEL..................................................................................................................................... 3
Les besoins et les opportunités................................................................................................ 5
Stratégie : le tourisme communautaire ....................................................................................... 6
Mission ................................................................................................................................... 6
Vision ...................................................................................................................................... 6
Méthodologie ......................................................................................................................... 7
L’élaboration de la stratégie .................................................................................................... 7
Implantation ............................................................................................................................... 9
Proposition du projet .............................................................................................................. 9
Intrants ................................................................................................................................... 9
Entreprises privées (Project abroad, Double sens et etc.)................................................... 10
Organisation étudiante (brésilienne et internationale)....................................................... 11
Les ONG ............................................................................................................................ 13
Facilitateurs .......................................................................................................................... 13
L’association communautaire ............................................................................................ 13
Raphaël et sa femme. ........................................................................................................ 14
TUCUM.............................................................................................................................. 14
Le réseau d’hébergeurs en détails ..................................................................................... 15
Les demandeurs de service - Communauté : école et santé ................................................. 16
Éducation .......................................................................................................................... 16
Santé ................................................................................................................................. 18
Le format du produit : package .............................................................................................. 19
Conclusion ................................................................................................................................ 20
Stratégie d’impact social ....................................................................................................... 20
Conclusion ......................................................................................................................... 23
Annexes ......................................................................................... Error! Bookmark not defined.
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Introduction
Jericoacoara : histoire
Dans le cadre du Campus international Brésil 2012, la mission de notre équipe consiste à
élaborer un plan d’affaires permettant d’implanter un social business participant à l’inclusion
sociale des habitants de la ville de Jericoacoara.
Jericoacoara est un petit village situé dans le Nordeste brésilien, l’Etat du Ceará. Il fait
partie d’un rassemblement de communautés comptant dix villes, dont Jijoca, la municipalité où
se situent d’ailleurs la mairie et le secrétariat de l’environnement et du tourisme. Jeri, comme
les locaux l’appellent, est un magnifique petit village entouré de lagons bleus, d’immenses
dunes de sable et entouré d’une zone, qui depuis 2002, est devenue un parc national. Pour aller
à Jericoacoara, la plupart des voyageurs passent généralement par Fortaleza, la capitale du
Ceará située à cinq heures de route, puis prennent un autobus ou un minibus. Les dernières 45
minutes se font en camionnette sur une route de sable. Si la circulation y devient donc encore
plus difficile, ce trajet reste sans aucun doute dans les mémoires de chaque touristes et
participe au caractère très préservé de ce petit bout de paradis.
C’est un endroit où il fait bon vivre pour les nombreux touristes qui viennent profiter ici
d’une des dix plus belles plages au monde et d’un des seuls endroits du Brésil où l’on peut voir le
soleil se coucher sur la mer. Petits magasins de luxe au sol ensablé, restaurants design aux
menus internationaux et jolis hôtels de bords de plages sont donc au rendez-vous pour le
bonheur de plus de 8000 touristes en hautes saison. Mais qu’en est-il des 2500 locaux? C’est
après avoir passé une semaine à analyser le contexte dans lequel nous nous trouvions, qu’une
nouvelle réalité s’est offerte à nous.
Historiquement, il s’agissait d’un petit village de pêcheurs possédant sa propre
économie locale. Cependant, depuis une dizaine d’année, Jeri s’est fait connaître à
l’international et le tourisme n’y a cessé d’augmenter. Ainsi, les pêcheurs ont peu à peu délaissé
leur métier pour se tourner vers ceux du tourisme. Le problème étant que tous n’aient pas
réussi et que dorénavant, la grande majorité des business rentables est détenue par les
investisseurs étrangers, les locaux eux, lorsqu’ils travaillent, ne sont qu’employés à de basses
fonctions pour des salaires modiques. Dans les années 1980, la majorité des touristes résidaient
chez les habitants. C’était une question de culture, collectiviste, avant d’être une question de
commodités. Mais peu à peu les petits hôtels appelés « pousadas » se sont développés, il est
devenu plus facile de trouver son logement (notamment grâce à la couverture internet) et un
toursime différent s’est développé. D’une petite communauté de surfeurs ou voyageurs, s’est
aujourd’hui une foule de touristes venant du monde entier qui arpente les rues de Jeri. Ce
tourisme grandissant bénéficie principalement aux investisseurs étrangers et à toute personne
disposant de ressources financières suffisantes et malheureusement, très peu aux habitants. Ces
investisseurs achètent des terrains sur le bord de la mer pour y construire des pousadas et
divers attraits touristiques au détriment des locaux repoussés de plus en plus aux portes du
village. De plus, comme nous l’a mentionné un jeune travailleur d’une pousada, un des
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principaux effets pervers causés par le tourisme, est l’augmentation du coût de la vie alors que
les travailleurs locaux ne gagnent pas un meilleur salaire, ce qui ne fait qu’accentuer leur misère.
Finalement, ce sont tous les aspects des conditions de vie des locaux qui sont touchés ; en plus
du recul dans les terres, de la paupérisation et de l’asservissement de la population locale, on ne
peut nier une pollution croissante. Il y a une forte corrélation entre le nombre de touristes et
l’accumulation de déchets et le système de gestion des déchets est très mal adapté aux besoins
de la communauté.
En somme, le tourisme est en train de faire perdre aux habitants de Jericoacoara leur
culture traditionnelle, l’ancien moteur de leur économie, la pêche, mais aussi une qualité de vie
certaine. Dans l’ensemble, la richesse est très mal redistribuée de sorte que la majorité des
locaux s’appauvrissent alors que les riches et les étrangers profitent de la manne apportée par le
tourisme.
Objectifs du campus
C’est dans ce contexte que notre équipe de vingt étudiants, accompagnés de deux
professeurs, s’est lancé entre le 26 mai et le 3 juin, dans le but de recueillir les informations
permettant aux futures générations d’implanter un social business. Une affaire permettant de
lutter contre l’exclusion sociale des locaux, permettant à terme d’améliorer leur condition de vie
en général.
Analyse
PESTEL
Étant donné que les élus font les lois, nous avons jumelé les facteurs politiques
et légaux. Premièrement, la lourdeur et la complexité des divers paliers gouvernementaux sont
flagrantes dans la région de Jijoca. Par exemple, à Jeri, la loi fédérale qui stipule qu’aucun
véhicule motorisé ne peut circuler sur la plage ne peut pas être appliquée par le municipal
puisque ce dernier ne dispose d’aucun agent fédéral. L’effet culturel et bureaucratique rend le
processus d’application des lois interminables. En effet, cela peut prendre jusqu’à deux ans pour
cause de manque de ressources. Dans le même ordre d’idée, les règlementations liées aux
stationnements ne sont pas respectées, car aucune amende n’est octroyée si les gens
n’obéissent pas, il en est de même pour la gestion des déchets. Néanmoins, des lois plus sévères
concernant la protection de l’environnement sont à venir comme nous l’a clairement annoncé la
mairie lors de notre visite. Finalement, il y a une mauvaise redistribution des ressources, car les
taxes des pousadas de Jeri génèrent beaucoup de revenus, mais ceux-ci ne sont pas
nécessairement redonnés à la communauté de Jericoacoara. Ils sont souvent redistribués à
d’autres villages de la communauté encore moins bien nantis, ce qui entraîne une certaine
inégalité d’un village à l’autre. Cependant, il est à noter que Jeri est la communauté la plus riche
de Jijoca et que de ce fait, ses habitants devraient être les premiers à sortir de la pauvreté. Ainsi,
une taxe locale va sans doute être implantée afin que les revenus de la communauté restent à
Jeri. Cela aiderait la population et, par le fait même, à combattre l’exclusion sociale.
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En ce qui a trait à l’environnement, le facteur prédominant est qu’il n’y a pas de
programme efficace de récupération et encore moins de programme de tri-sélectif. De plus,
comme mentionné précédemment, il y a un manque flagrant de ressources et de sensibilisation
pour réussir à enrayer le problème d’amoncèlement de déchets dans les rues. Toutefois, la
mairie semble dévouée à la cause et déterminée à améliorer cette piètre situation. Des lois
beaucoup plus sévères relatives à l’environnement seront mises en place sous peu. De plus, la
mairie souhaite prendre part à des mouvements environnementaux d’ampleur et désire obtenir
des certifications liées à l’environnement. La certification « plage propre » par exemple, pourrait
être l’une d’entre elles. Des cours de gestion environnementale sont offerts à tous les étudiants
de 12 ans pour réussir à les sensibiliser en bas âge. À titre d’exemple, il existe aussi la semaine
de l’environnement où il est possible d’assister à une compétition et un défilé de mode de
vêtements recyclés. Pour conclure, bien que la situation environnementale soit très peu
enviable, on perçoit tout de même une forte volonté de changement afin de remédier à la
situation.
Le premier point à aborder en regard du facteur social est la pauvreté dans laquelle la
population de Jijoca et des environs est plongée. Plusieurs personnes doivent s’infliger de
longues journées de travail afin de subvenir à leurs besoins de base. En conséquence, certains
enfants ne vont pas à l’école par nécessité familiale, puisque l’école n’est pas obligatoire.
Plusieurs enfants abandonnent donc l’école avant d’avoir fini leur 9e année. Par le fait même, il
est aussi laborieux d’instaurer des services de sensibilisation et de récupération, car vu le faible
niveau d’éducation, les gens ne sont pas très réceptifs à ces initiatives. Il y a un manque flagrant
de ressources dans le domaine de la santé et de l’éducation pour pouvoir contribuer au bienêtre social de la population. Le manque d’incitatif pour attirer des professionnels est une des
causes de la diminution de ce bien-être. Donc, après réflexion, nous avons conclu que
l’éloignement géographique de Jijoca et de Jericoacoara est à la base même de la plupart des
problèmes sociaux de la population, puisque cet éloignement rend difficile l’accès à certains
services essentiels. Par exemple, très peu de médecins et de professeurs veulent venir travailler
en région éloignée d’autant plus qu’il n’existe aucun incitatif mis sur pied comme des primes
d’éloignement pour encourager ceux-ci à venir s’installer dans le village. Le manque de
spécialiste représente d’importantes lacunes en éducation et en santé. Finalement,
l’éloignement géographique rend difficile l’accès aux villages et aux économies avoisinantes et a
pour effet de renforcer les problèmes sociaux énumérés ci-dessus. L’éloignement géographique
ne permet pas d’avoir les services de bases essentiels auxquelles nous sommes habitués, ce qui
cause d’autres problèmes comme l’alcoolisme et la maltraitance envers les animaux, d’autres
sujets tout aussi présents, mais dont nous n’avions pas encore parlé jusqu’à présent.
Ce manque de ressources et d’éducation engendre un taux d’alcoolisme élevé au sein
de la population et une forte consommation de drogues. Compte tenu de ce qui précède,
personne ne sera étonné de constater que la population est aussi prise avec un problème de
propagation de maladies sexuellement transmissibles important comme dans tout pays où
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l’indice de développement humain est bas. Comme mentionné précédemment, la culture des
habitants trépasse prématurément, notamment à cause de l’augmentation fulgurante des
touristes. Les locaux sont donc entraînés dans le cercle vicieux de la pauvreté et de l’exclusion
social.
Puisque Jeri est un petit village éloigné et que la majorité des gens peinent à pouvoir
subvenir à leurs besoins de base, il est peu étonnant qu’il y ait peu de ressources technologiques
et que celles qui sont présentes ne sont pas nécessairement accessibles aux plus démunis. À
Jeri, quand on parle de ressources technologiques, on se limite presque exclusivement aux
ordinateurs, donc à Internet et au téléphone, puisque la technologie présente, même dans le
domaine de la santé par exemple, est très peu élaborée. Il y a ce type d’équipement dans les
pousadas, les cyber-café et il existe un laboratoire informatique à l’école du village.
Finalement, l’économie de la communauté se base principalement sur des activités
touristiques telles que l’artisanat local vendu sur la plage, l’équitation, le kitesurf et les hôtels.
Les besoins et les opportunités
La beauté, la tranquillité, l’agréable température du site ainsi que le fait qu’il s’agisse
d’une réserve protégée représentent les principales forces de Jeri. Les nombreuses activités et
les diverses manifestations culturelles comme les bateaux de pêche qui viennent s’échouer sur
la plage le matin et les spectacles de capoeira (danse typique) sont d’autres forces de la
communauté puisque cela représente des incitatifs à choisir Jeri comme destination plutôt
qu’une autre. Il est aussi important de mentionner le haut degré de sécurité de la localité
contrairement à la grande majorité du reste du Brésil. Les infrastructures déjà en place et
principalement le conseil communautaire qui est très ouvert à développer de nouvelles idées
sont des forces non négligeables, car elles nous seront essentielles lors de la mise en œuvre de
notre projet.
Grâce à ces nombreuses forces, Jericoacoara représente un nid d’opportunités. La
situation géographique de Jijoca et les paysages présents à Jericoacoara représente une
opportunité en soi. En effet, c’est un avantage compétitif énorme face à d’autres destinations
touristiques. Ce lieu fabuleux attire et continura d’attirer les touristes. Ensuite, la construction
de l’aéroport international à Jijoca représente certainement une autre opportunité permettant
d’attirer davantage de touristes qui eux économiseront en temps de transport. De plus, lors de
notre séjour, nous avons remarqué que certains touristes manifestent de l’intérêt pour vivre
chez les habitants afin de découvrir la culture d’origine et que, parallèlement, de nombreux
locaux se sentent intéressé à recevoir des touristes chez eux.
Quelques barrières seront toutefois à surmonter : la langue est une faiblesse majeure;
mis à part les touristes brésiliens, peu de personnes parlent couramment l’anglais. La pollution
et les animaux errants, en plus de pouvoir propager virus et maladies, peuvent indisposer
certains individus. La pauvreté elle-même peut représenter une faiblesse. En effet, les touristes
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venus de pays pauvres ou en développement ne voudront pas participer à ce genre d’opération.
Habitués à la misère chez eux, ils ne partent pas en vacances pour y être de nouveau confronté.
Finalement, le manque de services et d’infrastructure ne feront pas rêver les touristes ayant un
problème de santé par exemple; en effet, ils devront se déplacer à Fortaleza (à cinq heures de
route) pour obtenir les soins nécessaires en cas d’urgence.
La principale menace pour la région serait la construction de l’aéroport. En effet, elle
risque d’appauvrir et d’exclure encore plus les misérables en faisant accroître le coût de la vie.
Parallèlement, la hausse du tourisme aggraverait probablement d’autres problèmes comme
l’alcoolisme, la consommation de drogue et la perte de la culture. De ce fait, il faut à tout prix
encadrer ce tourisme, conscientiser la communauté locale de ses forces et faire en sorte de leur
donner le plus de pouvoir possible.
Stratégie : le tourisme communautaire
De l’idée à la mise en place des recherches.
Mission
Briser le cercle vicieux de la pauvreté en augmentant les ressources en éducation, en santé et en
favorisant le tourisme communautaire et ainsi promouvoir la culture locale. La communauté de
Jijoca et ainsi certains de ses habitants moins nantis pourraient aussi profiter de la montée en
popularité du tourisme dans leur région. Le but étant donc d’attirer un autre type de voyageur ;
inciter des voyageurs à venir réaliser une expérience sociale en proposant des activités d’aide à
la communauté (volontariat) à Jericoacoara avec la possibilité de vivre chez un natif plutôt que
favoriser l’expansion du tourisme « commercial » déjà présent. Et ensuite promouvoir, à l’aide
de notre volet « tourisme et découverte » de la région, le tourisme communautaire autour de
Jijoca pour partager la culture locale.
Vision
Par ce projet, nous voulons aider des habitants à faibles revenus qui ont été repoussé par
l’arrivée des pousadas et de la montée du tourisme commerciale à vivre d’un revenu
d’hébergement de façon stable en hébergeant des étrangers qui rechercheraient un voyage de
type différent. En effectuant un travail de volontariat dans des domaines où la communauté
ressent certaines lacunes, nous augmenterons la qualité de vie ; éducation et santé autant pour
les enfants que les adultes, selon les besoins. De plus, nous désirons que la culture locale soit
répandue à travers le tourisme communautaire en faisant vivre les touristes chez différents
habitants de différents villages de la municipalité de Jijoca.
Bref, nous voudrions créer un réseau des habitants locaux dans le but de consolider leurs efforts
pour compétitionner avec les investisseurs étrangers. L’inclusion sociale étant donc notre point
d’ancrage dans ce projet.
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Méthodologie
Lors de notre première réunion, nous avons établi les différentes parties prenantes de notre
projet. En tout premier lieu, il était évident que l’offre (les logements des locaux) serait la
principale cible de notre recherche. En effet, elle sera la première bénéficiaire de ce projet social
et sans elle, rien ne pourra être mis en place. La seconde partie prenante est les clients, nous
devons connaître leurs besoins, nous devons nous assurer qu’il y aura un marché pour ce genre
de tourisme. Enfin, nous voulons en savoir plus sur le contexte concurrentiel en questionnant les
pousadas (du bord de mer, mais aussi les plus reculées) et les propriétaires des logements à
louer. Ainsi nous pourrons savoir quel positionnement allouer à ce genre de tourisme. De plus,
nous avons identifié des facilitateurs (Raphaël, Carla et Fernanda) que nous espérons pouvoir
rencontrer à plusieurs reprises. C’est avec eux que le projet se montera ici. Pour chacune de ces
parties prenantes, nous avons élaborées une série de questions au regard de l’analyse de la
situation, de la conception et de l’implantation. Ces questions étaient larges et qualitatives pour
ne pas influencer les répondants. Nous les avons fait traduire en portugais avant de commencer.
Pour l’action sur le terrain ou même sur internet, nous nous sommes questionnés sur
l’organisation du temps. Nous avions l’option d’étudier tous ensemble une partie prenante
(offre, clients, facilitateurs notamment) par jour. Mais nous avons pensé que cela risquerait de
ne pas être assez profond (un jour pour la partie offre –travail avec la communauté- ne semblait
pas assez du tout) et que, de plus, à neuf, l’organisation serait inefficace. Nous avions une
seconde option : étudier une partie prenante par jour, séparé en plus petites équipes, pour
couvrir tout le village; mais encore une fois, une journée par partie prenante semblait peu et
nous risquions d’interviewer les mêmes personnes deux fois si la communication entre les souséquipes venait à manquer. Finalement, il restait une dernière option : trois jours de recherches,
trois équipes de trois personnes, une partie prenante par équipe.
Pour choisir les équipes, nous avons chacun été vers le sujet qui nous plaisait le plus. La partie
« concurrence » semblait impliquer moins de communication avec les locaux et une plus grande
partie « internet » que les autres parties prenantes; ainsi les membres de l’équipe se sentant
moins à l’aise avec l’interaction directe avec la communauté se sont tournés vers ce sujet. La
partie « offre » plaisait à ceux qui aiment cet échange et la partie « client » à ceux qui aiment
visiter les blogs par exemple.
L’élaboration de la stratégie
Partis dans l’idée de former un réseau de locaux pouvant recevoir les touristes chez eux en
l’échange de quelques services rendus, nous avons dû reconsidérer mainte fois la direction de
notre projet. En effet, une fois sur place, notre idée de « donnant-donnant » requérait de
prendre des informations sur les services dont aurait eu besoin la communauté. Après plusieurs
rencontres et de nombreuses questions posées, nous nous sommes rendus compte que les
habitants n’avaient pas besoin d’heure de ménage, de cours de cuisine, ou de ravalement de
façade, ce qu’ils voulaient, c’était de l’argent. En échange d’un lit, il fallait payer. Nous nous
sommes dit alors que ce n’était pas grave, que l’on pouvait changer d’idée et l’orienter vers un
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réseau d’hébergment chez les locaux, et si finalement il serait payant, au mois les touristes
paieraient moins cher que dans des pousadas et les locaux gagneraient directement un revenu.
Mais pour que cela réponde à notre volonté d’aider à l’inclusion sociale, notre mission, nous
voulions toucher la classe la plus pauvre de Jeri. Ainsi, il y aurait une vraie aide à la
communauté.
Notre second axe de recherche, les places disponible chez les gens, nous ont cependant montré
qu’on ne pouvait pas logé des touristes dans la classe la plus pauvre de Jeri. La place manquait
souvent, mais surtout, le climat social de ces familles n’aurait pas été assez rassurant pour des
touristes venus de l’étranger. Alcool, retards intellectuels, violence, nous ne pouvions pas
travailler avec ces gens dans un délais restreint. Nous avons donc décidé de nous attaquer à la
classe de locaux légèrement plus aisés, ceux ayant déjà un petit commerce ou les rentes de
quelques chambres déjà à louer.
Cependant, à ce moment-là, nous nous sommes demandé en quoi nous aidions réellement la
communauté. Soit nous amenions de l’argent des pousadas vers des locaux, mes les plus aisés
de ceux-là. Il nous fallait rajouter un aspect plus social, un service qui aiderait à plus long terme
et à plus grande échelle la communauté entière… C’est là que nous avons pensé au volontariat
et donc au tourisme solidaire. En effet, nous allions permettre à Jeri de rentrer dans un réseau
de destination pour les missions humanitaire. Ainsi, à longueur d’année, des touristes (étudiants
souvent) viendraient non seulement loger chez l’habitant, mais aussi rendre un service à la
communauté : cours de langues, de mathématiques, de gestion, soins de santé, protection de
l’environnement etc. Les habitants de Jeri s’en sortiraient avec de plus grandes connaissances
scolaires, une meilleure qualité de vie et un peu plus d’argent dans leur poche.
C’est ainsi que notre démarche a commencé, le plan était clair :
1. Créer un réseau de locaux désireux de participer au projet et pouvant recevoir des
touristes chez eux;
2. Trouver un local se sentant concerner et enthousiasmé par le projet afin qu’il le
reprenne en son nom et l’implante à son village;
3. Entrer en contact avec des organismes de service volontaire et de programme
humanitaire pour faire connaître Jericoacoara et l’opportunité qui s’y trouve.
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Implantation
Proposition du projet
L’objectif du projet est d’augmenter le niveau de service et de ll’éducation
’éducation dans le village de
Jericoacoara à l’aide du tourisme spécialisé qui consiste en des missions de développement de la
communauté (enseignements, programme de sensibilisation et etc.). Pour ce faire, le modèle
d’opération vise à développer un mécan
mécanisme
isme de collaboration mettant en lien les différentes
parties prenantes locales et internationales intervenant dans le réseau de la création de valeurs.
Voici le schéma sommaire de ce dernier, composé de 3 maillons dont chacun comporte
plusieurs
parties
prenantes:
pr
Intrants
• Organisation
étudiante
• Entreprises
privées
• ONG
Facilitateurs
• Centre
communautaure
• Agence de
tourisme
communautaire
• Municipalité de
Jijoca
Projets
locaux
• Éducation
(langue,
sensibilisation et
,etc.)
• Soins santé
Les points traités dans cette section sont :
•
•
•
La particularité de chaque partie prenante : prérequis, valeur ajoutée, limites
La chaîne de création de la valeur dans le réseau global, les relations.
La description des projets locaux (santé et éducation)
Intrants
Nous croyons que les étudiants sont des agents de changement importants qui pourraient
contribuer considérablement au développement communautaire de Jericoacoara. Il s’agit en
effet d’une tranche de la population qui a une conscience ssociale
ociale et une volonté d’agir
particulièrement prononcées. En témoignent la popularité et l’abondance des projets
humanitaires auxquels participent les étudiants. La réciprocité dans l’échange entre l’étudiant et
la communauté est la clé du projet du tourisme
tourisme communautaire que nous proposons. Offrir
Jericoacoara comme destination pour une mission humanitaire permettrait aux étudiants de
vivre une expérience culturelle particulière leur offrant la possibilité de saisir les enjeux
rencontrés par la communauté locale en termes de développement économique et d’inclusion
sociale. En contrepartie, les étudiants y contribueraient selon leurs compétences respectives. Il
s’agit d’un processus d’apprentissage bénéfique pour toutes les parties prenantes.
Pour cibler et attirer ce type d’étudiants conscientisés et motivés, nous avons identifié quelques
parties prenantes qui pourraient être utiles : les organisations étudiantes universitaires, les
entreprises privées et les ONG.
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Entreprises privées (Project abroad, Double sens et etc.)
Une autre source d’intrants potentielle serait les organismes ou entreprises privées
actuellement présentes dans le monde à des fins communautaires. Nous entendons donc par la
une entreprise profitable dont les activités sont orientées sur l’aide aux communautés plus
démunies à divers niveaux. Cela englobe des organismes faisant affaires avec des étudiants de
plusieurs domaines d’études différents, des professeurs, des voyageurs, etc. Toute entreprise ou
organisation pouvant apporter un bénéfice à la communauté pourrait être un intrant potentiel.
Nous avons commencé certaines recherches internet afin de trouver quelques entreprises
potentiellement intéressées par le projet. Nous avons monté un fichier Excel afin de
comptabiliser les courriels envoyés et les réponses reçues.
Jusqu’à présent, un des organismes externes ayant montré un grand intérêt au projet est
«Travel to teach». (http://www.travel-to-teach.org/) Comme nous pouvons le lire sur le site
internet, «Travel to teach» est une organisation de volontaires offrant une expérience de
volontariat à l’étranger afin de principalement enseigner la langue anglaise. Ils offrent aussi la
possibilité d’enseigner les technologies de l’information, les arts ou le français. C’est Joaquin
Salvador Batres qui fit suite à notre courriel avec un grand intérêt pour notre projet. Celui-ci est
actuellement le coordinateur des projets d’Amérique centrale et du Mexique. Nous gardons
donc présentement contact avec celui-ci par e-mail et par skype. Lorsque le plan d’affaire sera
traduit en anglais, nous lui feront parvenir ainsi que les coordonnés de nos agents internes de
Jericoacoara. L’organisation lance des programmes depuis 2002 et a déjà envoyé plus de 3000
volontaires à travers le monde. Cette organisation, par son intérêt pour notre projet ainsi que sa
mission générale semble être un intrant fort intéressant. Leurs coûts varient inévitablement
selon les destinations et sont affichés en euros sur leur site internet. La durée des projets offerts
varie entre 2 semaines et 6 mois, ce qui correspond tout à fait à nos besoins. Leur approche
permet à diverses catégories d’intrants de faire part au projet de volontariat. Leur site propose
des stages, stages linguistiques (gap year), pour les arrêts de carrière, les 50 ans et plus, les
petits groupes (amis par exemple, collègues, etc.) ainsi que parents. Les prix peuvent alors varier
où être réduits et l’expérience peut profiter à plusieurs et peut aussi amener une gamme plus
vaste de connaissance à la communauté. Il faudra donc continuer les démarches avec «Travel to
teach», qui démontre un bon intérêt, afin d’éventuellement voir les conditions au partenariat
de Jericoacoara et de l’organisme. Nos agents internes devront éventuellement contacter
Joaquin qui communique actuellement avec nous.
Les démarches à entreprendre seront donc :
• Assurer une communication d’informations avec Joaquin et lui transmettre
notre plan d’affaire traduit en anglais
• Aviser nos agents internes de l’intérêt de l’organisation «Travel to teach»
• Mettre en relation les personnes de références de la communauté avec Joaquin
10
•
•
Déterminer les projets envisageables à développer communément
Établir les modalités de collaboration et implantation du projet (durée, nombre
de stagiaires, quand, où, quoi, comment)
Par ailleurs, nous avons envoyé plusieurs courriels à différentes organisations. Certaines
réponses ne sont pas revenues et d’autre laisse place à une ouverture au projet dans les années
futures. Le fichier Excel résumera les réponses reçues afin de savoir avec qui faire les suivis
court-terme ou moyen/long-terme. Les organisations contactées sont, par exemple, celles
offrant des expériences d’enseignements à l’étranger, de carrières à l’étranger, de stages, etc.
Pour le suivi des autres organismes il faudra donc :
• Conserver les courriels envoyés et reçus dans un dossier réservé à cette fin
• Mettre à jour le dossier Excel lors de l’envoi et la réception de courriel
• Établir des codes de couleurs afin d’identifier plus rapidement les suivis à
effectuer
• Communiquer les informations supplémentaires aux entreprises intéressées par
le projet
Organisation étudiante (brésilienne et internationale)
Parmi les différents intrants que nous avions ciblés, différentes universités ont été contactées
afin de savoir si premièrement, les forfaits pouvaient facilement être affichés sur leur réseau
d’offres d’emplois et de stages et deuxièmement, si ce type de projet pourrait intéresser leurs
étudiants.
À la différence des organisations, la réponse que nous avons reçue d’un employé du HEC était
que les étudiants ne seraient pas intéressés à débourser pour réaliser un projet de la sorte.
Cependant, pour l’affichage des forfaits, trois universités nous ont répondus positivement.
L’UQAM, UdeM, HEC Montréal, UQTR et ULaval ont été contactés au Québec. Deux universités
semblaient intéressées par le projet, leur département d’affaires internationales ayant répondu,
mais elles attendent plus d’information sur le projet en soi.
Nous avons aussi essayé de voir si le projet pourrait intéresser des étudiants Brésiliens. Cette
idée nous est venue de notre rencontre avec les étudiants de l’Université fédérale du Ceara qui
sont très impliqués socialement et qui nous enviaient de partir pour Jericoacoara. Nous nous
sommes alors demandé si ce type de projet ne pourrait pas être soutenu par leur école alors
que certains projets du type sont déjà financés. Les trois étudiants auxquels nous avons soumis
l’idée ont répondu positivement. Notre contact à l’école cependant n’a pas donné de nouvelles.
AIESEC :
AIESEC est une organisation internationale d’étudiants non gouvernementale et à but nonlucratif. Elle vise à offrir à ses membres l’opportunité de voyager à l’étranger pour des stages
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professionnels ou des projets de développement communautaire. AIESEC1 a un réseau de 60
000 étudiants présents dans les universités de 113 pays différents. Ceci représente 10 000
stagiaires potentiels qui cherchent à vivre une expérience internationale telle que celle que
Jericoacoara pourrait proposer. Le fonctionnement de l’organisation est comparable à une
agence de ressources humaines procédant au « matching » entre les différents stages offerts et
les profils des stagiaires internationaux. Dans le cadre du projet à Jericoacoara, AIESEC aiderait
à trouver les stagiaires pour les programmes d’enseignement linguistiques (anglais/espagnol) ou
de matières scientifiques (mathématiques) destinés aux élèves de l’école secondaire ou au
grand public et pour les projets du centre de premier soins sur la sensibilisation aux maladies
sexuellement transmissibles et à l’usage de stupéfiants.
Avec sa présence internationale et une base de données de 10 000 stagiaires, AIESEC garantie
une autonomie au niveau de la gestion et la recherche de stagiaires étrangers. C’est une
organisation « porteuse de ballon » indépendante qui a une structure organisationnelle bien
établie. Une fois l’entente de collaboration signée entre AIESEC et le demandeur de service, un
responsable du projet sera identifié et il s’engagera à trouver un candidat adéquat dans sa base
de données selon les critères de sélection retenus.
La particularité de l’offre de service d’AIESEC réside dans : 1- un processus de sélection de
stagiaires, 2- un encadrement et assistance pour la durée totale du projet (réception «départ,
conditions du travail, hébergements et etc.) 3- un appui à l’inclusion, à la compréhension de la
culture locale et la gestion des relations avec les autres parties prenantes (ex. communication
directe avec les demandeurs de service tels que le centre de premier soins et l’école secondaire
du Jericoacoara).
Certaines conditions s’imposent toutefois dans la relation de collaboration avec AIESEC. Dans le
cadre d’un projet de développement communautaire, l’association demande au responsable du
projet/stage de fournir : l’hébergement gratuit, un contrat d’offre de stage décrivant les
conditions du travail et les attentes du projet, un encadrement adéquat par un superviseur ou
un maitre du projet.
AIESEC est collaborateur pertinent dans le cadre de notre projet à Jericoacoara car les
stagiaires/étudiants s’engagent à rester une durée prédéterminée sur les lieux et la relation est
encadrée par un contrat de stage. Ceci représente une très grande stabilité et fiabilité au niveau
du flux de stagiaires. De plus, la mission et la vision de l’association concordent parfaitement au
concept de développement communautaire et durable qui caractérise les projets à mener à
Jericoacoara.
Plus concrètement, les démarches à entreprendre :
1
AIESEC in numbers: http://www.aiesec.org/cms/aiesec/AI/about/index.html
12
•
•
•
•
Contacter le chapitre étudiant d’AIESEC le plus proche de la région de Jijoca :
AIESEC Fortaleza2
Proposer les projets de la communauté de Jericoacoara (Éducation et Santé)
Établir les modalités de collaboration et implantation du projet (durée, nombre
de stagiaires, période du stage, lieu, contenu de celui-ci et modalités)
Mettre en relation les personnes de référence de la communauté
(agence/centre communautaire/centre de santé/école) avec les gestionnaires
de stages d’AIESEC
Les ONG
Les organismes non gouvernementaux seront d’une aide capitale à la réussite de notre projet.
Effectivement, c’est en créant des partenariats avec quelques-uns d’entre eux que nous
pourrons amener des étrangers à Jijoca. De plus, des organismes tels que Médecins du monde,
Médecins sans frontières, Ingénieurs sans frontières, Psychologues du Monde, Pharmaciens sans
frontière et Maison de Sagesse ont déjà manifestés un intérêt pour notre projet pilote. C’est en
collaborant avec eux que nous arriverons à inclure Jijoca comme une nouvelle destination pour
l’organisme.
Pour mettre en place le projet, il nous fallait trouver des « porteurs de ballons » locaux, capables
de gérer l’implantation et le quotidien des opérations.
Facilitateurs
Les facilitateurs sont des personnes locales, rencontrées sur place, pouvant prendre la place de
gestionnaire du projet. Nous avons identifiés différents « porteurs de ballons » potentiels. Ces
derniers, en plus de faire la promotion de notre projet, se chargeraient d’en faire l’implantation.
L’association communautaire
L’association communautaire est un partenaire important pour notre projet puisque ce sont les
membres de cette dernière qui sont au courant des besoins de la communauté. Nos deux
principaux contacts, Carla et Raphael en font partie. C’est par le biais de cette association que
notre idée de projet a pris forme et par le soutien des membres. Nous espérons aujourd’hui que
l’association pourra conscientiser la communauté au sujet de notre projet et qu’elle pourra
promouvoir celui-ci de manière locale pour attirer toujours plus d’hébergeurs. Nous espérons
aussi que ce centre soit le lieu où la communauté viendra demander un service supplémentaire
(besoin de plus d’heures de soutien scolaire, besoin de construire un entrepôt pour les produits
du jardin communautaire, besoin d’un spécialiste en environnement…). Bref, ce serait le centre
communautaire qui recevrait les demandes et qui pourrait ensuite écrire de nouvelle offre de
postes pour les touristes volontaires.
2
AIESEC Fortaleza : http://www.aiesec.org.br/fortaleza/assessoria-de-imprensa/aiesec-fortaleza/
13
Raphaël et sa femme.
Raphael est un membre de l’association communautaire. Ce dernier possède une agence de
tourisme et c’est lui qui a lancé l’idée de tourisme communautaire lors de notre première
rencontre puisque c’est ce qu’il essaie de développer avec l’aide de l’organisation TUCUM qui en
propose actuellement. Il connait extrêmement bien la région et ses habitants et a d’ailleurs pu
nous en faire rencontrer plusieurs. Son rôle dans notre projet serait donc :
•
•
•
•
de recevoir le participant,
de lui trouver un logement dans la base de données qu’il détient (uniquement des
locaux)3,
de le mettre en contact avec la personne ressource de son projet de volontariat
d’organiser son volet tourisme avec l’hébergement et les activités.
Nous avons donc un individu motivé par l’idée, passionné par sa culture, disponible et qui de
plus serait récompensé parce que son entreprise de tourisme, Experimente Jeri, en retirerait des
profits et de la visibilité. Nous lui faisons confiance puisqu’il fait partie de l’association
communautaire et que tout au long de notre séjour, il nous a accompagné et fait comprendre le
contexte dans lequel nous nous trouvions. Il pourrait aussi se charger, avec l’association
communautaire, de faire rayonner le projet et de réceptionner les nouvelles demandes des
hébergeurs. Il devra continuer à développer le réseau de locaux en s’assurant qu’ils répondent à
des critères précis (à élaborer avec l’organisme qui se charge d’envoyer les touristes à
Jericoacoara).
TUCUM
TUCUM est une organisation qui propose déjà le tourisme communautaire dans certains villages
de la région de Jijoca. Nous avons été visiter un de leurs points. Ils sont visibles sur internet et
avait aussi une affiche dans le village dans lequel nous avons été. L’organisation sera un
partenaire important pour Raphael et son agence afin de lui fournir plus facilement des adresses
de maisons d’habitants disponibles. L’idée de rajouter Jericoacoara au réseau de Tucum est
donc à envisager.
L’une des tâches principales de ces facilitateurs, en plus de faire le lien sur place entre les
intrants (les touristes) et les demandeurs du service (l’école et le centre de santé) sera de
trouver les logements locaux des futurs touristes volontaires. En effet, en plus de trouver la
place, il faudra aussi réussir à faire changer les mentalités : les habitants ne comprennent pas
pourquoi les touristes viendraient se loger chez eux s’il y a des pousadas offrant un meilleur
confort. Or comme nous savons que beaucoup de touristes seraient intéressés, il ne reste plus
qu’à le faire savoir dans la municipalité entière de Jijoca.
3
Voir en Annexe, la liste des logements potentiellement disponibles pour le projet que nous avons visités
14
Le réseau d’hébergeurs en détails
Nous souhaiterions créer une nomenclature de tous les hébergements disponibles à
Jericoacoara. Nous pourrions distinguer différentes classes de confort, salle de bain individuelle
ou non, cuisine individuelle ou non, service offert par le local ou non, internet ou non, langue
anglaise ou non etc. Ainsi, différents modèles et différentes expériences pourraient être
proposés aux touristes. Un voyageur de deux semaines désireux de connaître un grand choc
culturel ira vivre directement chez le local, dans sa maison, ne parlera pas du tout l’anglais, et
n’aura ni internet ni toilettes privés alors qu’un voyageur voulant aider la communauté pendant
six mois désirera peut-être avoir un peu plus d’autonomie et un confort plus élevé. Nous avons
aussi pensé à l’éventualité d’un touriste accompagné (un couple, ou deux amis, tous deux
faisant partis du programme). Ainsi, il faudra préciser dans la nomenclature combien de
personne peuvent résider dans la même maison.
Nous souhaiterions aussi qu’u « guide de l’hébergeur » soient édités. Une liste des choses à faire
ou à ne pas faire devrait être écrite en portugais. Cette base pourra être distribuée aux futurs
hébergeurs sachant lire, et expliquée verbalement aux analphabètes. Celui-ci expliquerait les
standards qu’il faudrait garder en tout temps dans la maison (propreté, nourriture s’il est
question d’une pension complète…).
Carla pourrait être une partenaire de Raphaël dans la recherche de logement. En effet, cette
brésilienne tient le seul « homestay » du village et en a monté un site internet4. Sa grande
maison est mise à disponibilité des touristes cherchant à vivre une expérience familiale. Elle
propose deux grandes chambres et un studio aménagé dans le jardin. La cuisine et les salles de
bain sont communes mais tout le confort est présent dans cette charmante demeure (même
internet). Une ambiance amicale règne et les filles de la maison ne seront jamais contre une
soirée bière et barbecue avec leurs invités qu’elles baladent même parfois en journée. Nous
avons pensé que cette maison pourrait être le point de départ de notre projet pilote. Les
propriétaires sont emballées par le projet et sont de toute confiance : elles nous ont assuré
qu’elles réserveraient leurs places disponibles pour le projet. Cette question de la possibilité de
réservation est primordiale. Sans elle, le projet ne peut se faire. Or c’est une réalité à
Jericoacoara, pour les habitants locaux, le principe de réservation n’existe pas : si vous réservez
pour des dates par exemple entre le 10 et le 30 septembre, rien ne dit que si le premier du mois
quelqu’un est passé pour louer le mois au complet le propriétaire ne lui aura pas octroyé la
place. Ainsi, nous pensons que la « Casa das meninas » de Carla est un bon point de départ.
Une autre maison bien différente mais tout aussi chaleureuse pourrait sans doute fonctionner
pour le projet pilote. C’elle de la Dona Maria, une grand-mère ayant toujours vécu à
Jericoacoara et vivant aujourd’hui avec toute sa famille au cœur du village. Ici, ni internet, ni
anglais, mais une vraie expérience dépaysante. Si Maria ne se voit pas partager beaucoup avec
ses invités, tous pourront assister à la confection de ses fameuses « torta de banana » (gateau
aux bananes) reconnues dans le monde entier (une star de la cuisine brésilienne est même
4
http://www.jericoacoara-homestay.com/asmeninas
15
venue faire une émission avec elle). Elle peut accueillir quatre personnes chez elle, pour un
montant de 500 reais par mois par exemple.
Voilà ici l’exemple de deux maisons pouvant recevoir les projets pilote. Deux expériences bien
différentes mais, nous en sommes sûres, tellement enrichissantes.
Les demandeurs de service - Communauté : école et santé
Dès notre arrivée à Jericoacoara nous avons cherché à saisir le contexte du village. Comprendre
l’environnement dans lequel la population évolue et pouvoir ainsi déceler d’éventuels champs
d’action pour notre projet. Pour ce faire nous sommes allés à la rencontre de la population ellemême, des hommes et des femmes que nous nous interceptions dans les rues, ou encore des
commerçants que nous interrogions. Au fil de ces discussions divers problèmes nous sont
immédiatement apparus, deux d’entre eux nous ont interpellés à savoir l’éducation et la santé.
Nous avons décidé de creuser un peu plus, ce qui nous a menés à rencontrer le conseil
communautaire et ce à maints reprises. Ils nous ont confirmés les problèmes évidents en
matière de santé et même d’éducation. Nous avions trouvé nos champs d’action, une
orientation pour un projet de tourisme communautaire jusque là un peu flou.
Éducation
a. Description de la situation
Dans un premier temps nous avons tenté de saisir la situation de l’éducation à Jericoacoara. En
effet, nos premières discussions avec la population de Jeri nous ont laissé entendre que
l’éducation laissait à désirer. Et pour cause dès la première journée nous avons rencontré une
commerçante qui a choisi de scolariser ses enfants à Fortaleza. Perplexes, nous avons choisi de
nous pencher sur le problème apparent de l’éducation. Pour cela nous avons rencontré le
directeur de l’unique école du village. Tout d’abord les élèves de l’école ont entre 3 et 14 ans. En
effet il existe 9 années scolaires à la suite desquelles aucune formation n’est disponible à
Jericoacoara. Par ailleurs l’organisation de l’école est très simple, selon leur âge et leur année
scolaire les élèves sont répartis dans des classes à laquelle correspond une plage horaire. À tire
d’exemple les élèves de 1ere année peuvent être scolarisé de 9h à 12h tandis que leur
camarades de 5e année auront cours de 15h à 18h. En fait les élèves ont cours une partie de la
journée et sont laissés à leur compte et à ceux de leurs parents le reste du temps. D’après le
proviseur cela est du à un manque d’infrastructure. En outre il n’a pas la capacité d’accueillir
tous les enfants toute la journée. Il n’y a déjà pas l’espace mais il faut aussi faire face à un
manque de personnel. En discutant avec lui et avec la population nous avons en effet pu relever
un manque évident de professeur. En questionnant un peu plus on découvre la cause de ce
problème. En fait le trajet pour venir à Jericoacoara est relativement long (nous l’avons-nous
même remarqué) et s’effectue dans des voitures spécialisées. Les professeurs considèrent cela
comme un fardeau dont ils attendent une compensation, sauf que la municipalité ni aucune
autre autorité n’est prête à augmenter les salaires de ces professeurs. Résultat des comptes
ceux-ci préfèrent enseigner ailleurs. On découvre aussi que Beaucoup d’élève décroche entre la
6e et la 9e année, particulièrement les élèves en difficulté. Aucun programme d’aide n’est mis en
16
place mais ils sont parfois suivis plus ardemment par leur professeur. Le directeur attribue cet
échec à des méthodes d’enseignement trop classiques et pas assez innovantes. En clair à
Jericoacoara l’éducation est un réel problème. Nous avons donc décidé de faire de ce secteur un
des champs d’intervention de notre projet. Le directeur est aussi d’avis que
b. Postes à combler
En discutant avec le directeur nous avons cherché ensemble quels besoins il serait prioritaires
de combler. En outre il faudrait un prof d’anglais et d’espagnol notamment pour des enfants
scolarisés de la 1ere à la 6e année, le but est de les sensibiliser à la langue anglaise. Aussi un
professeur de mathématique est requis. Celui-ci serait chargé de venir en aide aux élèves en
difficulté scolaire car on a pu voir que les lacunes sont souvent au niveau des mathématiques et
des matières techniques. Le directeur est aussi d’avis que le manque de maitrise de la langue
anglaise des adultes du village est un handicap notamment dans cette région où l’économie
dépend du tourisme. Il trouve intéressant l’idée de faire profiter les adultes qui le désirent de
cours d’anglais à l’école. Une fois que nous avons déterminé les besoins à combler dans ce
contexte éducationnel précis, il a fallu s’interroger sur la manière de les combler.
c. Description du projet et conditions de faisabilité
Immédiatement nous avons pensé aux étudiants stagiaires qui sont souvent les personnes les
plus disponibles et intéressés à faire profiter de leur nouvelle expertise. Il s’agirait en outre de
stagiaires bénévoles internationaux ou locaux qui se rendraient à l’école publique de Jeri pour
donner les cours. Le directeur insiste sur fait que le plus important est qu’il puisse compter sur
nos stagiaires pour une longue durée car on ne peut pas réellement faire de suivi avec des
stagiaires occasionnels sans compter qu’on ne peut pas aller en profondeur sur des courtes
durées. Le temps minimum requis est donc 6 mois d’immersion à Jeri, de préférence de Janvier
à Juin. Les cours de langues pour adultes seraient dispensés le soir tandis qu’on créerait une
plage horaire pour les cours d’anglais et de mathématique pour les enfants. Le directeur met à
notre disposition 4 salles pour les cours du soir.
d. Lien avec les intrants et les facilitateurs
Les étudiants internationaux se verront offert ce stage par l’association étudiante AIESEC tandis
qu’au niveau local c’est l’Université fédérale du Céara (UFC) qui sera à l’origine du stage. Aussi
on compte sur le conseil communautaire de Jeri pour nous aider avec la distribution et la
promotion de ce projet.
De plus les étudiants dormiraient chez l’habitant c'est-à-dire chez un natif de Jericoacoara
capable d’accueillir quelqu’un dans sa maison. Cela constituerait un revenu pour cet habitant et
s’inscrirait donc parfaitement dans notre idée d’aider les locaux.
Voilà donc l’idée générale de notre projet au niveau de l’éducation. Les détails du « produit »,
son fonctionnement et sa mise en application seront en outre expliquer plus en détail dans une
17
prochaine partie. C’est là un défi que de parvenir à améliorer ou du moins d’apporter une aide
appréciable dans ce contexte où l’éducation laisse à désirer. En fait il va falloir réussir à faire le
lien entre nos stagiaires et le village de Jericoacoara, au travers notamment du conseil
communautaire, de la municipalité mais aussi de l’école elle-même. Une offre de stage devra
être rédigé par les associations étudiantes et devront comprendre certains critères
indispensable. À titre d’exemple l’étudiant bénévole devra maitriser le portugais de manière à
pouvoir communiquer avec les élèves.
Santé
a. Description de la situation
Aujourd’hui à Jericoacoara, il existe qu’une clinique de santé qui s’apparente plus à un centre
d’urgences qu’à un centre de santé. Il y a une infirmière sur place et le médecin n’y vient que
deux fois par semaine. L’hôpital le plus proche se trouve a Jijoca à 45 minutes de piste (20km),
encore faut il que les équipements spécialisés soient en état de fonctionnement. Les cas les plus
graves sont envoyés à Acaraú (60km) ou à Fortaleza. Il faut alors compter, environ cinq heures
de route. On comprend alors que sur le plan de la santé, la communauté locale se trouve dans
une situation assez précaire. Cela n’échappe à personne et alarme les membres du conseil
communautaire de Jericoacoara.
L’infirmière du poste de santé déplore un manque de personnel et de temps. Elle estime qu’il
faudrait, en plus du travail qu’elle fournit aux cotés du médecin généraliste, travailler en
coopération avec l’école afin d’éduquer et de sensibiliser les enfants aux Maladies
Sexuellement Transmissibles, aux drogues, ou encore leur inculquer de simples gestes d’une
bonne hygiène de vie (comment se brosser les dents par exemple).
La clinique possède tout de même le matériel de base nécessaire pour administrer les premiers
soins, assurer des consultations médicales ou garantir les soins dentaires élémentaires.
b. Les postes à combler
Dans l’immédiat le poste à combler serait celui de dentiste. Le matériel essentiel à l’exercice de
cette activité est en excellent état et se trouve déjà sur place.
c. Description du projet et conditions de faisabilité
Notre but serait, dans un premier temps, de faire venir de jeunes dentistes, récemment
diplômés, à la recherche d’un stage ou des professionnels souhaitant effectuer une mission de
volontariat dans le domaine dentaire.
De ce fait, il serait intéressant de contacter le secrétariat de la santé 5 de Jijoca, afin de mettre
en place un partenariat entre ce dernier et la clinique de santé de Jericoacoara. Le secrétariat de
5
Secrétariat de la santé: Contacter Mr. Valdilene (97135766)
18
la santé pourrait, en apportant son aide, représenter un facilitateur notable, dynamiser le projet
et faciliter sa mise en place.
Le secrétariat serait en mesure d’organiser le travail des professionnels une fois sur place.
Par la suite, nous aimerions développer le projet pour être en mesure de proposer plus de
postes, aux bénévoles ainsi qu’à la clinique de santé, tels que des médecins de garde, ou tout
postes jugés nécessaires par la clinique.
La maîtrise des notions de bas de la langue portugaise est une qualité indispensable compte
tenu du fait que la grande majorité de la population ne parle pas anglais.
d. Lien avec les intrants et les facilitateurs.
Nous proposerions le projet à des universités locales, telles que l’Université Fédérale de Ceara
(UFC), l’organisme Projects Abroad, ou encore Dentistes sans frontières, qui enverraient des
étudiants ou bénévoles réaliser des missions médicales.
En premier lieu, nous voudrions initier le projet avec un partenariat avec Projects Abroad que
nous avons contacté et qui s’est avéré être très intéressé. Cet organisme propose des stages et
missions bénévoles dans le domaine médical entre autres, en Asie, Afrique et Amérique Latine.
Nous jouerions un rôle d’intermédiaire afin de référencier le projet sur leur site internet, puis de
mettre l’Organisme en contact avec la clinique de santé de Jericoacoara, ou avec le secrétariat
médical, pour qu’ils traitent directement ensemble dans le cadre de l’organisation des missions
médicales.
Les étudiants de l’UFC, sous la tutelle de leurs professeurs, offrent des consultations médicales
gratuites aux habitants du quartier, et l’organisme Dentistes sans Frontière a pour but d’offrir
des soins dentaires bénévolement à des populations démunies, des conseils sur l'hygiène
buccale et de soutenir le développement de compétences locales. Notre projet partage donc les
même objectifs et valeurs.
Les étudiants, stagiaires ou bénévoles seraient logés chez l’habitant contre une rémunération.
Les organisateurs de la mission ou les étudiants eux-mêmes seraient chargés de contacter
Raphael pour gérer l’hébergement. Ils seraient accueillis et pris en charge à leur arrivée à
Jericoacoara par Raphael ou Carla, tous deux s’étant épris du projet et portés volontaires. Ces
derniers, emmèneraient les nouveaux arrivants à leur logement, puis au centre de santé (où ils
rencontreraient les responsables du centre) et leur feraient visiter le village et les alentours.
Le format du produit : package
En faisant nos recherches et par déduction, nous avons trouvé que les projets de volontariat
proposés internationalement sont souvent accompagnés d’un volet tourisme. Le participant a
donc la chance d’aider une communauté et aussi de profiter de son passage pour visiter les
environs. Pour notre objectif de partage de la culture locale, ce volet était très intéressant. Nous
19
avons donc décidé de proposer des forfaits sous la même forme que les propositions
populaires. La région de Jijoca ne fait pas partie du registre des grandes organisations de
volontariat, notre mission étant donc de la faire connaître.
Pour le participant, demeurer dans une maison d’hôte permet de vivre la culture locale, mais il
fallait aussi introduire des activités qui permettraient davantage de découvrir de la région de
Jijoca. De plus, comme notre premier et principal contact possède une agence de tourisme, il
était intéressant de pouvoir développer son entreprise locale à la fois avec notre projet.
Donc, nous proposons des forfaits de volontariats avec un volet de tourisme pour une durée
pré-déterminée (6 mois minimum dans le cas de l’éducation et moins dans le cas d’une
intervention de sensibilisation dans le domaine de la santé) que le participant choisira selon ses
habiletés et ses intérêts et selon la description du forfait. L’hébergement se fera chez un
habitant de la région de Jericoacoara ainsi que la réalisation du projet de volontariat. Ensuite,
pour la partie touristique, le participant sera invité à visiter la municipalité de Jijoca en résidant
chez divers habitants dans les villages voisins (tourisme communautaire déjà en place que nous
voulons continuer de développer – TUCUM). Notre contact sera donc le lien entre le participant
et les hôtes. Ce dernier organisera le voyage du participant et pourra lui proposer des activités
en plus de l’hébergement.
Conclusion
Stratégie d’impact social
Notre stratégie d’impact social repose sur notre projet lui-même, par la suite les impacts sociaux
qui y sont reliés auront des répercutions à court-terme qui évolueront graduellement vers un
impact social encore plus grand à long-terme.
Hébergement
a. Stratégie
Au niveau de l’hébergement, la stratégie d’impact sociale initiale était d’inclure les locaux dans
l’activité touristique au niveau de l’hébergement. Principalement, nous visions la promotion du
tourisme communautaire à Jijoca à l’aide de nos personnes ressources à l’interne ainsi que des
ressources externes comme des sites internet, des organisations étudiantes, des entreprises ou
organisations privées ainsi que certains ONG. Il s’agit plus particulièrement de créer un réseau
de gens prêt à recevoir des volontaires durant leur séjour. L’hébergement serait en priorité chez
les locaux afin de stimuler l’activité économique de ceux-ci, par la location d’appartement ou de
chambre à louer dans la région de Jijoca, principalement Jericoacoara.
b. Impact social
Au niveau de l’impact social, la stratégie d’impacts peut être analysée avec plus de profondeur.
À la base, le projet fait avant tout la promotion du village de Jericoacoara et apporte un revenu
20
supplémentaire à la population. Une nouvelle forme de tourisme prendrait forme à Jeri, soit le
tourisme communautaire. Un nouveau segment de visiteur est alors visé et l’activité du
tourisme en bénéficie directement.
Un aspect de la stratégie utilisé est l’hébergement au sein de la communauté locale. En
favorisant cet hébergement chez les locaux, on aide les natifs à intégrer l’activité touristique de
la région tout en leur apportant un revenu supplémentaire direct. Cela encourage Jericoacoara à
conserver le patrimoine culturel de la région qui est actuellement sur le point d’être engloutie
par le développement touristique massif. De plus, cet apport touristique ayant des motifs
différents pourrait combler les périodes mortes de la basse saison touristique, soit lorsque la
température y est moins bonne pour les vacances ou les sports ou simplement lors des périodes
non-estivales brésiliennes.
Par ailleurs, en habitant chez les locaux il y aura un important échange culturel qui pourrait être
poussé plus loin. La réciprocité culturelle pourrait s’établir au niveau de la cuisine, de la langue,
des sports, de l’apport aux tâches ménagères et au travail quotidien, au partage de savoirs, etc.
L’interaction entre les locaux et les voyageurs créerait donc un impact direct sur la communauté
dès l’hébergement par cet échange culturel.
À plus long-terme, la vision du tourisme par les gens locaux pourrait positivement changer. Cela
pourrait stimuler leur intérêt à participer au développement touristique actuel autant au plan
monétaire qu’au plan culturel et qu’au niveau du plaisir de l’échange culturel. Par ailleurs, cela
pourrait ouvrir leur esprit sur une nouvelle vision de la transformation et de l’évolution de leur
culture dans ce milieu actuellement très dynamique. La communauté se sentirait inclus à part
entière dans cette expansion touristique et non rejeté ou mis à part, en quelque sorte, comme
cela peut en être le cas actuellement. À un niveau encore plus poussé, ils apprendront
probablement à voir leur propre culture sous un œil différent, car ils la verront évoluer à travers
les regards de ces étrangers motivés et fascinés de là découvrir. Ils verront l’intérêt des
étrangers stimuler leur propre intérêt et valorisation de la conservation de leur patrimoine
culturel. Les voyageurs à missions communautaires sont souvent ouverts à la découverte et sont
fasciné par la différence culturelle qu’ils immergeront. Cela pourra avoir comme impact une
fierté aux locaux, qui sentiront l’importance qu’on leur accorde et la valorisation qu’on leur
donne. Ce sentiment ne pourra qu’être directement positif sur leur estime et indirectement sur
leur motivation à s’investir dans leur communauté.
Pour que tous ces impacts sociaux soient concrètement et volontairement favorisés par le
projet, l’implantation de celui-ci devra suivre certaines stratégies d’implantation. Tout d’abord,
l’hébergement doit être organisé hors des posadas touristiques traditionnelles. On doit prioriser
l’hébergement chez les locaux et principalement chez les natifs de la région de Jijoca.
L’hébergement devra se faire le plus possible à Jericoacoara ainsi que les petits villages voisins,
permettant ainsi un impact et une immersion culturel plus grande. Le principe de la réciprocité à
l’échange sera alors davantage stimulé par cet hébergement à proximité des natifs. Il faudra par
21
ailleurs trouver des hôtes étant près à introduire les visiteurs à la culture. Ceux-ci devront être
motivés par le projet et par son impact et non seulement pour l’argent.
Éducation
a. Stratégie
La formation offerte par les étudiants hébergés au sein de la communauté sera donnée en
échange d’un endroit où loger. Celui-ci sera fourni par le réseau d’appartement à louer déjà
établi au sein de la région. Nous prévoirons également un certain nombre de temps pour les
séjours. Ceux-ci seront déterminés selon chaque type de formation. Effectivement, pour qu’une
formation ait un réel impact, cela peut parfois prendre plus de 6 mois. Nous avons aussi
l’intention de fournir des formations aux adultes en tourisme, en gestion, en anglais, en finance
et en leadership.
b. Impact social
Les formations apportées par les étudiants et professionnels étrangers amèneront de nouvelles
connaissances à la population de Jijoca. Par exemple, une formation en langues, en
mathématiques et en gestion améliorera l’éducation de la prochaine génération pour les aider à
s’insérer dans l’activité touristique de la région qui grandi sans arrêt. Cela les aidera à devenir
employeurs au lieu d’employé. Ça améliorera les interactions qu’ils auront avec les touristes et
ça les aidera à aller chercher des ressources externes plus facilement.
En améliorant la capacité de gestion, le niveau de langue et le niveau de connaissance en
mathématiques les locaux de Jericoacoara seront plus aptes à profiter du tourisme. Tous ces
apports éducatifs amèneront bien plus que de simples connaissances, ils amèneront de la
confiance en soi, de meilleures opportunités d’emploi et une plus grande force sur le marché.
Finalement, tous ces apports amélioreront, éventuellement, la qualité de vie des habitants de
Jijoca.
Santé et Sensibilisation
a. Stratégie
Pour ce qui est de l’amélioration du système médical, notre stratégie est de faire venir des
étudiants en médecine, des infirmiers, des dentistes et des professionnels de la santé. Pour ce
qui est de la sensibilisation auprès des habitants de Jijoca, nous voulons faire venir des étudiants
en psychologie et en programmes connexes pour qu’ils puissent venir faire des interventions
sociales en effectuant des programmes de sensibilisation diverse.
b. Impact social
Les soins médicaux offerts à la population apporteront un meilleur système de santé au sein de
la municipalité, les gens seront plus en santé, il y aura une réduction du nombre de mortalité,
22
plus de productivité, moins de découragement et plus d’allégresse. La sensibilisation contre les
drogues entraînera une diminution de la vente et consommation de drogue en bas âge et une
bonne réduction de la quantité de jeunes qui emprunteront ce chemin pour suivre les plus
vieux. Ces jeunes verront s’ouvrir à eux d’autres portes représentant de nouvelles opportunités
et d’autres chemins à emprunter. Cela aidera les enfants à s’épanouir, à mieux vivre et à devenir
autonomes dans le cadre de leur environnement social, culturel et économique.
La sensibilisation au niveau de l’hygiène corporelle et dentaire sera aussi très importante pour
améliorer l’image de soi, la santé et le bien-être des gens. La sensibilisation à l’environnement
amènera des valeurs de respect et une conscientisation à la population pour qu’ensuite leurs
gestes soient tous effectuée dans le respect de la nature. Une sensibilisation par rapport aux
animaux enseignera au gens à prendre soins des animaux, à les respecter et c’est comme ça
qu’ils développeront des valeurs d’amitié, de générosité et de respect d’autrui. Il faudra
valoriser le travail d’équipe en faisant des Jeux éducatifs pour créer des rapprochements dans la
communauté. La sensibilisation des jeunes affectera toutes les prochaines générations.
Conclusion
L’hébergement d’étudiant de toutes spécialités qui viennent en aide à la population de Jijoca
entraînera, à long terme, de grands impacts sociaux. Ce tourisme communautaire augmentera
les ressources disponibles dans le village, le niveau de vie de la communauté, les connaissances
des générations futures. Cela pourrait bien briser enfin le cercle vicieux de la pauvreté dans
lequel les locaux sont actuellement plongés.
23
Annexes
1. Liste d’Organisations Non Gouvernementales internationales avec lesquelles il serait
intéressant de créer un partenariat.
Médecins du monde
Adresse URL : http://www.medecinsdumonde.ca/
Médecins sans frontières
Adresse URL : http://www.msf.ca/
Pharmaciens sans frontières
Adresse URL : http://www.psfci.org/
Psychologues du monde
Adresse URL : http://www.psychologuesdumonde.org/
Ingénieurs sans frontières
Adresse URL : http://www.isfq.qc.ca/
Infirmières et infirmiers sans frontières
Adresse URL : http://www.iisf.ca/fr/About.aspx
Maison de Sagesse
Adresse URL : http://www.maison-de-sagesse.org/
AIESEC
Adresse URL : http://aiesec.ca/en
Emmaüs International
Adresse URL : http://www.emmaus-international.org/
Aide et Action
Adresse URL : http://www.aide-et-action.org/
24
2. Base de données des organisations privées contactées.
3. Échange de courriels avec Projects Abroad.
o Bonjour Victoria,
Merci beaucoup pour votre courriel et de votre intérêt pour Projects Abroad.
C'est notre bureau en Angleterre qui s'occupe des nouveaux partenariats. Je vous
invite à soumettre une présentation de votre projet en anglais à notre équipe en
Angleterre par courriel à [email protected].
Expliquez bien vos objectifs de projets, quel serait le rôle de Projects Abroad, etc.
Je reste à votre disposition si vous avez d'autres questions.
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Bien cordialement,
Ansa Mohammad
Conseillère de Programmes | Program Advisor
---------- Original Message ----------
Bonjour,
Je suis actuellement au Brésil, dans la région du Ceara (une des moins
développées du pays), pour y faire un "Campus Abroad" avec mon école HEC
Montréal. Ce programme s'enligne dans un principe de Service Learning, en
effet nous essayons d’utiliser nos connaissances de gestion pour répondre aux
besoins de la communauté d'ici. Nous basons nos projets sur l'écotourisme, ou
le tourisme durable, et nous avons pensé que le tourisme solidaire pourrait être
une grande opportunité pour vous et pour les villageois.
Le projet de mon équipe serait de faire en sorte que les locaux cessent de
perdre du pouvoir dans leur village aux profits des investisseurs étrangers. Nous
voudrions que le tourisme soit adapté aux locaux et non le contraire. Nous
sommes actuellement sur place pour former une base de données d'habitants
souhaitant participer au projet en recevant les touristes chez eux (comme une
alternative aux hôtels d'ici). De plus, nous analysons le type de services dont la
communauté a besoin. Que ce soit avec l’école locale, l’association
communautaire, ou le centre de santé, nous cherchons les missions qui
pourraient être proposé aux touristes solidaires.
Puisque cela s'insère dans votre plan d'affaire, nous souhaiterions savoir
comment insérer la municipalité de Jijoca à vos destinations/missions.
Jericoacoara, un des villages de la ville se trouve sur un parc naturel, le village
est connu pour ces belles plages préservées et serait donc une jolie attraction
pour les touristes. De ce fait, nous pensons que ce serait une grande
opportunité d'affaires pour vous et un bon moyen d'aider la communauté très
pauvre des environs. Il nous faut à présent un partenaire comme vous, une
plate-forme comme la vôtre pour que le projet prenne forme. Merci en tout cas.
Victoria
*Ce courriel de départ est celui qui a été envoyé à tous les organismes privés cités ci-dessus
(Annexe 2)
4. Liste des locaux de Jericoacoara déjà intéressés.
Nom
Carla (Casa
Nombre de
places
6
Prix
Anglais
Négociable oui
Douches –
WC privés
oui
Cuisine
privée
non
Internet
oui
26
das
selon la
mininas)*
durée
Maria
4
250/500
Non
Oui
Non
non
Chagas
4
500
Non
Oui
Oui
Non
Jeriathome** 12
250
Oui
Oui
Oui
Non
• * À privilégier pour le projet pilote
• ** http://www.jeriathome.com/ Attention, le concept « chez l’habitant » n’est pas
présent ici mais c’est une « guest house » détenue par un local.
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