NdL – LEBRAS – TODD – Le Mystère français – 25 juin 2013

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NdL – LEBRAS – TODD – Le Mystère français – 25 juin 2013
¯¯¯¯¯¯¯Des
NOTES de LECTURE¯¯¯¯¯
…¯¯¯¯¯ 25 juin 2013 ¯¯¯¯¯¯…
« Notes » réalisées par Henry Colombani – ancien délégué national à la FCSF, membre de
« Mémoires Vives Centres sociaux » - au simple titre d’un retraité, bénévole
associatif qui, souhaitant approfondir ses lectures, propose de les partager avec
ceux qu’elles intéresseraient. Elles sont donc subjectives, selon les intérêts du
moment et les choix de l’auteur, et n’engagent aucune institution. En espérant
qu’elles inciteront à lire, à nourrir le travail et les réflexions des acteurs bénévoles
et professionnels, dans l’accord comme dans le débat contradictoire ! Les
ouvrages retenus sont répertoriés et classés à la FCSF.
Site : http://www.centres-sociaux.fr/ - rubrique : « Ressources / Notes de lecture »
. Hervé LE BRAS, Emmanuel TODD, Le Mystère français, La République des idées, Seuil,
2013.
[320 pages,120 cartes ; 17,90 euros]
Montée des « populismes », « banalisation » des idées du Front National… Bien des
commentaires récents pourraient laisser croire à la convergence des opinions
vers une sorte d’acceptation tacite ou fataliste.
Face à ce qui pourrait apparaître comme un déterminisme lié aux conséquences
de la ‘crise’ économique… et à la « mondialisation », les approches très
originales, voire « à rebrousse-poil », que propose « Le Mystère français » sont
les bienvenues : elles invitent à prendre du recul et à ajuster nos points de vue
à l’aide des références géographiques, historiques et sociologiques nécessaires
pour évaluer d’un autre regard les transformations en cours.
Une manière d’inciter à agir local, tout en pensant global. N’est-ce pas ce à quoi invite la
« Fabrique des possibles » que les Centres sociaux ont su faire tourner à plein
régime à l’occasion de leur tout récent Congrès national de Lyon !
**********************************
La première ligne du livre est l’affirmation d’un constat : « La France ne se sent pas
bien. » [p.7]
Cette assertion, dont tout l’ouvrage va s’efforcer de démontrer que le ressenti ne
correspond à pas à la réalité des faits1, s’exprime pour les uns en termes de déclin, mais
pour les plus modestes, exclus ou relégués, elle s’éprouve comme une désespérance. Elle
donne du grain à moudre à ceux qui en exploitent le malaise, et ce, non sans analogie avec
la situation des années 30 (la grande crise… ) : par la critique des élites – experts,
intellectuels, Europe… - par la fixation des phobies sur des groupes humains, sociaux,
culturels… cibles, et, finalement, rejet des politiques2.
Ce diagnostic est offert par le stéthoscope de nos médecins – pardon ! Par le scanner des
socio-démo-géographes : « 120 cartes nous permettent de poser un diagnostic : notre pays
souffre d’un d’équilibre entre mes espaces anthropologiques et religieux qui le
constituent. Son cœur libéral et égalitaire, qui fit la Révolution, est affaibli. Sa
périphérie, autrefois fidèle à l’idéal de la hiérarchie, et souvent de tradition catholique,
est désormais dominante. » Et de déduire de cet écart, qui devient une tension, le malaise
1
2
Voir la Conclusion de l’ouvrage, p. 301, et le dernier § de cet article.
Voir en annexe à cette note une liste et les références des quelques analyses sur ces approches.
1
de la gouvernance : « Nos dirigeants, parce qu’ils ignorent tout du fonctionnement
profond de leur propre pays, aggravent sa condition par des politiques économiques
inadaptées. » [p.7]
L’originalité de l’ouvrage, et ce qui frappe au premier coup d’œil, c’est le parti pris des
cartes…, c’est-à-dire le parti de prendre les cartes au sérieux ! Il s’agit de passer au
scanner, sur 30 ans – soit les années dites de crise – 1980-2010 – l’évolution territorialisée
des transformations sociales allant s’accélérant. Territorialisée est ici un terme clé, la
justification de la position théorique des auteurs : car la plupart des changements et
bouleversements intervenus ont « respecté, retrouvé ou revivifié des espaces
anthropologiques et religieux anciens ».
L’introduction propose une lecture des principaux éléments qui permettent de décrire le
vaste changement social intervenu pendant les 30 dernières années3, afin d’en construire
une cartographie plus fine et plus synthétique. Le moteur principal du mouvement de
société – selon les auteurs - réside dans le décollage et dans l’ascension éducative, des
années 60, mais en tenant compte du ait que cette accélération génère une sorte
d’inversion… pourvoyeuse d’inégalités grandissantes… alors que « jamais ans l’histoire la
population française n’avait atteint un niveau éducatif aussi élevé. (…) mais cette
ascension n’a pas mené à la démocratie culturelle » [p. 12] Sont répertoriés et analysés en
ce sens : la révolution des mœurs, l’émancipation des femmes, le bouleversement du
mariage, la fécondité, la crise industrielle, l’immigration, la mutation des classes sociales,
les inégalités, le chômage, les problèmes scolaires, la métamorphose politique…
Concernant par exemple « l’optimisme inconscient de la société » [p. 20-22] deux
indicateurs viennent contredire les excès des media : le taux de suicides apparaît
historiquement bas… (voir le tableau détaillé par tranches d’âges, p. 22) et le contrôle des
pulsions agressives se renforce : « la civilisation des mœurs, chère à Norbert ELIAS,
continue de progresser.4 »
Les chapitres suivants vont confronter ces données de transformations aux sources ou
fondements anthropologiques et religieux du passé qui ont formé les territoires français et
leurs spécificités géographiques et historiques (décrits au chapitre 1), créant, selon
l’expression des auteurs une "mémoire des lieux" concernant les caractères propres d’un
espace, d’une région. Géographie, démographie, anthropologie et sociologie s’accordent
pour retenir la place dans cette caractérisation de la structure familiale (famille
nucléaire, famille élargie, type d’habitat, groupé ou dispersé). On peut ainsi mesurer les
variétés de valeurs et des référentiels formant le paysage « moral et social » des divers
groupes sociaux à partir de la combinaison - de l’alchimie ? – établie entre ces éléments.
Ce que nos auteurs désignent par le terme très expressif de « kaléidoscope familial
français », exprimant « une France contradictoire dans ses tréfonds anthropologiques,
composition qui garantit à elle seule une histoire conflictuelle » [p. 48]… au grand dam
des tenants d’une conception unitaire et homogène du pays ! Une typologie resserrée
autour de la variable-clé de la coopération familiale, par exemple, expression des fonds
anthropologiques régionaux basés sur les types de familles, d’habitat et de mœurs, permet
de distinguer cinq grands modes de partage, fonds à partir desquels peut se comprendre le
3
Quelle soit la valeur scientifique des « cycles économiques », interprétés d’après les modèles
proposés naguère par Kondratiev, retenons que le langage courant à désigné les années de
croissance 19(45)50-1975 , les « Trente Glorieuses », suivies, les années de ralentissement de la
croissance ou de récession, les « Trente Piteuses ».
4
Analysant les trois sources statistiques : police, justice et INSERM, le sociologue Laurent
MUCCHIELLI conclut à leur convergence sur les tendances générales qui « dessinent un mouvement
en deux temps : une hausse globale sur la période 1970-1984 suivie d’une baisse globale de 1985 à
nos jours. » Voir : « L’évolution des homicides depuis les années 1970 : analyse statistique et
tendance générale ». Questions pénales, XXI, 4, septembre 2008.
2
déploiement éléments de la modernité des années 1980-2010. Il s’agit [p. 53] de zones
caractérisées par :
1 – un individualisme égalitaire (Bassin parisien élargi)
2 –une hiérarchie et coopération familiale fortes (Sud Ouest, Alsace-Lorraine, plus diffuses
vers les Alpes)
3 – un individualisme familial pur (Ouest intérieur)
4 – des nuances coopératives familiales diverses et variées (extrême Nord, Bretagne
péninsulaire, bordure nord-ouest du massif central, et à l’Ouest, au Sud de la Loire).
5 – Nuances coopératives familiales à égalitarisme fort (façade méditerranéenne et Corse)
Cette mémoire, ces « mémoires des lieux » intervient alors comme un contre-point – frein
ou résistance, ressource positive ou régression négative – à la violence des mutations.
Provoquant ainsi toute une palette de « précipités » résultant ainsi des compositions –
compromis - entre ces forces s’inspirant des traditions et s’intégrant dans l’accélération
mondialisée.
Le « Mystère français » serait le nom de cette recomposition particulière, dont les
critères habituels de l’analyse économique en termes de concepts marxistes pas plus que
de néo-libéralisme ne sont plus pertinents. Il faut ici insister sur les références qui
constituent les principes et la grille d’analyse des auteurs.
« Ascension éducative, crise religieuse, mutation géographique se déploient dans
l’espace, interagissent de façon complexe et parfois circulaire, selon une logique
conditionnée par un fond anthropologique qui n’a pas grand-chose à voir avec les
variables économiques privilégiées par le marxisme ou le néo-libéralisme… » [p. 145-146]
La thèse – à discuter, cela va de soi, quant à ses présupposés liés aux spécificités des
disciplines de nos auteurs – précise la nature de ses fondamentaux : « Plus globalement et
plus fondamentalement, la cartographie a permis de percevoir l’existence autonome
d’une vie humaine et sociale des profondeurs, indépendante de l’actualité économique et
politique mise en scène par les media, et d’échapper à la perception du monde rétrécie
qui sert d’évangile à l’instruction des élites. » [p. 146] Le propos est enfin nettement
appuyé quant à sa critique et à sa position philosophiques :
« En vérité les catégories classiques du matérialisme et de l’idéalisme5 compliquent
l’analyse plus qu’elles ne la simplifient.. L’économie n’est après tout que l’application
de l’intelligence humaine à la transformation de la matière et du monde, et donc une
composante parmi d’autres des « mentalités ». Il ne peut y avoir de primat de
l’économie parce que l’économie fait partie des mentalités. » [p. 146]
Les auteurs font ici le choix du primat de l’éducatif – au sens le plus large, formant les
mentalités, les goûts et compétences - c’est à dire s’inscrivant dans la tendance des
historiens des mentalités. La principale conséquence, c’est d’accepter que le monde tel
qui est et tel qu’il se transforme, mais en mesurant que « la globalisation économique,
modifie les données du problème… La spécialisation qu’elle entraîne tend à dissocier,
dans chaque pays, l’évolution économique, désormais internationale, de la dynamique
des mentalités, qui reste nationale. »
[p. 147] C’est à l’étude fine de cette
« déformation » - qu’est co,nsacré un chapitre 5 sous le titre évocateur : « Vers la société
postindustrielle, trop vite » - ‘trop vite’, eu égard au temps long des évolutions des
mentalités et références sociales et morales.
La situation du prolétariat est une des conséquences les plus dures de ces évolutions,
selon les méthodes d’analyses du « Mystère français » - sont ainsi repérés et décrits les
5
Qui sous-tendent ce que les auteurs désignent comme un « néo-marxisme » de droite, qui domine
la pensée contemporaine.
3
évolutions et mouvements concernant : l’exil des classes populaires (chapitre 6), les
inégalités économiques (chapitre 7), les migrations (chapitre 8). De manière cohérente
avec la thèse sur l’ascension éducative et les inégalités qu’elle a générées, avec la
relégation du prolétariat sous la domination culturelle dont il est l’objet avec la montée
des classes moyennes constituant le monde urbaine majoritairement tertiaire : « Nous
devons percevoir dans les villes une dynamique historique continue. Une fois de plus,
l'éducation apparaît en moteur du mouvement. Dans un premier temps postindustriel,
elle a fait des villes des pôles de privilège social ; dans un deuxième qui ne fait que
commencer, celles-ci deviennent les lieux de concentration d'une nouvelle pauvreté
éduquée. » [p. 170]
Autre conséquence de cette mise à l’écart des anciennes couches populaires ouvrières :
« Le vote Front national apparaît aimanté par la localisation des sans-diplômes de 25 à 34
ans dans l'espace français. Cela n'indique pas que seuls les sans-diplômes sont attirés par
le Front national. (..), la peur de la chute sociale est génératrice d'anxiété dans toute la
moitié inférieure de la pyramide éducative. » [p. 297]
Si cet ouvrage a retenu notre attention, au-delà de la renommée des ses deux auteurs
connus et – mis en débat – pour leurs avancées parfois iconoclastes et dérangeantes, c’est
bien leur évaluation de l’évolution des courants du Front national, à contre-courant des
analyses dominantes – c’est l’objet du chapitre 9 : « A droite tous ».
Les données anthropologiques et religieuses exposées au début de l’ouvrage donnent-elles
une explication sur l’expansion de l’électorat du Front national vers des zones peu
concernées par l’immigration constatée en 2012 ? La marginalisation économique et
éducative de cet électorat est à l’origine de ce phénomène :
« Le Front national est devenu, économiquement et territorialement, le parti des
dominés, de ces faibles qui ont été éloignés, par l'éducation autant que par le métier, des
centres urbains de pouvoir et de privilèges, et relégués dans les zones péri-urbaines et
rurales. (...) Plus que leur définition socio-économique, leur condition non-urbaine
façonne leur attitude politique.6» [p. 290]
On voudrait placer sa confiance dans la réflexion prospective que nous propose
l’optimisme – raisonné – de nos auteurs estimant inéluctable le décalage- et la rupture entre le leadership du FN et la réalité sociologique :
« Le fonds culturel de la direction du FN, toujours proche de son vieux fond culturel
d'extrême droite – anti-égalitaire, anticommuniste, antisémite et anti-arabe - en réelle
contradiction avec le tempérament de son électorat populaire, guère éloigné du vieux
fond révolutionnaire français.» [p. 299]
La conclusion de l’ouvrage peut surprendre par son relatif optimisme : est-ce à proscrire
en temps de morosité et de pessimisme collectif7, spécificité… bien française, d’autant
qu’elle est souvent manifestée et développée par ceux qui ne sont pas forcément les plus
mal lotis : entendons par les « Cassandre » qui déplorent la « déchéance » nationale,
6
On retrouve ci des conclusions qui recoupent des études récentes, notamment portant sur
l’évolution du vote Front national dans les zones périphériques périurbaines :
Christophe GUILLUY, Fractures françaises, François Bourin éditeur, 2010. Voir notre Note de lecture
du 20 mai 2011 - http://www.centres-sociaux.fr/2012/05/29/note-de-lecture-fractures-francaisesde-christophe-guilluy/; voir également : Dominique GOUX, Eric MAURIN, Les nouvelles classes
moyennes, La République des idées, Seuil, janvier 2012, Note de lecture du 20 janvier 2012.
7
Voir : Liberté, égalité, morosité, Anne Chemin, Le Monde Culture et idées, 26/06/2013.
4
plutôt que de diagnostiquer les vraies situations et de s’atteler à la résolution de leurs
difficultés. Mais citons :
« Dans ses profondeurs, la France ne va pas si mal. Niveau éducatif, fécondité, espérance
de vie, taux de suicide donnent l’image d’une société qui a atteint un palier, dont les
franges inférieures et supérieures s’effilochent mais dont le centre – 90% de la population
– tient le coup. La France, si elle n’a pas échappé à la libéralisation financière et au
déclin industriel, a, mieux que d’autres
grandes nations développées, résisté à
l’accroissement des inégalités matérielles.» [p. 301].
Henry COLOMBANI
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ANNEXE I - Table des matières
Introduction ………………………………………………………………………………………………………………………… 7
1 – L’accélération du changement social : 1980-2010……………………………………………………… 10
2 – Une cartographie plus fine et plus systématique ………………………………………………………… 25
Chapitre premier
Fondements anthropologiques et religieux ………………………………………………………………………… 39
Chapitre 2
La nouvelle inégalité culturelle …………………………………………………………………………………………… 73
Chapitre 3
L’émancipation des femmes ………………………………………………………………………………………………… 99
Chapitre 4
La famille est morte, vive la famille ……………………………………………………………………………………121
Chapitre 5
Vers la société postindustrielle, trop vite ……………………………………………………………………………145
Chapitre 6
L’exil des classes populaires………………………………………………………………………………………………… 159
Chapitre 7
Inégalités économiques ………………………………………………………………………………………………………… 179
Chapitre 8
Les migrations et la stabilité du système……………………………………………………………………………… 203
Chapitre 9
A droite tous…………………………………………………………………………………………………………………………… 229
Chapitre 10
Socialisme et sarkozysme…………………………………………………………………………………………………………255
Chapitre 11
La métamorphose du FN ………………………………………………………………………………………………………… 273
Conclusion ……………………………………………………………………………………………………………………………… 301
Données utilisées pour établir les cartes (120 cartes) …………………………………………………………… 311
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ANNEXE II - Quelques références d’analyses et commentaires pour approcher
les phénomènes associés aux populismes et la montée du Front
national…
Classement chronologique
.. Libération 3, 4 et 5 janvier 2011 - Non, le peuple n’est pas une masse brutale et ignorant,
JACQUES RANCIÈRE Philosophe
5
.. Le Monde - Article paru dans l'édition du 10.02.12 - Populisme (le), dérive de la démocratie ?
Synonyme de démagogie, le mot est devenu une invective politique. Ses contours sont pourtant
rarement définis. Entre critique et réhabilitation, réflexions sur un phénomène planétaire qui séduit
à droite comme à gauche. Le populisme est une notion floue et polysémique, rappelle Philippe
Roger. Une notion récupérée par les extrêmes alors que le populisme de gauche ne ressemble pas à
celui de droite, insiste Vincent Tiberj. Le débat n'est donc pas entre droite et gauche ou modérés et
radicaux mais entre le peuple et les élites, propose Jan-Werner Mueller. C'est une malsaine
opposition, il faut défendre le pluralisme. Puisqu'aujourd'hui, écrit Ernesto Laclau, sans une
certaine dose de populisme, la démocratie est inconcevable aujourd'hui.
. Une notion floue et polysémique - par Philippe Roger, historien
- Divergences des extrêmes, par Vincent Tiberj, Chargé de recherche à Sciences Po (Centre
d'études européennes-FNSP)
- Sans une certaine dose de populisme, la démocratie est inconcevable aujourd'hui"
Entretien avec Ernesto Laclau, propos recueillis par Nicolas Truong
- Défendons le pluralisme ! par Jan-Werner Mueller, professeur de théorie politique à l'Université
de Princeton (Etats-Unis)
.. Revue Hérodote n°144 : l'extrême droite en Europe
http://geopolitique.net/index/francais/news/245 mardi 24 avril 2012
. «Les électeurs FN ne sont pas que des ménages modestes victimes de la mondialisation»
INTERVIEW Violaine Girard, maîtresse de conférences en sociologie à l’université de Rouen,
étudie depuis une dizaine d’années l’évolution du vote d’extrême droite dans un territoire
rural du sud-est de la France :
Par CHARLOTTE ROTMAN
. Le Monde du 26 avril 2012 - Idées : Ce que révèle l'essor du Front national –
La "dédiabolisation" du FN est-elle inéluctable ? La stratégie de "droitisation" de l'UMP est-elle une
erreur ? Réflexions d'intellectuels alors que les thématiques lepénistes planent sur le second tour de
la présidentielle. Pour Emmanuel Blanchard et Grégoire Kauffmann, Marine Le Pen est la fille de
l'ex-frontiste Bruno Mégret. Ce qui explique son inflexion stratégique avec pourquoi pas l'idée de
changer de nom et mais aussi son succès en écho à la vague extrémiste qui gagne l'Europe,
analyse Benjamin Abtan. Devenu une composante inéluctable du paysage politique français,
écrit Maxime De Blasi, le FN prospère surtout sur l'aveuglement d'une gauche bien-pensante, estime
Jean-Pierre Le Goff. La gauche doit donc avoir le courage de reconstruire un véritable projet
mobilisateur, ajoute Sophie Heine. En attendant, le processus de droitisation de la droite
républicaine est inefficace, pense Nicolas Lebourg et l'UMP, conclut Jean-Philippe Moinet est la
première victime de la stratégie imaginée par Patrick Buisson. Au fait, s'interrogent Fabienne
Brugère Guillaume le Blanc, les Français sont-ils tous nationalistes ?
. Marine Le Pen, fille de... l'ex-frontiste Bruno Mégret, par Emmanuel Blanchard,
documentariste, Grégoire Kauffmann, historien, enseignant à l'IEP Paris
. L'UMP est la première victime de la stratégie imaginée par Patrick Buisson, par Jean-Philippe
Moinet, ancien président de l'Observatoire de l'extrémisme, fondateur de la "Revue civique"
. Front national, les raisons d'un funeste succès, par Benjamin Abtan, président du
Mouvement antiraciste européen - European Grassroots Antiracist Movement (EGAM)
. Le vote FN, mise en abyme des valeurs républicaines, par Maxime De Blasi, enseignant
. Quand le Front national prospère sur l'aveuglement d'une gauche bien-pensante, par JeanPierre Le Goff, sociologue
Terra Nova . Dernière étape avant l'axe UMPFN ! LE MONDE | 15.06.2012, par Olivier Ferrand
. L’axe UMPFN : vers le parti patriote ?
Terra Nova - CONTRIBUTION 2012 - Le 12/06/2012
Par Antoine Legouest*, Barthélémy Laffemas*, Erwan Lecoeur, Grégoire Kauffmann, Ismail
Tsouria*, Jean-Yves Camus, Julien Bernard*, Olivier Ferrand.
LE MONDE CULTURE ET IDEES, 23.09.2012
6
. Le FN n'est plus le même, mais a-t-il vraiment changé ? par Abel Mestre
Le Monde 7 février 2013 -:
. Le FN de Mme Le Pen se banalise à droite - Selon le baromètre TNS Sofres, 47 % des Français ne
perçoivent pas le Front national comme un danger - La barrière entre électorat FN et UMP
mincit
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