Compte-rendu CSPDA 12 du 28 janvier 2009 - Mairie du 12e

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Compte-rendu CSPDA 12 du 28 janvier 2009 - Mairie du 12e
CONSEIL DE SECURITE ET DE PREVENTION DE LA DELINQUANCE DU 12ème ARRONDISSEMENT
Réunion plénière du 28 janvier 2009
COMPTE – RENDU
Participants :
Michèle BLUMENTHAL
François LECAT
Denis MARTIN
Renaud VEDEL
Thierry LEBLOND
Christian GASSIEN
Serge LOUGE
Nicolas BONNET
Catherine BARATTI – ELBAZ
Fadila TAIEB
François PELLEGRI
Raphaël GRECK
Lunise MARQUIS
Vincent CASA
Dominique NOGARO
Philippe LE MARQUAND
Huguette ZIRCON
Gilles POSTERNAK
Jean-Louis CELATI
Catherine SANDLARZ
Patrice BONNET
Jean-luc PERALEZ
Jean RUE
Serge COUPET
Françoise PANTHIN
Sylvie BOITEL
Robert MAZET
Nicole de LABAREYRE
Laure LAHAYE
Yvon CAMUS
Bastien SIALA
Muriel BRULE
David TENE
Pierre-Adrien HINGRAY
Marie LAHAYE
Maire du 12e arrondissement, co-président du CSA du 12e
Vice-Procureur de la République, co-président du CSA du 12e
Commissaire central d’arrondissement, co-président du CSA du 12e
Sous-Préfet, Directeur adjoint du Cabinet du Préfet de Police
Directeur de projet vidéoprotection auprès du Préfet, Secrétaire général pour
l’administratrion, Préfecture de police
Chargé de mission, Direction de la police urbaine de proximité (DPUP)
Commissariat central du 12ème arrondissement
Adjoint à la Maire du 12e, chargé de la prévention, de la tranquillité publique, de l’égalité
homme- femme et de la lutte contre les discriminations
Adjointe à la Maire du 12e, chargée de la voirie et des déplacements
Adjointe à la Maire du 12e, chargée des affaires scolaires
Adjoint à la Maire du 12e, chargé de l’urbanisme
Conseiller d’arrondissement délégué chargé de la propreté, du tri et de la collecte des
déchets
Conseillère d’arrondissement déléguée chargée de la jeunesse
Conseiller d’arrondissement, élu de l’opposition
Référent technique d’arrondissement, direction de la prévention et de la protection (DPP)
Représentant de la direction de la voirie et des déplacements (DVD)
Direction des espaces verts et de l’environnement (DEVE)
Proviseur du lycée professionnel Théophile Gautier, référent pour le CSA
Directeur de l’association SOLEIL
Directrice de l’association CAP 2000
Paris Habitat
Directeur régional sûreté, SNCF
Conseil de quartier Nation - Picpus
Conseil de quartier Vallée de Fécamp
Conseil de quartier Vallée de Fécamp
Conseil de quartier Vallée de Fécamp
Conseil de quartier Aligre – Garde de Lyon
Conseil de quartier Bel Air Sud
Conseil de quartier Bercy
Conseil de quartier Jardin de Reuilly
Conseil de quartier Jardin de Reuilly
Conseil de quartier Bel Air Nord
Conseil de quartier Bel Air Nord
Chef de cabinet de la Maire du 12ème arrondissement
Coordonnatrice du contrat de sécurité d’arrondissement, DPP
Ordre du jour :
NB : Les interventions des membres et invités du Conseil de sécurité et de prévention de la délinquance
d’arrondissement (CSPDA) sont ici reprises par thèmes et non par ordre chronologique afin d’en faciliter la
compréhension.
Questions abordées
Réponses, résultats des échanges
Plusieurs dizaines de personnes, se réclamant du Nouveau parti anticapitaliste et de l’association de quartier La
Commune Libre d’Aligre, se sont présentées devant les membres et invités du CSPDA afin de faire entendre leur
opposition au principe d’installation de caméras de vidéoprotection sur l’espace public.
1. Introduction, présentation
Mme BLUMENTHAL
Comme vous le savez, le Préfet de Police, Michel GAUDIN, a présenté,
au cours du Conseil de Paris des 20 et 21 octobre derniers, une
communication relative au « Plan 1000 Caméras » qu’il souhaite
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déployer dans Paris à partir du début de l’année 2011.
A cette occasion, le Préfet de Police a souhaité que soit engagée une
concertation avec les élus d’arrondissement et les Parisiens sur les lieux
d’implantation des caméras. Cette concertation se faisant sur la base
des lieux d’implantation envisagés par les services de la Préfecture de
Police.
Le principe de l’extension de la vidéoprotection sur le territoire parisien
est un engagement de campagne du Maire de Paris qui avait souhaité
ce renforcement dans les lieux les plus fréquentés et sur les grands
axes de circulation, tout en étant très vigilant sur le respect des libertés
individuelles.
Il nous a semblé que le Conseil de sécurité et de prévention de la
délinquance de l’arrondissement était le cadre le plus approprié pour
débattre de ce projet puisqu’il réunit outre les acteurs institutionnels de
la prévention, de la protection et de la justice, l’ensemble des
partenaires, notamment associatifs, de la prévention dans
l’arrondissement, ainsi que des représentants de chaque conseil de
quartier, et bien sûr les élus de la majorité et de l’opposition.
C’est la raison pour laquelle nous avons souhaité réunir un CSPDA
exclusivement sur ce sujet.
Je vous propose d’organiser cette séance en deux temps : tout d’abord,
les représentants du Préfet de Police présenteront pendant une dizaine
de minutes la philosophie générale du projet parisien de
vidéoprotection, la méthode retenue par les services de police pour
établir ce projet de cartographie et les grandes lignes des sites retenus
pour notre arrondissement.
Ensuite, j’ouvrirai le débat, et chacun d’entre vous pourra intervenir
pour soit demander des précisions, soit émettre des remarques ou des
objections sur ces projets.
Je tiens néanmoins, avant de passer la parole aux représentants de la
Préfecture, à rappeler brièvement un certain nombre de points.
En premier lieu, je souhaite insister sur le fait que ces projets
d’implantation ont été envisagés exclusivement par les services de la
Préfecture de Police, et qu’à aucun moment les élus de l’arrondissement
n’ont été consultés ou associés à ce travail préparatoire. Nous sommes
donc, de mon point de vue, dans la première phase de cette
concertation.
Par ailleurs, j’ai retenu dans la communication du Préfet de Police au
Conseil de Paris que « les choix définitifs d’implantation des caméras
n’étaient pas arrêtés » et parallèlement qu’il souhaitait une
« concertation ». Aussi, je souhaite que notre réunion d’aujourd’hui soit
utile et que les avis, peut-être négatifs sur certaines implantations
envisagées, soient entendus.
En terme de méthode, nous avons convenu avec les services de la
Préfecture, qu’à l’issue de cette réunion, je ferai, en tant que Maire de
l’arrondissement, remonter officiellement par courrier au Préfet de
Police une synthèse des demandes, propositions, oppositions qui se
seront exprimées. Ceci, afin que la Préfecture puisse travailler plus
finement sur ses remarques et y répondent précisément.
L’implantation de caméras ne saurait être rejetée en bloc. Ce dispositif
peut être un réel atout dans un certain nombre de situations :
régulation directe de la circulation, gestion des foules lors de
manifestation, surveillance de sites sensibles, repérage d’incidents et
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dimensionnement adapté de l’intervention de police sur le terrain, …
Mais, gare aux écueils. Ces caméras supplémentaires ne sauraient
remplacer la présence humaine. Je crois beaucoup à l’efficacité de la
présence sur le terrain, en un mot à la police de proximité qu’avait mise
en place Lionel Jospin. Le renforcement des moyens humains des
commissariats de quartier doit se poursuivre. Le Préfet de Police s’est
engagée à ce que ce plan de vidéoprotection n’amène à aucune
diminution
d’effectifs
dans
les
arrondissements.
Je
serai
particulièrement vigilante sur ce point, car, même si le 12e
arrondissement n’est pas le quartier de Paris le plus sensible, nous
avons besoin de cette police de proximité, et nous savons que parfois,
en particulier la nuit, les moyens humains disponibles sont déjà très
justes.
Autre écueil à éviter, ne pas sur-dimmensionner ce dispositif. Pour être
efficace, il faut que l’on puisse le gérer et donc visionner ces caméras.
Je laisserai le soin aux représentants de la Préfecture d’expliquer les
détails techniques. Mais gardons nous des excès de Londres où
fonctionnent plusieurs centaines de milliers de caméras, beaucoup trop
pour être efficaces et protéger les londonniens.
Je tiens à redire publiquement mes très fortes réserves à l’installation
de caméras dans les lieux fréquentés par des enfants. Tout
particulièrement l’implantation de caméras aux abords immédiats de
certains établissements scolaires qui conduirait à stigmatiser certains
établissements au détriment d’autres. C’est à mes yeux un point
essentiel, je ne souhaite pas qu’au travers d’une caméra on puisse
dévaloriser un établissement par rapport à un autre, ce serait créer des
établissements « surs » et des établissements de « seconde zone, peu
sûrs », ce que je refuse.
Enfin, je veux également insister sur mon attachement au respect des
libertés individuelles et collectives. Il importe donc que l’implantation de
caméras sur le territoire parisien s’effectue dans un cadre juridique
extrêmement rigoureux et protecteur des libertés de chacun. C’est
d’ailleurs pourquoi je suis favorable à la proposition faite par le Maire de
Paris de mettre en place une charte d’éthique ainsi qu’un comité
d’éthique sur la vidéoprotection, doté d’un pouvoir de recommandation
contraignant. Sur ce point, les aspects techniques : conservation des
données, accès aux données archivées, possibilité de piloter à distance
les caméras … je crois savoir que tout n’est pas encore totalement
arrêté par la Préfecture, mais c’est un point sur lequel je souhaite la
plus grande prudence, des règles strictes de confidentialité, des
systèmes de contrôle, etc. A ce titre, la constitution d’un comité
d’éthique me semble être une piste intéressante et même nécessaire.
2. Présentation du dispositif
M. VEDEL
A ce jour, et depuis trente ans, 300 caméras ont été installées dans la
capitale. Elles dépendent de la Préfecture de Police (100 unités) et de la
Ville de Paris (200 unités). Ces caméras s’ajoutent aux dispositifs de
vidéoprotection privés gérés par les services des transports.
Les nouvelles caméras seront destinées à améliorer :
- la sécurité routière ;
- l’utilisation de l’espace public et tout particulièrement la gestion
sécurisée des grands rassemblements, soit revendicatifs, soit
festifs ou sportifs
- la protection des bâtiments publics ;
- l’apport incontournable de la vidéoprotection dans l’occupation
préventive, dissuasive et répressive par les forces de l’ordre.
L’image permet d’être plus réactif à titre préventif et dissuasif,
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M. CASA
D’accord sur le principe d’installation de
caméras de surveillance, M. CASA aurait
souhaité pouvoir donner son avis sur les sites
d’implantation. Il ne retrouve pas sur le plan
transmis par la Préfecture de police les
caméras dont l’utilité avait été évoquée lors
d’autres instances notamment dans les
quartiers Tourneux et Fécamp.
Mme BLUMENTHAL
Il n’y a eu aucune discussion préalable entre
la Préfecture de police et les élus municipaux.
Les sites d’implantation ont été déterminés
par la Préfecture de police et le commissariat
central.
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et constitue un apport précieux pour les enquêtes de police
judiciaire.
le secours à personnes ;
la prévention du risque terroriste.
Les sites d’implantation des caméras ont été définis après consultation
de différents services de la Préfecture de Police, chacun ayant fait des
propositions en fonction de ses prérogatives.
L’implantation des caméras s’organisera selon un parti pris par la
Préfecture de Police qui souhaite, à l’inverse des autorités
londoniennes, installer un nombre modéré de caméras afin de garantir
une meilleure gestion des images.
La vidéoprotection est une technique, un outil. Elle ne se substitue pas
au travail des policiers et doit au contraire contribuer à améliorer leur
travail au quotidien.
Les caméras seront reliées à différents centres opérationnels,
notamment à l’état-major de la brigade des sapeurs pompiers.
Commissaire MARTIN
Cette première phase était d’ordre technique
et n’a été le fait que de techniciens.
M. VEDEL
La carte d’implantation des caméras a été
distribuée en octobre 2008 à l’ensemble des
conseillers de Paris.
Financement :
Alors que dans les communes de droit commun, les dispositifs de
vidéoprotection sont financés par les seules communes, ce financement
fera l’objet à Paris d’un engagement majeur de l’Etat en faveur des
Parisiens, complété par un partenariat entre la Préfecture de Police et la
Ville de Paris, dans le respect des compétences de chacun.
Protection des libertés individuelles :
La loi française est l’une des plus protectrices dans ce domaine. Ainsi,
les enregistrements réalisés seront conservés pour une durée maximum
d’un mois (sauf si utilisés dans une procédure judiciaire). Compte tenu
des coûts de conservation très importants, ils seront probablement
conservés moins longtemps.
La carte d’implantation des caméras sera consultable en permanence
par le public. Chacun aura la possibilité d’accéder aux images le
concernant.
Une charte d’éthique est en cours de rédaction en partenariat avec la
Ville de Paris.
Des instances de contrôle seront mises en place tout au long du
processus d’installation et de fonctionnement du dispositif :
- Une commission spécialisée présidée par un magistrat du siège se
réunira avant l’implantation des caméras.
- Un organe de régulation et de concertation national existe : la
Commission Nationale de la Vidéoprotection.
- Les organes de contrôle indépendants existants joueront aussi, en
tant que de besoin, leur office : CNDS, HALDE, médiateur de la
République, etc.
- L’utilisation des images par les fonctionnaires de police se fera sous le
contrôle permanent de la justice, comme pour tout ce qui a trait à la
police judiciaire.
- Un comité d’éthique parisien sera en outre mis en place. Il sera
composé de 5 membres désignés par la Préfecture de Police et de 5
membres désignés par la Mairie de Paris. Il pourra être saisi par tout
citoyen.
Commissaire MARTIN
Sollicité par la Préfecture de police, le commissariat central a listé 24
sites sur lesquels l’implantation de caméras était justifiée par un objectif
de réduction de la délinquance de voie publique.
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3. Remarques et questions des membres du conseil
M. MAZET (conseil de quartier Aligre – gare de Lyon)
Qu’est-ce qui justifie le passage de 6 à 30 caméras dans le quartier
d’Aligre ? Pourquoi installer des caméras place d’Aligre et place
Fresnay ?
M. VEDEL
En matière de vidéoprotection on ne peut pas
« juger au poids ». Le nombre de caméras
implantées dépend aussi de la configuration
du site : plusieurs sont parfois nécessaires
pour assurer une bonne visibilité dans un
espace pourtant restreint.
Commissaire MARTIN
La place d’Aligre et ses abords posent des
problèmes d’ordre public notamment des
regroupements bruyants.
M. VEDEL
Un trafic de drogue a par ailleurs été
démantelé récemment sur ce site.
Mme LAHAYE (conseil de quartier Bercy)
Quel est le coût de ces implantations ? Les caméras ne risquent-elles
pas de seulement déplacer les problèmes ?
Les caméras ne doivent pas remplacer la présence humaine notamment
les éducateurs.
Mme BLUMENTHAL
La présence humaine est préférable à l’installation des caméras devant
les établissements scolaires.
M. POSTERNAK
La question de la vidéosurveillance fait débat au sein de la communauté
enseignante. M. POSTERNAK craint que le Plan 1000 caméras ne soit
que la première étape d’un déploiement plus large dans quelques
années. Où s’arrêtera-t-on ? Quelles seront les modalités de
fonctionnement de la commission de déontologie ? Quelles seront les
sanctions en cas de non respect de la législation en matière de libertés
individuelles et d’utilisation des images ?
M. VEDEL
Lorsque la caméra sera utilisée conjointement
par la Mairie et la Préfecture de Police, les
frais seront partagés. La Mairie de Paris
contribuera aux frais, essentiellement pas la
prise en charge des travaux d’installation.
Les présences humaine et technique ne
s’opposent pas. Aujourd’hui, 380 policiers sont
affectés dans le 12è arrondissement soit,
compte tenu des cycles de travail, de
formation et des missions de police judiciaire,
d’accueil et de traitement des gardes à vue,
en moyenne 28 personnes sur la voie
publique à un instant T. Pour optimiser
l’exercice des missions de la police, il faut
utiliser l’image pour être au bon endroit, au
bon moment. Les caméras permettront une
meilleure réactivité et une plus grande
mobilité des services.
M. VEDEL
Les caméras filment les délinquants aussi bien
que les policiers. Cette dimension de l’image
garantit le respect de la déontologie en toutes
circonstances. De plus, si l’image permet de
mettre en cause certains délinquants, elle
peut aussi disculper vis-à-vis de témoignages
peu précis ou non fiables : il ne faut pas avoir
une vision univoque de l’image par rapport
aux libertés individuelles.
La technologie numérique permet un traçage
très précis des utilisateurs des images. L’accès
non autorisé à des images est puni d’une
peine d’emprisonnement et d’une amende. Un
fonctionnaire qui utiliserait les images sans
justification légale risquerait la révocation.
M. LECAT
Les délits relatifs aux fichiers informatiques
nominatifs,
à
savoir
notamment
:
détournement de finalité des données,
divulgation
intentionnelle
de
données
confidentielles, traitement illicite de données
nominatives sensibles, conservation de
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données au delà de la durée, etc. sont punis
de 5 ans d'emprisonnement et de 300.000
euros d'amende.
En ce qui concerne les caméras, elles facilitent
l'élucidation de nombreuses affaires, mais
elles ne peuvent à elles seules apporter une
preuve suffisante.
En effet, il faut toujours confronter les
données qu'elles recueillent avec d'autres
éléments de l'enquête.
Par ailleurs, dans un certain nombre de cas,
les images sont inexploitables parce que trop
sombres,
brouillées,
floues,
individus
cagoulés ou non identifiés, etc.
M. LEBLOND
Les images enregistrées par les caméras ne
sont pas visionnées de façon permanente.
L’alerte qui entraîne le visionnage est donnée
par les seuls fonctionnaires de police.
M. CELATI et Mme SANDLARZ (associations de prévention spécialisée)
M. CELATI et Mme SANDLARZ ne se sentent pas concernés par le débat
d’aujourd’hui qui ne relève pas de leur domaine de compétence. Ils
sont cependant rassurés par les propos de Mme BLUMENTHAL
concernant ses réticences face à l’installation de caméras là où les
jeunes se rencontrent.
M. TENE (conseil de quartier Bel Air nord)
Comment des caméras peuvent-elles contribuer à fluidifier la
circulation ? Comment expliquer le gros déséquilibre quant au nombre
de caméras selon les quartiers ?
M. VEDEL
La circulation sur les grands axes parisiens est
gérée par la Direction de l’Ordre Public et de
la Circulation (DOPC) de la Préfecture de
Police. Les caméras permettent de repérer les
embouteillages dès les prémices, et d’envoyer
rapidement des effectifs sur le terrain afin de
réguler, et si possible de résorber, les
engorgements.
Françoise PANTHIN (conseil de quartier Vallée de Fécamp)
Pourquoi installer 3 caméras place Félix Eboué ? Rue Claude Decaen ?
Pourquoi n’y a-t-il aucune caméra rue de Wattignies et dans les cités
sensibles (Tourneux Fécamp) alors que les troubles liés à la
délinquance y sont fréquents ?
Les habitants du quartier consultés souhaitent savoir pourquoi il n’y a
de caméra dans la cité Fécamp et la rue Edouard Robert.
Commissaire MARTIN
La police a installé les caméras sur les sites
les plus criminogènes, sur lesquels la
délinquance est avérée à un niveau élevé.
M. VEDEL
Les caméras seront équipées d’un système de
floutage automatique rendant illisibles les
images enregistrées dans des zones privées
des immeubles d’habitation. Cette demande
sera cependant étudiée.
Mme BRULE (conseil de quartier Bel Air Sud)
Les caméras seront-elles utilisées pour surveiller les manifestants ?
Quels sont les objectifs fixés à l’installation de caméras ?
Les caméras n’empêcheront pas les actes de délinquance. Rien ne
remplace la présence humaine.
M. VEDEL
Toutes les manifestations ne constituent pas
un risque pour l’ordre public. L’attention de la
police est portée sur les risques de
débordements liés à la présence de casseurs.
Les caméras ne sont effectivement pas des
baguettes magiques. Ce ne sont que des
outils.
Il y a 7 ans, la police n’élucidait que 16% des
délits enregistrés, aujourd’hui elle en élucide
un sur trois. La Préfecture de Police espère
augmenter encore cette proportion grâce aux
caméras.
M. RUE (conseil de quartier Nation Picpus)
M. RUE est dubitatif quant aux dispositifs de protection des libertés
individuelles évoqués par M. VEDEL et émet des objections sur les
objectifs mêmes du plan annoncé par le Préfet de Police.
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Mme BOITEL (conseil de quartier Vallée de Fécamp)
Le contrôle social est de plus en plus accentué. L’implantation de
caméras est prévue sur les sites où se rassemblent les jeunes, les
étrangers et les prostituées. Pourquoi a-t-on prévu d’installer une
caméra face à la maison des étudiants (angle du boulevard Poniatowski
et de la rue C. Decaen) ?
Mme PANTHIN doute de l’impact des caméras de surveillance su le
terrorisme.
M. POSTERNAK
Les chiffres communiqués par les services de police font état d’une
baisse régulière de la délinquance dans l’arrondissement, pourquoi
installer des caméras ? Fonctionnent-elles jour et nuit ?
Commissaire MARTIN
La caméra évoquée est destinée à surveiller
l’entrée de la Foire du trône et non la Maison
des étudiants.
M. VEDEL
La Maison des étudiants étant un bâtiment
privé, elle sera automatiquement floutée sur
les images.
M. VEDEL
Les caméras fonctionnent jour et nuit pour
une meilleure couverture de l’espace.
Dans le 12è arrondissement, le rapport entre
le nombre d’habitants et le nombre de
caméras est équilibré.
Le taux d’élucidation des affaires par les
services de police est de 35%. Il y a donc
encore des efforts à faire pour améliorer ce
point.
M. CAMUS et M. SIALA (conseil de quartier Jardin de Reuilly)
Les membres du conseil de quartier souhaitent que le schéma
d’implantation des caméras soit rendu public et que chacun ait la
possibilité de le discuter.
Mme BARATTI–ELBAZ
Mme BARATTI–ELBAZ remercie Mme BLUMENTHAL d’avoir organisé un
débat dans le cadre du CSPDA ce qui n’a pas été le cas dans tous les
arrondissements.
Les caméras peuvent être utiles en matière de déplacements, lorsque
surviennent des accidents pour assurer une meilleure régulation du
trafic et veille technique. Elles permettent d’ores et déjà aux services
de la Ville d’adapter les réponses et d’intervenir rapidement.
L’implantation de caméras sur les boulevards des maréchaux pourrait
également aider pendant la période d’installation du tramway lors de
laquelle la régulation des carrefours devra s’adapter à la priorité donnée
au tramway. Cependant les sites d’implantation choisis ne sont pas
forcément les meilleurs. Une consultation des services de la Direction
de la voirie et des déplacements serait utile.
Suite aux interpellations des socialistes par les manifestants, Mme
BARATTI–ELBAZ en tant que présidente du groupe des élus socialistes
radicaux et citoyens souhaite préciser que les socialistes de
l’arrondissement n’ont pas attendu cette réunion pour s’émouvoir de la
politique sécuritaire de Nicolas SARKOZY. L’engagement des socialistes
auprès par exemple des sans papiers, ou encore pour la défense des
droits de l’homme et des libertés individuelles le prouve depuis de
nombreuses années. Aussi les socialistes de l’arrondissement ne sont
pas favorables à l’implantation de caméras devant les écoles. De même
s’ils comprennent les arguments en faveur de l’installation de caméras
sur les sites accueillant de grands rassemblements (Gare de Lyon,
POPB, Opéra Bastille) ils contestent la présence d’une caméra devant la
mairie d’arrondissement.
Mme BARATTI–ELBAZ s’interroge également sur la justification
apportée par la police quant à l’installation d’une caméra place
d’Aligre (la présence d’un marché). Pourquoi le marché d’Aligre est-il le
seul des marchés de l’arrondissement à faire l’objet de l’implantation
de caméras ?
Pour leur part les élus socialistes continueront à œuvrer
quotidiennement pour le vivre ensemble en partenariat avec les
associations de quartier oeuvrant dans ce sens, telles que La commune
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libre d’Aligre.
François PELLEGRI , élu socialiste, habitant de la place d’Aligre
Le quartier d’Aligre ne mérite pas deux caméras. Pourquoi ne pas en
faire cadeau à d’autres sites plus nécessiteux ?
Quelle est la réalité chiffrée de la délinquance place d’Aligre ?
En tant que socialiste François partage le sentiment de Mme BARATTi–
ELBAZ au sujet des remarques formulées par les membres de La
commune libre d’Aligre.
Mme TAIEB
Mme TAIEB demande une extrême vigilance quant à l’installation de
caméras devant les établissements scolaires. Il y a un risque de
stigmatisation de ces derniers. Un renforcement de la présence
humaine reste important.
4. Synthèse des demandes de modification du schéma d’installation de caméras dans l’arrondissement
Mme BLUMENTHAL
.
L’objet de la réunion est de recueillir les réactions des membres du
CSPDA concernant la cartographie établie par la Préfecture de police. La
Mairie relaiera les questions et les demandes de modifications auprès
de cette dernière. J’ai retenu parmi les différentes interventions :
Demandes d’installation de caméras supplémentaires :
- rue de Wattignies
- Tourneux
- Fécamp
- Edouard Robert.
Interrogations quant à l’utilité de caméras :
- place d’Aligre ;
- face à la mairie d’arrondissement ;
- devant les établissements scolaires.
Demande de communication des motifs avancés par les
différentes directions de la Préfecture de Police pour proposer
l’implantation de chacune des nouvelles caméras.
5. Clôture
M. BONNET
M. BONNET souhaitait que ce débat ait lieu. La question de la
vidéosurveillance est primordiale car elle touche au contrat social et aux
conditions de sa sauvegarde. Il ne faut pas que la technologie prenne le
dessus sur l’être humain et la liberté. Le problème de la jeunesse, le
désoeuvrement se pose aussi en termes humains. La tranquillité
publique doit être l’œuvre du lien social.
Où va l’argent de l’état en matière de prévention ? Les installations de
caméras s’arrêteront quand l’éducation et la prévention joueront leur
rôle. Le débat devra être perpétré au-delà de cette réunion.
M. VEDEL
Le plan d’implantation et le projet de charte
sont consultables sur le site Internet de la
Préfecture de police.
Mme BLUMENTHAL
Mme BLUMENTHAL se félicite de la tenue de cette réunion où chacun a
pu écouter l’autre.
Les divergences d’opinion sont visibles et ont été relayées par cette
assemblée notamment selon les quartiers.
Annexes (documents distribués par la Préfecture de police lors de la réunion) :
1. Liste des caméras implantées dans le 12ème arrondissement
2. Localisation des caméras
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