Rights of communities confronted with exclusive mining zones : the
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Rights of communities confronted with exclusive mining zones : the
RIGHTS OF COMMUNITIES CONFRONTED WITH EXCLUSIVE MINING ZONES: THE CASE OF COMMUNITIES NEIGHBORING THE MBALAM IRON-ORE BED IN THE NGOLYA REGION Photo du site de la mine de fer de Mbalam PA’AH Patrice André Directeur général de la CAFT Mars 2010 1 1. INTRODUCTION ET CONTEXTE La politique forestière camerounaise consacrée par la Loi N°94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche au Cameroun a introduit une vision prospective de la gestion de l’espace forestier par différents catégories d’acteurs. La gestion participative conceptualisée a permis de stimuler l’implication des populations riveraines à toutes les étapes de classement définitif de différents types des forêts, qu’elles soient du domaine permanent ou non permanent de l’Etat. Le plan de zonage méridional appliqué à la suite du décret N° 95 /678/PM du 18 décembre 1995 a permis à tout acteur du milieu forestier de voir les différentes affectations des espaces forestiers. Les populations de l’arrondissement de Ngoyla à travers multiples appuis provenant des organisations locales à l’instar de l’OCBB et de la CAFT d’une part, et d’autre part des Organisations Internationales telles que les Projets SDDL, CBF et FGF de la SNV et JENGI de WWF ainsi que l’IUCN – BRAC se sont lancées dans la facilitation du processus d’acquisition et de valorisation des forêts communautaires. Malgré cette opportunité des forêts communautaires dans la zone de Ngoyla, seules les populations de deux cantons (Ngoyla – Nord et Ngoyla – Sud) y ont eu droit à ce processus qui a donné des résultats palpables à savoir : 25 demandes d’intérêt pour les forêts communautaires, 17 plans simples de gestion élaborés et 09 Conventions de gestion signées et 09 plans simples de gestion mis en oeuvre. Par contre les populations du canton Ngoyla – Sud Ouest, du fait du plan de zonage se sont retrouvées dans la zone marquée et décrite comme zone minière exclusive sans possibilité de demande de forêts communautaires. Dans cette zone minière exclusive, les droits des populations locales sollicitant les forêts communautaires n’ont pas été prévus dans la législation et la réglementation. Le Canton Ngoyla Sud Ouest, dont il est question dans l’arrondissement n’a pas de zone agroforestière susceptible d’être classée en forêt communautaire, pourtant les populations de celles-ci ont des droits qu’elles veulent valider dans le cadre de la gestion durable des ressources fauniques et forestières. Suite à l’installation du projet d’exploitation du minerai de fer de Mbalam, les espoirs des populations ont diminué du fait de l’influence des mines sur les forêts en rapport avec les réalités vécues et à la réglementation camerounaise qui fait part belle aux mines. L’Administration forestière camerounaise semble incapable de trouver des éléments de réponse par rapport aux revendications des communautés locales qui sollicitent les forêts communautaires. Il est également important de constater que le site du gisement du minerai de fer est éloigné des villages. Cela dit, conformément au plan d’exploitation à ciel ouvert du minerai de fer par la société CAMIRON, la localité qui subira les premiers impacts négatifs de cette exploitation en termes de dégâts environnementaux sera le village Menkouom qui a une forêt communautaire avec convention de gestion signée. La chaine des montagnes où se trouve le gisement du minerai de fer est en même temps le château d’eau de la zone ou tous les cours d’eaux prennent leurs sources avant de couler tant à l’intérieur du territoire camerounais que des territoires congolais et gabonais. Le projet d’exploitation du minerai de fer aura certainement des conséquences en termes des perturbations des biotopes de différentes espèces animales ainsi que des perturbations sur le régime de tous les cours d’eaux. Les questions fondamentales des droits des communautés villageoises de la zone minière ne sont résolues sur la plan de la sécurité d’accès aux ressources forestières. L’Etat a défavorisé les communautés pour l’accès aux forêts communautaires. 2 Actuellement, le préjudice causé par les animaux qui fuient les bruits permanents des engins d’exploration minière n’est ni abordé par les exploitants miniers, ni résolu par l’administration. Les animaux (Eléphants, Gorilles et Chimpanzés, singes...) causent des dégâts très importants sur les cultures vivrières appartenant aux communautés villageoises de Yanebot, Bareko, Menkouom et Eta chefferie. Les superficies cultivées étant relativement très faibles, ces communautés villageoises se trouvent directement exposées aux périodes de soudure permanente. 2. HISTORIQUE DE L’EXPLORATION MINIERE DANS LE DEPARTEMENT DU HAUT-NYONG Le discours officiel camerounais depuis 1960 jusqu’à ce jour mentionne l’existence des richesses naturelles forestières et minières de la région de l’Est. Ces ressources s’inscrivent dans la perspective des réserves nationales. La couverture forestière est estimée à plus de 90% de toute la superficie de la région de l’Est. L’exploitation forestière restée depuis longtemps la principale ressource naturelle exploitée à l’échelle industrielle par certaines compagnies forestières d’obédience française, italienne et libanaise. Le mode d’exploitation industrielle a consisté à l’exportation brute de la grande majorité des essences forestières. Quelques usines ont néanmoins fait de la première et deuxième transformation par exemple la SOFIBEL à Belabo et la SFID à Dimako. Sous la forêt de l’Est – Cameroun, la richesse minière a été signalée depuis longtemps avant l’indépendance du Cameroun. Les indices de présence des minerais d’or, de diamants… se sont toujours révélés à travers les recherches et l’exploitation artisanale d’or et de diamant dans les départements du Lom et Djerem, de la Kadeï et de la Boumba, le long des cours d’eau Kadeï et Mbombé et de leurs affluents de part et d’autre de la frontière Cameroun – Centrafrique. Les populations riveraines de ces zones minières sont d’ailleurs très associées à cette activité minière artisanale qui conditionne les modes de vie et les transactions économiques du milieu. Dans le département du Haut-Nyong, l’existence des minerais a été considérée pendant longtemps comme un tabou. Les populations savaient que le sous-sol regorgerait du minerai de fer à partir de la couleur rouge du sol et des indices de présence de grandes quantités de poudres noires dans les cours d’eau et les rigoles après le ruissellement des eaux de pluie. Cette poudre noire aurait pu être exploitée à certains endroits car les quantités sont toujours assez importantes. Dans l’arrondissement de Ngoyla particulièrement, les cours d’eau frontaliers ont toujours fait l’objet d’une activité minière artisanale d’or par les communautés locales qui avait l’expérience des activités minières artisanales effectuées du côté du Congo. Le potentiel assez énorme du minerai d’or dans la zone faisait toujours l’objet des débats sans base scientifique. A partir de 1995, dans l’arrondissement de Lomié, monsieur Ngessou, Ingénieur des Mines, au ministère des Mines, de l’Eau et de l’Energie a introduit l’exploration du minerai de cobalt et de Nickel et des substances connexes dans la zone de Nkamouna à 8 km du village Kongo. Ces nouveaux noms des minerais commencent à être assez familiers dans le jargon des riverains. Cette exploration ne se fait pas à côté des cours d’eau comme l’exploitation artisanale d’or et de diamant. Elle se fait quant à elle en pleine forêt à travers le creusage des puits de profondeur variable entre 5 m à 20 m en fonction de la proximité des couches du minerai de Cobalt et Nickel de la surface du sol. Annuellement, pendant la saison sèche (novembre jusqu’en mai) les équipes de sondage étaient à pied d’œuvre pour les 3 travaux de sondage du site de Nkamouna. En moyenne une centaine des personnes ont travaillé annuellement pendant la période d’exploration. En 2007, dans l’arrondissement de Ngoyla, monsieur Roger Bogni, promoteur du projet d’exploitation du minerai de fer de Mbalam à travers la société CAMIRON, débarque dans le village Mbalam pour l’exploration du minerai de fer. Contrairement à l’expérience de l’exploration réalisée par GEOVIC-CAM avec le creusage des puits, l’exploration du minerai de fer se réalise avec les machines perforeuses qui vont jusqu’à 800 m de profondeur pour extraire les différentes strates du minerai dans le sol. L’exploration minière par CAMIRON apporte une infrastructure technologique d’envergure car il fallait créer une route jusqu’au site du minerai qui est situé à une dizaine de kilomètre de la frontière Cameroun – Congo. Une base vie d’une capacité de trois cent personnes a été construite pour faciliter les activités d’exploration. La société GEOVIC-CAM a débuté ses activités au Cameroun dans un contexte de déficit de réglementation sur les activités minières. La réglementation camerounaise s’est mise en place progressivement au point où certaines activités qui auraient dû être menées dans la phase d’exploration ne l’ont pas été. Par contre, la société CAMIRON s’est introduite au moment où il y a un des dispositions réglementaires conformément au code minier (Loi n°001-2001 du 16 avril 2001) qui prescrit des études d’impact environnemental sommaire d’une part et d’autre part le plan de zonage méridional qui indique certaines forêts à vocation d’exploitation minière. C’est le cas des zones minières de GEOVIC-CAM et CAMRON. 3. LOCALISATION DES SITES MINIERS EN EXPLORATION Ci-contre les zones minières de l’arrondissement de Lomié (GEOVIC – CAM) et l’arrondissement de Ngoyla (CAMIRON). Le potentiel minier est très important dans ces zones car il permet une exploitation minière sur de dizaines d’années. Ces minerais ont la Particularité d’être proches des villages et sont sous les forêts des terroirs villageois. Zone minière (GEOVIC et CAMIRON) 4 4. PROBLEMATIQUE DE LA GOUVERNANCE FORESTIERE DANS UN SITE MINIER Depuis l’avènement de la nouvelle politique forestière camerounaise, les communautés locales dans la zone de Ngoyla ont été suffisamment sensibilisées sur la problématique de la gestion forestière durable. Les forêts communautaires ont été réalisées dans la partie Est de l’arrondissement de Ngoyla grâce à l’appui technique logistique et financier des ONG locales (OCBB…) et Internationales (SNV, IUCN, NC – IUCN, WWF...) Les communautés locales ont eu un grand enthousiasme pour la gestion participative des ressources forestières. Parallèlement, les communautés ont été sensibilisées pour le classement du Parc National de Nki et la réalisation du plan d’aménagement de la Reserve de Biosphère du Dja (Site du patrimoine mondial classé par l’UNESCO). Les unités forestières d’aménagement (UFA) de la zone de Ngoyla à savoir : 10 032, 10 034, 10 034 et 10 035 ont été gelées pour servir de corridor de déplacement des grands mammifères entre les aires protégées transfrontalières du Cameroun (Réserve de biosphère du Dja et Parc national de Nki), du Congo (Parc national d’Odzala) et du Gabon (Parc national de Minkébé). Le projet du TRIDOM a donc été conçu et servi aux communautés pour soutenir la cause de gel des forêts de Ngoyla au profit de la conservation de la biodiversité transfrontalière. Les discussions de haut niveau tournaient autour des compensations à payer aux communautés locales et au Gouvernement du Cameroun du fait d’avoir consenti le gel du massif forestier au profit de la conservation. Le plan de zonage méridional permettait d’expliquer la répartition de l’espace forestier. La zone minière de Mbalam était déjà marquée comme c’est le cas dans la figure ci-dessus. Si la gouvernance forestière donnait une part belle à la gestion participative, la gouvernance minière par contre est muette jusqu’à présent. Elle miroite des revenus potentiellement énormes au niveau des retombées économiques dans le pays mais tout ceci se ferait au détriment des communautés villageoises riveraines de la mine. CARTE DES VILLAGES DANS ZONE 5. PROBLEMATIQUE DES MINIERE EXCLUSIVE DE MBALAM DROITS COMMUNAUTAIRES DANS LES SITES MINIERS Dans la carte ci-contre tous les villages sont situés dans dans la zone minière exclusive de Mbalam. Sur la base de cette délimitation zonale qui a été arbitraire sans consultation des communautés locales, les populations des villages (Mbalam, Assoumndélé I, II et III, Makamakouma, Ntam I et Ntam Carrefour, Adya Akete, Metzimevin, Atemeya) sont prises en hottages. Elles sont exclusivement exposées aux contraintes et impératifs de l’exploitation minière qui se profilent à l’horizon. La gestion participative et durable n’est pas la priorité dans la zone minière exclusive. La zone minière ne prévoit pas la création des forêts communautaires par exemples étant donné que la priorité de cette zone est ailleurs. 5 Depuis le début de l’exploration du minerai de fer, malgré l’étude d’impact environnemental pendant cette phase, la société CAMIRON n’a nullement pris en compte les mesures nécessaires pour juguler certains effets négatifs. A titre d’illustration, on enregistre jusqu’à présent une forte affluence des chercheurs d’emploi dans la zone minière de Mbalam. Cette affluence des personnes a entrainé la promiscuité dans toutes les chefferies ainsi qu’une forte pression sur la faune sauvage qui est la seule source des protéines animales. Il y a également des restrictions pour l’accès des populations locales dans la zone d’exploration minière qui était auparavant accessible. En définitive, avec la présence de la mine à Mbalam, tout porte à croire que c’est le début de la perte des droits environnementaux et sociaux des communautés, étant donné que les intérêts miniers priment sur les forêts et les populations. Au cours du passage des enquêteurs à Ngoyla en août 2008 lors de l’étude d’impact environnemental, les exposés des experts ont permis de comprendre que l’exploitation du minerai de fer de Mbalam se fera à ciel ouvert. La particularité se situe sur le fait que le minerai est localisé dans la zone considérée comme le château d’eau de toute la zone frontalière Cameroun – Congo - Gabon. Tous les cours d’eau importants y prennent leurs sources à cet endroit. Le mode d’exploitation minière à ciel ouvert aura pour conséquence directe la déforestation complète toute la zone d’emprise minière suivi du creusage des vastes étendues. Cela entrainera de fortes perturbations du régime des eaux aériennes et souterraines et par conséquent le dessèchement de tous les cours d’eau qui prennent leurs sources aux pieds des collines minières. Tous les cours d’eau camerounais, congolais et gabonais prenant leurs sources à cet endroit sont potentiellement menacés de disparition et seront exposés au phénomène d’ionisation de leurs eaux. L’ignorance des communautés locales et l’inexpérience du Gouvernement du Cameroun en matière d’exploitation minière ne permettent pas de garantir aux communautés que les mesures d’atténuation des impacts négatifs se feront de manière équitable tant pour l’environnement, la faune sauvage que pour les populations riveraines. Les menaces qui pèsent sur les communautés locales dans la zone minière de Mbalam sont très grandes et sont fonction de l’ignorance manifeste des communautés de leurs droits d’accès aux ressources forestières et environnementales. 6. ZONE D’IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DU PROJET MINIER DE CAMIRON 6 Au regard de la carte ci-dessus, les différentes zones d’impact ressortent précisément pour les activités d’exploitation minière et forestière futures. Les sources de plusieurs cours d’eau seront gravement affectées par l’exploitation minière et forestière. Les communautés villageoises riveraines du site minier n’ayant de droit ni sur les forêts, ni sur les ressources environnementales vivront dans des conditions plus difficiles. La cartographie participative réalisée dans les villages (Mbalam, Assoumndélé I, II et III, Makamakouma, Ntam I et Ntam Carrefour, Adya Akete, Metzimevin, Atemeya) riverains de la mine montre que toutes les zones d’impacts ont été et sont d’ailleurs des zones où les communautés ont toujours prélevé les ressources forestières dont elles dépendent depuis longtemps. Les injustices et frustrations s’érigeront comme des normes sociales car les Industriels miniers sont préparés pour contrecarrer toutes les formes de contestation ou de revendication communautaire. Les responsables des Administrations n’ont pas assez d’aptitude à défendre les communautés locales car elles ne sont pas habituées à anticiper les évènements néfastes futurs. Par ailleurs, il y a une absence totale des dispositions d’étude et du suivi – évaluation de différents capitaux du milieu. Les outils de prise de décision objective ne sont ni disponibles, ni produits pour guider et éclairer les décideurs. Dans le même ordre d’idée, il y a un déficit légal et réglementaire pour définir les droits des communautés sur les ressources forestières et foncières de la zone minière frontalière. La confusion est prête à s’installer sur toutes les questions de légitimité dans les revendications communautaires des trois pays frontaliers. C’est le cas de la revendication sur la création des forêts communautaires des communautés de Mbalam. Sur la base des données de la gestion communautaire de l’espace villageois, les communautés villageoises justifient légitimement l’intérêt pour la création des forêts communautaires afin de pouvoir aménager leur environnement forestier villageois malgré la prépondérance des mines dans le milieu. Les administrations transfrontalières devraient donc étudier cette situation de prêt afin d’apporter des solutions idoines aux doléances des communautés villageoises des trois pays. Qu’est-ce qui pourrait donc expliquer l’absence de prise en compte légale des droits des communautés locales dans la gestion des ressources environnementales et forestières transfrontalières, ainsi que la sécurisation foncière dans les zones minières. Etant entendu que la mine n’est pas partout. Qu’est – ce qui pourrait faire l’objet des compensations en cas des préjudices causés aux populations transfrontalières riveraines des mines ? A combien pourrait-on évaluer la valeur sentimentale des cours d’eau programmée pour la disparition ainsi que les conséquences sur la perte de toute la biodiversité tributaire de ces cours d’eau ? Toutes les populations autochtones (Baka, Bakouélé, Fang Ndjiyèm) auront – elles des possibilités d’emplois et de travail pendant la période d’exploitation du minerai de fer au point de les déposséder de toutes les ressources vitales pour leur survie ? Il y a donc une série de questionnement sans réponse imminente. 7. CONCLUSION Il faudrait donc parvenir sur une serie d’études comparatives entre les différents retombées ou bénéfices directs individuels ou collectifs issus de l’exploitation des forêts communautaires ou gestion forestière participative d’une part et de l’exploitation minière d’autre part. Ces études de cas pourraient amener les autorités à rétrocéder une parties des terres et forêts des zones minières aux communautés car, ce sont des zones qui seront exposées à de forte perturbation environnementale et pression démographique dans un proche avenir par conséquent à une forte compétition pour l’accès aux potentielles ressources fauniques et forestières transfrontalières. Les communautés villageoises de la 7 zone minière de Mbalam dans l’arrondissement de Ngoyla sont dans l’expectative totale car leurs droits aux ressources forestières ne sont pas formellement définis de même que la sécurisation de leur espace vital n’est pas acquise. Il faudrait donc des arguments et des supports fiables pour faciliter la prise de décision en cas de revendication des droits communautaires dans les zones minières de la région de l’Est – Cameroun et particulièrement dans l’arrondissement de Ngoyla. L’une des particularités de la zone minière de Ngoyla est la proximité de la mine avec la frontière Cameroun – Congo – Gabon. Les impacts environnementaux sur la faune, l’eau et la flore seront ressentis de part d’autre des trois frontières. Quelle serait donc la législation applicable pour compenser les désidératas des populations frontalières de manière équitable et harmonieuse pour dissiper les risques des conflits d’intérêts potentiels. Les études comparatives qui pourraient être menées dans la zone minière de Ngoyla devraient servir toutes les populations dans leurs diverses revendications, indépendamment du pays car les droits humains de toutes les communautés doivent être préservés en toute circonstance. La gouvernance forestière et minière transfrontalière dans le cas du Cameroun, du Congo et du Gabon est un défi sérieux car les enjeux sont de divers ordres. Des réponses doivent être apportées aux communautés locales pour anticiper sur les risques de conflits intercommunautaires et les différends transfrontaliers. L’un des défis est le traçage ou la matérialisation de la frontière entre les trois pays. Si cette matérialisation est une priorité des Etats, les communautés auront aussi de droit de réclamer la délimitation de leurs terroirs villageois afin de planifier toute les prélèvements dans l’espace et dans le temps afin de satisfaire aux exigences de la gestion durable des forêts. 8