Europe, que proposes-tu à ta jeunesse
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Europe, que proposes-tu à ta jeunesse
Europe, que proposes-tu à ta jeunesse Participaient aux débats : Alexis SAFARIKAS, vice-président de JADE Belgium (European Confederation of Junior Enterprises) Lia BONNEMAIN, présidente du PEJ France (Parlement européen des Jeunes) Damien ABAD, député de l’Ain, ancien président de l’intergroupe jeunesse au Parlement européen José Maria GIL-ROBLES, président de la Fondation Jean Monnet pour l’Europe, professeur à l’Université de Madrid, ancien président du Parlement européen Les débats étaient animés par Marc GUIRAUD, journaliste. I Pour les jeunes, l’Europe fait-elle encore sens ? Marc GUIRAUD Le démembrement de l’Europe est-il une cause du démembrement croissant de nos sociétés ? Pouvonsnous demander, à l’image de Robert Schumann : « Est-ce trop téméraire que d’escompter chez les peuples et leurs gouvernements cette détermination, non seulement d’imaginer mais de construire, alors qu’il est encore temps, dans le calme et sans affolement ? » Pourquoi ne prendrions-nous pas des décisions difficiles et audacieuses en temps de paix, alors que nous sommes capables de nous lever en temps de guerre ? José Maria GIL-ROBLES Je réagis avec émotion à ce discours du premier président du Parlement européen. J’en retiens l’importance d’agir dans le calme, sans se laisser diriger par la peur ou s’affoler. En effet, à l’heure actuelle, les Européens ne doivent pas s’affoler. Les difficultés sont omniprésentes dans l’histoire européenne et Jean Monnet lui-même affirmait que l’Europe ne se serait pas construite sans les crises, qui ont obligé à créer l’Union et qui ont présidé à ses décisions jusqu’à aujourd’hui. « Agir dans le calme sans se laisser emporter par la peur » José-Maria GIL-ROBLES Marc GUIRAUD A votre avis, quelle est la voie pour sortir du maelstrom dans lequel se trouve l’Europe ? Photos : copyright Vincent Colin -1- José Maria GIL-ROBLES Les Européens sont bien connus pour mal parler de l’Europe, mais le reste du monde nous percevons très différemment. Il faut regarder, au-delà des anecdotes et des moments difficiles, ce que nous sommes en train de réaliser. Nous avons pris de nombreuses décisions depuis 2008, et nous en prenons actuellement pour en sortir des difficultés. Marc GUIRAUD Lia Bonnemain, pouvez-vous nous présenter le Parlement européen des jeunes ? Lia BONNEMAIN Il s’agit d’un réseau éducatif présent dans 36 pays du conseil de l’Europe, qui met des lycéens et des étudiants dans la peau d’eurodéputés. Ceux-ci rédigent et votent des résolutions, qui sont ensuite transmises aux eurodéputés. Nous faisons un travail de sensibilisation, en prouvant à ces jeunes qu’il est possible d’avoir un avis, de prendre la parole, et de s’inclure dans la vie de la cité. Nos évènements prennent place dans toute l’Europe, et nous y faisons notamment participer des jeunes français. L’association française est soutenue par quatre ministères et une association. En outre, les jeunes prennent en main un projet complet, de la recherche de partenaires locaux et de lieux à celle des participants. Pour beaucoup d’entre nous, cette prise d’initiative ouvre des horizons. Marc GUIRAUD Comment réagissez-vous au discours de Robert Schumann ? Lia BONNEMAIN C’est un message fort, et toujours d’actualité. Nous faisons se rencontrer des jeunes européens, car l’un des problèmes essentiels en Europe est que nous tendons à nous limiter à notre environnement immédiat. La crise économique, écologique et sociale touche plusieurs pays et il est nécessaire de se rencontrer pour faire émerger des solutions ensemble. « Nous devons nous rencontrer pour faire émerger des solutions ensemble » Lia BONNEMAIN Alexis SAFARIKAS Mon association regroupe les juniors entreprises belges, qui visent à rapprocher les étudiants de la vie professionnelle. Il s’agit d’un réseau développé sous forme nationale, mais aussi d’une confédération européenne permettant un échange entre les étudiants européens, permettant de partager les meilleures pratiques et d’échanger sur les problèmes européens. Photos : copyright Vincent Colin -2- Mon engagement personnel vient peut-être de ma double nationalité belge et grecque. Il est en effet nécessaire de critiquer son pays, mais aussi d’en montrer les côtés positifs. Nous avons tendance à oublier le discours de Robert Schuman, car nous vivons dans une Europe en paix et les jeunes ne savent plus ce qu’est l’Europe divisée par des frontières. C’est toujours au bord du précipice que l’homme évolue, et nous devrons probablement passer par une crise très grave pour revenir à l’idée d’Europe. « C’est au bord du précipice que l’homme évolue » Alexis SAFARIKAS Marc GUIRAUD Comment avez-vous découvert l’idée d’Europe et comment les jeunes de votre association la viventils ? Lia BONNEMAIN Ils la vivent par la rencontre avec d’autres jeunes européens, qui leur permet de se rendre compte que nous partageons les mêmes problématiques, les mêmes espoirs et les mêmes inquiétudes. Marc GUIRAUD Que doit être l’Europe ? Lia BONNEMAIN Pour nos jeunes, elle doit être un espace de solidarité entre les pays et les peuples. Marc GUIRAUD Damien Abad, que pensez-vous du discours de Robert Schuman et de sa vision de l’Europe ? Damien ABAD Ce discours est très contemporain. L’Europe s’est construite en fournissant l’autosuffisance alimentaire, pour assurer la paix et la liberté aux peuples européens. Ce n’est cependant plus suffisant pour faire adhérer les jeunes à l’idéal européen, car la paix est désormais un acquis. Il faut donc réinventer un nouvel idéal européen, qui pourrait être basé sur l’emploi, les questions sociales, et la solidarité. Les jeunes doivent être à leur tour des fils fondateurs pour que chacun puisse s’approprier l’idée européenne. « Réinventer un nouvel idéal européen » Damien ABAD Photos : copyright Vincent Colin -3- Marc GUIRAUD Est-il possible de construire un nouvel imaginaire à 27 ? José Maria GIL-ROBLES Il est difficile de susciter l’enthousiasme pour l’Europe, mais il faut expliquer qu’elle est inévitable. Les pays membres sont trop restreints par eux-mêmes, et le monde s’organisera à l’avenir autour des continents. Nous n’avons pas d’autre choix que de faire l’Europe. Marc GUIRAUD Quelles solutions proposez-vous pour le fonctionnement et la consolidation de l’Europe ? José Maria GIL-ROBLES Il est nécessaire de revenir à la prospérité, afin de parvenir à assurer l’emploi, essentiel aux jeunes de toute l’Europe. Celle-ci doit en outre confirmer sa capacité à faire la paix dans le monde, et peser dans la direction mondiale en faveur d’une politique environnementale. « Revenir à la prospérité pour assurer l’emploi, c’est essentiel pour les jeunes d’Europe » José-Maria GIL-ROBLES Marc GUIRAUD L’Europe se construit en surmontant les crises, mais devant l’ampleur des difficultés, les pays se tournent vers des solutions d’urgence nationales, plutôt que de faire appel à des outils communs qui n’existent pas encore. José Maria GIL-ROBLES Les médias parlent sans arrêt de ce danger, mais les décisions prises au niveau communautaire vous prouveront le contraire. Il est difficile de penser qu’une monnaie nationale aurait pu aussi bien résister que l’euro à la crise que nous avons traversée jusqu’ici. Marc GUIRAUD Pouvons-nous surmonter l’impérieuse nécessité de l’ensemble des pays européens d’assainir leurs finances publiques et la difficulté de prendre des décisions collectives ? José Maria GIL-ROBLES Nous sommes en train de surmonter ces difficultés. Il faut en effet comprendre que l’Europe fonctionne par consensus, même lorsque les décisions sont prises à la majorité, sous peine qu’elles ne soient pas Photos : copyright Vincent Colin -4- appliquées. Les solutions européennes ne sont ni françaises ni espagnoles, mais européennes. En outre, l’Europe fonctionne car nous n’avons pas toléré une hégémonie. Lorsque l’axe franco-allemand cède à cette tentation, il échoue. Tant qu’il se contente d’un leadership et propose des solutions convenant à tous, il réussit. Marc GUIRAUD Vous pensez donc que l’Europe à deux vitesses est une erreur. José Maria GIL-ROBLES L’Europe est déjà à deux vitesses, et des pays marginaux résistent et ont souhaité rester en marge. Damien ABAD L’Europe est déjà à plusieurs vitesses, car tous les pays membres de l’UE ne sont pas membres de la zone euro. Or 64 % des jeunes européens considèrent que l’UE est une chance dans un monde globalisation, mais 58 % font preuve de désaffection à l’égard des institutions européennes et des scrutins européens. Il existe donc un besoin d’Europe, y compris au sein des eurosceptiques, sur des questions de changement climatique, de communauté européenne de l’énergie, ou de lutte contre la dérégulation de la finance. La difficulté réside dans la lenteur du processus de décision européen, qui repose sur le consensus et sur un triangle institutionnel. Le temps économique est donc déconnecté du temps de la prise de décision. En conséquence, je suis pour une Europe pragmatique, et la création d’une communauté européenne de l’énergie. Le drame des pro-européens est que le discours habituel met l’accent sur les institutions, alors qu’il faut mettre en avant la vocation à créer de la croissance. II Qu’attendent les jeunes de l’Europe ? Alexis SAFARIKAS Les jeunes attendent beaucoup de concret de l’Europe, car ils souhaitent accéder à un niveau supérieur de connaissance ou de développement. Pour ce faire, l’Europe doit pouvoir proposer plus d’outils et sortir de la logique d’institutions et de consensus. Il sera donc probablement nécessaire de développer une Europe politique, permettant des solutions concrètes. « Les jeunes attendent de l’Europe du concret » Alexis SAFARIKAS Lia BONNEMAIN Nous attendons de l’Europe qu’elle soit un moteur sur les questions de jeunesse, et qu’elle incite les pays à agir en faveur de leurs jeunes. La jeunesse européenne actuelle est historiquement la mieux formée, mais comment lui donner de l’espoir alors que de nombreux jeunes actifs peinent à s’intégrer ? Photos : copyright Vincent Colin -5- Marc GUIRAUD Pensez-vous que des mesures de fluidification de l’accès au marché du travail dans d’autres pays européens sont nécessaires ? Lia BONNEMAIN Ce pourrait être un exemple. Il est aussi nécessaire de travailler à une meilleure connaissance de la jeunesse dans la société, et de mettre en avant des exemples de jeunes qui ont réussi pour donner espoir à la jeunesse. Marc GUIRAUD M. Robles, pouvons-nous imaginer dans la période actuelle une manière de valoriser les jeunes européens qui réussissent, alors que la crise impacte très fortement les jeunes ? José Maria GIL-ROBLES Pour les jeunes espagnols, l’Europe est un espace d’immigration où il est possible de trouver du travail, un phénomène qui avait disparu depuis quelques années. Le potentiel de l’Europe est très important, mais les Etats membres ne souhaitent pas confier à l’Union le soin de la jeunesse et de la politique de l’éducation, dont ils n’ont pourtant plus les moyens. Géraud Spire Président de la CCI des Ardennes Je suis révolté et anxieux de voir des Européens remettre en question l’euro, qui à mon sens nous permettra de sortir de la crise. Cependant, si nous avions le temps du consensus lors des Trente Glorieuses, qu’en est-il face à l’accélération du monde ? Où sont les leaders européens qui pourraient nous ramener au niveau des nouvelles puissances ? José Maria GIL-ROBLES Nous avons actuellement de grands européens, mais nous ne les reconnaîtrons probablement que par leur trace dans l’Histoire. Si l’UE n’était pas unie commercialement, nous aurions périclité. Nous existons encore en avionique et en aérospatial car nous sommes unis et pouvons donc lancer des programmes impossibles pour un pays seul. Lia BONNEMAIN Il ne faut pas sacrifier le consensus sur l’autel de la rapidité de décision, car il est nécessaire à l’adhésion des peuples en Europe. Marc GUIRAUD M. Abad, avez-vous croisé au parlement de grands européens ? Photos : copyright Vincent Colin -6- Damien ABAD J’en ai croisé, mais ils sont effectivement méconnus. Nous faisons face au décalage entre la vitesse de décision issue du processus démocratique et la réalité économique, particulièrement difficile actuellement. Le drame de l’Europe est qu’elle n’est pas incarnée, car elle n’a pas de personnages clés. En outre, au-delà du classique débat intergouvernemental, nous devons nous doter de moyens d’agir plus rapidement car le consensus est nécessaire, mais il ne doit pas devenir l’immobilisme et l’action. Nous avons besoin de clivages politiques assumés, et de décisions majoritaires. Il est important de construire une Europe puissance, et non une Europe masse, et c’est pour à ce titre que je suis sceptique sur les questions d’élargissement. L’Europe n’est pas une zone de libre-échange comme l’ALENA, mais doit construire une politique commune. Le marché commun n’existe pas à l’heure actuelle, car qui dit marché unique dit règle unique. Nous devons donc décider d’une politique commerciale et industrielle commune. Nous devons en outre maintenir nos savoirs faire industriels, artisanaux et commerciaux, par des politiques européennes efficaces et adaptées à notre économie. « Le drame de l’Europe est qu’elle n’est pas incarnée » Damien ABAD Marc GUIRAUD Incluez-vous dans cette affirmation la mise en place de politiques fiscales communes ? Damien ABAD Une politique fiscale et sociale à 27 me paraît difficile. Nous devons donc réaliser une convergence fiscale entre pays de niveau de développement proche. En effet, l’Europe vise à mener des politiques que les pays ne peuvent réaliser seuls, mais le processus de rattrapage est désormais brisé, car nous avons élargi avant d’approfondir notre modèle européen. L’Europe doit donc se concentrer sur les grands sujets pour lesquels il est possible de créer de la croissance et de la valeur ajoutée européenne. Dans un contexte budgétaire très restreint, l’Europe doit en outre créer un programme de mobilité unique commun à tous les jeunes, avec un guichet unique qui incarne l’idée Europe. En effet, comment faire aimer l’Europe à nos jeunes s’ils ne l’ont jamais rencontrée ? La mobilité permet de réaliser une expérience européenne, mais elle est rendue difficile par la méconnaissance de ces programmes, qui restent très élitistes. Nous ne souhaitons pas réaliser quelques milliers de success stories, mais faire en sorte que chacun puisse rencontrer l’Europe une fois dans sa vie. Par ailleurs, deux jeunes Allemands sur trois connaissent l’apprentissage une fois dans leur vie. Il serait donc possible de valoriser l’apprentissage en permettant une mobilité en Europe, qui profiterait à la fois au jeune et au chef d’entreprise. La dispersion créant la frustration, il convient de se focaliser sur une ou deux actions, la politique de la jeunesse n’étant pas initialement une compétence européenne. « Faire en sorte que chacun puisse rencontrer l’Europe une fois dans sa vie » Damien ABAD Photos : copyright Vincent Colin -7- José Maria GIL-ROBLES Il faut effectivement se donner les moyens de nos ambitions. Cependant, la France et l’Allemagne souhaitent plus d’Europe, mais maintiennent le budget européen à 1% du PIB. Cette contradiction doit être surmontée, et les membres de l’euro doivent établir une taxe sur les transactions financières pour donner au communautaire les moyens de ses actions. Alexis SAFARIKAS Nous oublions que si des avancées politiques sont nécessaires dans certains domaines, l’Europe doit être pour tous. Les avancées jusqu’ici concernent des personnes qui connaissent l’Europe et les avantages qu’elle peut apporter. Or, il faut prendre en compte les citoyens en valorisant le sentiment européen, par des exemples d’entreprises, de sportifs, ou de chanteurs. « Prendre en compte les citoyens en valorisant le sentiment européen » Alexis SAFARIKAS Marc GUIRAUD Que pensez-vous de l’unification des programmes de mobilité et de la concentration des moyens pour changer cette mobilité d’échelle ? Alexis SAFARIKAS Je pense que ces actions sont déjà mises en place, la difficulté pour un étudiant Erasmus étant quasi inexistante. Marc GUIRAUD La mobilité est cependant très difficile pour les apprentis. José Maria GIL-ROBLES Les chefs d’entreprises savent que l’entreprise nécessite un fort engagement et une volonté tenace d’aller de l’avant. L’Europe, qui vise à donner à tous la paix et la prospérité, est une grande entreprise. Ayons donc la force de créer une BCE plus forte, permettant une monnaie forte pour tout le monde, capitalisons sur les avantages de notre système actuel, et améliorons-le sans le bouleverser. Alexis SAFARIKAS Les personnes hors cursus universitaire ne connaissent peut-être pas l’Europe et ont moins la volonté de voyager . Photos : copyright Vincent Colin -8- Lia BONNEMAIN De nombreuses initiatives doivent être soutenues pour rendre l’Europe concrète au quotidien : faire débattre de l’Europe et prendre conscience que les décisions européennes ont un impact concret dans notre vie quotidienne, tout comme les investissements des fonds européens. « Rendre l’Europe concrète au quotidien » Lia BONNEMAIN Damien ABAD Je crois à la territorialisation de l’Union européenne. Le problème de la mobilité reste que ces les programmes sont méconnus par les personnes n’appartenant pas dès le départ à la sphère européenne. L’Europe se parle à elle-même, sans s’adresser aux citoyens européens. Nous constatons que les apprentis sont cinq fois moins nombreux à partir en mobilité que les étudiants. Je crois donc au label unique Erasmus. Lorsque j’étais eurodéputé, j’ai pu constater que les apprentis ne se sentent pas concernés par l’Europe, qui n’est pas faite pour eux, mais parfois même faite contre eux. Il convient donc de rapprocher ces publics de l’Europe. Il faut donc concentrer, créer un label, un guichet et une plateforme uniques, et les valoriser dans les entreprises. Le départ d’un apprenti à l’étranger a un coût, et l’expérience acquise en mobilité doit être valorisée. Un participant Je pense que les jeunes en apprentissage sont majoritairement très favorables à une expérience à l’étranger. Mais au-delà de la difficulté d’accès à ces programmes, l’apprentissage est un contrat de travail et il n’existe pas de contrat de travail unique en Europe. Les programmes européens de mobilité sont donc post-apprentissage et le jeune doit s’inscrire comme demandeur d’emploi pour accéder à cette expérience. La possibilité de travailler dans une entreprise pendant sa formation, avec un vrai contrat de travail européen et celle de partir à l’étranger, doivent être conciliées. José Maria GIL-ROBLES Nous tentons d’harmoniser les législations. Ainsi, les syndicats de cadres ont été créés lorsqu’a été reconnue la nécessité de favoriser la mobilité en Europe. Le projet d’harmonisation des systèmes de formation et des titres diplômant a en outre fait beaucoup de bruit dans les pays européens. Marc GUIRAUD Est-il utopique d’imaginer un contrat de travail européen ? José Maria GIL-ROBLES Il existe des réseaux qui permettent de trouver du travail au niveau européen. Photos : copyright Vincent Colin -9- Alexis SAFARIKAS En Belgique, le diplôme ne mentionne aucunement l’université d’accueil des étudiants en échange. Marc GUIRAUD M. Robles, quel message transmettre aux chefs d’entreprise ici présents ? José Maria GIL-ROBLES Les chefs d’entreprises savent que l’entreprise nécessite un fort engagement et une volonté tenace d’aller de l’avant. L’Europe, qui vise à donner à tous la paix et la prospérité, est une grande entreprise. Ayons donc la force de créer une BCE plus forte, permettant une monnaie forte pour tout le monde, capitalisons sur les avantages de notre système actuel, et améliorons-le sans le bouleverser. « Capitaliser sur les avantages de notre système actuel et l’améliorer sans le bouleverser » José-Maria GIL-ROBLES Photos : copyright Vincent Colin - 10 -