flower power - Ville d`Aulnay-sous-bois
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flower power - Ville d`Aulnay-sous-bois
Najia Mehadji Flower Power Peintures, sanguines, aquarelles et œuvres numériques Biographie de Najia Mehadji Najia Mehadji est une artiste francomarocaine qui vit et travaille entre Orient et Occident, entre la France (Paris) et le Maroc (Essaouira). Ses principales expositions personnelles ont eu lieu en France, dans les musées des Beaux-Arts de Poitiers, de Caen et d’Epinal ainsi que dans les Galeries Montenay, à Paris et La Navire à Brest. Elle expose régulièrement dans des galeries et institutions marocaines, dont l’Atelier 21 à Casablanca, et dans des prestigieuses institutions internationales comme l’Institut Français de New York, l’Institut du Monde Arabe à Paris, le Centre Georges Pompidou qui a montré sa série Fleur de Grenade en 2010 dans l’exposition « elles@centrepompidou ». Pour en savoir plus sur l’artiste : www.najiamehadji.com Du 10 octobre au 22 novembre 2015 Espace Gainville, 22 rue de Sevran Entrée libre du mardi au dimanche de 13h30 à 18h30 Fermé le 1er et le 11 novembre Renseignements : 01 48 79 65 26 www.aulnay-sous-bois.fr facebook.com/ecoledartclaudemonet FLOWER POWER Peintures, sanguines, aquarelles et œuvres numériques En couverture : ©Najia Mehadji - Los Moros, 2007 - épreuve numérique pigmentaire, tirée à 8 exemplaires 117 x 100 cm © Face à Face, 2007 - épreuve numérique pigmentaire, tirée à 15 exemplaires, 117 x 100 cm © Diptyque jaune, 2007 - épreuve numérique pigmentaire tirée à 15 exemplaires, 110 x 175 cm © Diptyque bleu, 2007 - épreuve numérique pigmentaire tirée à 15 exemplaires, 110 x 175 cm © Le poète, 2007 - épreuve numérique pigmentaire, tirée à 15 exemplaires, 117 x 100 cm EXPOSITION ESPACE GAINVILLE L’EXPOSITION Najia Mehadji inaugure la saison 2015-2016 des expositions de l’Espace Gainville, galerie de l’école d’art, consacrée à des artistes contemporains qui ont, comme point commun, d’avoir été portés et inspirés dans leur recherche par le thème de la fleur. Najia Mehadji propose une sélection d’œuvres réalisées pendant les dix dernières années, centrées uniquement autour de la fleur. Fleurs de grenade à la sanguine, pivoines réalisées au pastel sur toile de lin, aquarelles et tirages numériques. Ces dernières, War flowers, superposent des fleurs à des gravures de Goya, provenant des séries Tauromachies réalisées en 1815-1816 et Désastres de la Guerre, entre 1810 et 1815. Najia Mehadji n’est pas la seule à convoquer dans ses œuvres les planches de ce grand artiste espagnol, mais elle le fait en le reliant à un thème de la terre d’Andalousie : la fleur de grenade qui donne un fruit acidulé, typique de cette région. Cet accrochage inédit permet aussi de redécouvrir quelques gravures de Goya, qui font partie de la collection d’art de la ville d’Aulnay-sous-Bois. Mais c’est avant tout le travail sensible et original d’une artiste contemporaine de grande qualité que nous vous proposons de rencontrer à l’Espace Gainville. Des sanguines de Najia Mehadji, œuvres de la collection du Centre Georges Pompidou, seront également présentées lors de l’exposition collective Faitesmoi une fleur qui se déroulera à l’Hôtel de Ville d’Aulnay, du 2 novembre au 1er décembre 2015. En 2005, Najia Mehadji est invitée à Madrid pour créer des œuvres numériques et décide de travailler à partir des plaques gravées de Francisco de Goya, Les Désastres de la guerre et La Tauromachie. Elle va réaliser ses œuvres en scannant ses propres aquarelles en négatif et en retravaillant, en négatif également, tel détail agrandi des gravures de Goya. Ainsi naissent ces fleurs virtuelles d’un double sans miroir. Double floral, l’une plus sombre que l’autre, telle une ombre de couleur souvent très vive. Double également de Goya, car ici, toujours travaillée en négatif, l’horreur noire du trait de Goya se métamorphose en ombre blanche, fragile, indécise, à déchiffrer dans toutes les surimpressions. Ce n’est plus l’image de la violence, mais « le squelette héraldique de la forme », pour reprendre une expression d’Aby Warburg. En se plaçant « sous le signe de Goya », Najia Mehadji rejoint d’autres artistes, Arnulf Rainer, Sigmar Polke et surtout Robert Morris, qui ont inscrit, décalqué, radiographié des planches de Goya dans leur peinture, doublant ainsi le moderne de sa propre origine, dans la césure prophétique introduite par le peintre espagnol. Par une sorte de « pulsion allégorique » engendrant des corps fantômes et fantasmes, il tissait le mal dans le présent. À l’intérieur d’une constellation de temps benjaminienne – un à-présent –, le noir d’outre-monde de Goya devenait la préhistoire et la post-histoire de notre modernité aux prises avec la violence du monde. Extrait du texte de Christine Buci-Glucksmann publié dans la monographie de Najia Mehadji, Éditions Somogy, octobre 2014.