Lycée Lakanal Khâgne B/L 2016-17 / Littérature française

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Lycée Lakanal Khâgne B/L 2016-17 / Littérature française
Lycée Lakanal Khâgne B/L 2016-17 /
Littérature française
Je vous propose de travailler cet été dans les trois directions suivantes :
1/ BALISER QUELQUES PISTES DE RÉFLEXION
Ouvrez des dossiers, notez vos pensées, glanez des citations, identifiez des références théoriques,
discutez avec des amis, naviguez sur le net (et notamment sur le site fabula.org) ; bref, rassemblez vos
idées autour des questions suivantes, que nous aurons l'occasion de soulever au cours de l'année, et qui
vous seront utiles dans le cadre de la préparation à la dissertation de littérature générale :
– Parler de littérature française a-t-il un sens ?
– Y a-t-il une histoire littéraire ?
– Faut-il tenir à la notion de genre littéraire ?
– Comment évaluer une œuvre littéraire ?
– Quelles sont les limites de ce que nous considérons comme une œuvre ?
– Comment pense la littérature ?
– La littérature peut-elle agir ?
2/ PRÉPARER CERTAINS DES TEXTES QUI SERONT ÉTUDIÉS AU COURS DE L'ANNÉE
Certaines des œuvres indiquées ci-dessous ne seront envisagées qu'à la faveur d'une explication d'un
texte, d'autres feront l'objet d'une étude plus approfondie, plus attentive à leur économie générale et
aux commentaires qu'elles ont pu susciter. Dans tous les cas, je vous demande de vous procurer
l'édition indiquée, et de lire (au moins) les passages signalés quand il ne s'agit que d'extraits.
PROSES NON-FICTIONNELLES
– Michel de Montaigne, « Sur des vers de Virgile » , Essais III, chap. V, édition d'E. Naya,
D. Reguig-Naya et A. Tarrête, « Folio classique ».
– Jean de La Bruyère, « De la Cour » , Les Caractères, chap. VIII, édition d'E. Bury, « Les
Classiques de Poche ».
– Voltaire, Dictionnaire philosophique, articles : « Catéchisme chinois », « Catéchisme du curé »,
« David », « Fanatisme », « Idôle, idolâtre, idolâtrie », « Judée », « Papisme (sur le) » , édition
G. Stenger, GF
– Jean-Jacques Rousseau, Rêveries du promeneur solitaire, promenades 1, 2, 5, 10, édition de M.
Crogiez, « Les Classiques de Poche ».
– André Breton, Nadja, Folio.
THÉÂTRE
– Jean Racine, Britannicus, édition de J. Morel, GF.
– Bernard-Marie Koltès, Dans la Solitude des champs de coton, Éditions de Minuit.
NARRATIONS FICTIONNELLES
– Charles Perrault, Contes, « Le maître Chat ou le Chat botté », édition C. Magnien, « Les
Classiques de Poche ».
– Émile Zola, La Curée, édition P. Bonnefis et B. Bercoff, « Les Classiques de Poche ».
– Claude Simon, La Route des Flandres, Éditions de Minuit.
POÉSIE
– Arthur Rimbaud, Poésies, édition P. Brunel, « Les Classiques de poche ».
– Henri Michaux, Ailleurs, éd. « Poésie / Gallimard ».
3/ ÉTAYER VOTRE CULTURE LITTÉRAIRE
Vous avez tous fait cette année une expérience paradoxale : jamais il ne vous a autant été demandé de
lire des textes littéraires ; jamais vous n'avez disposé d'aussi peu de temps pour le faire. Il est donc
indispensable de profiter des mois d'été pour lire, enfin, à tête un peu reposée. Trop souvent, les
khâgneux (et parmi eux plus encore les BL) croient plus « rentable » de fréquenter des ouvrages
théoriques au détriment de la constitution d'une culture littéraire solide : c'est oublier que la théorie
littéraire s'assèche en quelques vains slogans quand elle se coupe des œuvres, qui constituent son
terrain d'expérience. C'est négliger, aussi, l'épreuve orale d'admission à l'ENS de la rue d'Ulm, qui
consiste en l'explication d'un texte de langue française des XVIe au XXIe siècle, sans autre indication
de programme.
Voici donc venu le temps de combler quelques lacunes, en vous plongeant dans des œuvres que les
jurys supposent, à tort ou à raison, connues. Faut-il en faire une liste ? Les khâgneux qui s'apprêtent à
cuber m'en demandent souvent une. Mais toute liste est insatisfaisante : trop longue pour ne pas
donner le vertige, trop brève pour n'être pas injuste. S'il existe une liste, vous la connaissez : elle vous
a été distribuée par vos futurs professeurs de lettres avant votre entrée en hypokhâgne ; elle indexe
n'importe quelle anthologie à destination des élèves du secondaire ; elle a été précisée, de cours en
cours, par vos enseignants d'hypokhâgne ou de khâgne.
À défaut de liste, ceci : rappelez-vous
– qu'il est difficile, voire impossible, de se contenter d'extraits d'un roman ou d'une pièce de théâtre ;
– que la poésie et les proses non-fictionnelles s'accommodent davantage d'une lecture fragmentaire :
n'hésitez pas à piocher, mais aussi à apprendre certains de ces textes par cœur ;
– que si vous devez et pouvez choisir entre plusieurs éditions, la collection « Les Classiques du poche »
est, à ce jour (cela n'a pas toujours été le cas) la plus sérieuse et la plus utile ;
– qu'il paraît difficile de disserter en khâgne sans avoir une impression (désagréable à la longue)
d'imposture, si on n'a jamais lu un livre entier de Rabelais ; si on ignore comment s'achèvent les
Lettres persanes de Montesquieu ; si on n'a pas remis le nez depuis plus d'un an dans une tragédie de
Corneille ou de Racine, dans une comédie de Molière ou de Beaumarchais ; si on persiste à croire que
la littérature du Moyen-Âge est négligeable ; si on n'a pas lu au moins deux livres de Balzac, de
Stendhal, de Flaubert ou de Zola ; si on ne s'est jamais demandé, après les avoir lus, comment on peut
aimer à la fois Proust et Céline (c'est possible, je vous l'assure, mais la question mérite d'être posée) ;
si on ne connaît pas par cœur quelques poèmes de La Fontaine, de Hugo, de Baudelaire ou
d'Apollinaire ; si on ignore tout de ce qui se trouve dans ces grands textes que sont Défense et
illustration de la langue française ou la préface de Cromwell…
– que si vous pensez que le roman s'arrête à ce que le marketing des lettres a appelé « Nouveau
roman », peut-être serait-il bon de lire du Perec, ou du Le Clézio, ou du Ndiaye ; et que vous ne
pouvez, par ailleurs, pas ignorer qu'aujourd'hui, des auteurs de théâtre aussi récents que Koltès,
Lagarce ou Novarina, des poètes vivants comme Roubaud, Jacottet ou Bonnefoy sont déjà des
« classiques » (au sens où ils sont étudiés dans les classes) ;
– que les frontières nationales ne sont pas des frontières littéraires, et qu'il est difficile de penser les
littératures de langue française en méconnaissant certains monuments étrangers, antiques (Homère,
Virgile, Ovide, quelques livres bibliques ou évangéliques) ou non (Dante, Shakespeare, Cervantes,
Goethe, Brecht, Brontë (Emily), Melville, Woolf, Pouchkine, Dostoïevski, Tolstoï…
NB. Enfin, vous pouvez avoir intérêt en répartir entre vous tous la prise de notes des deux (longs mais
précieux) volumes de La Littérature française. Dynamique et histoire, (sous la direction de J.Y. Tadié),
pour les chapitres consacrés au XVIe (F. Lestringant), XVIIe (G. Forestier et E. Bury), XVIIIe (M.
Delon), XIXe (F. Mélonio, B. Marchal et J. Noiray) et XXe siècles (A. Compagnon).
Je vous souhaite de bonnes vacances.
PS. Si vous avez la moindre question, n’hésitez pas à me contacter :
[email protected]

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