Compte-rendu CSPDA 12 du 28 janvier 2009 - Mairie du 12e
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Compte-rendu CSPDA 12 du 28 janvier 2009 - Mairie du 12e
CONSEIL DE SECURITE ET DE PREVENTION DE LA DELINQUANCE DU 12ème ARRONDISSEMENT Réunion plénière du 28 janvier 2009 COMPTE – RENDU Participants : Michèle BLUMENTHAL François LECAT Denis MARTIN Renaud VEDEL Thierry LEBLOND Christian GASSIEN Serge LOUGE Nicolas BONNET Catherine BARATTI – ELBAZ Fadila TAIEB François PELLEGRI Raphaël GRECK Lunise MARQUIS Vincent CASA Dominique NOGARO Philippe LE MARQUAND Huguette ZIRCON Gilles POSTERNAK Jean-Louis CELATI Catherine SANDLARZ Patrice BONNET Jean-luc PERALEZ Jean RUE Serge COUPET Françoise PANTHIN Sylvie BOITEL Robert MAZET Nicole de LABAREYRE Laure LAHAYE Yvon CAMUS Bastien SIALA Muriel BRULE David TENE Pierre-Adrien HINGRAY Marie LAHAYE Maire du 12e arrondissement, co-président du CSA du 12e Vice-Procureur de la République, co-président du CSA du 12e Commissaire central d’arrondissement, co-président du CSA du 12e Sous-Préfet, Directeur adjoint du Cabinet du Préfet de Police Directeur de projet vidéoprotection auprès du Préfet, Secrétaire général pour l’administratrion, Préfecture de police Chargé de mission, Direction de la police urbaine de proximité (DPUP) Commissariat central du 12ème arrondissement Adjoint à la Maire du 12e, chargé de la prévention, de la tranquillité publique, de l’égalité homme- femme et de la lutte contre les discriminations Adjointe à la Maire du 12e, chargée de la voirie et des déplacements Adjointe à la Maire du 12e, chargée des affaires scolaires Adjoint à la Maire du 12e, chargé de l’urbanisme Conseiller d’arrondissement délégué chargé de la propreté, du tri et de la collecte des déchets Conseillère d’arrondissement déléguée chargée de la jeunesse Conseiller d’arrondissement, élu de l’opposition Référent technique d’arrondissement, direction de la prévention et de la protection (DPP) Représentant de la direction de la voirie et des déplacements (DVD) Direction des espaces verts et de l’environnement (DEVE) Proviseur du lycée professionnel Théophile Gautier, référent pour le CSA Directeur de l’association SOLEIL Directrice de l’association CAP 2000 Paris Habitat Directeur régional sûreté, SNCF Conseil de quartier Nation - Picpus Conseil de quartier Vallée de Fécamp Conseil de quartier Vallée de Fécamp Conseil de quartier Vallée de Fécamp Conseil de quartier Aligre – Garde de Lyon Conseil de quartier Bel Air Sud Conseil de quartier Bercy Conseil de quartier Jardin de Reuilly Conseil de quartier Jardin de Reuilly Conseil de quartier Bel Air Nord Conseil de quartier Bel Air Nord Chef de cabinet de la Maire du 12ème arrondissement Coordonnatrice du contrat de sécurité d’arrondissement, DPP Ordre du jour : NB : Les interventions des membres et invités du Conseil de sécurité et de prévention de la délinquance d’arrondissement (CSPDA) sont ici reprises par thèmes et non par ordre chronologique afin d’en faciliter la compréhension. Questions abordées Réponses, résultats des échanges Plusieurs dizaines de personnes, se réclamant du Nouveau parti anticapitaliste et de l’association de quartier La Commune Libre d’Aligre, se sont présentées devant les membres et invités du CSPDA afin de faire entendre leur opposition au principe d’installation de caméras de vidéoprotection sur l’espace public. 1. Introduction, présentation Mme BLUMENTHAL Comme vous le savez, le Préfet de Police, Michel GAUDIN, a présenté, au cours du Conseil de Paris des 20 et 21 octobre derniers, une communication relative au « Plan 1000 Caméras » qu’il souhaite Version définitive Mars 2009 Page 1 sur 8 déployer dans Paris à partir du début de l’année 2011. A cette occasion, le Préfet de Police a souhaité que soit engagée une concertation avec les élus d’arrondissement et les Parisiens sur les lieux d’implantation des caméras. Cette concertation se faisant sur la base des lieux d’implantation envisagés par les services de la Préfecture de Police. Le principe de l’extension de la vidéoprotection sur le territoire parisien est un engagement de campagne du Maire de Paris qui avait souhaité ce renforcement dans les lieux les plus fréquentés et sur les grands axes de circulation, tout en étant très vigilant sur le respect des libertés individuelles. Il nous a semblé que le Conseil de sécurité et de prévention de la délinquance de l’arrondissement était le cadre le plus approprié pour débattre de ce projet puisqu’il réunit outre les acteurs institutionnels de la prévention, de la protection et de la justice, l’ensemble des partenaires, notamment associatifs, de la prévention dans l’arrondissement, ainsi que des représentants de chaque conseil de quartier, et bien sûr les élus de la majorité et de l’opposition. C’est la raison pour laquelle nous avons souhaité réunir un CSPDA exclusivement sur ce sujet. Je vous propose d’organiser cette séance en deux temps : tout d’abord, les représentants du Préfet de Police présenteront pendant une dizaine de minutes la philosophie générale du projet parisien de vidéoprotection, la méthode retenue par les services de police pour établir ce projet de cartographie et les grandes lignes des sites retenus pour notre arrondissement. Ensuite, j’ouvrirai le débat, et chacun d’entre vous pourra intervenir pour soit demander des précisions, soit émettre des remarques ou des objections sur ces projets. Je tiens néanmoins, avant de passer la parole aux représentants de la Préfecture, à rappeler brièvement un certain nombre de points. En premier lieu, je souhaite insister sur le fait que ces projets d’implantation ont été envisagés exclusivement par les services de la Préfecture de Police, et qu’à aucun moment les élus de l’arrondissement n’ont été consultés ou associés à ce travail préparatoire. Nous sommes donc, de mon point de vue, dans la première phase de cette concertation. Par ailleurs, j’ai retenu dans la communication du Préfet de Police au Conseil de Paris que « les choix définitifs d’implantation des caméras n’étaient pas arrêtés » et parallèlement qu’il souhaitait une « concertation ». Aussi, je souhaite que notre réunion d’aujourd’hui soit utile et que les avis, peut-être négatifs sur certaines implantations envisagées, soient entendus. En terme de méthode, nous avons convenu avec les services de la Préfecture, qu’à l’issue de cette réunion, je ferai, en tant que Maire de l’arrondissement, remonter officiellement par courrier au Préfet de Police une synthèse des demandes, propositions, oppositions qui se seront exprimées. Ceci, afin que la Préfecture puisse travailler plus finement sur ses remarques et y répondent précisément. L’implantation de caméras ne saurait être rejetée en bloc. Ce dispositif peut être un réel atout dans un certain nombre de situations : régulation directe de la circulation, gestion des foules lors de manifestation, surveillance de sites sensibles, repérage d’incidents et Version définitive Mars 2009 Page 2 sur 8 dimensionnement adapté de l’intervention de police sur le terrain, … Mais, gare aux écueils. Ces caméras supplémentaires ne sauraient remplacer la présence humaine. Je crois beaucoup à l’efficacité de la présence sur le terrain, en un mot à la police de proximité qu’avait mise en place Lionel Jospin. Le renforcement des moyens humains des commissariats de quartier doit se poursuivre. Le Préfet de Police s’est engagée à ce que ce plan de vidéoprotection n’amène à aucune diminution d’effectifs dans les arrondissements. Je serai particulièrement vigilante sur ce point, car, même si le 12e arrondissement n’est pas le quartier de Paris le plus sensible, nous avons besoin de cette police de proximité, et nous savons que parfois, en particulier la nuit, les moyens humains disponibles sont déjà très justes. Autre écueil à éviter, ne pas sur-dimmensionner ce dispositif. Pour être efficace, il faut que l’on puisse le gérer et donc visionner ces caméras. Je laisserai le soin aux représentants de la Préfecture d’expliquer les détails techniques. Mais gardons nous des excès de Londres où fonctionnent plusieurs centaines de milliers de caméras, beaucoup trop pour être efficaces et protéger les londonniens. Je tiens à redire publiquement mes très fortes réserves à l’installation de caméras dans les lieux fréquentés par des enfants. Tout particulièrement l’implantation de caméras aux abords immédiats de certains établissements scolaires qui conduirait à stigmatiser certains établissements au détriment d’autres. C’est à mes yeux un point essentiel, je ne souhaite pas qu’au travers d’une caméra on puisse dévaloriser un établissement par rapport à un autre, ce serait créer des établissements « surs » et des établissements de « seconde zone, peu sûrs », ce que je refuse. Enfin, je veux également insister sur mon attachement au respect des libertés individuelles et collectives. Il importe donc que l’implantation de caméras sur le territoire parisien s’effectue dans un cadre juridique extrêmement rigoureux et protecteur des libertés de chacun. C’est d’ailleurs pourquoi je suis favorable à la proposition faite par le Maire de Paris de mettre en place une charte d’éthique ainsi qu’un comité d’éthique sur la vidéoprotection, doté d’un pouvoir de recommandation contraignant. Sur ce point, les aspects techniques : conservation des données, accès aux données archivées, possibilité de piloter à distance les caméras … je crois savoir que tout n’est pas encore totalement arrêté par la Préfecture, mais c’est un point sur lequel je souhaite la plus grande prudence, des règles strictes de confidentialité, des systèmes de contrôle, etc. A ce titre, la constitution d’un comité d’éthique me semble être une piste intéressante et même nécessaire. 2. Présentation du dispositif M. VEDEL A ce jour, et depuis trente ans, 300 caméras ont été installées dans la capitale. Elles dépendent de la Préfecture de Police (100 unités) et de la Ville de Paris (200 unités). Ces caméras s’ajoutent aux dispositifs de vidéoprotection privés gérés par les services des transports. Les nouvelles caméras seront destinées à améliorer : - la sécurité routière ; - l’utilisation de l’espace public et tout particulièrement la gestion sécurisée des grands rassemblements, soit revendicatifs, soit festifs ou sportifs - la protection des bâtiments publics ; - l’apport incontournable de la vidéoprotection dans l’occupation préventive, dissuasive et répressive par les forces de l’ordre. L’image permet d’être plus réactif à titre préventif et dissuasif, Version définitive M. CASA D’accord sur le principe d’installation de caméras de surveillance, M. CASA aurait souhaité pouvoir donner son avis sur les sites d’implantation. Il ne retrouve pas sur le plan transmis par la Préfecture de police les caméras dont l’utilité avait été évoquée lors d’autres instances notamment dans les quartiers Tourneux et Fécamp. Mme BLUMENTHAL Il n’y a eu aucune discussion préalable entre la Préfecture de police et les élus municipaux. Les sites d’implantation ont été déterminés par la Préfecture de police et le commissariat central. Mars 2009 Page 3 sur 8 - et constitue un apport précieux pour les enquêtes de police judiciaire. le secours à personnes ; la prévention du risque terroriste. Les sites d’implantation des caméras ont été définis après consultation de différents services de la Préfecture de Police, chacun ayant fait des propositions en fonction de ses prérogatives. L’implantation des caméras s’organisera selon un parti pris par la Préfecture de Police qui souhaite, à l’inverse des autorités londoniennes, installer un nombre modéré de caméras afin de garantir une meilleure gestion des images. La vidéoprotection est une technique, un outil. Elle ne se substitue pas au travail des policiers et doit au contraire contribuer à améliorer leur travail au quotidien. Les caméras seront reliées à différents centres opérationnels, notamment à l’état-major de la brigade des sapeurs pompiers. Commissaire MARTIN Cette première phase était d’ordre technique et n’a été le fait que de techniciens. M. VEDEL La carte d’implantation des caméras a été distribuée en octobre 2008 à l’ensemble des conseillers de Paris. Financement : Alors que dans les communes de droit commun, les dispositifs de vidéoprotection sont financés par les seules communes, ce financement fera l’objet à Paris d’un engagement majeur de l’Etat en faveur des Parisiens, complété par un partenariat entre la Préfecture de Police et la Ville de Paris, dans le respect des compétences de chacun. Protection des libertés individuelles : La loi française est l’une des plus protectrices dans ce domaine. Ainsi, les enregistrements réalisés seront conservés pour une durée maximum d’un mois (sauf si utilisés dans une procédure judiciaire). Compte tenu des coûts de conservation très importants, ils seront probablement conservés moins longtemps. La carte d’implantation des caméras sera consultable en permanence par le public. Chacun aura la possibilité d’accéder aux images le concernant. Une charte d’éthique est en cours de rédaction en partenariat avec la Ville de Paris. Des instances de contrôle seront mises en place tout au long du processus d’installation et de fonctionnement du dispositif : - Une commission spécialisée présidée par un magistrat du siège se réunira avant l’implantation des caméras. - Un organe de régulation et de concertation national existe : la Commission Nationale de la Vidéoprotection. - Les organes de contrôle indépendants existants joueront aussi, en tant que de besoin, leur office : CNDS, HALDE, médiateur de la République, etc. - L’utilisation des images par les fonctionnaires de police se fera sous le contrôle permanent de la justice, comme pour tout ce qui a trait à la police judiciaire. - Un comité d’éthique parisien sera en outre mis en place. Il sera composé de 5 membres désignés par la Préfecture de Police et de 5 membres désignés par la Mairie de Paris. Il pourra être saisi par tout citoyen. Commissaire MARTIN Sollicité par la Préfecture de police, le commissariat central a listé 24 sites sur lesquels l’implantation de caméras était justifiée par un objectif de réduction de la délinquance de voie publique. Version définitive Mars 2009 Page 4 sur 8 3. Remarques et questions des membres du conseil M. MAZET (conseil de quartier Aligre – gare de Lyon) Qu’est-ce qui justifie le passage de 6 à 30 caméras dans le quartier d’Aligre ? Pourquoi installer des caméras place d’Aligre et place Fresnay ? M. VEDEL En matière de vidéoprotection on ne peut pas « juger au poids ». Le nombre de caméras implantées dépend aussi de la configuration du site : plusieurs sont parfois nécessaires pour assurer une bonne visibilité dans un espace pourtant restreint. Commissaire MARTIN La place d’Aligre et ses abords posent des problèmes d’ordre public notamment des regroupements bruyants. M. VEDEL Un trafic de drogue a par ailleurs été démantelé récemment sur ce site. Mme LAHAYE (conseil de quartier Bercy) Quel est le coût de ces implantations ? Les caméras ne risquent-elles pas de seulement déplacer les problèmes ? Les caméras ne doivent pas remplacer la présence humaine notamment les éducateurs. Mme BLUMENTHAL La présence humaine est préférable à l’installation des caméras devant les établissements scolaires. M. POSTERNAK La question de la vidéosurveillance fait débat au sein de la communauté enseignante. M. POSTERNAK craint que le Plan 1000 caméras ne soit que la première étape d’un déploiement plus large dans quelques années. Où s’arrêtera-t-on ? Quelles seront les modalités de fonctionnement de la commission de déontologie ? Quelles seront les sanctions en cas de non respect de la législation en matière de libertés individuelles et d’utilisation des images ? M. VEDEL Lorsque la caméra sera utilisée conjointement par la Mairie et la Préfecture de Police, les frais seront partagés. La Mairie de Paris contribuera aux frais, essentiellement pas la prise en charge des travaux d’installation. Les présences humaine et technique ne s’opposent pas. Aujourd’hui, 380 policiers sont affectés dans le 12è arrondissement soit, compte tenu des cycles de travail, de formation et des missions de police judiciaire, d’accueil et de traitement des gardes à vue, en moyenne 28 personnes sur la voie publique à un instant T. Pour optimiser l’exercice des missions de la police, il faut utiliser l’image pour être au bon endroit, au bon moment. Les caméras permettront une meilleure réactivité et une plus grande mobilité des services. M. VEDEL Les caméras filment les délinquants aussi bien que les policiers. Cette dimension de l’image garantit le respect de la déontologie en toutes circonstances. De plus, si l’image permet de mettre en cause certains délinquants, elle peut aussi disculper vis-à-vis de témoignages peu précis ou non fiables : il ne faut pas avoir une vision univoque de l’image par rapport aux libertés individuelles. La technologie numérique permet un traçage très précis des utilisateurs des images. L’accès non autorisé à des images est puni d’une peine d’emprisonnement et d’une amende. Un fonctionnaire qui utiliserait les images sans justification légale risquerait la révocation. M. LECAT Les délits relatifs aux fichiers informatiques nominatifs, à savoir notamment : détournement de finalité des données, divulgation intentionnelle de données confidentielles, traitement illicite de données nominatives sensibles, conservation de Version définitive Mars 2009 Page 5 sur 8 données au delà de la durée, etc. sont punis de 5 ans d'emprisonnement et de 300.000 euros d'amende. En ce qui concerne les caméras, elles facilitent l'élucidation de nombreuses affaires, mais elles ne peuvent à elles seules apporter une preuve suffisante. En effet, il faut toujours confronter les données qu'elles recueillent avec d'autres éléments de l'enquête. Par ailleurs, dans un certain nombre de cas, les images sont inexploitables parce que trop sombres, brouillées, floues, individus cagoulés ou non identifiés, etc. M. LEBLOND Les images enregistrées par les caméras ne sont pas visionnées de façon permanente. L’alerte qui entraîne le visionnage est donnée par les seuls fonctionnaires de police. M. CELATI et Mme SANDLARZ (associations de prévention spécialisée) M. CELATI et Mme SANDLARZ ne se sentent pas concernés par le débat d’aujourd’hui qui ne relève pas de leur domaine de compétence. Ils sont cependant rassurés par les propos de Mme BLUMENTHAL concernant ses réticences face à l’installation de caméras là où les jeunes se rencontrent. M. TENE (conseil de quartier Bel Air nord) Comment des caméras peuvent-elles contribuer à fluidifier la circulation ? Comment expliquer le gros déséquilibre quant au nombre de caméras selon les quartiers ? M. VEDEL La circulation sur les grands axes parisiens est gérée par la Direction de l’Ordre Public et de la Circulation (DOPC) de la Préfecture de Police. Les caméras permettent de repérer les embouteillages dès les prémices, et d’envoyer rapidement des effectifs sur le terrain afin de réguler, et si possible de résorber, les engorgements. Françoise PANTHIN (conseil de quartier Vallée de Fécamp) Pourquoi installer 3 caméras place Félix Eboué ? Rue Claude Decaen ? Pourquoi n’y a-t-il aucune caméra rue de Wattignies et dans les cités sensibles (Tourneux Fécamp) alors que les troubles liés à la délinquance y sont fréquents ? Les habitants du quartier consultés souhaitent savoir pourquoi il n’y a de caméra dans la cité Fécamp et la rue Edouard Robert. Commissaire MARTIN La police a installé les caméras sur les sites les plus criminogènes, sur lesquels la délinquance est avérée à un niveau élevé. M. VEDEL Les caméras seront équipées d’un système de floutage automatique rendant illisibles les images enregistrées dans des zones privées des immeubles d’habitation. Cette demande sera cependant étudiée. Mme BRULE (conseil de quartier Bel Air Sud) Les caméras seront-elles utilisées pour surveiller les manifestants ? Quels sont les objectifs fixés à l’installation de caméras ? Les caméras n’empêcheront pas les actes de délinquance. Rien ne remplace la présence humaine. M. VEDEL Toutes les manifestations ne constituent pas un risque pour l’ordre public. L’attention de la police est portée sur les risques de débordements liés à la présence de casseurs. Les caméras ne sont effectivement pas des baguettes magiques. Ce ne sont que des outils. Il y a 7 ans, la police n’élucidait que 16% des délits enregistrés, aujourd’hui elle en élucide un sur trois. La Préfecture de Police espère augmenter encore cette proportion grâce aux caméras. M. RUE (conseil de quartier Nation Picpus) M. RUE est dubitatif quant aux dispositifs de protection des libertés individuelles évoqués par M. VEDEL et émet des objections sur les objectifs mêmes du plan annoncé par le Préfet de Police. Version définitive Mars 2009 Page 6 sur 8 Mme BOITEL (conseil de quartier Vallée de Fécamp) Le contrôle social est de plus en plus accentué. L’implantation de caméras est prévue sur les sites où se rassemblent les jeunes, les étrangers et les prostituées. Pourquoi a-t-on prévu d’installer une caméra face à la maison des étudiants (angle du boulevard Poniatowski et de la rue C. Decaen) ? Mme PANTHIN doute de l’impact des caméras de surveillance su le terrorisme. M. POSTERNAK Les chiffres communiqués par les services de police font état d’une baisse régulière de la délinquance dans l’arrondissement, pourquoi installer des caméras ? Fonctionnent-elles jour et nuit ? Commissaire MARTIN La caméra évoquée est destinée à surveiller l’entrée de la Foire du trône et non la Maison des étudiants. M. VEDEL La Maison des étudiants étant un bâtiment privé, elle sera automatiquement floutée sur les images. M. VEDEL Les caméras fonctionnent jour et nuit pour une meilleure couverture de l’espace. Dans le 12è arrondissement, le rapport entre le nombre d’habitants et le nombre de caméras est équilibré. Le taux d’élucidation des affaires par les services de police est de 35%. Il y a donc encore des efforts à faire pour améliorer ce point. M. CAMUS et M. SIALA (conseil de quartier Jardin de Reuilly) Les membres du conseil de quartier souhaitent que le schéma d’implantation des caméras soit rendu public et que chacun ait la possibilité de le discuter. Mme BARATTI–ELBAZ Mme BARATTI–ELBAZ remercie Mme BLUMENTHAL d’avoir organisé un débat dans le cadre du CSPDA ce qui n’a pas été le cas dans tous les arrondissements. Les caméras peuvent être utiles en matière de déplacements, lorsque surviennent des accidents pour assurer une meilleure régulation du trafic et veille technique. Elles permettent d’ores et déjà aux services de la Ville d’adapter les réponses et d’intervenir rapidement. L’implantation de caméras sur les boulevards des maréchaux pourrait également aider pendant la période d’installation du tramway lors de laquelle la régulation des carrefours devra s’adapter à la priorité donnée au tramway. Cependant les sites d’implantation choisis ne sont pas forcément les meilleurs. Une consultation des services de la Direction de la voirie et des déplacements serait utile. Suite aux interpellations des socialistes par les manifestants, Mme BARATTI–ELBAZ en tant que présidente du groupe des élus socialistes radicaux et citoyens souhaite préciser que les socialistes de l’arrondissement n’ont pas attendu cette réunion pour s’émouvoir de la politique sécuritaire de Nicolas SARKOZY. L’engagement des socialistes auprès par exemple des sans papiers, ou encore pour la défense des droits de l’homme et des libertés individuelles le prouve depuis de nombreuses années. Aussi les socialistes de l’arrondissement ne sont pas favorables à l’implantation de caméras devant les écoles. De même s’ils comprennent les arguments en faveur de l’installation de caméras sur les sites accueillant de grands rassemblements (Gare de Lyon, POPB, Opéra Bastille) ils contestent la présence d’une caméra devant la mairie d’arrondissement. Mme BARATTI–ELBAZ s’interroge également sur la justification apportée par la police quant à l’installation d’une caméra place d’Aligre (la présence d’un marché). Pourquoi le marché d’Aligre est-il le seul des marchés de l’arrondissement à faire l’objet de l’implantation de caméras ? Pour leur part les élus socialistes continueront à œuvrer quotidiennement pour le vivre ensemble en partenariat avec les associations de quartier oeuvrant dans ce sens, telles que La commune Version définitive Mars 2009 Page 7 sur 8 libre d’Aligre. François PELLEGRI , élu socialiste, habitant de la place d’Aligre Le quartier d’Aligre ne mérite pas deux caméras. Pourquoi ne pas en faire cadeau à d’autres sites plus nécessiteux ? Quelle est la réalité chiffrée de la délinquance place d’Aligre ? En tant que socialiste François partage le sentiment de Mme BARATTi– ELBAZ au sujet des remarques formulées par les membres de La commune libre d’Aligre. Mme TAIEB Mme TAIEB demande une extrême vigilance quant à l’installation de caméras devant les établissements scolaires. Il y a un risque de stigmatisation de ces derniers. Un renforcement de la présence humaine reste important. 4. Synthèse des demandes de modification du schéma d’installation de caméras dans l’arrondissement Mme BLUMENTHAL . L’objet de la réunion est de recueillir les réactions des membres du CSPDA concernant la cartographie établie par la Préfecture de police. La Mairie relaiera les questions et les demandes de modifications auprès de cette dernière. J’ai retenu parmi les différentes interventions : Demandes d’installation de caméras supplémentaires : - rue de Wattignies - Tourneux - Fécamp - Edouard Robert. Interrogations quant à l’utilité de caméras : - place d’Aligre ; - face à la mairie d’arrondissement ; - devant les établissements scolaires. Demande de communication des motifs avancés par les différentes directions de la Préfecture de Police pour proposer l’implantation de chacune des nouvelles caméras. 5. Clôture M. BONNET M. BONNET souhaitait que ce débat ait lieu. La question de la vidéosurveillance est primordiale car elle touche au contrat social et aux conditions de sa sauvegarde. Il ne faut pas que la technologie prenne le dessus sur l’être humain et la liberté. Le problème de la jeunesse, le désoeuvrement se pose aussi en termes humains. La tranquillité publique doit être l’œuvre du lien social. Où va l’argent de l’état en matière de prévention ? Les installations de caméras s’arrêteront quand l’éducation et la prévention joueront leur rôle. Le débat devra être perpétré au-delà de cette réunion. M. VEDEL Le plan d’implantation et le projet de charte sont consultables sur le site Internet de la Préfecture de police. Mme BLUMENTHAL Mme BLUMENTHAL se félicite de la tenue de cette réunion où chacun a pu écouter l’autre. Les divergences d’opinion sont visibles et ont été relayées par cette assemblée notamment selon les quartiers. Annexes (documents distribués par la Préfecture de police lors de la réunion) : 1. Liste des caméras implantées dans le 12ème arrondissement 2. Localisation des caméras Version définitive Mars 2009 Page 8 sur 8