Avantages et contre-indications du financement collatéral
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Avantages et contre-indications du financement collatéral
j’assure Avantages et contre-indications du financement collatéral C omme cette stratégie peut comporter des risques sur le plan financier, il est important que vos clients comprennent bien le fonctionnement du financement collatéral. En quelques mots, cette stratégie consiste à ce que la valeur de rachat d’une police d’assurance vie soit donnée en garantie à une institution qui prête alors des sommes d’argent au demandeur. Ainsi, si un assuré client dépasse l’âge auquel le ratio maximal d’emprunt avait été fixé, il est obligé de rembourser le solde de son emprunt et les intérêts. En aurait-il les moyens ? De plus, la volatilité du taux de rendement du fonds de la police et de celui de l’emprunt peuvent entraîner une croissance de l’emprunt qui pourrait devenir supérieure à la limite autorisée par l’institution prêteuse, risquant un rappel de marge. Ce risque peut être atténué au moyen d’un ratio d’emprunt à la limite permise et d’un indice de volatilité faible sur les placements. UTILISATION PERSONNELLE Les intérêts sur un emprunt ne sont pas toujours déductibles. Pour l’être, ils doivent être payés au cours de l’année et il doit y avoir un lien direct entre l’emprunt et son utilisation. Si le prêteur est l’assureur, il peut s’agir d’une avance sur police plutôt que d’un emprunt. Une telle avance constitue une disposition1 qui peut entraîner, selon le coût de base rajusté (CBR) de la police, un gain sur disposition, ce qui serait contraire à l’objectif visé par un financement collatéral, qui ne constitue pas une disposition. Rappelez-vous qu’il est toujours possible que l’Agence du revenu du Canada (ARC) applique la règle anti-évitement à cette transaction. Il est donc important de bien documenter la transaction et les intentions de l’emprunteur. UTILISATION PAR UNE COMPAGNIE D’autres aspects prévalent dans le cas d’une compagnie privée titulaire d’une police d’assurance. Si l’emprunteur est la compagnie, le prêteur ne doit pas être le bénéficiaire de la prestation de décès, sinon la compagnie perdra la possibilité d’inclure dans son compte de dividende en capital la portion de la prestation de décès qui excède le CBR de la police. Au Québec, un transfert en garantie au créancier sous la forme d’une hypothèque mobilière est une solution de rechange appropriée. Si l’emprunteur est un actionnaire donnant en garantie une police de sa compagnie, il peut bénéficier d’un avantage imposable s’il y a une différence entre le taux d’intérêt de l’emprunt garanti par la compagnie et celui qu’il aurait obtenu personnellement. De plus, à son décès, certaines règles doivent être respectées. La prestation de décès doit être versée à la compagnie, celle-ci doit racheter les actions des héritiers au moyen du compte de dividende en capital (CDC) et ces derniers doivent rembourser le prêteur. Si la police donnée en garantie était assimilée à une convention de retraite (CR) parce qu’elle avait pour but de procurer des revenus de retraite à un particulier, les règles fiscales relatives aux avances effectuées sur une police d’assurance qui a servi à financer une CR pourraient s’appliquer et rendre les sommes empruntées imposables pour l’actionnaire à titre de montants attribués d’une CR. Au-delà des pièges à éviter, le financement collatéral a tout de même des avantages : juillet-août 2008 29 Jean-Guy Grenier DANS LE CAS D’UN PARTICULIER •Augmentation des avantages lorsque les intérêts sont déductibles; •Compensation de l’impôt payable autrement par des rachats systé matiques au moyen des intérêts payés. N’oubliez pas la possibilité d’un décès tardif. DANS LE CAS D’UNE COMPAGNIE •Le CDC acheminé à l’actionnaire représente un avantage par rapport à une avance ou à un retrait. •La déductibilité des intérêts augmente les avantages économiques de l’emprunt par rapport à une avance sur police ou à un retrait. En conclusion, on peut dire oui au financement collatéral, mais dans la mesure où il s’adresse à une clientèle particulière. Ce type d’emprunt est approprié pour les individus qui maximisent leurs cotisations REER et qui possèdent un patrimoine important et pour les compagnies qui disposent d’une capitalisation suffisante pour absorber les risques liés à l’emprunt. Jean-Guy Grenier, BAA, CMC, Pl. Fin. est conseiller principal en dévelop pement des affaires, Mise en marché, Assurance pour les particuliers, à Desjardins Sécurité financière ([email protected]). 1 Déf. de « disposition », par. 148(9) LIR; déf. de « aliénation », par. 966a LI ARC, interprétation tech. 2003-0037125 Avance sur police, 10 oct. 2003. www.conseiller.ca