Archéosite et Vaucelles le 19 août 2013 Le 19 août, rendez vous est

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Archéosite et Vaucelles le 19 août 2013 Le 19 août, rendez vous est
Archéosite et Vaucelles le 19 août 2013
Le 19 août, rendez vous est donné à 9h 00 sur le parking de l’abbaye de
Vaucelles à tous les participants de la marche découverte. Il a plu la veille mais
la météo a annoncé une belle journée ; aussi après avoir pris notre petite
collation habituelle et avoir reçu les consignes de sécurité, une cinquantaine
d’adhérents prennent la direction de l’échauguette vers l’archéosite.
Arrivés à hauteur de la tour de l’échauguette, René nous y attend pour un
premier regroupement et nous présente l’édifice posé là au milieu de nulle part.
Ce vestige, classé monument historique en 1987, est le seul à subsister du mur
d’enceinte long de 7 km qui entourait l’abbaye. La muraille de ce mur de 1m20
d’épaisseur et de parfois 5 m de hauteur avait été construit par les moines pour
se protéger des brigands et de la soldatesque qui se livraient fréquemment, à
l’époque, au pillage pour se nourrir. L’échauguette est la seule des huit tours qui
jalonnaient ce cordon protecteur à avoir résisté aux vicissitudes du temps.
Le mur sera démantelé par Charles QUINT pour édifier la citadelle de Cambrai.
Du temps de sa splendeur l’abbaye possédaient des milliers d’hectares
provenant de donations faites à l’abbaye par les nobles et seigneurs pour se
racheter de leur mauvaise conduite et s’assurer du repos de leur âme.
Ces possessions étaient, pour moitié, regroupées autour de l’abbaye de
Vaucelles et le reste disséminées dans les seigneuries voisines, dans les
vignobles du soissonnais mais aussi jusqu’aux environs de Bruges. Le domaine
aux alentours de Vaucelles était divisé en fermes appelées granges (unité de
mesure d’une exploitation de l’époque) d’une centaine d’hectares supervisées
chacune par un moine et son exploitation confiée par bail à un censier (du mot
cens, redevance en argent dont le laboureur s’acquittait pour payer son fermage),
le terme censier, aujourd’hui à connotation péjorative, correspond de nos jours
au fermier.
Nous reprenons notre route vers l’archéosite où nous attend Arnaud GABET
directeur du site qui sera notre guide pour le reste de la journée. Tout le monde
s’installe dans l’amphithéâtre pour une brève présentation générale des lieux,
habités depuis des temps immémoriaux par les hommes, mais dont les
principaux vestiges découverts lors de fouilles réalisées lors d’un projet de
lotissement datent des époques Carolingiennes, Mérovingiennes puis romaines.
Arnaud nous entraine ensuite dans une petite salle pour nous expliquer face à
une maquette les méthodes de fouilles archéologiques.
De retour au grand air, nous passons à coté de quelques rangs de pieds de
vignes qui nous rappellent, qu’à l’époque, la vigne était cultivée dans le
Cambrésis ; aujourd’hui ce sont des cépages comme le Cardinal, le Chasselas
blanc et rosé qui ont remplacé le vin aigrelet d’autrefois. Une fois l’an, au mois de
septembre, l’archéosite organise la fête des vendanges.
A quelques mètres de là apparaissent différents bâtiments datant des
époques précitées. L’atelier du potier et son four de cuisson où les objets
confectionnés devaient cuire 12 heures et refroidir également 12 heures avant
d’être utilisés, l’atelier du tisserand excavé pour préserver une meilleure
hygrométrie favorable au travail des fils, l’atelier du boulanger et son four à pain,
la cave semi enterrée destinée à la conservation des aliments et boissons (les
amphores retrouvées sur place attestent de la destination des lieux), le grenier
sur pilotis pour engranger les récoltes hors d’atteintes des animaux nuisibles.
Tous les bâtiments, habitations, ateliers, cabanes, granges, étables, servants
parfois à toutes ces fonctions sont en torchis et leurs toits en chaumes.
Lors des fouilles, outre les pieux en décomposition indiquant l’emplacement
des bâtiments, une des principales découvertes fut celle d’une nécropole de 352
tombes dont ne subsistent qu’une dizaine d’entre elles. Les fondations d’un
bâtiment également semi enterré de 13 mètres sur 5 ont été également mises à
jour sans que sa destination n'ait pu être établie.
Nous reprenons la route en direction du 1000 clubs de Les Rues Des Vignes
où nous attend un buffet froid servi par Monsieur LOUISON, traiteur à Neuville St
Rémy.
Monsieur le Maire s’était fait excusé mais avait tenu à ce que nous soit
servi quelques bouteilles de bulles en guise d’apéritif. Christian dans ses propos
remerciera ce dernier pour ce geste et aussi pour avoir mis gracieusement à
notre disposition la salle pour le repas ainsi que l’accès à l’archéosite, il
remercia également Arnaud pour la qualité de sa présentation et de ses
explications sur le site mais également d’avoir bien voulu ouvrir celui-ci pour
nous le jour de fermeture hebdomadaire.
Le buffet froid copieux et varié a ravi tous le monde et au fur et à mesure de
l’avancée du repas l’ambiance a monté d’un cran grâce à la convivialité
communicative du groupe.
Il est maintenant l’heure de reprendre la route et c’est par les berges du
canal de saint Quentin que nous allons rejoindre l’abbaye de Vaucelles. Sur le
trajet nous nous arrêtons quelques instants à l’écluse du tordoir et apprenons
que la commune de les Rues des vignes est toute jeune. En effet la section de les
Rues des Vignes faisait partie de la commune de Crèvecœur sur Escaut mais en
1928, ses habitants décidèrent de son autonomie.
Nous entrons dans l’abbaye et la visite peut commencer sous la conduite
d’Arnaud qui nous a accompagnés lors de notre trajet à pieds jusqu’à Vaucelles.
Créée en 1132 par saint Bernard, l’abbaye fut construite sur une partie des
domaines appartenant à Hugues d’Oisy, châtelain de Cambrai qui en fit don à
saint Bernard pour se racheter de ses péchés.
A l’époque, des bois et des marécages composaient la majorité du
domaine ; les moines bâtisseurs et défricheurs transformèrent le site et ses
alentours en une propriété riche et prospère.
Dom Rodulphe, abbé de Vaucelles dirigea la construction de l’abbaye dont
ne subsiste aujourd’hui que cinq salles : la salle des moines longue de 36,8
mètres. L’oratoire ou auditorium jouxtant la salle des moines où le père cellérier
distribuait le matin le travail aux moines ; dans cette salle sont dressées deux
magnifiques pierres tombales. La salle capitulaire de 18 m sur 18 m divisée en
trois travées bénéficie d’une acoustique exceptionnelle, sous cette salle y sont
inhumés de nombreux abbés qui ont présidé aux destinées de l’abbaye. Le
passage sacré c’est dans ce lieu qu’à l’appel de la cloche les moines venaient
revêtir la grande cape blanche pour aller chanter l’office. La chapelle, lieu de
prière.
A l’arrière des bâtiments encore existants, se trouvait l’église abbatiale
gothique bâtie de 1190 à 1216, longue de 137 mètres, un transept de 60 mètres
et une nef de 24 mètres qui en faisait à l’époque la plus grande église
cistercienne d’Europe ; des arbustes en matérialisent aujourd’hui l’emplacement
des piliers. Cet édifice, intact à la révolution, fut démoli volontairement à la fin du
XVIIIème siècle pour être exploité en carrière à ciel ouvert. L’ancien autel en
marbre de Carrare transporté à la révolution est l’un des beaux ornements de
l’église saint Géry à Cambrai.
Perpendiculairement au bâtiment claustral et face à la route qui dessert
l’abbaye se trouve la bibliothèque abbatiale récemment rénovée ; ce bâtiment
construit en 1760 par Dom Ruffin, bibliophile nommé par louis XV, avait
rassemblé à Vaucelles près de 40 000 volumes et manuscrits recherchés à
travers toute l’Europe.
En 1917, Lors de la
première guerre mondiale, des bombardements
endommageront l’ouvrage qui aura servi entre temps au stockage du blé dans les
greniers et d’écuries. Les Allemands finirent par l’incendier avant de se replier
lors de l’avancée des alliés.
En 1971, une société immobilière, dirigée par Mr Lagoutte, rachète l’abbaye
et entreprend des travaux de rénovation. 1 250 tonnes de remblais furent alors
enlevées pour retrouver le niveau initial du sol de la salle des moines.
Nous terminons notre visite par les jardins de l’abbaye et rejoignons le
parking pour nous désaltérer de nos traditionnelles bulles et jus de fruits.
Nous nous séparons, en espérant que Multi’form nous concocter une sortie
découverte aussi attractive l’an prochain.

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