eglise du sacre-coeur - Ville de Sarreguemines
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eglise du sacre-coeur - Ville de Sarreguemines
EGLISE DU SACRE-COEUR Les bâtisseurs de cathédrales... sous le joug de l’austérité La pierre, dit-on, est un bon placement. La collectivité. toutefois, n’investit plus guère dans les cathédrales et autres tours d’églises. Du reste, savez- vous combien coûteraient, aujourd’hui, les deux clochers du Sacré-Cœur, à Sarreguemines, tels que les avait projetés (dessin ci-contre) l’architecte Jules Criqui, entre 1926 et 1929 ? ... 5 millions de francs actuels ! La finition du Sacré- Cœur a maintes fois été retardée. Cela explique que l’église de la rive droite donne à tout visiteur, l’image d’un édifice inachevé... Criqui, c’était il y a 51 ans. Aujourd’hui, un autre architecte. Albert Apprederisse. redessine les contours de la façade sud-ouest, celle que l’on voit merveilleusement bien depuis n’importe quel promontoire. LE SABRE ET LE GOUPILLON Détail amusant : en 1923, la ville offrit à la paroisse le casino des officiers allemands, dont les murs, s’ils avaient eu des oreilles, raconteraient encore l’épopée des Chevaux-Légers. De ce casino, on fit un presbytère. Par la suite, l’évêque. Monseigneur Pelt, nomma à Sarreguemines l’abbé Pirus. lequel avait une certaine expérience en matière de construction d’églises. En 1925, le goupillon remplaça le sabre... Le casino devint provisoirement lieu de culte. Après avoir repoussé un premier projet, prévoyant des bas-côtés et une tour, le conseil municipal accepta le 13 avril 1929 le deuxième projet, prévoyant une dépense totale de 3.253.391 AF. La fabrique de l’église Saint-Nicolas céda le 9 avril 1931 le terrain de la rue Roth à la ville en échange d’un autre terrain. Mais la municipalité n’était plus disposée qu’à donner une subvention unique de 1.300.000 AF, à emprunter sur une durée de 50 ans. Comme le préfet de la Moselle ramena la durée d’emprunt à 40 ans, iI fallut une nouvelle décision du conseil municipal, qui ne fut acquise que le 29 décembre 1931, à une voix de majorité, celle du maire Nominé. Pour parvenir toutefois au résultat final, l’habile chanoine Pirus dut payer de sa personne. Mgr Pelt posa la première pierre le 7 mai 1933. Le 8 décembre 1935, le chanoine Dorvaux put bénir le chœur et la nef. Le culte y fut célébré de suite. Le devis de la construction des deux tours s’élevant à 1.800.000 AF, le curé constructeur, à son vif regret, ne crut pouvoir exécuter les fondations. La nouvelle église, de style néo-gothique, pouvant contenir 1 500 fidèles, demeura en l’état avec ses murs intérieurs et sa haute voûte en briques ; les autels, le banc de communion, la chaire et les statues en marbre de Pietro Santo (près de Carrare, en Italie). UN HABILLAGE EN GRES DES VOSGES Le projet d’aménagement qui entrera dans la phase d’exécution au printemps prochain, a pour but de donner à l’église du Sacré-Chœur une image finie par la construction à l’emplacement des fondations des deux tours, d’un narthex couvert avec deux salles de réunions et la réfection du pignon ouest, ce dernier n’offrant aucune garantie de stabilité Le conseil de fabrique de l’église du Sacré-Chœur, en accord avec la ville de Sarreguemines aménagera ce pignon et le parvis. Le mur pignon recevra un habillage de piliers en pierre de taille en grès des Vosges qui rappelleront ceux existant dans les façades du transept. Piliers et bandeaux seront en harmonie avec les chapiteaux, les pinacles, les croix, l’encadrement de rosace, les jambages et les linteaux cintrés. Les travaux en façade sud-ouest coûteront 258.000 F, l’extension (narthex et salles) 337.000 F, la mise en conformité de l’éclairage 60.000 F. les peintures intérieures 145.000 F. etc. soit un total de 856.000 F. La ville exécutera les aménagements extérieurs : parc de stationnement, espaces verts et plantations. Ainsi seront accomplies les dernières volontés de Mlle Schwartz, la généreuse paroissienne de l’an de grâce 1976... Les deniers nécessaires sont tombés du ciel : une paroissienne, décédée en 1972, a fait un leg au conseil de fabrique ...750 000 F lourds, précisant qu’ils devaient servir à la finition de l’église. La municipalité a mis au bout la bagatelle de 250.000 F. Pour autant, la somme totale ne suffira pas. «Nous comptons sur d’autres soutiens» déclare-t-on à la paroisse. Néanmoins, la décision est prise : on termine le Sacré-Cœur ! Qu’on nous l’accorde: l’histoire du Sacré-Cœur est assez singulière... C’est en 1922. sous la présidence de M. Henri Nominé, dernier député-maire de Sarreguemines, que la municipalité se prononça sur la construction de cette église qui devait coûter 5.8 millions d’anciens francs, à condition que la fabrique de l’église Saint-Nicolas cédât les terrains en sa possession, ainsi que des dons recueillis à cet effet. Courrier de la Sarre - 1997