dossier pedagogique trois contes
Transcription
dossier pedagogique trois contes
1 SOMMAIRE Introduction…………………………………………………………………………..p.3 I/ VINGT MILLE LIEUES SOUS LES MERS………………………………….…...p.4 A. B. C. D. E. F. Synopsis………………………………………………………………..…….p.4 Note d’intention d’Emmanuelle Prager…………………………………...p.4 Distribution………………………………………………………………..….p.5 Interview d’Emmanuelle Prager et Gérard Lecointe...……………..……p.5 La musique…………………………………………………………..……….p.6 Images et espace scénique…………………………………………………p.7 II/ LES PERCUSSIONS CLAVIERS DE LYON…………………………………..…p.8 A. B. L’ensemble……………………………………………………………………p.8 Les instruments………………………………………………..……………..p.9 III/ ENTREES ET PISTES PEDAGOGIQUES…………………………….…………p.12 A. B. C. D. E. F. Lexique du spectacle...………………………………………..………...….p.12 Jules Verne et l’anticipation...………………………………………...…....p.12 Les dessins d’Etienne Guiol………………………………………….……..p.13 La Mer de Claude Debussy…………………………………………...…….p.15 Océans, peinture et musique………………………………………………..p.15 Pistes supplémentaires…………………………………………….………...p.15 ANNEXES…………………………………………………………………………..…..p.16 A. B. C. D. Assister à un spectacle……………………………………………………....p.16 Note d’intention de Gérard Lecointe..…………………………………..….p.17 L’adaptation de Vingt mille lieues sous les mers………………………....p.19 Plages du disque associées au dossier pédagogique…………………...p.19 2 INTRODUCTION Le célèbre roman de Jules Verne Vingt mille lieues sous les mers est le récit initiatique d’une course sous-marine qui, aujourd’hui encore, peut captiver chaque enfant, chaque adulte. Le texte original aborde des thèmes intemporels comme la liberté, l’isolement, le désir de conquête, mais traite aussi de problèmes qui paraissent aujourd’hui plus actuels comme la relation de l’Homme à son environnement. Avec le spectacle Vingt mille lieues sous les mers, Emmanuelle Prager, Gérard Lecointe et Etienne Guiol donnent de ce récit une lecture singulière et contemporaine, qui s’adresse aux yeux comme aux oreilles. Sur scène, le regard est attiré par les instruments imposants des Percussions Claviers de Lyon, tandis que les images projetées sur deux écrans invitent le jeune spectateur à un voyage à travers les océans. Le texte adapté de Vingt mille lieues sous les mers est diffusé dans un rapport vif et subtil avec les musiques de Claude Debussy, Camille Saint-Saëns, Paul Dukas et Albert Roussel interprétées par le quintette. Ce dossier pédagogique souhaite éveiller le jeune spectateur, aiguiser son esprit critique, élargir son champ de vision tant sur le plan musical que pictural et linguistique. Vous y trouverez des éléments destinés à la préparation des élèves qui assisteront à une représentation du spectacle. Les ressources proposées sont bien sûr à choisir, panacher, organiser, développer en fonction des aspirations des enseignants et du profil des élèves. 3 I/ VINGT MILLE LIEUES SOUS LES MERS Spectacle musical Texte de Jules Verne Musiques de Claude Debussy / Paul Dukas / Camille Saint-Saëns / Albert Roussel A. Synopsis Au court de l’année 1866, un monstre marin d’une force colossale, une chose fusiforme, parfois phosphorescente, infiniment plus vaste et plus rapide qu’une baleine, hante les océans en plusieurs points du globe et défraie la chronique. Cet inquiétant phénomène qui alimente bien des fantasmes est un danger réel pour la navigation. Deux accidents auraient pu être fatals. Une expédition s’organise à bord de la frégate américaine Abraham Lincoln. A son bord le savant français Pierre Arronax, toujours accompagné de son fidèle assistant Conseil, et le canadien Ned Land, considéré comme l’un des meilleurs harponneurs au monde. Après des recherches infructueuses l’équipage finit par débusquer le monstre qui, au terme d’un violent combat, endommage l’Abraham Lincoln et précipite les trois protagonistes à la mer. Arronax, Conseil et Ned Land échappent de justesse à la noyade en trouvant refuge sur le dos de l’étrange animal, qui s’avère être un prodigieux sous-marin. Ils sont faits prisonniers par le capitaine Nemo, héros charismatique, puissant et mystérieux, qui semble avoir rompu tout commerce avec l’humanité. Embarqués malgré eux dans un tour du monde des profondeurs maritimes, nos personnages vont voir ce que nul n’avait vu avant eux, et vivre des aventures insensées, entre terreur et émerveillement. B. Note d’intention d’Emmanuelle Prager (mise en scène et adaptation) Adapter Vingt mille lieues sous les mers pour la scène en image et en musique, c’est aller dans le même sens que l’artiste Jules Verne, dramaturge et musicien, faiseur passionné de spectacle musical, avant d’être massivement absorbé par l’affaire considérable, littéraire, sociale et financière, des Voyages extraordinaires. Cette adaptation de Vingt mille lieues sous les mers fait le pari de la fidélité à l’œuvre et cherche à faire saillir toutes ses séductions particulières, sa fougue, sa démesure, son charme presque hypnotique. Comment saisir, avec le souffle poétique et l’ivresse lexicale, les épisodes les plus haletants, traverser tous les thèmes, tous les motifs ? On mesure au terme de six cent pages de lecture dense et parfois délirante qu’il n’y a pas de femme dans cette histoire prenante, interminable. Un simple portrait à la fin, quelques lignes, l’épouse et les enfants disparus, assassinés. La guerre a tout détruit. Voilà le vrai motif du Capitaine Nemo, sa splendeur et sa rage. Mobilis in mobile, mobile dans l’élément mobile, telle est la devise. Cette mobilité s’actualise par l’engagement musical et scénique des interprètes qui font battre le cœur du célèbre Nautilus. 4 C. Distribution Adaptation, mise en scène : Emmanuelle Prager Direction musicale, transcription : Gérard Lecointe Illustrations : Etienne Guiol Scénographie : Guillaume Ponroy Lumières : Stéphane Fraissines Son : Jérôme Rio Costumes : Quentin Gibelin Assistant illustrations : Arthur Sotto Régie générale et vidéo : Arnaud Perrat Avec A l’écran : Olivier Borle : Arronax, Renaud Golo : Nemo, Baptiste Guiton : Conseil Et la voix de Jérôme Quintard : Ned Land Percussions Claviers de Lyon Sylvie Aubelle, Jérémy Daillet, Gilles Dumoulin, Dorian Lépidi, Benoît Poly Sans entracte Durée approximative : 1h15 Production Percussions Claviers de Lyon - Coproduction Théâtre de la Renaissance / Oullins-Métropole D. Interview d’Emmanuelle Prager et Gérard Lecointe Emmanuelle Prager, qu’est ce qui a guidé votre adaptation du roman Vingt mille lieues sous les mers ? Emmanuelle Prager : Dans Vingt mille lieues sous les mers, il y a une « masse » de texte. Ce n’est pas du tout comme Flaubert, par exemple, qui travaillait comme un fou chaque phrase de son texte. Il y a des irrégularités dans le roman de Jules Verne, mais il y a des éclats. C’est très agréable à adapter, on est comme un chercheur de pépites, on prend son tamis et on s’attache aux éclats. J’ai le sentiment d’être allée au cœur de l’œuvre en investissant toutes les particularités de la matière : mon adaptation va au-delà du simple roman d’aventure. La passion, la liberté, l’injustice, la découverte… Comment sont-ils rendus sur scène ? EP : Par des personnages incarnés ! Vingt mille lieues sous les mers c’est bien sûr un récit d’aventure, un voyage extraordinaire, mais c’est ce sont également des personnages, confrontés les uns aux autres dans une situation extrême. Les émotions sont exacerbées du fait de l’enfermement dans le Nautilus. Les personnages sont à la fois très excités par ce qu’ils découvrent et très contraints. Il se passe des choses intenses et passionnantes entre eux, d’où le besoin d’avoir dans le spectacle des personnages incarnés. Pouvez-vous nous parler du carnet de voyage ? EP : Les carnets de voyage sont une pratique de l’époque de Jules Verne, et même bien avant, pour les gens qui voyagent, qui font des expéditions savantes. Ils dessinent ce qu’ils voient avec un carnet et un crayon. Il n’y avait pas de caméra à l’époque ! Il y a des personnes qui ont continué à créer des carnets de voyages aujourd’hui, dont Etienne Guiol [illustrateur du spectacle ndlr], qui l’a beaucoup fait. Pour le spectacle il a croqué pendant un mois... C’est fascinant le croquis, ça va vite, ça vibre, on le regarde et on a l’impression d’être immergé dans un voyage. C’est très vivant ! 5 Quel est le rôle de la musique dans le spectacle ? Gérard Lecointe : C’est comme dans la composition d’un opéra : l’action avance par le texte puis il y a les moments où l’on s’arrête, on se « pose » sur un tableau : on est alors plutôt dans le domaine de la description. Il s’agit d’écouter de la musique, accompagnée d’images qui la complètent. La musique prend toute sa place dans ces moments. Comment s’est opéré le choix des compositeurs ? GL : Camille Saint Saëns était assez innovant, c’était un empêcheur de tourner en rond. Il est mort très vieux, et a couvert presque tout le XIXème siècle. Son écriture est très moderne pour l’époque. Il s’inscrit dans la période de la révolution industrielle, dans un monde en pleine mutation, et fait partie des compositeurs qui ont accompagné ce mouvement. Les autres compositeurs sont plus jeunes. Albert Roussel est né quand Jules Verne écrivait Vingt mille lieues sous les mers. Il est devenu marin en lisant ce roman et ses parents étaient industriels, il a donc des liens avec l’univers de Jules Verne. Paul Dukas, quant à lui, était un perfectionniste, un mécanicien de la musique, très inventif. Claude Debussy, lui, c’est la science-fiction de la musique de l’époque. Il a cassé tout ce qu’il y avait avant et a construit un nouveau monde. La réunion de tout cela me semble assez juste par rapport à Jules Verne et à Vingt mille lieues sous les mers. E. La musique Œuvres transcrites par Gérard Lecointe, interprétées par les Percussions Claviers de Lyon : Claude Debussy Paul Dukas La Mer L’Apprenti sorcier Images pour orchestre : Gigue / Par les rues et La Péri par les chemins / Les parfums de la nuit / Symphonie en Ut Iberia Ariane et barbe bleue Danse Printemps Camille Saint Saëns Phaéton Albert Roussel Danse macabre Bacchus et Ariane Le rouet d’Omphale Le festin de l’Araignée Le Carnaval des animaux : Aquarium / Coucou Padmavati au fond des bois Résurrection La Havanaise Samson et Dalila (Bacchanale) Occident et orient Symphonie N°3 Ecoutes conseillées en amont : • La Mer de Debussy • L’apprenti sorcier de Dukas • La danse macabre, le Coucou au fond des bois ou Aquarium de Saint-Saëns En annexe N°2 page 18 : texte de Gérard Lecointe sur les choix musicaux liés à la conception du spectacle. 6 F. Images et espace scénique La scénographie du spectacle, simple et épurée, se compose de deux écrans et des instruments à percussions. Le premier écran, vaste comme celui d’un cinéma, occupe tout le fond de scène ; sa forme légèrement courbée évoque celle d’une vague. Le deuxième, plus étroit mais tout aussi haut, est placé de biais à jardin. Le centre de la scène est entièrement occupé par la forêt d’instruments sur lesquels jouent les cinq percussionnistes. Sur ces deux écrans sont projetés plusieurs types de contenus. Les personnages filmés : Nemo, le Professeur Arronax et son compagnon Conseil, incarnés par trois comédiens, se dévoilent sur un écran ou l’autre, parfois les deux, où ils s’expriment sous forme de dialogues ou de monologues. L’écran en fond de scène sert également de support à la projection d’aquarelles et de dessins. Ces images côtoient la musique et les voix off des personnages, parmi lesquelles s’invite un quatrième personnage : le harponneur Ned Land. © Louise Kelh © Louise Kelh L’ensemble du dispositif scénique donne une lecture actualisée de Vingt mille lieues sous les mers. A la différence des illustrations du temps de Jules Verne, la couleur est omniprésente dans le spectacle et nous plonge dans les profondeurs des eaux sous-marines – un univers visuel fascinant. 7 II/ LES PERCUSSIONS CLAVIERS DE LYON A. L’ensemble Depuis plus de trente Percussions Claviers poursuivent avec ans, de les Lyon audace leur itinéraire à la rencontre du public en © Thibault Desplats France et dans le monde, affirmant le potentiel de la l’alliance inédite percussion des par marimbas, vibraphones et xylophones. En concert et dans des spectacles, les cinq musiciens de l’ensemble, issus du Conservatoire national supérieur de musique de Lyon, interprètent des œuvres éclectiques, expressions des écritures contemporaines et du patrimoine musical. Ils transmettent leur passion en menant des rencontres ainsi que des ateliers en tournée et dans leur lieu à Lyon, L’Hameçon. Engagés et reconnus dans leur travail avec des compositeurs et des metteurs en scène, croisant les arts et les esthétiques, ils font redécouvrir les musiques de Claude Debussy, Nicolaï RimskyKorsakov, Maurice Ravel ou encore Jules Styne et créent avec les artistes d’aujourd’hui, Moritz Eggert, Louise Kelh, Etienne Guiol, Jean Lacornerie, Arnaud Petit et Emmanuelle Prager. Dès la création de l’ensemble, en 1983, les musiciens ont à cœur de développer des actions pédagogiques et culturelles : des ateliers sont proposés dans les écoles, les collèges et lycées, sur le temps scolaire et extrascolaire ; des résidences sont organisées dans des centres culturels et scènes régionales, avec des actions en direction de tous les publics ; des master-classes et des ateliers d’improvisation sont proposés aux étudiants en percussion des écoles de musiques et des conservatoires. En tournée ou dans leur lieu de création situé à Lyon, l’Hameçon, ils transmettent leur passion par l’accompagnement et la sensibilisation à leur musique mais aussi par le partage du processus créatif. Les interprètes - musiciens percussionnistes : Raphaël Aggery, Sylvie Aubelle, Jérémy Daillet, Gilles Dumoulin et Dorian Lépidi Directeur artistique : Gérard Lecointe Délégué artistique : Gilles Dumoulin Coordinatrice pédagogique : Sylvie Aubelle Les Percussions Claviers de Lyon sont conventionnés par le Ministère de la Culture - DRAC RhôneAlpes, la Région Rhône-Alpes et la Ville de Lyon. L’ensemble reçoit l’aide de la SPEDIDAM, de la SACEM, de l’ADAMI et du FCM. Avec le soutien de son Club d’Entreprises. L’ensemble est membre de la FEVIS, de Futurs composés et du Bureau Export. 8 B. Les instruments Les Percussions Claviers de Lyon jouent couramment une multitude d’instruments à percussions, mais une « formation Percussions Claviers de Lyon » s’est stabilisée au cours des 30 années d’existence du groupe et paraît équilibrée dans le cadre du répertoire du quintette. Elle comprend deux vibraphones, deux marimbas, un marimba basse, un xylophone et trois glockenspiels – tous instruments mélodiques. Cet assemblage d’instruments est une base qui est adaptée en fonction de la musique jouée. Les autres instruments à percussion dans toute leur diversité peuvent ainsi être ajoutés ou substitués, de la timbale aux gongs en passant par les bendirs, maracas, batteries ou encore d’autres claviers de percussion… © Thibault Desplats Nous ne présentons ici que les claviers, car la documentation sur la famille des instruments à percussion est riche et facilement accessible. Ces claviers, joués avec deux ou quatre baguettes, sont conçus de la même manière : des lames en bois ou en métal accordées et rangées chromatiquement, sous lesquelles se placent des tubes résonateurs en rapport avec la note correspondante. Le Xylophone Le xylophone est l’instrument le plus connu de la famille des claviers car il est utilisé par les compositeurs européens depuis le XIXème. Camille Saint-Saëns l'employa pour la première fois dans la Danse des fossiles du Carnaval des Animaux en 1874. C'est cependant au cours des deux premières décennies du vingtième siècle que le xylophone eut son heure de gloire, en partie grâce à son répertoire de ragtime, galops, charlestons... très populaires à cette période (cf. disque Rags des PCL). 9 Le xylophone est un instrument véloce et brillant par son jeu et son timbre. Il se joue généralement avec des baguettes à têtes dures en bois ou en plastique d'où sa sonorité caractéristique claquante et aiguë. C'est d'ailleurs pour sa couleur et sa sonorité particulière qu'il a été très souvent employé par les compositeurs du XXème siècle (Ravel, Stravinsky, Bartok, Prokofiev). A écouter sur le CD : Laideronette (disque plage 1). Après l’introduction, le thème est donné par le xylophone, dont la sonorité est ici assez douce (proche de celle d’un marimba). Xylophonia (plage 8). Dans ce morceau les baguettes dures utilisées donnent au xylophone un son plus caractéristique. Le Marimba Le marimba se présente comme le "grand frère" du xylophone : il possède des lames en bois et des résonateurs analogues, mais sa tessiture est plus grave. Ce n'est qu'à la fin du XIXème siècle que le marimba commence à être connu du public aux USA sous une forme alors répandue dans toute l’Amérique centrale et utilisée pour la musique populaire. On construit ensuite un marimba moderne, ressemblant à un xylophone grave mais joué, comme les marimbas d'Amérique Centrale, avec des baguettes à têtes douces. Dans les années vingt à quarante, cet instrument séduit les américains et de nombreux concerts d’ensembles de marimbas ont alors beaucoup de succès (jusqu'à cent marimbas à la fois !). Le marimba connaît depuis une trentaine d'années un essor extraordinaire dans le monde, grâce à l'intérêt des compositeurs mais surtout grâce à l'évolution de la technique instrumentale sur cet instrument (technique à quatre baguettes). Le marimba moderne possède jusqu'à cinq octaves et le bois de ces lames est de padouk ou de palissandre, les tubes résonateurs sont en métal. Le marimba basse est un instrument légèrement plus grave que les deux autres. En général joué avec deux baguettes à têtes très douces, il remplit le rôle de basse. Trois timbales, adjointes à la partie de marimba basse, sont jouées par la même musicienne. A écouter sur le CD : Petit Poucet (plage 2). L’introduction est jouée par deux marimbas, dont les lignes conjointes se prolongent pendant toute la pièce. Le Jardin Féerique (plage 3). La première partie du morceau est jouée par les deux marimbas et le marimba basse. La continuité des sons est obtenue par le jeu en roulement, de manière analogue au roulement d’un tambour. 10 Le Vibraphone ………………………………………………………………………………………………….. C'est l'instrument dont la conception est la plus moderne. II naquit en 1916 de l'initiative d'un fabriquant de marimba qui voulait confectionner un clavier avec des lames en acier. Aujourd’hui en alliage métallique, les lames sont jouées avec des baguettes douces, d’une manière analogue au marimba mais le son obtenu est bien plus long. C’est pourquoi l’instrument possède une pédale qui, comme au piano, permet de stopper ou de laisser résonner le son. Un vibrato est produit par la rotation d’une série de disques placés entre la lame et le tube résonateur. A partir des années 20, on connaîtra de grands vibraphonistes de jazz tels que Lionel Hampton, Milt Jackson et surtout Gary Burton dont la technique phénoménale a apporté aux claviers de percussion de nouvelles possibilités musicales. En France, le vibraphone s’est répandu plus tôt que le marimba (à partir du milieu du XX ème siècle) grâce à des compositeurs comme Edgar Varèse ou Pierre Boulez. A écouter : Petit Poucet (plage 2). Après l’introduction jouée par les marimbas, le thème est joué par le vibraphone. The Little Shephard (plage 7). Le morceau commence par une phrase jouée au vibraphone seul. Le Glockenspiel Le Glockenspiel (jeu de clochettes) ou en français jeu de timbres vient directement du métallophone d'Asie et de Polynésie. Ses lames métalliques l’apparentent au vibraphone, mais sa tessiture très aiguë et sa sonorité brillante l’en distinguent nettement. Employé pour la première fois par Mozart dans sa Flûte Enchantée, il est devenu essentiellement un instrument d'orchestre utilisé ensuite par de nombreux compositeurs, rajoutant ainsi à l'orchestre symphonique un timbre supplémentaire et une nouvelle couleur aiguë. Dans Trois contes, le glockenspiel est souvent utilisé pour apporter une couleur brillante ou féerique aux orchestrations. Il est joué sur le même poste qu’un marimba ou qu’un vibraphone. A écouter sur le CD : Le Jardin féerique (plage 4). La mélodie est jouée par le glockenspiel, rejoint puis remplacé par un vibraphone. Téléchargez les pistes du CD de travail : www.lespcl.com/load/sons-demo-dossier-pedagogique En savoir plus sur le groupe : www.lespcl.com 11 III/ ENTREES ET PISTES PEDAGOGIQUES A. Lexique du spectacle Voici une liste du vocabulaire indispensable à la compréhension du récit : Un cétacé Le corail Un narval Un poulpe Un zoophyte Une frégate Un archipel La banquise Un maelström Et pour le plaisir : Monde animal - les animalcules - l’archaeotherium - le barbiroussa - le cachalot - le calmar - le céphalopode - le cétacé - le choeropotamus - le corail, les coraux - les holothuries - l’hyracotherium - les madrépores - le narval - l’oréodon - les pintadines - le poulpe - le ramier - le zoophyte Monde végétal - les aloès - l’anémone - l’artocarpus - le calice - foliacé - le fucus - pédiculé - le sagou Navigation - les arsenaux - bâbord/tribord - les dromes - l’erre - la frégate - le gaillard - les préceintes - le roulis - les saisines - la tartane Géographie - l’archipel - austral/boréal -austral/septentrional B. Jules Verne et l’anticipation Jules Verne peut être considéré comme un père fondateur de la science-fiction, notamment lorsqu’il intègre à ses romans les machines les plus folles. De toutes ces inventions, que reste-t-il aujourd’hui? On pourra aborder : bicyclette, téléphone, phonographe, ampoule électrique, cinématographe, TSF, photographie, microbes, radium… et se demander si Jules Verne voulait informer les adolescents de l’époque, ou s’il souhaitait les faire voyager à travers la lecture. Le lien suivant, proposé par la Cité des Sciences et de l’industrie, dresse un inventaire rapide en montrant l’esprit précurseur de Jules Verne : http://bit.ly/1ChEIgX 12 C. Les dessins d’Etienne Guiol Au temps où la photographie n’existait pas encore, celui qui voulait garder un souvenir ou partager ce qu’il avait vu, avait recours au dessin. Les images projetées sur scène comprennent soit des films (cf p. 7) soit des aquarelles réalisées pour le spectacle par Etienne Guiol. 1: La bibliothèque du Nautilus par Etienne Guiol Les illustrations de l’édition originale, réalisées par Alphonse de Neuville et Edouard Riou, ont été une source d’inspiration pour Etienne Guiol. En aval du spectacle, on pourra établir le lien entre ces gravures (disponible sur http://bit.ly/1NobA1s ) et les images du spectacle. 2 : La salle des machines par Neuville et Riou 3: La salle des machines par Etienne Guiol pour le spectacle 13 Les diverses sources d’inspirations du dessinateur pourront être abordées en amont ou en aval du spectacle : peintures du maître Turner (tempêtes notamment), dessins de Corto Maltese par Hugo Pratt, carnets de voyage de Titouan Lamazou et Benjamin Flao, bandes-dessinées d’Emmanuel Lepage, Portraits de voyage (Arte) de Bastien Dubois. 4 : Yacht approaching the coast - William Turner 5 : Illustration d'Etienne Guiol pour le spectacle 14 D. La Mer de Claude Debussy Œuvre visionnaire et originale, La Mer (1905) est composée de 3 mouvements : De l’aube à midi sur la mer ; Jeux de vagues et Dialogue du vent et de la mer. Dans ses œuvres, Debussy (1862 – 1918) fait souvent référence à l’eau, la nuit ou la lune. Les peintres de son époque abordent d’ailleurs ces éléments de la nature en mettant en valeur une riche palette de couleurs en fonction des différentes lumières de la journée. Le compositeur effectue le même travail avec les sons, alternant les moments sombres ou mouvementés avec les accalmies et une luminosité incroyable. Sur la couverture de la première édition de La Mer est reproduite une estampe du peintre japonais Hokusaï : Le Creux de la vague au large de Kanagawa. Pourquoi écouter cette œuvre ? Bons nombres d’extraits sont utilisés dans ce spectacle. Ainsi les enfants auront des repères musicaux en plus du texte de Jules Verne. Le premier mouvement est lent. Comme son nom l’indique, Debussy peint avec des notes de musique le lever du soleil sur la mer jusqu’à midi. Le deuxième mouvement nous entraine dans des courants variant constamment, suggérant le balancement des vagues, son bruitage et le changement inattendu de la mer. Le dernier mouvement est dominé par un thème qui est tumultueux, grave, inquiétant, théâtral. E. Océans, peinture et musique Le thème de la mer, omniprésent dans le texte de Jules Verne, a inspiré bon nombre d’artistes peintres et musiciens. Avec les élèves, on pourra observer ce que chaque artiste représente de l’élément naturel. Hokusai Katsushika (1760-1849), Claude Monet (1840-1926) et Joseph Mallord William Turner (17751851) sont par exemple trois peintres qui ont été fascinés par les états changeant de la mer, et qui ont marqué Claude Debussy. Le site internet de la Bibliothèque Nationale de France consacre un dossier complet et transversal sur cette thématique, qui pourra servir de ressource. Lien utiles : - Mer et création musicale - La grande vague de Hokusai Katsushika - Mer agitée à Etretat de Claude Monet - La tempête de neige de Joseph Mallord William Turner http://bit.ly/1SutfVn http://bit.ly/1TileTm http://bit.ly/1XEdmNj http://bit.ly/1QdzKwz F. Pistes supplémentaires - Géographie : localisation du parcours du Capitaine Nemo à travers les océans Découverte du monde aquatique décrit par Jules Verne : visite d’un aquarium (liste sur http://www.notrebellefrance.com/cartedesaquariums ) Etude des sciences navales : sous-marins (le Nautilus) et navires de guerre (l’Abraham Lincoln) 15 ANNEXES A. Assister à un spectacle 1 Permettre l’accès des enfants à des spectacles vivants est une mission essentielle de l’école : « … les élèves bénéficient de rencontres sensibles avec des œuvres qu’ils sont en mesure d’apprécier » ou « l’histoire des arts porte à la connaissance des élèves des œuvres de référence qui appartiennent au patrimoine ou à l’art contemporain ». Or, pour mettre nos élèves en situation d’ « apprécier » effectivement ces œuvres, un parcours sera nécessaire. En effet, les formes de spectacle auxquelles ils peuvent être confrontés leurs sont parfois totalement étrangères. L’expression « spectacle pour enfants » ne devrait en effet avoir aucune signification de caractère esthétique. « Au même titre que l’expression « théâtre populaire », illustrée par Jean Vilar, elle désigne un public et non un genre théâtral différent ». Il nous appartient donc de leur permettre une approche à la fois sensible et raisonnée qui leur permettra « d’entrer » plus facilement dans le spectacle pour en retirer toute l’émotion et la richesse culturelle qui peuvent s’en dégager. Il s’agit d’un véritable parcours d’initiation, en amont et en aval, prolongeant largement le cadre strict des représentations. Le but n’est pas d’ « infantiliser » le spectacle, mais au contraire de donner à l’enfant quelques clés d’accès à un mode d’expression complexe (d’autant plus, dans le cas qui nous intéresse, qu’il est au carrefour entre plusieurs modes d’expression artistique). Il ne s’agit pas pour autant de « tout dévoiler » (ce serait d’ailleurs une prétention bien vaine), mais de laisser subsister chez le jeune spectateur la part d’interrogation, de mystère, qui donnera toute sa dimension au spectacle auquel il va assister. « Autrement dit, il reste judicieux de « préparer » [sa] venue sans jamais risquer de [le] priver du plaisir d’une découvert personnelle du spectacle, sans jamais induire ou contrarier le libre cours de [son] plaisir et la perspective d’une lecture de la représentation qui doit toujours être vécue comme une démarche pleinement individuelle ». Il s’avérera donc utile de procurer aux élèves quelques éléments d’information concernant la spécificité d’une représentation de spectacle vivant, son déroulement, son sens symbolique et ses « règles du jeu », ses rituels… Chaque spectateur a sa liberté, chacun ne s’intéresse pas de la même façon aux mêmes aspects du spectacle. Tous ne sont pas uniformément touchés par le propos, par l’esthétique, tous ne sont pas émus au même moment ni avec la même intensité. Malgré cela, il faut apprendre à respecter la présence de tous, ne pas gâcher le plaisir des autres en affichant ou en refusant ostensiblement le sien. 1 Cf. L’art de devenir spectateur, édité en 2002 par le Théâtre Nouvelle Génération 16 B. Note d’intention de Gérard Lecointe (transcription, direction musicale) Claude Debussy, Albert Roussel et Paul Dukas viennent au monde, à quelques années près, au moment de la parution de Vingt mille lieues sous les mers. Camille Saint-Saëns a alors 44 ans. A sa façon visionnaire, à l’égal de Jules Verne, il est le tout premier compositeur de renom à composer pour le cinéma avec L’Assassinat du duc de Guise, en 1908. Ce n’est pas un hasard si Camille SaintSaëns et Paul Dukas ont inspiré de nombreux compositeurs de musique de films. Berlioz ou Beethoven, par exemple, n’ont pas été repris en ce sens, pas plus que Fauré, ou Massenet. En cause sans doute l’expressivité romantique et une écriture formelle très ancrée dans le XIXe siècle. A contrario, on trouve chez les compositeurs que j’ai choisis pour la musique de Vingt mille lieues sous les mers un possible accord avec notre époque, ainsi que la générosité du langage, parfois extravagant, la précision des rythmes, l’inventivité. A travers eux je cherche une musique qui souffle le vent de la liberté, une musique qui veut s’émanciper des contingences, une musique parfois tonitruante, guerrière, parfois éblouissante et ciselée comme les champs de corail décrits dans le roman. Une musique qui s’accommode d’un suspens ou d’une vision maritime. A travers les œuvres je cherche à créer des leitmotivs (Nemo, Arronax, Le Nautilus, les océans, les drames), j’aime ce procédé très classique, non pas un thème musical qui reviendrait sans cesse, plutôt une « pâte » sonore qui colle à un personnage, à un retour d’évènements, à la mer. Tous les lecteurs de Jules Verne savent que le capitaine Némo joue passionnément de l’orgue dans le grand salon du Nautilus. Célèbre organiste, Camille Saint-Saëns est un super improvisateur, le premier organiste du monde disait-on. Son esprit, comparable à celui de Jules Verne, est encyclopédique. Il apprend l’orgue, la composition, les lettres, les mathématiques, l’astronomie, la philosophie et l’histoire. Plus tard il s’oppose au wagnérisme et milite pour l’évolution vers une musique moderne. C’est un des rares artistes à avoir soutenu Stravinski lors du scandale du Sacre du Printemps. Aujourd’hui, on ne se vante pas d’aimer la musique de Saint-Saëns. Trop belle ? Trop classique et moderne en même temps ? Debussy déclarait pourtant que Saint-Saëns était l’homme qui connaissait le mieux la musique au monde. Paul Dukas était réputé pour être perfectionniste et exigeant, au point de détruire son travail. C’est de mon point de vue un habile orchestrateur, on trouve dans son œuvre les prémices de ce que deviendra la musique française avec Debussy et Ravel. Son écriture est mécanique, bien huilée, trop peut-être. Il n’y a pas chez Dukas de grands moments d’extase comme chez Debussy, mais il entrouvre, comme Saint-Saëns, les portes d’une forme de liberté et de modernité musicale. Il faut se rappeler qu’au XIXe siècle la musique française est celle d’Hector Berlioz, Georges Bizet, Emmanuel Chabrier, Jacques Offenbach, Charles Gounod, Édouard Lalo, César Franck, Charles-Marie Widor, Vincent d’Indy, tous prisonniers d’une forme de néo-classicisme, de bourgeoisie musicale. Avec Dukas comme avec Saint-Saëns, il y a une touche d’autre chose dont j’aimerais me saisir, autre chose qui inspire l’image, le mouvement, l’espace. Albert Roussel, orphelin à l’âge de sept ans, est recueilli par son grand-père. La lecture des romans de Jules Verne le décide à devenir marin… croyez-moi, ce n’est pas une invention de ma part. Roussel sert quelques années dans la marine, puis la découverte de Bach, Beethoven et Mozart le ramène à Paris pour suivre des études musicales avec les bons professeurs du moment. Bien qu’influencé au début de sa carrière par Debussy, Roussel fait preuve assez vite d’une grande originalité. Sa musique se distingue par le raffinement de l’harmonie, les audaces rythmiques et la richesse du coloris 17 toujours au service d’une musique pure libérée de tout pittoresque. Ses pièces les plus connues sont ses quatre symphonies – la troisième, en sol mineur, est considérée comme l’un des chefs-d’œuvre du genre – et deux ballets, Le Festin de l’araignée et Bacchus et Ariane, dans lesquels j’irai chercher des ballets aquatiques. Je ne sais pas si sa naissance dans le milieu de la bourgeoisie industrielle a agi sur son écriture, mais je trouve que sa musique, un peu comme celle de Paul Dukas, évoque quelque chose de l’ordre de la Machine, omniprésente dans l’œuvre de Jules Verne. Il me semble que Saint-Saëns, Dukas et Roussel ont été marqués par la révolution industrielle et que leur musique s’en ressent. Voilà mon intuition, qui n’est pas une déclaration de musicologue. En composant en 1894 le Prélude à l’après-midi d’un faune, Claude Debussy place d’emblée son œuvre sous le sceau de l’avant-garde musicale en rejetant tous les académismes esthétiques. Il est le grand libérateur de la musique occidentale, celui qui développe la dissonance, bouleverse la temporalité, éclate les matières sonores dans l’espace, élargit le langage tonal, et introduit une variété infinie de structures rythmiques inédites. Images, atmosphères et sensations dominent une œuvre très sensuelle qui se prête idéalement à l’instrumentarium de la percussion contemporaine. Avec les Préludes ou avec La Mer, la musique de Debussy est une invitation au voyage et à la rêverie. Il a lui-même déclaré : « Quand on n’a pas les moyens de se payer des voyages, il faut suppléer par l’imagination ». Si Jules Verne a écrit des Voyages extraordinaires, Debussy nous fait voyager dans le monde. L’influence de l’orient et de l’extrême orient, les fameuses expositions universelles, la découverte de la musique pentatonique avec les orchestres de Gamelan… A la lecture des déclarations de Jules Verne sur la mise en musique de son œuvre, c’est à Debussy que je pense. Je ne sais pas encore ce que je vais transcrire. Je songe à La Mer bien sûr, des extraits des Préludes, Jeux peut-être. A voir… et comment l’introduire ? Car la musique de Debussy tranche avec les autres. Encore que… je ne sais pas. Une fois de plus je laisse parler mon intuition. 18 C. L’adaptation de Vingt mille lieues sous les mers L’adaptation du roman de Jules Verne par Emmanuelle Prager est téléchargeable, pour les enseignants qui le souhaitent, sur www.lespcl.com/load/adaptation-VMLSLM Elle existe en deux versions : - Une version complète - Une version plus courte correspondant à la version du spectacle adapté pour le jeune public D. Plages du disque associé au dossier pédagogique Pièces extraites de Ma Mère L’Oye de Maurice Ravel, • Par les Percussions Claviers de Lyon : 1 : Laideronnette Impératrice des Pagodes 3’22 2 : Petit Poucet 2’56 3 : Le Jardin Féerique 3’18 4 : Le Jardin Féerique (extrait) 0’56 • Par l’Orchestre National de France, dir. Eliahu Inbal (orchestration originale) : 5 : Laideronnette Impératrice des Pagodes (extrait) 1’09 6 : Petit Poucet (extrait) 1’06 7 : Le Jardin Féerique (extrait) 0’50 Pièces extraites du répertoire des Percussions Claviers de Lyon : 8 : Xylophonia de Joe Green (arrangement de Bob Becker) 3’50 9 : The Little Shephard tiré des Children’s Corner de Claude Debussy (tr. G. Lecointe) 1’44 10 : Fêtes tiré des Nocturnes de Claude Debussy (transcr. G. Lecointe) 6’01 11 : Mutante tiré de Circus de Jean-Luc Rimey-Meille 3’35 12 : Les Regrets du Poisson / Haute Tension tiré de Mixde J-L Rimey-Meille 4’03 13 : Point Bak (1er mouvement) de G. Lecointe 5’03 14 : One Last Bar Then Joe Can Sing de Gavin Bryars 18’02 Les pistes sont téléchargeables sur www.lespcl.com/load/Dossier-pedagogique-sons/ 19