À la mémoire des soldats corses
Transcription
À la mémoire des soldats corses
Souvenir Une délégation corse s’est rendue hier à Verdun et à Louvemont en compagnie d’un député de l’Île de Beauté À la mémoire des soldats corses LES FLOCONS DE NEIGE volettent dans le froid qui balaie le village détruit de Louvemont. Le docteur Long, président de la commission municipale, est entouré de certains de ses collègues de Bezonvaux, Ornes, Haumont-près-Samogneux, Douaumont. Il y a aussi Laurent Marcangeli, le député de Corse du Sud. Il est, à 32 ans, l’un des trois plus jeunes de l’Assemblée. « Il y a eu environ 20.000 Corses qui sont morts pour cette guerre. Économiquement et sociologiquement nous avons eu beaucoup de mal à nous en remettre. On s’en ressent sans doute encore aujourd’hui. » « Il faut que la Corse soit à tout prix présente pour le Centenaire » K Le drapeau corse à Louvemont. Hier, à l’initiative de l’association « Aio Zitelli » (la devise du 173e RI) présidée par Jacques Culioli, une quinzaine de personnes sont venues dans ce village meusien, rayé de la carte. En effet, le 15 décembre 1916, le 173 e RI, essentiellement composé de Corses, a repris les lieux et a reçu, pour ces glorieux faits, la première de ses quatre citations. Une plaque, apposée sur l’enceinte de la chapelle, mentionne l’action d’éclat. Le drapeau corse a été déployé au pied du monument aux Morts où deux gerbes ont été déposées. « En venant ici, chacun de nous fait son devoir de mémoire. Une Nation garde son identité grâce à son histoire », déclare le docteur Long. Et de se remémorer une phrase Photo Franck LALLEMAND d’Hubert Falco alors ministre des Anciens Combattants : « Pour la première fois la Nation retrouvait ses fils tous ensemble ». Et de poursuivre que « tous ont trouvé sur ce sol une solidarité et un but : redonner la liberté à notre sol ». Le docteur Long a remis la médaille du village à Laurent Marcangeli qui a déclaré : « Aujourd’hui, souve- nons-nous de février 1916. Ici à Louvemont, on connaît le prix de la guerre. » Le député de Corse du Sud a aussi eu une pensée pour ceux « qui sont revenus, ceux qui ont connu la faim, la peur ». Il a eu une pensée pour son arrière-grand-père qui a fait Verdun et pour « tous ces villages détruits. L’objectif pour les élus de la République c’est que la mémoire ne se perde pas et c’est d’honorer l’âme de ceux qui se sont battus. Là est l’identité des peuples, des Nations et des territoires ». Le docteur Long a ensuite invité la délégation à venir se recueillir dans le village. « On essaie de venir tous les ans, confie Jacques Culioli. On vient en éclaireur. Pour le Centenaire, beaucoup d’élèves viendront. Il faut que la Corse soit à tout prix présente pour le Centenaire. » Avant la journée d’hier et la visite de Douaumont, de Verdun et de Louvemont, le groupe s’est rendu mercredi sur le site du Chemin des Dames et est aujourd’hui sur le champ de bataille et la butte de Vauquois. Une visite qui a finalement lieu grâce à Monique Baudry, « dont le père a été intégré au 173e RI. C’est grâce elle que j’ai connu le docteur Long », précise Jacques Culioli qui sera, avec le groupe, le 23 février dans le massif des Vosges sur le site de la bataille de la Chapelotte où le 373e RI (réserve du 173e) a combattu. Sur eux, les soldats avaient des châtaignes corses dans leurs poches qui ont donné naissance aux châtaigniers présents dans cette zone… Frédéric PLANCARD