(Cours Pink Floyd n\2602.wps)

Transcription

(Cours Pink Floyd n\2602.wps)
Cours du mercredi 10 octobre 2012
3) L’ évolution du groupe Pink Floyd
(chapitre réalisé avec le site de la
médiathèque de la cité de la musique)
Pionniers du rock psychédélique anglais, précurseurs du rock progressif au
milieu des années soixante, les musiciens s'imposent par une musique
futuriste en perpétuelle évolution. Les débuts du groupe avec les disques
The Piper At The Gates Of Dawn (1967) et A Saucerful Of Secrets (1968)
révolutionnent les schémas établis du rock, et marquent une époque teintée de
psychédélisme.
-> Ecoutes : The Piper At The Gates Of Dawn (1967) début (1er titre
Astronomy Domine et 4è titre Flaming = chansons composées et interprétées
par Syd Barett (effets étranges, Barett sous l’emprise du LSD)
Le départ précoce de Syd Barrett, remplacé par le guitariste David
Gilmour, ouvre la voie à une plus grande expérimentation musicale de
Pink Floyd.
Le groupe poursuit ses pérégrinations vers une musique spatiale et
expérimentale avec Ummagumma (1969) et Meddle (1971) ; il compose
parallèlement des musiques de films, More (1969) et Obscured By Clouds
("La Vallée") de Barbet Schroeder, ainsi que quatre titres du film de
Michelangelo Antonioni, Zabriskie Point (1970).
-> Ecoute : Meddle (1971) 1er titre One of these days (instrumental avec
effet de souffle et guitare basse en stéréo) 5ème titre Seamus (blues + chien)
La formule musicale s'étoffe, s'enrichit considérablement et mute vers un
rock symphonique et cosmique nécessitant l'apport d'orchestrations
luxuriantes, comme en témoigne l'album Atom Heart Mother (1970) qui
fait appel à un orchestre et un chœur classique.
Le groupe développe alors son esthétique musicale autour
d'expérimentations sur le son et l'image pour produire son chef d'œuvre,
The Dark Side Of The Moon (1973).
-> Ecoute : extraits dont le titre le plus célèbre : Money
Suivent les albums Wish You Were Here (1975) et Animals (1977).
À l'orée des années 1980, l'ambitieux, le conceptuel et le théâtral album
The Wall (1979), imaginé par Roger Waters autour du thème de
l'aliénation et de l'enfermement, confirme le nouveau statut du groupe.
-> Ecoute : extraits de the Wall (1979) titre Another brick in the wall
Cet album est devenu un film d’Alan PARKER en 1982
Roger Waters quitte le groupe après l'album The Final Cut (1983).
Deux autres albums A Momentary Lapse Of Reason (1987) et The Division
Bell (1994) achèvent la discographie en studio du groupe.
-> Ecoute : extraits de the Division Bell (1994) Take it back 7ème titre
Pink Floyd a enregistré la quasi-totalité de ses albums aux mythiques
studios d'Abbey Road - tout comme les Beatles.
Sur scène, le groupe utilise beaucoup les effets de lumière (= light show)
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III) L’Œuvre au programme : l’Album Atom Heart
Mother
1) Généralités
° Album paru le 10 octobre 1970
° A été enregistré de mars à juillet 1970 dans les studios Abbey Road
-> Les studios Abbey Road (anciennement studios EMI) sont des studios d'enregistrement
anglais situés à Londres, sur la rue du même nom. Ils ont été créés par EMI en novembre 1931.
Plusieurs groupes célèbres y ont enregistré, tels que The Beatles et Pink Floyd, ou plus
récemment Oasis et Radiohead. Les Beatles y ont enregistré la plupart de leurs chansons durant
7 ans (de 1962 à 1969), et les studios qui s'appelaient « EMI » ont été renommés en 1970, en
hommage à l'album Abbey Road, dernier disque enregistré par le groupe.
° A l’époque, c’est un disque vinyle 33 tours comprenant sur la face A un seul
titre de 23 minutes : Atom Heart Mother (qui a donné le nom à l’album) et sur
la face B quatre morceaux plus courts
° C’est le 5ème album des Pink Floyd. L'accueil de l’album est mitigé : soit le
disque est "prétentieux et vide", soit c'est le contraire. Aux US, la pièce est
perçue comme pompeuse et manquant d'authenticité. En Grande-Bretagne, le
disque est très bien perçu, en tête des ventes pendant plusieurs
semaines. En France, il est reçu moyennement par la critique.
Les Pink Floyd eux-mêmes ne l’apprécient pas tous. Roger WATERS disait
qu’il ne l’aimait pas !
A savoir aussi : Stanley Kubrick demanda la permission d'utiliser l'album pour
son film Orange Mécanique mais Pink Floyd refusa. Il semble qu'il y eut des
regrets ensuite, après visionnage de l'œuvre.
2) Histoire du titre et de la pochette
° Pochette
La pochette de cet album représente une vache nommée Lulubelle III,
blanche avec des taches marron, vue de trois quarts arrière, la tête
dirigée vers l'objectif, dans une prairie verdoyante. Le nom du groupe
n'apparaît pas, ni le titre de l'album (hormis sur certaines versions). Le
groupe lui ayant demandé « quelque chose de simple », Storm
Thorgerson (photographe de l’époque qui a réalisé de nombreuses pochettes de
disques) a déclaré avoir simplement pris sa voiture et s'être rendu à la
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campagne pour photographier la première chose qu'il a vue.
Cela a bien plu aux membres du groupe qui avaient un certain humour !
° Titre général
Il a été trouvé tout à fait par hasard et au dernier moment ! Les musiciens
avaient d’abord pensé intituler cet album the Amazing Pudding (le pudding
étonnant) mais ils ont changé d’avis après avoir lu un article dans le
quotidien britannique « The evening standart » du 14 juillet 1970. Il y avait
un article sur une femme de 56 ans qui venait de recevoir avec succès le
premier pacemaker fonctionnant à l’énergie atomique ( Nuclear drive for woman's
heart).
Ce titre n’a donc aucun rapport direct avec le contenu musical..
° Les titres des sections
Il n’ont qu’un rapport plus ou moins lointain avec le titre général et la
pochette .
Father's Shout et Mother Fore peuvent être reliés au titre général
Breast Milky (sein plein de lait ) et Funky Dung (bouse puante) ont
certainement été inspirés par l’image de la vache.
3) Atom Heart Mother : un exemple de rock progressif
° oeuvre collective (Pink Floyd signe l'ensemble de la pièce)
° oeuvre qui dure longtemps (23 minutes alors que les titres de rock
traditionnel ne dépasse pas 5 minutes !)
° sa composition en plusieurs parties
° ses arrangements (avec des emprunts à la musique dite "classique") et
l'absence de texte.
° son orchestration soignée et inhabituelle avec utilisation diversifiée
des claviers électroniques et l’usage des collages sonores
-> Pour arriver à leurs fins, les musiciens ont fait appel à deux
personnes venant du domaine de la « musique savante »
* Ron GEESIN (né en 1943 en Ecosse)
- Compositeur, musicien (pianiste) architecte, écrivain,
designer …
- Il est connu pour ses créations excentriques et sa façon
novatrice d'utiliser le son.
- Avant de travailler sur Atom Heart Mother, il avait déjà
collaboré au premier album solo Music from the body de
Roger Waters, en 1970.
* John ALLDIS (1929-2010)
- Chef de chœur anglais
- Avec sa formation John ALLDIS choir à Londres, il
aborde autant le répertoire contemporain que les grands
ouvrages lyriques.
- de 1979 à 1983, il dirige le groupe vocal de France
4) L’orchestration de Atom Heart Mother
- Trois Solistes Femmes
- Choeur mixte (5 sopranos, 5 altos, 5 ténors et 5 basses)
- Ensemble de cuivres : 10 instruments (3 trompettes, 3 trombones, 3 Cors, un
Tuba)
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- Un violoncelle solo
- Quatuor rock traditionnel :
Guitare basse : Fender precision
Batterie
Guitare électrique Fender stratocaster
Claviers : Orgue Farfisa, modèle Compact-Duo Organ ; Orgue
Hammond modèle M-102 ; "Baby" Grand piano
Steinway ; Mellotron modèle M-400.
-> Le mellotron permet d’insérer des bruits enregistrés sur
bande magnétique au sein d'une œuvre.
L’usage des collages provient de la musique électroacoustique.
L'expression "musique électroacoustique" est née au milieu des années 1950
pour désigner une musique composée à l'aide de sons enregistrés ou réalisés par synthèse.
Les premières recherches de musique électro-acoustique ont lieu dans les années 1950. A la
base de la musique électro-acoustique, il y a deux types de musiques différentes :
- La musique concrète, réalisée à partir de sons produits par la nature ou de l'industrie
humaine (bruits divers de la vie quotidienne ou de la nature, sons émanant de voix humaines
...). Ces sons étaient enregistrés puis manipulés à l'aide de machines électroniques.
- La musique électronique réalisée à partir de sons artificiels ou synthétiques produits par
des générateurs électroniques (ils produisaient des ondes sinusoïdales, des bruits blancs...).
Ces générateurs de sons électroniques sont devenus aujourd'hui les synthétiseurs ou les
échantillonneurs ( technique du sampling)
Ils ont aussi la capacité de reproduire les sons des instruments traditionnels.
Les deux grands représentants de ce genre de musique en France sont Pierre SCHAEFFER
(1910- 1995) et Pierre HENRY (né en 1927)
-> Ecoutes : Symphonie pour un homme seul de Pierre
SCHAEFFER et Pierre HENRY (1950)
Messe pour le temps présent de Pierre HENRY
(Psyché-rock) (1967)
L’usage du bruit dans la musique des Pink Floyd est
une véritable « marque de fabrique ».
Pink Floyd en a fait usage avant Atom heart Mother : les
mécaniques de Bike (The Piper at the Gates of Dawn, 1967), les mouettes de Set the
Controls For The Heart Of The Sun (A Saucerful of Secrets, 1698), les oiseaux de
Cirrus Minor (More, 1969), la mouche de Grantchester Meadows (Ummagumma,
1969). Au moment où Pink Floyd enregistrait à Abbey Road son Piper at the Gates
of Dawn, les Beatles produisait dans le studio voisin leur Sergent Pepper's Lonely
Hearts Club Band dans lequel les sons pré-enregistrés font aussi leur apparition.
-> Ecoute: A Day In The Life. (1967)
Les Pink Floyd avaient l’idée de faire un album constitué uniquement de bruits mais
ils y ont renoncé. Dans leurs concerts, R. WRIGHT improvisait souvent sur ses
machines
VIDEO à ST Tropez en 1970 (9’14’’) www.youtube.com/watch?v=9BvQ38e65W4
Le groupe travaillait aussi sur la spatialisation. Un boitier nommé « azimuth
coordinator » leur permettait de faire tournoyer le son.
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