La Lande du Camp
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La Lande du Camp
Livret d’interprétation du sentier « Lande du Camp » - Lessay La Lande du Camp un patrimoine naturel et historique La lande en 1958... Localisation et présentation Rescapée des vastes espaces « semi-naturels que constituaient les « landes de Lessay », la « Lande du Camp » est l’une des dernières landes présentant un paysage « ouvert » typique des landes d’autrefois. Ce paysage millénaire a couvert jusqu’à 10 000 hectares dans le canton de Lessay. Aujourd’hui, l’ « habitat landes » représente moins de 1500 hectares, dont à peine 500 hectares sont dépourvus d’arbres, selon la description des auteurs de naguère. La lande, de l’étymologie celte, Landa, terre inculte, est le résultat d’une action ancestrale des hommes sur un sol pauvre et peu productif. L’exploitation répétée à travers les âges a transformé un paysage de forêt primaire en paysage composé d’herbes frustes et de petits arbrisseaux que sont les chaméphytes, traduisez les bruyères et les ajoncs… la forêt est devenue « naine ». Si la forêt a évolué sous l’action de l’homme, la lande aussi… Les hommes ont transformé cette terre inculte à l’aide de moyens mécaniques décuplés qui leur ont permis, tantôt de drainer, tantôt d’enrichir les sols pour l’agriculture. Dans d’autres cas, le reboisement ou de nouvelles activités consommatrices d’espaces ont grignoté le désert végétal. Les reliques de landes sont devenues des sanctuaires de toute une faune et une flore rares qui ont traversé les âges, à tel point qu’elles constituent des îlots de biodiversité aujourd’hui protégés. Mais un obstacle, et non des moindres, à la survie des landes reste la compréhension de ces enjeux de conservation. Pour qu’elles ne sombrent pas dans l’oubli, il faut les gérer. En effet, sans gestion point de salut ! Les landes redeviendront des forêts, et les espèces typiques qui les composent disparaîtront. « Ce livret vous propose de découvrir une partie de l’histoire de la vie des hommes sur ces terres « vaines et vagues » et de découvrir que derrière le mot « biodiversité » peut se cacher le mot « patrimoine ». Le lien est ainsi fait avec la vie de subsistance de nos ancêtres…» Rolande Brécy, présidente du SyMEL D’une superficie de 113 hectares, ce site a toujours été un « commun », propriété du roi de France (le petit domaine du roi) où les paysans étaient autorisés à un certain nombre d’usages moyennant travaux en contrepartie. Il est ensuite devenu propriété des communes qui administrèrent les usages en échange d’une redevance, puis terrain militaire à partir de 1923 qui autorisa néanmoins certaines activités agricoles… En 1998, une partie des 250 hectares du terrain d’aviation furent vendus par la commune de Lessay au Conservatoire du Littoral. 113 hectares de landes devinrent inaliénables et le Conservatoire du Littoral, via son gestionnaire, le Syndicat Mixte « Espaces Littoraux de la Manche » (SyMEL) entreprit de gérer cet espace en vue de conserver les espèces typiques et patrimoniales du site. L’Agence de l’eau Seine-Normandie s’est très vite impliquée aux côtés du gestionnaire et du propriétaire du site car la richesse biologique du site est étroitement liée au maintien en bon état de cette lande humide. Le projet de « champ d’aviation » développé par l’armée dans les années trente et certains drainages des années quatre-vingt ont modifié les sens d’écoulement des eaux. Une nécessaire gestion hydraulique est devenue indispensable. Autour de ces trois partenaires, de nombreux autres acteurs sont associés à la gestion du site. Le Conservatoire du Littoral : créé en 1975, le Conservatoire du Littoral mène une politique foncière visant à la protection des espaces naturels sur les rivages maritimes et lacustres français. Il confie la gestion de son patrimoine aux collectivités locales ou aux associations. A ce jour, le Conservatoire du Littoral a acquis plus de 138 000 hectares sur 600 sites en France, dont 4200 hectares terrestres dans la Manche. www.conservatoire-du-littoral.fr Le Syndicat Mixte « Espaces Littoraux » de la Manche (SyMEL) est un syndicat composé du Département de la Manche et des communautés de communes littorales adhérentes. Il a pour objet, de par ses statuts, la gestion des terrains acquis par le Conservatoire du Littoral et par le Département de la Manche au titre de la politique « Espaces Naturels Sensibles » sur la façade littorale. Le SyMEL gère à ce jour plus de 4500 hectares terrestres et environ 5000 autres hectares sur le Domaine Public Maritime (archipel de Chausey). La gestion est dévolue à une vingtaine d’agents, dont 11 gardes du littoral répartis dans 8 antennes départementales. www.symel.fr L’agence de l’eau Seine-Normandie intervient, notamment, dans la reconquête et la conservation des zones humides. La Directive Cadre sur l’Eau (DCE) définit un objectif de reconquête écologique visant à atteindre d’ici 2015 un bon état quantitatif et qualitatif des écosystèmes aquatiques et des eaux souterraines. C’est le principal partenaire financier pour la gestion de la Lande du Camp (fonctionnement, travaux, études…). www.eau-seine-normandie.fr 1 Histoire d’une nappe phréatique perchée… La lande est inondée l’hiver alors que l’été, les sols s’assèchent sous l’effet de la chaleur. Seuls quelques points bas, les mares et les tourbières restent en eau. Elle se pare de couleurs différentes selon les saisons : jaune paille en hiver, rose et jaune en été lorsque bruyères et ajoncs fleurissent. Mais la monotonie apparente du paysage a de tout temps fait peur. La réputation malfamée de la lande n’est plus à faire. Pourtant, les espaces ouverts d’aujourd’hui Tourbière de la Rendurie sous la neige n’ont plus rien à voir avec ceux d’hier. Les grands espaces nus et ras sont désormais envahis par les arbres. C’est donc bien dans l’inconscient collectif que persistent les craintes du désert hostile parsemé de mares noires et d’herbes folles. Les landes de Lessay n’ont rien à voir avec les terres riches et fertiles de certaines régions. Elles ont une altitude moyenne de 25 à 30 mètres et sont composées de sables et graviers, argiles et grès plus ou moins compacts. «Mare noire» C’est dans cette épaisseur que l’eau s’accumule en hiver pour alimenter les rivières environnantes l’été. Les sols sont maigres, voir inexistants et le calcaire pourtant nécessaire au développement de nombreuses plantes, n’est présent sous aucune forme. La lande du Camp est donc un milieu inondé l’hiver, desséché l’été et sans sol. Ces spécificités expliquent la présence d’une faune et d’une flore si particulières… Une couleur «rouille» du sol traduit un important battement de la nappe d’eau Les tourbières Au XIXème siècle, on parlait de « mares noires » qui ne s’asséchaient pas, les actuelles tourbières. Les paysans n’avaient pas l’approche des sociétés savantes pour nommer les choses. Ainsi, la tourbière de la Rendurie se nommait en 1840 « Mares Bourbonnières ». Elle ne prit probablement son nom actuel que lorsqu’une famille « Le Rendu » vint s’installer à proximité. Dans son ouvrage « Mon vieux Lessay », G. Desdevises du Dézert* oppose pourtant déjà deux grands types de mares : les mares « erguilliyres », dont le fond est argileux et les mares « bourbonniyres », dont le fond est sablonneux. Tourbière de la Rendurie S’ils ne savaient ce qu’étaient les tourbières, les paysans locaux connaissaient la nature pédologique du fond de leurs mares. Les tourbières sont constamment gorgées d’eau, l’oxygène y est absent. La matière organique (feuilles mortes, herbes, troncs d’arbres…) ne se décompose pas bien car les bactéries ont besoin d’oxygène pour vivre et transformer la matière morte en sol. La matière organique s’accumule donc et se transforme en tourbe, véritable éponge qui stocke à son tour l’eau. Ce phénomène se prolonge tant que de l’eau alimente la zone. Les tourbières ont donc un rôle régulateur lors des inondations des épisodes de sécheresse. L’histoire du site se retrouve dans ces accumulations. Il est par exemple possible, à partir de la tourbe, d’étudier les paysages anciens par l’étude des pollens qui se conservent. La faune et la flore qui y vivent sont rarissimes et l’eau qui en sort est de bonne qualité. Aujourd’hui, l’« habitat » tourbière active est classé « prioritaire » par la directive européenne Natura 2000**, car menacé de disparition. On est bien loin des mares noires et malfamées de nos anciens. *Georges Desdevises du Dézert : Mon vieux Lessay, ed R.Jacqueline, 1930 **Réseau écologique européen de sites naturels protégés 2 Qu’est qu’une lande ? La lande est le fruit de relations complexes entre le sol, le climat, la végétation et l’homme. Cette terre ouverte semble s’étendre sans aucune limite. La végétation rase et le relief peu marqué n’arrêtent nulle part le regard. Pour Georges Desdevises du Dezert* : « La lande n’est qu’un grand parterre de bruyères… Il ferait bon y dormir s’il n’y avait un ajonc nain, le vignot, qui croît sous les fleurs et se hérisse de piquants. Vrai dragon de vertu qui défend ses fleurs d’or avec une violence sournoise… Pour se guider à travers le désert de bruyères et d’ajoncs, on avait jadis les moulins à vent…» Pourtant, la toponymie locale est riche d’appellations historiques telles que « les bois », « les grands bois » ou encore « les haut-bois » qui témoignent de ce qu’était la lande avant d’être des espaces ouverts : un milieu très boisé ! Cette forêt, vraisemblablement, composée de chênes et de bouleaux, a été déboisée dès le Moyen-Âge. Selon Léopold Delisle**, la Normandie a connu un pic de déforestation au XIIIème siècle. L’augmentation de la population, la lutte contre la forêt « sauvage », la création de clairières nécessaires au parcours du bétail ou en- Ajonc d’Europe core les besoins en bois croissant expliquent la première phase d’apparition des landes. Par ailleurs, le havre de Lessay / Saint-Germain-sur-Ay était l’un de ceux de la côte Ouest du Cotentin à avoir le droit de saunage. On faisait bouillir une saumure d’eau de mer concentrée pour en recueillir le sel, primordial pour la conservation des aliments au MoyenÂge. Il s’agit d’une des hypothèses émises pour expliquer l’intense déforestation locale. Les archives de l’abbatiale de Lessay, créée au XIème siècle, ont disparu mais on sait que cette institution était richement pourvue en bois, landes et salines. Fauche de la bruyère Cette perturbation de l’évolution du milieu s’est poursuivie pendant des centaines d’années et a conduit, dans une certaine mesure, à une forme de désertification de ce territoire pourtant copieusement arrosé. Les sols mis à nu finissent par être lessivés et s’appauvrissent à l’extrême. Au fil du temps, n’ont subsisté que des plantes adaptées au manque de sol et aux inondations à répétition. Voici quelques exemples de « stratégie » de survie dans ces conditions hostiles… - Les bruyères et ajoncs constituent les « chaméphytes » présents sur la Lande du Camp. La lignine présente dans leurs cellules constitue en quelque sorte leur squelette, puisqu’elle permet à la plante de croître en hauteur. La comparaison avec les arbres s’arrête là, car les chaméphytes sont des arbrisseaux qui ne dépasseront jamais quelques mètres. C’est la première stratégie pour lutter contre la sécheresse et le vent en s’exposant le moins possible ! Selon le niveau d’inondation annuel, cinq espèces de bruyères sont présentes sur le « Camp ». Elles sont capables de pousser dans des sols très pauvres en nutriments et certaines espèces comme la callune fausse-bruyère (Calluna vulgaris) sont même capables d’empoisonner les sols pour éliminer « la concurrence ». pas plus haute qu’une pomme… Il s’agit de la cicendie fluette (Exaculum pusillum) ! Les cortèges floristiques présents dans ce milieu extrême abritent à leur tour une faune particulière… - Trois genres de plantes carnivores poussent sur le « Camp ». C’est le manque d’azote qui a « obligé » ces plantes à se tourner vers d’autres sources d’alimentation... - La molinie bleue (Molinia caerula) peut pousser en touradons pour échapper à la nappe d’eau superficielle dans les endroits les plus humides. De plus, elle se dessèche complètement l’hiver, stockant ainsi ses faibles ressources énergétiques dans ses racines aux périodes difficiles… - La littorelle à une fleur (Littorella uniflora), l’une des dix-neuf espèces protégées présentes ici, a besoin d’un sol pauvre en éléments minéraux et d’une période d’inondation prolongée pour pousser. - De nombreuses plantes sont minuscules, c’est une façon d’adapter leurs besoins à ce qui leur est mis à disposition. En cherchant sur le chemin, vous trouverez peut être cette « gentiane » aux fleurs roses de 5 mm à peine et Callune fausse-bruyère Cicendie fluette Touradon de molinie bleue 3 4 Un paysage façonné par des générations d’hommes… Le déboisement massif ainsi que les changements d’usages des sols et une exploitation intensive de milieux pauvres donneront le paysage décrit par tant d’auteurs : la Grande Lande ! Le système de hiérarchie féodale explique également l’apparition des landes. Les paroisses rurales se regroupent en communautés ayant l’autorisation d’exploiter des terres, propriété d’un seigneur local ou de l’église. Les membres de chaque communauté créée ont des devoirs. Ils assurent le « guet » pour le seigneur et paient la « taille », impôt auquel chacun est soumis proportionnellement à ses revenus, pour l’entretien de la commune : routes, puits, léproseries, hôpitaux ... Si les usagers des communs ont des devoirs, ils ont aussi des droits d’usage et de servitude tels que la faculté de prendre du bois dans les forêts et de faire pâturer des animaux. Le droit de vaine pâture, ou temps de banon, s’applique de la Sainte-Croix (mi-septembre) à la mi-mars. C’est la période à laquelle les bêtes peuvent aller librement sans surveillance du berger. Au Moyen-Âge, les prairies et les cultures sont protégées par des haies, ou mises en défens, pour empêcher la pénétration des animaux. La pratique de vaine pâture se perdra avec le temps dans les landes de Lessay, mais faire pâturer des animaux dans les communs existe encore de nos jours dans le Cotentin. Les terres vaines et vagues…Marais, dunes et landes ! Ces milieux, à la dénomination peu flatteuse, participent pourtant pleinement à la vie de subsistance quasiment autarcique de la plupart des petites gens. Tout peut être récolté, ramassé ou exploité dans la lande : - La levée de blette Il s’agit des premiers centimètres de sol composés d’un humus qui se dégrade mal mais qui brûle lentement. Elle est utilisée comme engrais dans les labours, sert à tenir l’âtre du foyer allumé la nuit ou encore, à maintenir chaud le métal lors du cerclage d’une roue de charrette. - La récolte de végétaux Les bruyères et ajoncs sont récoltés périodiquement (tous les 3 à 8 ans) pour servir de paillage des étables, de bois de chauffage des fours à pain notamment. Les jeunes rameaux d’ajoncs sont également récoltés et broyés pour nourrir le bétail, notamment les chevaux. De plus, à une époque où la paille était chère, les bruyères recouvraient les carottes en hiver afin qu’elles ne gèlent pas. Au printemps, on brûlait simplement les produits de paillage… Berger et ses moutons dans la lande de Lessay à la fin du XIXème siècle - L’exploitation de matériaux Les paysans prélevaient du sable et de la pierre pour les constructions. On trouve, dans la lande du Camp des fosses creusées par des mains d’hommes, d’autres plus récentes, par les bulldozers des militaires lors de la Seconde guerre mondiale. Les landes de Lessay comptent encore une carrière de grès en exploitation. - La mise en culture On brûlait parfois la végétation et après un léger travail du sol, on y semait du sarrasin qui servait à la confection de « galettes de blé noir ». Une variété proche du sarrasin, le « sibérie » (Polygonum tartaricum) était encore semée dans les années 50. Fauche de bruyère dans les années 50 Bons de bruyère 6 Les landes sont directement issues d’activités, essentiellement agricoles, d’une autre époque. Sans une gestion active en rapport avec l’utilisation millénaire qui en a été faite, la lande est vouée à disparaître. Il serait néanmoins trop simple de juste « appliquer » des méthodes anciennes sans vision d’une gestion globale et cohérente des landes. Celles-ci ont énormément régressé et la communication entre les différents lambeaux de landes est tellement aléatoire que faire disparaître une espèce inféodée aux particularités d’un site peut empêcher à tout jamais sa recolonisation. « Pour bien gérer, il faut connaître » : cet adage pourrait être celui des plans de gestion des espaces naturels. La conservation ne peut passer que par la connaissance fine de l’histoire mais aussi de la biologie des espèces présentes. C’est sur une base d’inventaires naturalistes précis que la gestion du site a été validée. Suivi de certaines espèces emblématiques, inventaires complémentaires, veille écologique et surveillance du site continuent d’alimenter la connaissance et d’orienter la gestion. La biodiversité s’est certes accommodée progressivement des lentes modifications du paysage dont les hommes sont responsables depuis 10 000 ans. Mais la tendance actuelle est plutôt à la disparition d’espèces… Voilà l’enjeu actuel de conservation des espèces et des habitats naturels ! © Coll.SHD 3K541 De l’état des lieux… 1935 : campagne de levées topographiques en vue de la création d’un champ d’aviation... Mare Chemin Drains Courbes de niveaux de 1935 ...qui aide à l’actuelle analyse hydrologique de la lande. Ortho50-2007 © Conseil Général de la Manche 5 …à la gestion conservatoire sur la lande du Camp. La mise en œuvre opérationnelle du plan de gestion de la lande du Camp se traduit par différentes actions : - Fauche/broyage d’un ha par an et exportation de végétation : le broyat est fourni à un agriculteur riverain pour le paillage de ses bêtes. - Restauration du régime hydrique sur la base de documents historiques : la lande du Camp a été remaniée, aplanie, et surtout, drainée. Un rebouchage systématique des drains du site est effectué depuis plusieurs années, ainsi qu’une campagne de création de mares. - Remise en pâturage, à l’exception de la lisière est du site, le cordon forestier faisant office de corridor écologique. Ne pas gérer est aussi un choix de gestion. La remise en pâturage observe certaines règles : • Pratiques de parcours sur des surfaces de cinquante hectares en moyenne. Les animaux choisissent eux-mêmes l’endroit où ils pâturent. • Pâturage extensif et diversité des animaux : en moyenne une vache, un cheval, six brebis ou six chèvres par hectare. Le site est pâturé pour moitié par des équins et des bovins, l’autre moitié est réservée aux ovins et caprins. • Pâturage limité de mi-avril à fin juillet car certaines plantes patrimoniales ne supportent pas la dent des animaux. • Vermifuges et anti-parasitaires non-létaux pour la faune… Les suivis mis en place pour contrôler la pertinence du pâturage vont du suivi de la population d’un papillon protégé faisant l’objet d’un plan national de restauration, l’azuré des mouillères (Maculinea alcon), et de la plante sur laquelle il pond ses oeufs, la gentiane pneumonanthe (Gentiana pneumonanthe), à la pesée des animaux ou au suivi de leur régime alimentaire. La plupart des animaux appartiennent à des agriculteurs locaux : l’objectif est de remettre en place une agriculture respectueuse de l’environnement sur des espaces issus d’une déprise agricole. Qui ne sait le charme des landes ? …Il n’y a peut-être que les pay- 7 6 5 4 3 2 N 1 P 2 Points d’interprétation P Parking et point de départ Sentier d’interprétation Retour Durée du parcours : 2 heures D39 4 Havre de St-Germain-sur-Ay Abbatiale de Lessay Piste d’aérodrome Jules Barbey d’Aurevilly, « L’Ensorcellée », 1852. Informations complémentaires : www.symel.fr Textes : A.Hannok (SyMEL) Conception graphique / illustrations : C.Lecoq (CPIE du Cotentin) Cartographie : S. Stauth (CPIE du Cotentin) Relecture : J.Becar et E.Elouard (SyMEL) ; M.Pinel Crédits photo : archives départementales de la Manche, archives de la marine nationale (Cherbourg), CPIE du Cotentin, SyMEL, CG50 © 2011 - Reproduction interdite - Impression Caen Repro sages maritimes, la mer et ses grèves, qui aient un caractère aussi expressif et qui émeuvent d’avantage. Elles sont comme les lambeaux, laissés sur le sol, d’une poésie primitive et sauvage que la main et la herse de l’homme ont déchirée. Haillons sacrés qui disparaîtront au premier jour sous le souffle de l’industrialisme moderne ; car notre époque, grossièrement matérialiste et utilitaire, a pour prétention de faire disparaître toute espèce de friche et de broussailles aussi bien du globe que de l’âme humaine… Pour peu que cet effroyable mouvement de la pensée moderne continue, nous n’aurons plus, dans quelques années, un pauvre bout de lande où l’imagination puisse poser son pied pour rêver, comme le héron sur une de ses pattes. Vous pénétrez dans un espace naturel, soyez discrets et respectez ces lieux. La lande est inondée une partie de l’année, bottes ou chaussures de randonnée sont indispensables ! me dro éro e d’a Pist Ortho 50-2007 © Conseil Général de la Manche 7 ...la lande aujourd’hui.