le meilleur des mondes

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le meilleur des mondes
Éditorial
LE MEILLEUR
DES MONDES
L
es campagnes électorales sont de merveilleux moments : quel
candidat n’a pas à cœur de satisfaire les revendications, tues ou
ignorées, pendant la durée d’un mandat, pour mieux les ressusciter
quand vient le temps des sondages. Conformément à la tradition et
compte tenu d’un contexte particulièrement tendu, la machine à promesses
tourne à plein. Question : faut-il donc y croire ? Sur le fond, oui. Mais c’est
dans les détails, comme le disent les Allemands, qu’il faut chercher le Diable, car
il s’y cache.
DANIEL VIAL
Nicolas Sarkozy, candidat de l’UMP, ouvre le bal dans nos colonnes. Et par
un délicieux hasard, le Leem publie fort opportunément un sondage Ifop
reflétant l’opinion des Français sur… leurs préoccupations dans les
domaines de la santé et du médicament. Premier constat :
le candidat UMP ne laisse rien passer qui n’est pas dans le patrimoine de sa famille politique. Oui, l’industrie pharmaceutique est
Le Diable
une priorité ; oui encore, il faut en finir avec la pression fiscale
se cache dans
croissante qui pèse sur l’industrie depuis tant d’années. Oui, pour
les détails
finir, notre politique médicale et pharmaceutique doit d’abord être
une politique de santé, avant d’être une politique de gestion
comptable de l’assurance-maladie. Ces phrases fleuries pourraient
servir d’exergue au sondage du Leem. Second constat : Nicolas Sarkozy — qui
se rappelle de la cuisante leçon infligée par les professionnels de santé à la
droite lors des législatives de 1997 — pourrait faire sienne l’opinion des Français :
53 % d’entre eux considèrent qu’il faut payer les médicaments à leur prix et,
mieux encore, 77 % de ces mêmes Français affirment que la santé, la recherche
et le médicament sont des investissements qu’il faut augmenter et non des
coûts qu’il faut réduire. Enfin, dans la série baume au cœur, 87 % des personnes
interrogées estiment qu’il faut faire de la santé une priorité politique.
Morale de la saison : « Pourvou qué ça doure », comme le prophétisait
Laetizia Bonaparte.
DANIEL VIAL
[email protected]
MARS 2007 _ PHARMACEUTIQUES
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