ADFAUJOURD`HUI

Transcription

ADFAUJOURD`HUI
ADF AUJOURD’HUI
ADF VIII
Jeudi, 25 octobre 2012
Ges t io n e t m o b ilisa t io n d e s re sso u rc e s n a t u re lle s a u s ervi ce d e l a cro i s s a n ce et d u d ével o p p em en t
Carlos Lopes, Secrétaire exécutif CEA
« L’Afrique a
bien du chemin
à faire…. »
Samuel Nguiffo
Parole majeure
• Transactions foncières à
grande échelle
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Concert
• Extra Musica ce soir
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Hors salle
• Clin d’œil aux exposants
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P
our le Secrétaire exécutif de la Commission
économique pour l’Afrique (CEA), l’Afrique
doit faire en sorte que les ressources naturelles deviennent un tremplin pour sa diversification économique, puis son industrialisation. PAGE 2
Anniversaire
Regard
Par Doua GOULY
Kaberuka tient bien les manettes Au revoir et …
Vous tenez entre vos mains, la dernière édition « papier » de ADF Aujourd’hui. Mais l’aventure continue
demain avec la version électronique
de ce bulletin. Elle sera disponible ce
vendredi 26 octobre 2012 sur www.
new.uneca.org/fdaviii/accueil_fda8.
Par Doua GOULY
Les 67
bougies
de l’ONU
Septième président du Groupe de la
Banque africaine de développement (Bad), M.
Donald Kaberuka a été élu en 2005. Il remplit
actuellement son second mandat, de cinq ans.
En mai 2010, au siège de la BAD à Abidjan en Côte d’Ivoire, M. Donald Kaberuka
a été réélu pour ce second mandat. Avant de
rejoindre la BAD, M. Kaberuka avait déjà
connu une brillante carrière dans la banque,
le commerce international, le développement.
Ministre des Finances et de la Planification
économique de son pays (le Rwanda) de 1997
à 2005 M. Kaberuka a engagé et mis en œuvre
les grandes réformes économiques et introduit de nouveaux systèmes de gouvernance
PAGE 4
SUITE PAGE 4
L’équipe conduite par Marie
Noëlle Guichi a eu l’immense plaisir de partager ces instants avec vous
chers participants à ADF VIII. Nous,
les journalistes francophones qui
avons eu l’insigne honeur d’être associés à cet événement par la CEA,
vous disons merci.
M. Donald Kaberuka
SUITE PAGE 3
Huitième Forum pour le développement de l’Afrique (ADF VIII)
L’événement
Gestion des terres
Menace sur les
pauvres
Extraction des ressources naturelles
« L’Afrique a bien du chemin a faire ... »
Par Marie-Noëlle GUICHI
A
l’ouverture d’ADF VIII lundi, le Secrétaire général adjoint de l’Organisation des Nations Unies et Secrétaire
exécutif de la Commission économique
pour l’Afrique (CEA), Carlos Lopes, a relevé avec force le contraste des potentialités naturelles de l’Afrique. Ceci, en quatre
points principaux. Son message a été axé
sur les mines, le foncier, la pêche et la forêt.
Le contraste des mines
«L’Afrique représente trois quarts de
l’offre mondiale de platine et la moitié de
celle de diamant et de chrome. Elle assure
jusqu’à un cinquième de l’approvisionnement en or et en uranium, tout en devenant
de plus en plus un centre de production pétrolière et gazière avec plus de trente pays
devenus désormais producteurs de ces matières », déclaré M. Carlos Lopes. Pourtant,
à quelques exceptions près, dit-il, l’Afrique
ne consomme pas ces ressources minérales
et d’autres qu’elle possède en abondance,
pas plus qu’elle n’y ajoute une valeur significative. "Au contraire, le continent est exportateur net de ces matières premières qui
alimentent la prospérité et le développement
des autres régions", a-t-il déploré, citant
l’exemple du Burkina Faso, dont la part du
secteur minier dans la croissance des exportations est passée de 2% à 41% au cours des
cinq dernières années.
Le cas de la terre, tout aussi
révélateur
"L’Afrique possède 60% des terres
arables en friche du monde, la majorité des
terres pouvant nourrir une population mondiale en croissance rapide", fait observer
le patron de la CEA. Il déplore le fait que
les rendements actuels soient faibles et que
les questions foncières soient prises dans le
tourbillon de l’opposition entre besoins éco-
M. Carlos Lopes, Secrétaire exécutif de la CEA
nomiques et droits culturels et historiques.
M. Lopes constate que les ressources terrestres sont pourtant exploitées et jusqu’à
754 transactions foncières couvrant plus de
56 millions d’ha ont été conclues.
A son avis, « les vastes terres agricoles
louées ou vendues pour résoudre le problème
de la sécurité alimentaire dans le monde devraient être configurées de façon à satisfaire
en premier lieu les besoins alimentaires de
l'Afrique et ses autres besoins, aujourd'hui et
à l’avenir ».
Les forêts, ressources précieuses
S’il se réjouit de ce que l’Afrique possède
des ressources forestières couvrant plus de
23% de sa superficie, que le bassin du Congo
représente la deuxième forêt du monde par
sa superficie et nourrisse 60 millions de
personnes, M. Lopes se demande pourquoi
devant ces immenses ressources « notre
continent souffre toujours d’une transformation économique limitée et d’un faible emploi ». Pourtant, poursuit-il, la forêt est une
ressource précieuse au regard à la fois des
changements climatiques et de la demande
mondiale de services forestiers qui devraient
augmenter.
Il pense que l'exploitation du bois, en particulier celle de produits ligneux non traités
et de faible valeur, peut aider à impulser le
développement des pays africains.
La pêche illégale comme frein
La pêche illégale et non déclarée, phénomène fréquent dans les eaux africaines,
préoccupe également M. Carlos Lopes. Il
déclare que les pertes annuelles représentent
629 millions de dollars, soit le déficit de financement des infrastructures d'un pays
comme le Mozambique, qui est fortement
tributaire de la pêche. De même, dans le cas
de la Somalie, sans le manque à gagner dû à
la pêche illégale, il aurait été possible de financer le programme de développement pour
2011 coordonné par les Nations Unies, qui
couvre des domaines tels que la réduction de
la pauvreté, la gouvernance, l'état de droit, la
sécurité, l'égalité des sexes ou encore le VIH/
sida.
Par Faouzia DRAOUI
Les ressources en terres en Afrique subissent une forte pression sous l’effet de la
surexploitation et de la dégradation. En l’absence d’une politique foncière efficace et inclusive, les populations vulnérables sont souvent
contraintes à céder leurs droits au profit d’investissements fonciers à grande échelle qui limitent leur accès aux moyens de subsistance de
première nécessité tels que l’eau et les produits
alimentaires.
Intervenant à cette session dédiée au rôle
des ressources en terres dans le développement,
Mme Rhoda Peace Tumisiime, Commissaire à
l’économie rurale et à l’agriculture de l’Union
africaine, a tiré la sonnette d’alarme sur la vulnérabilité des communautés locales dans l’accès à la propriété et au droit à la terre ce qui est
souvent à l’origine de conflits sociaux.
Selon Mme Tumisiime, plusieurs facteurs
interviennent dans la gestion des ressources en
terres tels que les aspects démographiques, socio-économiques, environnementaux… « Les
terres revêtent une importance considérable
pour différents secteurs comme l’agriculture,
l’industrie, l’exploitation minière, l’urbanisation, ce qui implique plusieurs investissements
techniques, financiers et humains », a-t-elle expliqué.
Pour sa part, M. Abebe Haile Gabriel, directeur du département de l'économie, rurale et
de l'agriculture de la Commission de l'Union
africaine, a indiqué que « 60% des peuples africains dépendent de l’utilisation des terres au
quotidien ». Vu le caractère particulier des ressources en terres ; celles-ci subissent une forte
pression liée aux autres secteurs (eau, extraction minière, industrie, etc.) ; il est nécessaire
de prendre en compte cette composante essentielle dans toutes les politiques de développement sectorielles, a-t-il souligné.
Exploitation minière
La solution viendra de la fusion
Par Marie-Noëlle GUICHI
Le constat de M. Carlos Lopes est que
l’actuel modèle de développement fondé sur
les ressources naturelles ne fonctionne pas de
manière à assurer l'équité et à stimuler le développement. Il propose la fusion entre les compagnies minières pour sortir la tête de l’eau.
D’après lui, la fusion en cours entre Glencore et Xstrata est un bon point de départ pour
montrer le bien-fondé de ce constat. Glencore
est une société de négoce de matières premières
et d'exploitation minière qui a son siège dans le
petit village de Baar, dans le canton de Zoug en
Suisse, pays sans activité minière. La société
opère principalement en République démocratique du Congo et elle est plus riche que ce
pays aux immenses ressources naturelles. Une
autre société minière, Xstrata, est également
basée en Suisse.
M. Carlos Lopes souligne que « la fusion en
cours des deux donnera naissance à un géant
minier de 70 milliards de dollars, qui occupera le quatrième rang mondial ». En plus dit-il,
2
cette situation créera une intégration verticale
des activités minières et commerciales qui lui
permettra de contrôler plus de la moitié des
marchés mondiaux de zinc et de cuivre. Il y a
donc lieu de se demander dans quelle mesure
la valeur créée par cette fusion bénéficiera à la
République démocratique du Congo.
Par ailleurs, le Secrétaire exécutif de la
Commission économique pour l’Afrique
(CEA), soutient que « la fusion entre Glencore
et Xstrata souligne la nécessité d'aborder l'importante question de la propriété et du contrôle
des ressources, ainsi que de la distribution des
profits tirés de l'exploitation minière. »
Appropriation locale marginale
Il regrette que sur les vingt grandes sociétés minières opérant actuellement en Afrique,
seule Anglo-Gold Ashanti soit locale. « En
outre, si l'État a la propriété des ressources minérales, presque toutes les opérations minières
sont sous contrôle étranger, avec une appropriation locale marginale », remarque-t-il, observant que le modèle d'exploitation actuel est
essentiellement celui d'une industrie enclavée,
n’ayant que des liens très faibles avec les autres
secteurs socioéconomiques.
Les entreprises importent la quasi-totalité
de leurs intrants et exportent la quasi-totalité de
leurs produits sans les transformer. Les recettes
d'exportation alimentent rarement l'économie
nationale et les tâches les plus importantes sont
effectuées par une main-d'œuvre expatriée.
Un secteur évoluant dans ces conditions
n'est certainement pas viable à terme et il ne
peut pas soutenir la transformation socioéconomique de l'Afrique à long terme, pense M.
Lopes pour qui ce modèle d'extraction doit
faire l’objet d’un examen sobre et réaliste.
« Il faut comprendre que la recherche d'une part
accrue des bénéfices découlant du patrimoine
national ne peut être ramenée à un simple nationalisme des ressources », déclare-t-il.
Part minuscule à l’Afrique
Au cours des dix dernières années, les prix
des matières premières ont atteint des sommets. Pour autant, la part de l'Afrique dans les
recettes exceptionnelles dégagées a été minuscule, comparée aux profits réalisés par les sociétés minières.
Les bénéfices nets des 40 plus grandes sociétés minières ont augmenté en moyenne de
156 % en 2010, alors que la part des pays n’a
progressé que de 60 %, dont l’essentiel est allé
à l'Australie et au Canada, deux pays qui sont
prêts à partager leur expérience avec l’Afrique.
« Bien sûr, la plupart des pays africains ont
eu des parts nettement moindres en raison des
généreuses exonérations accordées aux entreprises minières », décrie M. Carlos Lopes qui
indique que, abordés sous un autre angle, « les
bénéfices réalisés par le même ensemble de sociétés minières en 2010 étaient de 110 milliards
de dollars, soit l’équivalent des exportations
de marchandises de tous les PMA africains la
même année. »
« Il est donc juste de dire que le modèle de
développement fondé sur les ressources désavantage sérieusement les fournisseurs de matières premières. », conclut-il.
Huitième Forum pour le développement de l’Afrique (ADF VIII)
M. Lopes a dit:
Au revoir et …
S'attaquer à la
pauvreté
suite de la page 1
« La façon dont nous utilisons les abondantes ressources naturelles du continent
sera déterminante (…). Dans l’état actuel des
choses, l'Afrique a bien du chemin à faire pour
pouvoir tirer pleinement parti de son potentiel
en ressources naturelles. Il est évident que
nous n’en sommes pas encore là. Nous nous
préparons à faire face à la hausse de la demande mondiale de ressources naturelles dans
un contexte de préoccupations internationales
quant à la durabilité de l'environnement et aux
changements climatiques. Il faut donc des
changements de notre part. Il faudrait améliorer les processus d’accès aux ressources
minérales et d’exploitation de ces ressources
de façon à s'attaquer à la pauvreté et à promouvoir l'équité entre générations. Il faudrait
aussi mieux utiliser nos ressources terrestres
et marines »
Renforcer les capacités
humaines …
« Nous ne pouvons cesser de renforcer
les capacités humaines et institutionnelles,
afin de créer des secteurs des ressources naturelles fondés sur le savoir et compétitifs.
Pour cela, nous devons renforcer notre poids
dans les négociations afin d’obtenir de meilleurs contrats. Les exemples marquants sont
notamment des exonérations fiscales temporaires injustifiables, des flux financiers illicites ou des ressources mal articulées pour
des échanges ressources-infrastructures. Cela
voudrait aussi dire de renforcer les capacités
et les compétences intérieures pour participer
à la chaîne de valeur des ressources naturelles.
De la même façon, nos cadres institutionnels
et nos processus politiques doivent orienter le
secteur des ressources naturelles de façon à lui
permettre de venir en appui à la transformation. »
Mettre fin aux
revendications
Un partenariat gagnant pour l’Afrique
liées aux problèmes d'accès, aux droits, à la
perception d'une répartition inéquitable des
bénéfices, voire au business de la guerre luimême. Les exemples bien connus sont notamment les conflits liés aux diamants en Angola,
en Sierra Leone et au Libéria, le cas de l'or,
des diamants, du coltan et d'autres ressources
minières en République démocratique du
Congo, etc. L’insurrection et les tensions dans
le delta du Niger sont elles aussi dues à des
facteurs similaires. »
Donner des résultats
rapides
« Des mesures structurelles pour résoudre
les causes d’animosité et améliorer la transparence et la gouvernance globale du secteur
demanderont du temps et des efforts concertés
de la part de toutes les parties prenantes. Certaines mesures à court terme peuvent donner
des résultats rapides. Au plan international,
nous nous félicitons de la loi Dodd Frank et
d'initiatives similaires prises par la Commission de l'Union européenne pour adopter une
législation aux termes de laquelle les entreprises publiques et privées de l'Union devront
rendre publiques les sommes versées aux gouvernements en échange de pétrole, de gaz et
de ressources minérales ou forestières. Ces
mesures doivent devenir une réalité et ne pas
être qu’un vœu pieux.
« Il existe aussi un lien indéniable entre
l'exploitation des ressources naturelles et les
conflits, qui se répercute forcément sur le
développement. La mauvaise gouvernance
du secteur des ressources naturelles a entraîné des conflits alimentés par de nombreuses
revendications. Ces dernières sont le fait de
groupes exclus ou laissés pour compte et sont
Développer à long terme
Ça se passe
hors salle
relles éthiopiennes apporte son grain de sel
en exposant ses œuvres au hall du centre de
conférence des Nations Unies.
Les mines
éthiopiennes au
rendez-vous
Par Thérèse ISSEKI
L
e huitième forum pour le développement
de l’Afrique démarré lundi à Addis-Abeba, ne se focalise pas seulement sur les
communications des experts et les échanges
d’intellectuels de tous bords. Hors salles, «
Ethiopia Mineral Developpement », une
structure de promotion des ressources natu-
« Il y a quand même une bonne nouvelle,
c’est que l'Afrique a nettement progressé et
formulé des plans crédibles comme la Vision
africaine des mines et l'Initiative en matière
de politiques foncières qui, une fois mises
en œuvre, permettront une croissance inclu-
sive et la transformation économique. Nous
devons maintenant commencer à rendre ces
cadres opérationnels. En résumé, nous devons passer d’une optique privilégiant le court
terme et n’offrant que des avantages financiers
limités à des options de développement à long
terme. Il s’agit d’une responsabilité commune
des pouvoirs publics, du secteur privé, des organisations de la société civile et des citoyens
ordinaires, des actionnaires comme des travailleurs. C'est dans ce contexte que je voudrais remercier les partenaires qui nous ont
apporté un appui considérable pour la création
du Centre africain de mise en valeur des ressources minières. »
Combattre les
stéréotypes
« Ce Forum (ADF, Ndlr) est resté fidèle
à son objectif qui est de mieux faire comprendre les enjeux clefs du développement
de l'Afrique. Il offre aux parties prenantes un
cadre pour combattre les stéréotypes. Il permet de débattre activement de nouvelles idées
susceptibles d’accélérer la transformation
du continent. Nos délibérations se déroulent
dans un contexte de renouveau et de renaissance pour l’Afrique. Le continent abrite sept
des dix économies dont la croissance est la
plus rapide dans le monde. Pour autant, nous
comptons six des dix sociétés les plus inégalitaires de la planète. Le défi pour nous va bien
au-delà de la consolidation de nos bons résultats en matière de croissance: il nous faut aussi
tenir compte des intérêts des groupes les plus
vulnérables. »
Rassemblés par Marie-Noëlle GUICHI
Mais, nous serons davantage heureux,
si les résolutions des travaux de ce Forum
se traduisent en réalité. L’Afrique, notre
cher continent, en a besoin. Et notre équipe
a confiance en chacun de vous. Pour que
ce Forum dont le thème est plus que révélateur, déclenche véritablement le développement de l’industrie et de la transformation des ressources naturelles de l’Afrique.
Décideurs politiques, organisations
de la société civile, secteur privé, simples
citoyens… faites les vôtres, les décisions
d’Addis-Abeba.
On se reverra peut être à la prochaine
édition d’ADF. D’ici là, faites bon retour
chez vous.
... À bientôt !
Ce soir
Extra Musica en
concert contre le
pillage
Le
groupe
congolais de musique « Extra Musica » se produira
jeudi au Centre
des Conférences
des Nations Unies
dans le cadre du
huitième forum
pour le développement de l’Afrique.
Les quinze artistes congolais qui ont
fait le déplacement d’Addis-Abeba tiennent
à apporter leur contribution à la gestion des
ressources naturelles pour le développement
de l’Afrique. Cette animation musicale est organisée à l’occasion du huitième forum pour
le développement en Afrique doit l’essentiel
des discussions ont porté sur la bonne gouvernance des ressources naturelles.
Roga Roga et ses pairs se produiront devant des centaines de personnes dont des
Chefs d’État et de gouvernement, décideurs
des États membres africains, partenaires au
développement, organisations intergouvernementales et non gouvernementales, intellectuels et universitaires, spécialistes du développement, organisations de la société civile
et du secteur privé.
Roga-Roga : « L’Afrique doit s’unir pour
défendre ses ressources naturelles »
« Ethiopian Mineral Dvpt » apporte à l’ADF VIII,
la touche concrète qui manque habituellement aux
grandes rencontres sur le développement.
Sur ce stand tenu de main de maître par Yewubdar Mamo, la transformation des ressources minérales
éthiopiennes a tout son sens et se décline sous plusieurs formes.
Boucles d’oreilles, pendentifs, bagues, « pins » ,
objets de décoration, de toutes sortes n’ont aucun secret pour les mains expertes des artisans de « Ethiopian
Minerals » .
L’or, le Kaolin, le quarts, le platine, le marbre, tantalite, le cuivre, la potasse, la soude, le zinc, le nickel, le
fer et le gaz naturel, tout est mis en exergue d’une manière ou d’une autre par « Ethiopian Minerals Dvpt».
Aucune ressource minière de l’Ethiopie n’est oubliée et tout est pris en compte dans le projet de valorisation de l’entreprise.
Outre les objets issus de la transformation, cette
entreprise expose des tableaux montrant les différents
sites de mines, ses explorations et ses laboratoires et
ateliers.
3
Huitième Forum pour le développement de l’Afrique (ADF VIII)
Les 67 bougies de l’ONU célébrées
Par Doua GOULY
La Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) a célébré
hier la Journée des Nations Unies (UNDAY)
qui marque l’anniversaire de la fondation
des Nations Unies. Il y a en effet 67 ans que
naissait l’Organisation des nations unies.
Au printemps de 1945 (le 24 octobre précisément), des représentants de 50 pays se
sont réunis à San Francisco pour mettre la
dernière main à un document d’une portée
considérable - la Charte des Nations Unies.
Et cette date marque le jour où un nombre
suffisant de ratifications ont été réunies pour
lancer officiellement la nouvelle organisation. La nouvelle institution mondiale qui
émergeait du chaos et des ravages de la Seconde guerre mondiale visait préserver les
générations futures du fléau de la guerre, à
proclamer de nouveau la foi dans les droits
fondamentaux de l’homme, et favoriser le
progrès social et instaurer de meilleures
conditions de vie dans une liberté plus
grande.
A Addis-Abeba, la célébration de cet
anniversaire a réuni le personnel de la CEA
autour du Secrétaire général adjoint et Secrétaire exécutif de la CEA, M. Carlos Lopes
qui a relayé le message du Ban Ki-moon dont
l’un des points forts a été : «Nous vivons une
époque profondément troublée de transition
et de bouleversements, marquée par la propagation de l’insécurité, des inégalités et
de l’intolérance. C’est une mise à l’épreuve
pour les institutions mondiales et nationales.
Face à l’ampleur des enjeux, l’Organisation des nations unies ne doit faiblir sur aucun front : paix, développement, droits de
l’homme, état de droit et autonomisation des
femmes et de la jeunesse du monde entier».
La cérémonie d’Addis-Abeba a été rehaussée par la présence de M. Wu Hongbo,
le Secrétaire général de département des affaires économiques et sociales des Nations
Unies.
L’an 67 de l’ONU a été organisé, faut-il
le rappeler, à Addis-Abeba au moment où se
tient le 8ème Forum pour le développement
de l’Afrique (ADF).
Parole Majeure
M. Wu Hongbo et M. Carlos Lopes (debout) plantant un arbre à l’occasion
Transactions foncières à grande échelle: Kaberuka tient bien les manettes
Intégrer les préoccupations
environnementales
Par Samuel NGUIFFO
La tendance actuelle à la hausse de la
demande en terres arables se poursuivra, si
l’on en croit les perspectives de la demande
en produits agricoles pour l’alimentation humaine ou animale, pour l’industrie, et pour la
production de biocarburants. La demande de
terres arables s’intensifiera donc, et se diversifiera sur le continent, avec le développement
annoncé des transactions sur le carbone.
L’abondance supposée de terres arables
sur le continent, les conditions climatiques
globalement favorables, la faiblesse du coût
de la terre et des autres facteurs de production, par comparaison aux autres régions de
la planète présentant des conditions écologiques similaires, font du continent un acteur
incontournable dans les futures transactions
foncières, et lui donnent un pouvoir de négociation important.
En ce moment, les pays africains ne disposent pas de standards environnementaux
particuliers susceptibles de tenir compte
des spécificités des impacts potentiels des
transactions foncières à grande échelle. On
retrouve plutôt, parfois, des clauses contractuelles exonérant les investisseurs du secteur
de leurs obligations légales en matière d’environnement…
Relever les standards sociaux et environnementaux, et œuvrer afin que les transactions
foncières à grande échelle s’inscrivent mieux
dans les stratégies de développement du
continent ne devrait, en principe, pas constituer un obstacle aux investissements. Cette
mesure permettra de séparer le bon grain (les
investisseurs responsables) de l’ivraie de la
spéculation.
Il faudrait avoir une stratégie régionale de
développement de ces standards, pour éviter
que les disparités ne défavorisent certains
Etats qui seraient amenés, par l’adoption de
règles plus souples, à tirer moins d’avantages
que les autres des transactions foncières à
grande échelle.
suite de la page 1
structurelle, monétaire et fiscale, en mettant
un accent particulier sur l’indépendance de la
banque centrale du Rwanda.
Au cours de cette période, il a dirigé avec
succès la reconstruction de l’économie du
Rwanda après la fin de la guerre civile dans
le pays.
Ces réformes ont débouché sur la renaissance de l’économie rwandaise, et sur la croissance économique durable qui a permis au
Rwanda d’obtenir, en avril 2005, l’annulation
de la dette au titre de l’Initiative en faveur des
pays pauvres très endettés.
Pendant le mandat de M. Kaberuka, la
BAD est devenue la première institution de
financement du développement de l’Afrique.
En 2009, en réponse à la crise économique
mondiale, la Banque africaine de développement a atteint son chiffre record d’approbations de prêts et dons, pour un total de plus de
12,6 milliards de dollars américains.
La BAD lui doit une réorientation importante de la stratégie en matière de développement et de réduction de la pauvreté en
Afrique. A cette fin, la BAD, avec M. Donald
Kaberuka à sa tête, a accentué le rôle du secteur privé et l’importance du développement
des infrastructures dans des domaines tels que
les routes, les chemins de fer, les centrales
électriques et les communications, particu-
lièrement dans leur fonction de promotion de
l’intégration régionale en Afrique.
Donald Kaberuka a étudié dans les universités de Tanzanie et d’Ecosse. Il est titulaire
d’un PhD en économie obtenu à l’Université
de Glasgow.
ADF Aujourd’hui est produit par une équipe de journalistes africains
Rédacteurs en Chef: Marie-Noëlle Guichi, Conseiller assistante du Directeur de publication, Le
Messager, Cameroun. Emmanuel K. Dogbevi, Chef de la rédaction en ligne, Ghana Business News
Journalistes: Doua Gouly, Grand Reporter, Fraternité Matin, Côte d’Ivoire; Faouzia Draoui,
Consultante en communication, Maroc; Groum Abate, Rédacteur, Capital, Éthiopie; Omer Redi,
Correspondant, Panapress, Éthiopie; Samson Haileyesus, Rédacteur, Sub-Saharan Informer,
Éthiopie; Therese Isseki, Correspondant, Panapress, Bénin.
Photographes: Antonio Fiorente et Yohannes Zirotti.
Mise en page et impression: Groupe de publication et de distribution des documents, CEA.
Samuel Nguiffo, Directeur du Centre pour l’environnement et le développement (Cameroun)
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Pour accéder à la version en ligne du journal: www.uneca.org/adfVIII